🦉 SIXIÈME CHOUETTE 🦉

Albus récupéra sa chatte aussi blanche et pelucheuse qu'elle était dans les souvenirs de Graham. Elle miaula de contentement dans les bras de son maître.

Graham s'aperçut rapidement que la caisse de voyage était un objet bien superflu avec un chat comme le sien. L'animal le suivait à la trace, toujours sur ses talons, et s'en prenait à quiconque marchait trop près de lui.

- Je n'aurais pas dû m'encombrer de ça, râla le garçon en montrant la caisse rouge.

- Glisse-la donc dans ton sac.

- C'est bien trop grand, elle ne passera pas l'ouverture.

- Bien sûr que si, lui promis James.

En effet, la caisse volumineuse passa dans le sac sans effort. Graham envisagea d'y mettre son chat et lui jeta un œil interrogateur. Le félin souffla dans sa direction, tous poils hérissés.

- D'accord, d'accord, j'ai compris je ne te mettrais pas dedans. Mais suis-moi bien, OK ?

Le chat ronronna en le suivant d'encore plus près, comme s'il avait compris son maître. Graham lui caressa la tête un bref instant et suivit James et Albus jusqu'à une rue plus calme que le Chemin de Traverse.

James sortit de nouveau sa baguette, l'agitant dans les airs sans provoquer le moindre sortilège ni une seule étincelle. Seulement, quelques secondes plus tard, un son pétarada dans la rue et un bus à deux étages surgit en un éclair. Le véhicule semblait vieux et branlant tout comme son chauffeur mais Graham s'y glissa tout de même.

- 11 Mornilles, s'il vous plait. Pour 14, vous aurez un chocolat chaud et pour 15, une brosse à dent et de l'eau chaude vous seront fourni.

James et Albus prirent le supplément chocolat chaud alors Graham les imita. Grâce à la vendeuse de la Ménagerie Magique, il avait largement assez pour un aller-retour en Magicobus et aurait même encore un peu d'argent en poche.

- Tu devrais vite le boire, lui conseilla sagement Albus en s'asseyant sur le même lit que James.

Graham regarda avec amusement les espacements conçus dans le bus. A la place de siège, des lit s'étiraient de chaque côté des vitres, se baladant dans l'espace de-ci de-là.

Il prit la place en face de ses amis et dégusta le chocolat chaud, merveilleusement sucré et fort à la fois. Il était fait avec du vrai chocolat, non pas du cacao.

Puis, le bus démarra en trombe et il faillit tout renverser sur lui.

- Tu ne pourras dire que je ne t'avais pas prévenu, ria Albus.

- En effet, quel démarrage du tonnerre !

Quelques minutes plus tard, ils avaient atteint leur destination. Graham sortit du bus, les jambes flageolantes. Le Magicobus était un moyen de location simple et rapide mais il n'était pas sûr que son estomac appréciait. Le voyage avait tant secoué son estomac remplit de chocolat chaud qu'il dû se retenir de tout vomir. Les poils hérissés de son chat le rassura, il n'était pas le seul à ne pas supporter un trajet en Magicobus.

Le manoir des Potter était entouré d'un mur de pierres où courrait du lierre. Les portes de la cour s'ouvrirent d'elles-mêmes quand James et Albus s'approchèrent. Graham put admirer le jardin magnifiquement riche avec ses arbres fruitiers formant une sorte de pommeraie. Une fontaine projetait une vaguelette en l'air et Graham ne put s'empêcher de se demander si elle fonctionnait à l'électricité ou grâce à la magie.

Après tout, les Potter vivaient dans un village sorcier. Ici, les moldus n'entraient pas. Graham se sentait intimidé, comme s'il n'avait rien à faire ici. Il avait encore des doutes, était-il vraiment un sorcier ?

Graham se prenait les pieds dans les graviers du chemin. Albus tenait toujours sa chatte dans ses bras et se précipita dans la maison. Son animal semblait aimer se faire cajoler ainsi. Son chat à lui reniflait les odeurs du jardin en s'éloignant de son maître.

- Maman, Lys s'est fait stérilisée, ça y est. Tu avais raison, elle n'a rien sentie.

- Je te l'avais dit, mon ourson.

- Maman !

Albus se retourna, mortifié en regardant Graham pénétrer à sa suite dans le manoir. Il ne voulait pas qu'il entende ce surnom aussi enfantin qu'humiliant dont l'affublait sa mère. Mais Graham ne s'en formalisa pas plus qu'il ne s'en moqua. Il était trop occupé à observer les lieux, le nez en l'air.

- Votre maison est magnifique, fit-il.

Il observait la maison ancienne, toute de bois et de tableaux sans âge. Un balai-serpillère se balança jusqu'à eux et nettoya l'entrée boueuse avant de repartir sur le même rythme. Graham regarda sa petite danse avec émerveillement.

Ginny, la mère de James et d'Albus, observa l'invité de ses fils en le remerciant chaleureusement. Il était poli et avait des airs de grands curieux. Elle les invita à boire une limonade dans le salon. Graham regarda bouche bée la carafe voler à travers la pièce.

- Maman, pour ne rien te cacher, Graham vient d'une famille de moldus... il n'est pas habitué à la magie.

- Oh, navrée Graham !

Elle prit la carafe et versa elle-même le liquide jaunâtre dans les verres. De petites bulles s'élevaient doucement.

- Ce n'est rien, je vais devoir m'y habituer si je vais à Poudlard !

Elle tendit son verre à Graham qui la remercia d'un sourire franc. Elle paraissait drôlement jeune pour avoir deux enfants aussi âgés ! Soudain, une petite tête rousse apparue sur le seuil, guettant l'assemblée en silence. Graham l'aperçue en train de l'observer.

- Bonjour. Tu veux venir ?

La petite sursauta en secouant la tête.

- Ah, Lily, viens ma chérie, tu veux de la limonade ?

Lily s'approcha avec hésitation, gratifiant Graham d'un sourire timide. Elle alla s'installer aux côtés de sa mère, le plus loin possible du garçon qui sirotait sa boisson.

- Tu n'es pas sûr d'aller à Poudlard, alors ? demanda Ginny.

- Euh... non. A vrai dire, mes parents ne sont pas encore au courant.

- Tu devrais le leur dire. En leur expliquant, je suis certaine qu'ils comprendront.

- Non, murmura-t-il en reposant son verre.

Il s'essuya la bouche d'un revers de manche, fixant le sol.

- Aurais-tu besoin d'aide pour leur annoncer et faire en sorte qu'ils te croient ?

- Ils connaissent l'existence de ses lettres...

- Ses lettres ?

- Mon frère et ma sœur... en ont reçu, eux aussi. Mon père était en colère, il leur a dit que Poudlard était une secte. C'était bizarre. En y repensant...

- Oui ?

- J'ai eu l'impression qu'il savait plus qu'il n'en disait sur Poudlard... je ne peux pas leur en parler, il préfèrera m'enfermer que de me laisser y aller.

Ginny réfléchit un instant en silence.

- Je comprends la situation mais tu seras obligé de les en informer. Tes parents doivent signer tes papiers pour t'inscrire à Poudlard. Il ne te reste que deux semaines avant la rentrée.

Graham regardait ses mains. Comment pourrait-il leur en parler ?

- Je vais en parler avec mon mari, il doit être rentré. Pour lui aussi, sa première rentrée a été difficile.

Ginny revint quelques minutes plus tard aux côtés d'un homme aux cheveux de jais tout ébouriffés. Il riait en complicité avec sa femme qui avait des étoiles dans les yeux quand sa main frôla sa hanche.

Il reprit son sérieux sur le seuil du salon, reportant son attention sur l'invité, Graham.

- Alors comme ça, tu as peur de dire à tes parents que tu es un sorcier ?

- Je n'ai pas peur. Je sais qu'ils vont faire une énorme crise.

- Sûrement, oui. Mais ils finiront par accepter cette idée, et puis il y a de fortes chances pour que l'un de tes parents soit un sorcier en secret. Vu la colère de ton père... ta mère peut-être ?

Graham ne s'attendait tellement pas à cela qu'il éclata de rire. Il le savait mieux que quiconque, c'était impossible.

- Je vous assure que non, c'est la femme la plus humaine que je connaisse !

- On est jamais sûr de rien, Graham, lui lança James.

- Attends... tu t'appelles Graham ? demanda Harry.

- Oui.

- Graham... Dursley ?

Là, Graham n'y comprenait plus rien. Comment pouvait-il le connaitre ?

- Je m'appelle Harry Potter.

- Oui, je le sais. J'ai lu beaucoup de choses sur vous au cours du dernier mois... mais quel rapport avec moi ? demanda Graham.

La famille Potter tout entière se mise à apprécier d'autant plus Graham pour cela : ils avaient l'habitude des regards en coin, aux discussions à leur insu à cause du fameux Harry Potter, connu de tous les sorciers pour le rôle qu'il avait joué dans la Grande Guerre qui avait eu lieu quelques années auparavant.

Graham le savait à travers des récits qu'il avait lu, pourtant il traitait Harry comme tout un chacun. D'humain à humain, ni plus ni moins. Son humilité aurait pu passer par de la sottise auprès d'autres personnes mais il s'en moquait.

- Si tu as lu des histoires sur moi, tu sais que Voldemort a tué mes parents quand j'étais jeune ?

- En effet.

- J'ai été élevé par la sœur de ma mère et son mari. Pétunia et Vernon Dursley.

- Alors je suis...

- Tu es mon petit cousin, lui apprit le sorcier. James, Albus et Lily sont tes cousins.

Les trois garçons se regardèrent une fois de plus, d'une manière bien différente maintenant qu'ils se savaient de la même famille.

- Du coup, si Dudley est ton père je comprends mieux ta réticence à lui parler. Il a toujours eu peur de la magie. J'ai eu très peu de contacts avec lui ses dernières années mais je connaissais le nom de ses trois enfants.

Un plan se mit alors en place entre le garçon et Harry : Graham irait à Poudlard. Que ses parents soient d'accord ou non.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top