Présenter un de ses personnages (1/3)

Tout est dans le titre. Dans cette activité, nos adeptes avaient la possibilité de présenter un personnage issu de leur imagination. Qu'il soit héros, personnage secondaire ou antagoniste, qu'il ait ses fans, ses détracteurs ou soit encore inédit, il y en a pour tous les goûts !


Mayarahnee : Holden (Deals)

Bon, puisqu'il faut se présenter, on va essayer de pondre un truc décent...

Holden Rivera, Cubain mal peigné, vingt-six piges, travailleur social à Liberty City, cynique, fauché, rancunier, bagarreur.

De quoi faire rêver, pas vrai ?
Ok, j'admets, pas des masses.

Nouvelle tentative :
Holden Rivera, latino sexy de vingt-six ans, drôle, sociable, musclé, patient et à l'écoute.

Tout de suite, on change de case, hein ?
Super. Oubliez les deux versions.

Les trucs qui me caractérisent, c'est pas ce que n'importe quel péquenaud m'ayant côtoyé deux minutes et demie pourra vous ressortir, le sourire débile plaqué sur un visage fiérot. Le vrai bonhomme, on le décèle seulement quand il enlève son masque de pitre. Pas souvent, et pas dans ses moments les plus glorieux.

Fouineur, impulsif, j'attire les embrouilles avec un talent rare. Je flirte pourtant moins avec le danger qu'autrefois, quand l'adrénaline et les rêves me laissaient croire qu'un jour, je m'extirperai des bas-fonds dans lesquels j'évoluais. Prisonnier d'un monde que j'exécrais, bouffi de rage et de chagrin lorsque mon seul exutoire s'est évanoui, j'aurais sombré définitivement si on ne m'avait pas éjecté de la « famille ». Ironie du sort, c'est toujours celui qui m'en a sorti qui m'y ramène plus ou moins malgré lui.

Ouais, paraît que des deux frangins, je suis le plus raisonnable. Le plus gentil. Le plus accessible. La vérité, c'est que je suis surtout le plus faible, trop dépendant de mes émotions, incapable de faire autrement que foncer tête baissée lorsque la situation s'avère intenable. Libéré de la hiérarchie des gangs, je n'obéis plus qu'à moi seul, pour le meilleur et souvent pour le reste.

Il m'aura pourtant fallu du temps pour reprendre une vie « normale ». Des années de patience pour tenter, bon gré mal gré, de me reconstruire. Aujourd'hui, j'ai ce qu'on appelle une situation stable : un boulot sous-payé dans un quartier sensible, à observer la misère briser des mômes dont le destin affiche un je-ne-sais-quoi affreusement familier. Au moins, je connais le milieu dans lequel je fous les pieds, ça me permet d'éviter pas mal de bourdes. Le seul inconvénient, c'est la colère que fait resurgir tout ce bordel.

J'arrive à me canaliser dans le sport lorsque, le temps d'une heure ou deux, je m'autorise à redevenir le puits de violence que j'étais il y a encore six ans. Coup de bol, j'ai dégoté un type prêt à se faire taper dessus sans rechigner, moyennant qu'il me rende les mandales avec au moins autant de précision. Forcément, une perle pareille s'est vue coller l'étiquette de meilleur ami en deux deux. Entre tarés amateurs de rhum, on se comprend.

Bref, pour la faire courte, je ne rentre pas exactement dans la case incongrue des « mecs bien », et celle des « enflures » m'a toujours paru trop étriquée. Je valdingue entre les deux, selon le moment de la journée, le problème qui me tombe sur la gueule et ma détermination à en venir à bout.

Holden Rivera, ancien voyou désabusé, accro à la violence, cherche une issue dans un quotidien aussi déprimant que routinier.

Ouais. Bien mieux.


mangeur_de_livre : Louise (Dans vos yeux)

Hum, alors... euh... Moi, c'est L...

— Hé la miss, t'peux m'aider à ranger les caisses ? Oh? T'es occupé ! S'cuse moi !

Merci Thomas. Bon, je reprends... Alors je m'appelle Lou...

— Loulouuuu ! Comment tu vas ? Dis t'aurais pas vu Anto ? Ça va bientôt être l'anniv' de Paupol et j'ai une trop bonne idée ! Oh ? Tu filmes ? Désolée !

Stella. Un phénomène. Je sais pas pourquoi elle cherche son frère mais son air heureux me laisse penser qu'il vaudrait mieux qu'il se cache !

— Louisette ! Sauve moi ! Cette tigresse veut me prendre en photo pour un calendrier ! Dis lui qu'elle abuse !

Voilà. C'est quoi que j'avais dis ? Je suis désolée pour tout se ramdam, mais vous inquiétez pas, ils sont gentils ! Enfin, bref, moi c'est L...

— Ouise ! Pouroi pa'ain y cri ? Lé où papa ?

Tiens une petite Charlotte sauvage...

Bon, vu qu'apparemment tout le monde se fou de ce que je dis, je vais aller grimper. Au moins, je serais tranquille.

Éteignant sa caméra, la demoiselle coiffa ses longs cheveux roux en un chignon de fortune, récupéra ses affaires d'escalade et sortit à la hâte de l'épicerie solidaire.

Direction : les montagnes !


Em_esse : Marie (Un pari risqué)

D'origine québécoise, Marie a 30 ans et est venue s'installer à New York à la suite d'une offre d'emploi

Indépendante, elle mène de front une brillante carrière en tant que directrice des communications pour une fondation qui vient en aide aux jeunes qui vivent dans la rue.

Loyale et sensible, elle est toujours présente pour ses proches quand ils ont besoin d'elle. Évidemment, comme tous les personnages de fictions, parce qu'on ne peut pas l'éviter hein, Marie a une part d'ombre qu'elle arrive à plutôt bien cacher.

— Non, mais t'as fini d'étaler mes secrets sur la place publique?

— Ha, je ne pensais pas que tu m'écoutais... Ne roule pas des yeux comme ça s'il te plaît.

Donc, je disais qu'elle a une part d'ombre...

— Tu veux pas dire aussi que j'ai les cheveux rouge et que je suis plus grande que la moyenne des ours.

— Est-ce que je peux finir ma présentation là, c'est bon? J'en étais où? regarde sa feuille de notes. Ha oui.

Remplie d'humour et d'autodérision, Marie a été élevée par sa mère, à Montréal. Elle est épanouie, mais ne croit pas qu'on puisse l'aimer, c'est l'une des raisons pour lesquelles elle préfère s'entourer d'ami.e.s plutôt qu'approfondir une relation. Découvrez-en plus (si vous le souhaitez), je pense que vous ne serez pas déçu.e.s.

— C'est tout?

— Faudrait te brancher, t'es d'accord ou pas?

— Laisse tomber, je retourne travailler.


ypertext : Lison (Overdose)

Lison considérait qu'elle était une de ces femmes qu'on oubliait, vous savez, ce genre de femmes qui avaient tout pour plaire mais qui ne possédaient, en réalité, aucune spécialité. Il fallait la connaître pour déterminer ce qui était précieux chez elle et savoir, en quoi, elle en valait la peine. Son visage était délicat, dominé par ces yeux gris assombrissant. Ni laide, ni belle. Ni petite, ni grande. Ni brune, ni blonde. Elle était continuellement dans cet entre-deux, sans affirmation. Etais-ce le reflet même de sa personnalité ? De cet effacement qu'elle prenait grand soin d'entretenir pour ne pas déranger ? A ses yeux, elle restait ce personnage non joueur, que l'on était heureux de retrouver mais que l'on pouvait éviter. Cela lui avait causé des troubles quand elle n'était qu'une adolescente. Comment attirer et se faire aimer quand elle n'arrivait pas, elle-même, à se voir à sa juste valeur ?

Eliott aimait souvent lui répéter qu'elle n'était pas ce type de personnage, mais qu'elle représentait, plutôt, l'actrice principale de sa vie. Au-delà de son physique, elle brillait par sa façon d'être et de penser, d'exister tout simplement. Il n'avait jamais rencontrer personne qui lui fasse se sentir important comme elle le faisait, qui l'entende plus qu'elle ne l'écoutait, qui l'aime plus qu'elle ne s'aimait. Elle était un tout, une multiplication. Lui, Eliott Louis Charles Delacroix, la trouvait grande et affirmée. Elle n'était pas remplaçable à ses yeux, elle n'était pas « comme toutes les autres » et il se sentait capable de disparaitre pour la faire régner.


GetHighAndImagine : Jay (Grand Écart)

— Jay, c'est à vous.

Hein ? Je relevai la tête de mon iPhone pour aviser le prof de français. Bedonnant, sa chemise verte à carreaux froissée et ses lunettes rondes à écailles le rendait terriblement... cliché. Et en plus, il voulait que je me présente ? C'était quoi ça ? Une blague ? Non, parce que je ne me souvenais pas m'être présenté devant une classe depuis au minimum le collège. Quelle connerie... Soupirant à m'en vider les poumons, je m'adossai à ma chaise.

— Debout, s'il vous plaît, indiqua gros bide.

Debout ? Devant toute la classe ? De mieux en mieux !

Avec toute la mauvaise foi qui me caractérisait, je me levai pour sillonner les rangées de chaises et me placer près du tableau blanc.

Activant frénétiquement mes quelques neurones, j'envisageai de mentir, histoire de ne pas trop me positionner dans le collimateur du prof. Le problème... j'étais bien trop direct et sans filtre. Certains diraient désespérant ou désolant, mais n'écoutez pas les idiots décérébrés.

Une chose que j'admettais à contre cœur, je ne connaissais pas les limites. Au diable les règles, voilà ce que j'avais envie de crier ! Pourquoi se contraindre à suivre les codes sociaux au risque d'étouffer sa personnalité ?

Dès mon plus jeune âge, mon petit démon intérieur était venu me checker. Ouais, parce que voyez-vous, je suis gay, les amis. Donc, pour les cases, on repassera.

Rebelle dans l'âme, impétueux, passionné, autant d'adjectifs qui me glorifiaient. Ajoutez à cela un brin de folie, d'arrogance et d'intrépidité et... pouf ! un Jay rutilant.

Pouvais-je dire cela ? Peut-être devrais-je parler de mes passions comme l'avait fait Aurélie, catégorisée comme étant la première de la classe, dès la rentrée.

Bref, la danse. Oui, voilà le sujet parfaitement neutre qui permettrait à tout le monde de me comprendre. La danse me faisait vibrer, me galvanisait au point de vouloir y consacrer ma vie. Intégrer l'École Supérieur d'Arts Dramatiques était mon rêve. Cette passion me définissait, elle était réelle, puissante, elle me ressemblait. À chaque génération, un nouveau type artistique se développait, comme si la danse était animée d'une âme, avec sa propre évolution. Cette multitude de facettes rendait le sixième art exceptionnel ; chacune d'entre elle pouvant exprimer une émotion, un état d'esprit, un caractère.

Et j'avais l'engouement de la Samba, l'énergie du Jive, la sensualité de la Salsa, la rébellion de la Street dance et la folie du Krump.

En revanche, inutile d'espérer, je ne possédais pas la grâce ou la rigueur de la danse classique...

— Jay, nous n'allons pas y passer toute la nuit, rouspéta bouffie.

— Je m'appelle Jay, j'ai dix-sept ans, je suis un danseur dans l'âme, je suis gay et celui qui a un problème avec ça, je peux toujours lui faire un exposé sur les joies de la so...

— Suffit ! Enfin voyons, un peu de tenue !

Oups. Finalement, le professeur m'envoya illico dans le bureau du CPE. Avais-je mentionné que j'étais incontrôlable ?


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