La Vie ou la Mort

Et elle se retrouvait encore en face de lui ! Lui, cet affreux vieillard qui se tenait face à elle et l'empêchait de sortir du bus.

Nalya tenta de passer sans le bousculer, mais son aîné la tira de ses pensées.

-Excusez-moi, mademoiselle...

-Oh, c'est bon ! Lui cria-t-elle au visage. J'ai pas toute la journée, et ma fille est à l'hôpital ! Laissez-moi passer ! Si vous pensiez que je veux juste aller acheter des légumes vous vous trompiez ! Imaginez que ce soit votre enfant à la place du mien ?! Savez-vous seulement la souffrance que j'endure ?

Le vieil homme qui avait baissé le regard le releva subitement. Ses yeux étaient froids et la fixaient d'un air peiné. Soudain, son bras remua. Il n'avait pas bougé jusque là. Il fit un rapide geste, de bas en haut, de gauche à droite, traçant une droite invisible dans l'air.

Personne d'autre ne semblait l'avoir remarqué.

Nalya commença à voir des formes étranges, qui semblaient tourbillonner sur elles-mêmes. Non, en réalité, on aurait dit que ce qu'elle voyait n'était qu'une peinture et qu'un effet étrange déformait l'image jusqu'à ce que tout devienne noir.

Un petit carré de lumière se fit voir au loin, et la jeune mère s'y rendit sans savoir pourquoi. Elle voyait très bien ses bras, ses jambes, mais tout autour d'elle était noir. Elle avait l'impression de marcher sur un sol, mais sa vision lui affirmait qu'elle marchait dans le vide.

Que lui avait encore fait le vieux ? Ce carré lui dirait peut-être.

Lorsqu'elle y parvint, elle se retrouva dans une maison, une maison qu'elle connaissait très bien, puisque c'était la sienne. Elle se retourna et ne vit que le mur. Que s'était-il passé ?

Elle entendit soudain un cri, un cri d'enfant qui s'amuse.

Lilly !

Sa fille qui était désormais entre la vie et la mort jouait gaiement dans le jardin. Si le vieillard lui avait rendu sa fille par on ne sait quel tour de passe passe, elle lui en était reconnaissante.

Une autre voix retentit alors.

-Lilly, ma chérie, viens à table !

C'était la sienne ! Mais elle n'avait rien dit !

Nalya se retourna et se vit faire la cuisine, hélant sa fille au passage. Son « double » ne semblait pas l'avoir vue.

-Attends, Maman, je vais cueillir des fleurs dans le champs !

Non, Non ! Pas le champs ! Cette conversation était du déjà vu pour la jeune maman qui assistait tristement à la scène.

« N'y vas pas, tu vas mourir, Lilly ! » s'écria-t-elle aussi fort que possible.

Mais ses paroles ne restaient que pensées, aucun son ne sortait de sa bouche.

-Dépêche-toi, ma chérie ! lança dans un sourire son double.

Ah... Si elle avait su... Si elle avait su... Nalya s'élança à la poursuite de sa fille.

« Lilly, attends-moi ! »

Lorsqu'elle arriva, haletante, dans le champs, la petite fille cueillait des fleurs, comme elle l'avait annoncé.

Sa petite tête se releva à l'ouïe d'un coup de feu. Sans hésitation. Nalya saurait à jamais les reconnaître.

La petite se précipita vers le bruit en courant, sa curiosité n'étant pas modérée par la raison qu'elle n'avait pas encore acquise.

« Non Lilly n'y vas pas ! » hurlait Nalya, en pleurs.

Mais elle savait ce qui allait en découdre.

Elle se précipita alors à la suite de sa fille. La jeune mère aperçut au loin deux hommes. L'un tenait un fusil braqué sur l'autre, qui avait le bras en sang. Il le tenait de son autre main, le visage tiraillé par la douleur.

-Tu bouge pas ou tu crèves, le menaça son assaillant.

-A... Attendez, ne tirez pas... je... c'est mieux... pour nous d...

-Non !

L'assaillant tira et manqua le jeune homme de peu.

Le blessé tourna la tête, cherchant une quelconque aide, et son regard se posa sur Lilly.

L'homme au fusil regarda dans la même direction et surprit Lilly, tremblante de peur, et en même temps si naïve...

-Qu'est-ce qu'elle fait là, cette petite ?! Cracha-t-il.

-Vas-t-en ! Cria le blessé.

« Vas-t-en ! » cria Nalya, mais elle restait muette comme une statue de pierre.

Lilly ne bougea pas d'un pouce, paralysée par la peur.

-Toi ta gueule, siffla l'assaillant en frappant violemment le jeune homme qui s'effondra à terre.

Il reprit ensuite son fusil en main en se tournant vers la petite.

-Alors petite, j'espère que tu n'as pas trop peur du sang !

Il pointa l'arme vers la petite fille qui était toujours incapable de bouger.

Il chargea le fusil, et appuya sur la gâchette.

Lilly tomba à terre dans un cri. Son bras saignait abondamment, rendant écarlate sa belle robe pâle.

« Lilly ! »

L'homme s'approcha ensuite plus près d'elle, prêt à la tuer d'un coup, sans hésiter, sans ciller.

Il émit un sourire cruel, chargea l'arme, puis appuya sur la gâchette à nouveau.

Mais cette fois le jeune homme blessé lui avait sauté dessus, évitant la mort à Lilly.

Nalya fut soulagée et heureuse que tout finisse bien en voyant sa fille qui n'était pas morte et la police qui arrivait au loin, quand elle réalisa que le jeune homme était à terre.

Les bras ballants, il était comme allongé au sol. Son torse ensanglanté ne bougeait plus sur le rythme régulier de la respiration. Ses yeux étaient ouverts, ses paupières ne se refermaient pas, ses pupilles étaient dirigées vers un point que l'on ignorait quelque part dans le ciel. Une mouche vint se poser sur un de ses deux yeux. Il ne bougea toujours pas.

Il était mort.

Décédé, inexistant. Il ne penserait plus jamais.

Il était mort, pour sauver sa fille.

Il s'était jeté sous le canon du fusil pour sauver sa fille. Sa fille, à elle !

Nalya sentit ses yeux s'humidifier et sa vision se brouiller. Elle les essuya et quand elle les rouvrit, le vieil homme se tenait face à elle.

-Mon fils est mort ce matin, déclara-t-il, pensif.

Il attendit un instant comme cherchant ses mots.

-Il s'est sacrifié, continua-t-il, pour sauver une petite fille.

Son regard était triste, empli de peine, sa voix tremblait, et son corps tressaillait sous le poids de son émotion. Il se retira du passage, mais Nalya n'avait plus qu'une amertume dans sa gorge serrée.

Sa fille était blessée, elle était entre la vie et la mort. Dans un couloir où deux portes identiques se font face, et où elle cherchait encore la bonne.

Un autre avait déjà choisi la mauvaise.

Pour lui la lui laisser.


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Hey ! Voilà, c'est encore (et toujours) pour un concours de Rouge_Gorge , sur le thème de... tadada... le voyage dans le temps ! Voilà. Ce n'est pas sur la mort. Pas sur le crime. Pas sur les morales ou le jugement, et non, le voyage dans le temps. Mais puisque mon but quand j'écris un texte est de faire pleurer le lecteur... Bah voilà. Je fais un truc triste. (dites-moi si c'est aussi triste que d'habitude ou si vous avez versé une larme)

Bref, voilà, c'est tout (ces trois mots n'ont-ils pas des sens similaires ?)

Bref, on s'en fout (là, non)

Bref (c'est quand même la troisième fois que je dis bref !)

Enfin, bref, bonne journée ^^ au plaisir de vous revoir (et le concours de dessin c'était sur la sorcellerie, et je l'ai mise ^^)

Bonne journée les amis !!! ^^


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