Chapitre 4

-Du coup... commença Renard... Qui dort avec qui ?

-Moi je dors pas avec cette crevette ! annonça Igor.

-Bah oui mais... tu vas pas dormir avec Paula...

Igor regarda la jeune femme et réfléchit un peu. Ils ne pouvaient en effet pas dormir avec la jeune femme, question de morale. Non, il ne pouvait pas passer la nuit avec ce renard !

-Le mieux, Igor, lui expliqua Paula, ça serait que tu dormes avec Renard. Si ça ne peut vraiment pas se faire... on peut s'arranger mais... ça serait mieux, quand même...

-Bon, d'accord ! céda-t-il. Mais t'as intérêt à te faire tout petit, menaça-t-il le jeune homme.

-Oui oui... répondit celui-là, terrifié.

Renard se coucha donc contre le mur, et Igor vint de l'autre côté du lit l'aplatir. Dès que le colosse le touchait, Renard se décalait, craignant sa colère, et il se trouvait finalement collé au mur, tandis qu'Igor dormait comme seul. Il réussit tout de même à s'endormir et à rester toute la nuit au creux du sommeil.

Quand Renard ouvrit les yeux, le Soleil perçait à travers les fines fenêtres. De lourdes mains entouraient son corps. C'était Igor, qui dormait toujours. Paula regardait par dessus l'épaule du colosse cette étrange scène, et le regard gêné du jeune homme.

-Euh... Igor... tenta Renard.

Le champion ne réagissait pas, donc le jeune homme répéta plus fort :

-Igor !

Le lutteur ouvrit alors les yeux et constata la situation. Il lâcha rapidement le jeune homme et se redressa.

-Désolé, lâcha-t-il enfin. J'ai rêvé que j'étais avec mon ex.

-Oh, rêve étrange, commenta le canidé. Et ça explique pourquoi tu me serrais dans tes bras...

-Oui, bah c'est bon ! grogna le colosse. Elle m'a quitté il y a moins d'une semaine. C'est aussi pour ça que je suis d'une humeur exécrable.

-Oh, je suis désolée, fit le jeune homme. Mais je suis content d'apprendre que tu n'es pas toujours comme ça parce que...

Le lutteur se leva, le regardant d'un air sévère, et le jeune homme regretta immédiatement ce qu'il voulait dire.

-Je voulais juste dire que je suis content pour tes proches si tu n'es pas aussi... euh... dur... qu'avec moi... et...

Le regard noir du colosse lui fit perdre définitivement l'envie de finir sa phrase.

-Pa... Pardon...

-Ouais, c'est ça... répondit celui-ci. Bon, allons voir ces piafs et voyons comment on va trouver cette clef.

-D... D'accord...

Après avoir pris leurs affaires, le trio descendit rendre les clefs à la serveuse.

-Vous ne restez pas plus longtemps ? demanda-t-elle.

-Peut-être, répondit Paula, mais nous reviendrons vous voir si jamais nous décidons de rester plus longtemps.

-D'accord. Et bien bonne chance, pour affronter les Mille Corbeaux !

-Merci, répondit Renard. Au revoir !

-Au revoir, fit la serveuse.

-Au revoir, dirent tour à tour Paula et Igor.

Les trois coéquipiers sortirent donc du village dans la direction indiquée par la serveuse, et virent sans peine cette immense tour. Elle était entièrement d'un noir qui semblait avoir mal vieillit et les fenêtres peu nombreuses par rapport à la taille du bâtiment indiquaient une certaine lugubrité. On voyait bien l'entrée, tournée vers la droite du trio qui tournait le dos au village.

-Et bien... c'est vrai que ce bâtiment n'inspire pas confiance... soupira Renard. Mais bon, tu vas voir, je vais aller la chercher, cette clef !

Il se mit alors en marche pour atteindre rapidement la tour.

-Attends, Renard, l'appela Paula, tu as entendu la serveuse ? Ces corbeaux vont t'attaquer !

-Reviens, Renard, fit Igor.

-Ne vous en faites pas, je vais pas leur faire de mal, ils m'attaqueront pas ! C'est pas ces simples volatils qui vont avoir raison de moi, Renard !

Il se retourna et poursuivit sa marche vers l'entrée. Igor et Paula suivirent donc, pour voir ce qu'il adviendrait du jeune homme.

Renard rentra donc tout sourire dans la tour, et commença à gravir l'escalier, se retournant souvent pour rassurer ses amis. Paula manifestait sa peur par ses oreilles braquées en arrière et ses mains enlacées près de son menton. L'expression d'Igor ressemblait plus à de la surprise. Un peu de peur se lisait tout de même dans son regard. Renard souriait à pleines dents et avançait gaiement dans le sombre escalier en colimaçon.

-Vous voyez, tout se passe bien ! clama-t-il.

Au moment où il prononçait ces mots, des corbeaux apparurent dans les fenêtres. Un peu décontenancé, Renard continuait sa marche. Un corbeau rentra alors et fonça en piqué sur le jeune homme, suivi de tous ses congénères. Voyant les Mille Corbeaux foncer sur lui, Renard prit peur et redescendit l'escalier en courant. Les corbeaux étaient sur lui et tentaient de lui déchirer les bras de leurs serres. Heureusement pour lui, quand les corbeaux l'avaient atteint, Renard était sur les dernières marches et se retrouva rapidement dehors. Il courut alors jusqu'à la ville, talonné par Paula et Igor.

Il réussit finalement à se défaire de ces volatiles, mais était essoufflé, et découragé.

-Bravo ! râla Igor. Maintenant, les corbeaux sont sur le qui-vive !

-Il va falloir tenter une autre approche... réfléchit Paula. Il nous faudrait un bouclier, ou quelque chose comme ça.

-Et bien super, fit Igor, allons chercher ça en ville.

Igor et Paula s'avancèrent vers ce qui ressemblait à une ville médiévale, puis Paula se retourna vers Renard.

-Tu viens ? fit-elle.

-Oui oui. Et euh... désolé pour... les corbeaux...

-T'en fais pas, on va trouver un bouclier ou quelque chose comme ça, et on trouvera bien le moyen d'aller en haut de cette tour.

-Oui, merci.

Le trio entra donc en ville. Igor et Paula allèrent à deux différents magasins d'armes, voir s'ils pouvaient trouver des boucliers.

-Bonjour, fit Igor au vendeur.

-Bonjour, répondit celui-ci.

-Vous vendez des boucliers ? demanda le colosse.

-Non, désolé.

-C'est rien, au revoir.

De son côté, Paula avait plus de succès.

-Bonjour, fit-elle.

-Bonjour, répondit le vendeur.

-Vous vendez des boucliers ?

-Oui. C'est vingt euros le bouclier. Ils sont très solides !

-Combien pouvez-vous m'en vendre ?

-Ah... euh...

-Paula ! cria Renard.

-Quoi, demanda la jeune femme en se retournant.

-C'est pas la peine de prendre de boucliers finalement ! J'ai une meilleure idée !

-Quoi ?

-On va prendre des miroirs !

-Des miroirs ? Tu penses pas qu'il serait plus simple de prendre un bouclier ?

-Non non, tu verras.

Le jeune homme fit demi-tour et se rendit dans une boutique de miroirs.

-Vous ne prendrez rien, du coup ? s'enquit le vendeur.

-Si, si, je vais vous en prendre un.

-Très bien, tenez.

Il donna à la jeune femme le bouclier dont il parlait précédemment, tout en prenant son argent.

-Merci, au revoir ! fit-elle.

-Au revoir, répondit le vendeur.

Paula rejoignit donc Igor et Renard qui venait de sortir de son magasin, une demi-douzaine de miroirs en main.


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