*Elle l’observait monter jusqu’au toit.*

Prête à passer à l’action pour le rattraper s’il défaillait. Elle était entrée juste avant que son fils ne décide de faire son dangereux numéro d’acrobatie aériennes. Quand elle le vit tomber elle s’était retenue de justesse de sauter pour l’aider. Elle soupira de soulagement quand Destan se rétablit sur la poutre de bois. Elle l’observait avec attention et admiration. Elle ne lui avait pas appris à escalader les murs.

Elle en fut encore plus fière de ne pas le voire broncher quand une écharde vient se planter dans sa main, mais la mère en elle lui hurlait d’aller à sa rescousse. Elle se força à le laisser avancer tout seul.

C’était la base de l’apprentissage. Savoir avancer seul dans des situations périlleuses. Bien que celle-ci ne soit pas réellement dangereuses comparés à celle qu’Ellana avait dû affronter plus jeune, elle dépassait largement le contenu d’aventure que pouvait supporter un enfant de son âge.

Un enfant de quinze ans qui continuait à monter malgré la souffrance.

Un enfant solide, qui voulait arriver à son but.

L’enfant de la prophétie.

Non, Destan n’était plus l’enfant de la prophétie.

C’était l’enfant d’Ellana !

L’enfant d’Ellana et d’Edwin.

Leur enfant ! Pour la vie !

Destan était enfin arriver au sommet. Ellana ne le suivit pas. Elle le laisserait découvrir la beauté du paysage seul. Et quand il redescendra….

- « NON ! »

Ellana avait crié.
Voulu crier. Son cri était resté coincé dans sa gorge sans pouvoir sortir. Destan était tomber. Non, il avait sauté ?

Mais pourquoi ? Il avait sauté droit vers le sol les jambes raides. Il avait sauté mais s’était rattraper en effectuant une roulade sur le côté. Il se remettait sur ses pieds tout tremblant de peur. Destan vit que sa mère était là et l’observait stupéfaite.  Il pouvait la comprendre. Sauter d’une telle hauteur, même pour un fils d'une incroyable Marchombres, s'était complètement insensé. Pourtant il l’avait fait. 

Ellana s’approcha et pris son fils dans ses bras d’une extrême douceur.

- « Ne me fait plus jamais une telle frayeur !

- « Promis »
Elle se rassénérai et lui dit d’une voie remplit de fierté.

- « Bravo, tu es courageux. Alors dit moi, le paysage était-il à la hauteur de tes acrobaties ?

- Oh oui ! La vue est splendide, mais pourquoi n’est tu pas venu voir ?

- J’ai déjà eu l’occasion de la voir et puis je voulais te laisser y aller seul.

- Tu n’aurais pas dû. Mais bon…

- Maintenant laisse-moi soigner cette écharde que tu as. Hum… Elle me parait sans graviter mais il faudrait la nettoyer pour ne pas risquer une infection.

- C’est aussi ce que je me suis dit.

- Ne bouge pas je vais chercher de l’eau et une compresse. »

Ellana se leva et alla chercher sa bouteille d’eau ainsi qu’un bout de tissus qu’elle avait emporté. Elle entreprit d’enlever l’éclat de bois. Destan poussa un petit cri de douleur quand elle réussit à l’enlever mais ne broncha pas. Elle nettoya ensuite la plait couverte de sang et l’entoura soigneusement du bout de tissu.
La jeune femme déclara qu’il était temps de prendre le petit déjeuner. Si on pouvait appeler ça un petit déjeuner. Elle sortit de son lourd sac deux bouteille d’eau ainsi qu’un morceau de pain d’herbe qu’ils mangèrent avec appétit. Elle rangea toute leurs affaires puis expliqua qu’il était temps de se remettre en route.

- « Nous allons chevaucher toute la journée. Il vaudrait mieux que nous partons tout de suite surtout que nous n’avons plus rien à faire ici. Tout va bien ? Ta main ne te fait-elle pas trop mal ?             

- Non ça va. Je suppose que je n’ai pas à donner mon avis et que je vais devoir te suivre ?

- Détrompe-toi jeune homme, si tu souhaites t’attarder ici je te laisse l’entière liberté et tu peux décider de ne plus m’accompagner. Mais il faudra que tu te débrouille tout seul pour retrouver le chemin vers des contrées moins sauvages, et que tu trouves un argument pour rester dans les plaines d’Astariul. Personnellement je suis pressée d’en avoir fini.   
J’oubliais que des Goules rôdent et si tu n’as pas eu à les affronter jusque-là, ce sont des adversaires presque impossibles à battre. Libre à toi de vouloir les affronter seul ! »

Ellana n’attendit pas la réponse de Destan, elle savait qu’il ne répliquerait pas après de tels arguments. Et puis il voulait continuer l’aventure. Le connaissant, il avait répliqué juste pour lui tenir tête. Elle sortit de la maison et cella les chevaux.
La neige avait un peu fondu depuis le matin mais la route resterait difficile.
Destan la rejoignit bientôt. Il se hissa sur son étalon brun et attendit le signal de départ de sa mère.

Deux heures plus tard, ils avaient déjà bien entamé leur route. Le paysage commençait à devenir plus sauvage et le chemin moins marqué. Destan se demanda comment sa mère se repérait dans toute cette neige. Leurs montures soufflaient bruyamment de gros nuages blancs. L’herbe était de plus en plus rare, elle avait voire presque disparue. Au contraire, les sapins poussaient plus que partout ailleurs mais la neige était le plus abondants des trois éléments. Au loin, de la neige et encore de la neige. Ça n’en finissait pas. Quand donc allaient-ils quitter cet univers blanc ?

Pourtant malgré le froid et la rudesse de leur marche, Destan était heureux de partager ce voyage avec sa mère. Même s’il ne l’admettrait jamais devant elle. Il prenait un plaisir fou à l’embêter avec toutes ses questions. Pourtant, il n’avait toujours aucune idée de leur destination.

Fin du chapitre. Je pense que vous l'avez remarqué non ? 😂 Enfin un peu de tendresse entre Ellana et son fils chéri. Et joyeux Noël !🥳💋🤙🏼