Présenter un de ses personnages (3/3)

Tiozeo : personnage secondaire d'une histoire inédite

- Pardonnez-moi mon père car j'ai péché, dit Christian tandis qu'il s'agenouillait devant le vieux prêtre à la barbe toute blanche.

- Que le Seigneur soit dans ton cœur et sur tes lèvres et qu'il te donne de confesser tes péchés en toute sincérité. Vas-y mon fils.

- Je pense que je suis amoureux d'une fille, reprit le jeune pénitent.

- Je doute qu'aimer soit un péché, lui répondit le père. Notre Seigneur lui-même ne nous a-t-il pas commandé d'aimer notre prochain comme nous-même ?

- Je le sais bien mon père, mais la fille dont il est question est assez particulière.

- Et qu'a-t-elle donc de si particulier ? demanda le confesseur.

- C'est une fille de joie mon père.

- Oh, s'exclama l'homme d'église. Voilà qui devient intéressant. Raconte-moi plus de détails. Si tu veux le pardon de tes péchés, il faut bien que tu dénonces le péché en question.

- Ce n'est pas ce que vous pensez mon père, nous ne sommes jamais connus, dit le jeune homme pour se défendre.

- Bah dans ce cas pourquoi tu veux te confesser alors, si tu estimes n'avoir pas péché.

- J'ai bien péché mon père, mais pas dans le sens que vous pensez. Je n'ai pas couché avec elle, mais j'ai nourri à son égard des désirs si immondes que c'était tout comme si je l'avais fait. Mais en même temps, quand on la regarde c'est difficile de ne pas nourrir de tels désirs.

- Qu'est-ce qui la rend si attirante ?

Christian inspira longuement, toussota quelques coups et se lança dans une tirade élogieuse à l'honneur de la fille qui l'avait envouté :

Mon père elle est parfaite. Je suis sûr que si vous la voyiez, vous en tomberiez amoureux vous aussi. Elle est belle. Non, elle est la beauté même. Sa splendeur ferait pâlir notre mère Eve, la première femme, qui fit dire à notre père Adam : « Celle-ci est la chair de ma chair et l'os de mes os ». Et en plus elle s'appelle comme la bienheureuse mère de notre Seigneur Jésus-Christ. Non elle ne s'appelle pas Marie, mais Vierge. Je sais que c'est un prénom curieux, surtout vu le métier qu'elle pratique, mais ce que je vous dis est la stricte vérité. Elle est orpheline de père et de mère et la vie ne lui a pas fait de cadeaux, mais je pense que toutes ces épreuves ont contribué à lui donner la finesse d'esprit qu'elle a aujourd'hui. C'est de loin la personne la plus intelligente et la plus perspicace qu'il m'ait été donné de rencontrer, tellement qu'elle pourrait passer pour un devin. On pourrait se dire qu'elle a des super pouvoirs, mais la vérité est qu'avec la tête qu'elle a, elle n'a besoin d'aucun pouvoir. Mais en même temps elle est très impertinente et son insolence est insupportable.

Elle a de longs cheveux blonds qui lui descendent jusqu'au milieu du dos, mais ne les assume pas. Elle ne cesse de répéter que la couleur de ses cheveux donne l'impression qu'elle une idiote et cela la contrarie énormément. Et elle assume encore moins son arrête nasale tordue, fruit d'un coup reçu lors d'une bagarre généralisée dans la maison close où elle travaille. Elle fait de tout pour le cacher, mais sans grand succès.

Mais ce que je préfère chez elle, c'est ce qui ne se voit pas. En plus de son intelligence accrocheuse que j'ai eu à évoquer tout à l'heure, elle est très cultivée. Quand elle parle, ses mots sont aussi doux que le miel et sa voix est aussi tendre que les douces mélodies que les enchanteurs de serpents émanent de leurs flûtes pour charmer leurs reptiles. Elle a des dents aussi blanches que le lait et des lèvres qui sont un appel constant à les embrasser. La fragrance de son corps pourrait damner un saint et est plus exquise que tous les encens et tous les parfums de l'orient. Elle dégage une odeur de fruits rouges qui chatouillent les narines et emplit les poumons d'un air qui les allège instantanément.

- Bon je pense qu'on va s'arrêter là mon fils, l'interrompit le religieux que toute cette description commençait à indisposer. Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, je te pardonne tes péchés. Va en paix.


_hypnose : Akès (nouvelle inédite)

a m o u r
-- nom masculin

1. à l'intensité d'un sentiment en une invisible piqûre au centre des émotions. de ce ressenti incompréhensible, comme contrôlé par une force d'ailleurs nous poussant à aimer une autre âme. l'envie de l'aider à parfois faire passer son bien-être en priorité. au reflet de l'autre, il arrive qu'on s'identifie là, où les âmes se font parfois sœur...

2. (souvent en emploi absolu)
à l'image de deux aimants, attirés à se repousser, il y a là quelque chose de déraisonné d'un besoin viscéral à quelque chose de spontané. de cette sensation qui nous pousse vers une personne sans pouvoir l'expliquer. d'un rien naît un désir passionnel aux origines d'nos instincts les plus charnels. sentiments fort, puissant parfois au delà de l'entendement de la haine à l'amour il n'y a qu'un pas et le contraire est véridique.

Éclipse obituaire, friande de sacrilèges, tu craches, fringante, le culte obscène. L'âme immodeste confessée à la flammèche d'une incarnadine géhenne. Assoiffée de cendres, affamée de fiel. Se repaît à la source du chaos, l'extatisme hystérique comble d'hérésie mortuaire. Étoile désarçonnée. De rêves qui ne tiennent plus qu'à un fil. Foudroyée en plein vol, la gamine. Poussée si fort que tu l'as raclé, le bitume, les dents crissant contre. Le myocarde déchiré de mille plaies, les fardeaux-sentiments où se sont éternisés les dernières pulsations.

Songes méli-mélo, sinistres échos ; respire à t'oublier comme pire credo. Éponge estomac noué, organe emberlificoté des maux qui te font défaut. Poisons inoculés avec dessein sot d'régurgiter tripes et boyaux. Mœurs imprimés à même la face, à même la peau. Relents d'acide en quête d'âme pavoisée jusqu'à l'os. Si émaciée, déglinguée au méphisto. Alors tu danses, à tenter d'virevolter de pans de robes serrés, tissus trop courts comme une étoile sépulcrale chercherait nuitée ; l'iridescence phare du solstice calciné que promulgue cellulaires pour poster décadence revendiquée, teinte rimmel et de maquillage d'onéreuse qualité, qui à l'aube finira par couler.

Se distillent alors les vingt-sept excès d'une vie. Million de volts au creux des veines. Poupée nargue son monde de la soif-liberté. Vingt-sept crevures, de tourments intrinsèques à la façon d'un fruit sec et qui se flétrit latent sous la nitescence calcinée de l'astre lunaire, soleil sans vie au dessein des affligés tortionnaires.

Le mélodramatisme et la persécution pleine au teint porcelaine. Endocarde nippé d'frimas et le fatum suzerain ; aujourd'hui célibataire, un jour l'hyménée au tournant, peut-être trois. Marionnette au cœur-vacarme. Pulsations dévitalisées depuis trop d'années. Au lendemain des instances de divorce, à cumuler, à brûler la baraque et faire flamber la rugosité des sentiments.

Lorsque vient la noyade ; fermentation des regrets et l'injure profanatrice des diluviennes souffreteuses. Liberté apprivoisée, belle de facticité mais l'épitaphe stigmatisée dans l'granit des aspirations dégueulassées. Starlette déchue, le rôle d'une existence, c'est elle ; cinématographique vocation, pléthores films à son actif. L'onirisme détruit jusqu'à cette sale affaire d'homicide, se réinvente héritière d'une sinistre hégémonie aux échos cadavériques.

Chancelière du livide au sein de la turpide era matrem. La mort amie, égérie des martyrs.

[mots associés -- douceur, bonheur, aimer, affection.]


 : personnage des Chroniques d'Avallon

Jadis, un sage m'a dit que la plus éclatante des lumières ne peut naître qu'au milieu des ténèbres.

Est-ce que l'obscurité qui a pris possession de mon âme pourrait être le berceau de cette lueur ? Chaque vie que j'ai brisée, massacrée, a posé un nouveau jalon à la forteresse d'obsidienne que j'ai érigée au centre de mon être. Je ne mérite pas la rédemption. Je ne la demande pas pour moi.

Mais aujourd'hui, j'ai besoin d'y croire. Pour eux. Pour ceux qui restent, et qui, bien malgré eux, constituent ma seule et unique famille. J'ai besoin de croire que par mes actes et par mes paroles, je peux faire une différence. Que si j'essaie, si j'offre tout de moi, le frêle équilibre au-dessus de l'abîme dans lequel j'ai précipité notre monde pourra être conservé.

Je pourrais plaider ma cause auprès du destin. Demander un répit, un pardon. Car je n'ai pas toujours été ainsi. Personne ne naît monstre. J'ai essayé de repousser les ténèbres, de résister à leurs sirènes. Mais, chaque fois que le moindre éclat a commencé à poindre en moi, chaque fois que la vie m'a offert un simple intermède de bonheur, il a été soufflé pour laisser mon cœur en cendres.

Je ne veux plus laisser ce pouvoir à qui que ce soit. Je ne peux plus prendre un tel risque. Pas quand j'abrite une magie capable de réduire en poussière toute vie jusqu'à l'horizon.

Alors, jour après jour, je revêts mon masque. Celui qui me permet de fonctionner. Celui qui cache aux autres ma véritable nature, monstrueuse et pure à la fois, ces deux faces d'une même pièce dont l'une tend pourtant à s'estomper. Ils n'ont pas besoin de savoir qu'il y a un soupçon de bon en moi. En tant que Prime Mage de l'Ordre d'Avallon, il faut qu'ils me craignent. Qu'ils me sachent capable de toutes les horreurs qu'on leur a rapportés sur moi. Qu'ils n'apprennent jamais les circonstances qui m'y ont forcé. Nul autre n'a assez de pouvoir pour les unifier contre notre ennemi, de les rallier à mon combat même si c'est par la terreur.

Et si pour cela je dois renoncer à tout espoir d'un jour me faire aimer de quiconque si ce n'est de celui qui m'a élevé comme son fils, si je dois risquer de lire le dégoût dans ses propres yeux devant mes actes odieux, alors soit. J'en paierai le prix. Quel qu'il soit. J'ai cessé de vivre il y a près d'un siècle, puis encore, et encore, et encore. Je n'ai plus rien à perdre.


elenwe : personnage secondaire de sa duologie de fantasy

Plusieurs milliers de paires d'yeux braqués sur le centre de l'arène attendent de savoir laquelle de nous deux sera la plus performante. Aucun de nos adversaires n'a fait le poids jusque-là. Le moment reste pour le moins impressionnant, parfois, coincée dans mon livre, j'oublie que nous sommes si nombreux dans la tête de notre créatrice.

La mine fermée et concentrée de la jeune femme à mes côtés présage d'une lutte acharnée ! Ce n'est pas le moment d'être intimidée. Le maître de cérémonie s'approche de nous et après un hochement du menton, se lance :

— Top ! Je suis un homme approchant la trentaine. Bretteur d'exception. Mon arrogance n'égale que mon charisme.

— Tagan ! m'exclamé-je.

— Bah merci ! s'offusque ce dernier en me jetant un regard mauvais depuis l'assemblée.

— Non, reprend le présentateur.

— Soren, tenté-je de suite après.

— Toujours pas et vous n'êtes pas supposée pouvoir répondre deux fois consécutivement. Un peu de fair-play ! déclare l'arbitre avant de retrouver sa voix monocorde. Je traîne un air insondable et me torture à la moindre occasion.

— Teo, s'enflamme ma concurrente.

— Hé... non, chantonne le présentateur après avoir laissé planer un blanc. Je dispose d'un savoir immense et je suis un stratège hors pair. L...

— V ! le coupé-je.

— Vous êtes vraiment dissipée ! Concentrez-vous !

V un sourcil circonspect me toise des tribunes. En retour je grimace, il a l'air d'être jeune, mais il approche les deux mille ans, au temps pour moi.

— Bon ! Le nom qui m'a fait connaître n'est pas celui que je porte.

— Belzébuth ! tente ma concurrente avec un air de défi.

— Toujours pas ! De sang royal, j'ai renoncé à tous mes titres. Une cicatrice barre un de mes yeux et je suis surnommé le démon, je suis, je suis ?

— Sane ! m'enflammé-je.

— Exact ! s'enthousiasme le maître de cérémonie.

— Mon arrogance n'égale que mon charisme, est-ce bien ce que vous avez dit ? demande Sane en se levant.

— Je-je... bredouille l'arbitre.

Sane descend les tribunes d'une démarche princière. Il tient son épée qui est légèrement sortie du fourreau, je n'aimerais pas être à la place de sa cible qu'il ne quitte pas de ses yeux bleus.

— Est-ce que vous voulez savoir pourquoi l'on me nomme le démon ? demande-t-il avec morgue.

Il est tout près, entre l'homme déconfit et moi. Sa silhouette racée est captivante, chacun de ses mouvements est hypnotisant. Il déteste son surnom, même s'il lui doit la vie. Je m'en voudrais presque de ne pas avoir trouvé avant d'arriver à cette partie de la description, car, contrairement à ma concurrente, Sane et moi sortons du même livre. Pendant quelques secondes, l'instant se fige, mais je devine au tressaillement de ses muscles qu'il va agir. Avec rapidité, il dégaine sa lame, tourne sur lui-même et met un genou devant moi.

— Tu en as mis du temps, pour me trouver, déclare-t-il dans un sourire faussement désabusé.


lAbyssel : personnage principal de Premier Hidden

" Qui je suis ? Cela n'a pas importance, ce qui l'est c'est celui dont mon regard se porte en ce moment, Gab- enfin non Dhalia noir. J'ai failli révéler ton identité Hahaha !! Excuse-moi Gabriel. Un jour il faudra vraiment que tu me dises pourquoi avoir choisi ce surnom-là en particulier ? Ah non c'est vrai c'est moi qui t'en est donné l'idée XD. Mais de là à ce que tu le fasse vraiment... Tu as atteint toutes mes espérances. J'avais bien vu dans ton regard encore enfant, cette flamme tourmentée qui ne demandait qu'à s'exprimer. Ce visage d'ange si innocent qui cachait désespérément sa véritable nature au risque d'en être effrayé. Je l'avoue je prends un malin plaisir de t'aider à t'exprimer. Tu es un artiste Gabriel et le monde est ta toile. Tu arrives à faire danser le monde autour de toi avec tant de simplicité que ça en est plaisant de te regarder peindre. Et puis ton âme est si fragile qu'une seule pierre m'a permis de tout ébranler en toi pour faire éclore cette folie qui m'intéresse tant. Tes cheveux noirs, ton teint pâle et tes yeux cerisiers. Mais pour combien de temps cela va durer ? "



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