🦉 QUATRIÈME CHOUETTE 🦉
Pour l'heure, il flânait dans la rue étroite bondée et observait avec envie les devantures. Il vit une petite boutique encadrée de plusieurs piles constituées de cages de différentes tailles et formes se tenaient en équilibre instable. Les hiboux et chouettes qui y étaient enfermées piaillaient bruyamment.
La boutique suivante était remplit d'objets insolites. Graham vit des filtres d'amour, des créatures pelucheuses ressemblant vaguement à des chinchillas au détail près qu'elles étaient d'un rose pâle et dépourvues de queue. L'écriteau montrait :
«Boursouflet, très docile et pacifique,
Il aime se faire câliner par son propriétaire.
Mais déteste qu'on tire sur sa longue langue.
Alimentation : se nourrit seul, mange de tout.
Idéal pour tout jeune sorcier ! »
Graham admirait tellement les devantures des boutiques qu'il se retrouva devant Fleury&Bott sans s'en être aperçu. Puis, il retourna finalement à la boutique de livres et donna 6 de ses pièces d'or au vieux vendeur qui lui donna ses ouvrages en échange. Quand il sortit de la boutique, il faillit percuter quelqu'un et certains de ses livres lui tomba des bras. Celui qui l'avait heurté les lui ramassa.
- Merci... ah mais c'est toi !
- Ah, Graham ! Je te cherchais justement, il se trouve que mon sagouin de frère n'a même pas daigné se montrer ! répondit James.
A peine Graham avait pu lui répondre qu'une tête blonde l'interrompit :
- Monsieur Potter ! Aurais-tu l'extrême amabilité de m'indiquer où se trouve ce vaurien de Teddy ?
A la mention du célèbre nom de Potter, de nombreuses têtes convergèrent vers leur direction. James jaugea la réaction de Graham, qui resta impassible. Il se détendit immédiatement et indiqua le magasin de farces et attrapes « Farces pour sorciers Facétieux ».
Elle le remercia d'un hochement de tête satisfait, elle avait l'habitude qu'on lui obéisse sur simple demande. Elle partit au magasin en trottinant, ses cheveux faisant des vagues dans le vent. Ils étaient blonds et si clairs qu'ils paraissaient blancs avec le reflet du soleil.
- Heu... qui était-ce ?
- Elle est belle, n'est-ce pas ? Tout homme se sent subjugué par elle.
- Oui mais comment dire... elle semblait à peine réelle.
- C'est parce qu'elle a du sang de Vélane. Et encore, tu n'as pas rencontré sa mère, l'effet est encore plus impressionnant. Ou le mieux, une vraie Vélane !
- Je ne sais pas ce que c'est...
- Disons que ce sont des êtes connus pour leur beauté et pour leur capacité à séduire les hommes.
- D'accord...
- Ah oui et aussi... Elle s'appelle Victoire. C'est ma cousine, tenait-il à ajouter avec un clin d'œil.
- Ah, je comprends mieux alors.
La totalité de ses achats ne tenait pas dans son sac-à-dos, Graham en avait trois dans ses bras, aussi il songea à revenir plus tard pour le reste de ses emplettes.
- James, je pense que je vais rentrer...
- Pourquoi ?
- J'ai trop de choses déjà, et pourtant je n'ai acheté que mon chaudron, mes livres et une balance en cuivre.
- Attends, j'ai une idée. Honnêtement, je ne suis pas le meilleur en sortilège, surtout en enchantement, mais celui-ci je le maîtrise bien. C'est la femme de mon oncle qui me l'a appris. Attend, donne moi ton sac.
Graham lui donna et James vida tout son contenu. Heureusement, ils se trouvaient un peu à l'écart des boutiques. Le garçon sortit sa baguette, fit un mouvement tout en lançant le sortilège :
- Capacious extremis !
Il observa le sac à dos d'un œil critique et parut satisfait. Il le tendit à Graham qui fronçaient les sourcils d'un air sceptique.
- C'est un sort d'extension, il permet d'augmenter l'espace à l'intérieur d'un objet sans changer son format mais aussi de rendre son contenu plus léger.
- Genre... comme un TARDIS? Sérieux ?
- Un TARDIS ?
- Dans Doctor Who, la série.
- Oh, je n'y connais pas grand-chose en divertissements moldus.
Graham laissa place à l'empressement plutôt qu'au scepticisme. Après tout autant vérifier ses dires au plus vite. Il enfourna ses livres en pile bien nette. Plus il en mettait à l'intérieur, plus elle parut rétrécir. Son chaudron et sa balance s'ajouta à l'intérieur. Il soupesa son sac : aussi léger et souple que s'il n'y avait rien eu dedans. Tout bonnement parfait !
- Merci beaucoup ! L'effet dure longtemps ?
- Pour toujours, sauf si on lance le contre-sort. Je peux te l'annuler quand tu veux.
- Tu rigoles ? Non, c'est génial ! C'est ça que vous apprenez à Poudlard ?
- Entre autre oui, lança-t-il avec un air satisfait.
Soudain, un garçon de l'âge de Graham surgit de nulle part et se précipita sur James.
- James, je suis vraiment désolé ! J'étais chez Florian Fortarôme, je n'ai pas vu le temps passer. On a toujours le temps d'y aller, hein ?
- Albus, je te présente Graham. Je l'ai accompagné, c'est sa première expérience dans le monde des sorciers. Vous serez tous les deux en première année à Poudlard, ajouta-t-il malicieusement.
- Mais pour la ménagerie...
- Oui, on y va. Graham, on va à la ménagerie magique, tu nous accompagnes ?
- Bien sûr, s'écria Graham, qui venait de tout glisser dans son sac. Génial, c'est même plus léger maintenant !
Les trois garçons arrivèrent devant une étroite boutique où s'entassaient quelques cages à hiboux. Tout un pan de mur était occupé de boîtes transparentes qui contenaient rats, crapauds, salamandres et autres spécimens.
De multiples panneaux et affichages ventaient les capacités des animaux extraordinaires. « Crapaud qui chante en trois langues » ; « Chat gris doué pour retrouver les objets perdus à son propriétaire » et ainsi de suite.
Graham fut subjugué par une petite créature aux grands yeux jaunes : une chouette de la même espèce que celle qui lui avait livré sa lettre de Poudlard mis à part que celle-ci se terrait sur elle-même dans ce lieu écrasant et trop étroit.
Des félins vinrent se frotter contre ses jambes, ils déambulaient librement dans la boutique. Un sort les empêchait de sortir, lui apprit la vendeuse.
Depuis le comptoir, un bleu-russe semblait suivre Graham de ses yeux verts. Il n'esquissa pas un mouvement pour fuir quand le jeune homme s'avança dans sa direction. L'espace d'un instant, Graham se demanda s'il était empaillé.
- Il est parfois comme ça, il effraye les clients quelquefois, tellement il est immobile. On dirait presque qu'il sonde ton âme, ne trouves-tu pas ? Mais c'est une bête intelligente, elle n'a jamais tenté de sortir d'ici, comme si elle avait connaissance du sortilège de la boutique. Il sait retrouver les objets cachés ou perdus, vous savez ? lui vanta la vendeuse en lui désignant l'affiche qu'il avait déjà vue en entrant. Il obéit très bien, une brave bête. Il ne coûte que dix Gallions.
- Je suis désolé Madame mais même si je le voulais, je ne pourrais pas le prendre. Ma mère et ma sœur sont allergiques aux poils de chat. En plus, j'ai moins de dix Gallions et avoir un chat sachant retrouver des objets ne m'intéresse pas...
Il tenta d'esquiver la vendeuse qui revenait en force mais ne put la contourner dans cet espace si exigüe. Elle insista un instant encore, lui proposant de baisser le prix.
- Madame, si je compte bien, il me reste moins de quatre Gallions.
- Pour ce prix là, tu peux avoir un crapaud qui chante ou qui brille dans la nuit. Je t'offre même une semaine de nourriture !
- Désolé, je n'aime pas particulièrement les crapauds.
- Madame ! lança gaiement Albus, je vais prendre celui-là !
La commerçante, trop heureuse d'avoir un client, se précipita pour le paiement. Albus avait choisit un chat -ou plutôt un chaton. Il avait le pelage d'un blanc laiteux et de grands yeux bleus. Une discrète clochette argentée pourvue d'ailes pendait à son collier.
- Bien, bien, très bon choix, commenta la vendeuse. C'est une femelle, douce et très câline. Elle perd juste un peu ses poils mais c'est un chat après tout, pas un crapaud ! Quand elle deviendra adulte, d'ici un ou deux mois, veillez à l'amener au magasin afin de lui faire un sort de stérilisation. Sauf si tu veux te retrouver avec une montagne de chatons ! Et puis, si tu l'emmènes à Poudlard, ce sera obligatoire de toute façon.
- Oui Madame, confirma James, nous vous l'amènerons. Il est à combien ?
- 16 Gallions.
- Aoutch !
- James... commençait à râler Albus, papa a promis que peut importe lequel je choisissais, tu me le payerais.
- Oui, oui, je sais. Ça m'a juste surpris. Mais il a quoi de si particulier pour être aussi onéreux ?
- Il est de la meilleure qualité : un chat de race, affectueux et mignon comme tout : il vaut bien son prix, conclut la vendeuse à qui il remit les seize Gallions en grimaçant.
Après un dernier regard empli de tristesse à la petite chouette aux yeux jaunes, Graham sortit de la boutique. Il lança un au revoir aux deux frères qui rentraient chez eux puis décida de faire de même une fois qu'il eut acheté le reste de ses fournitures.
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