La fin du conte de fée

/ Pour ce chapitre là et le suivant, il y a des passages qui peuvent être choquants donc âmes sensibles s'abstenir. Pour moi, ce ne l'est pas mais je préfère prévenir. Le titre du chapitre veut tout dire./

Oïma soupira. Elle regardait d'un air absent le Vide. Cela faisait plusieurs jours qu'ils avaient quitté Tonoro. Cela faisait plusieurs jours que Neyra les avait quitté.

« Tu penses encore à eux ?, demanda Eldeick en s'approchant d'elle.
- Neyra me manque, dit elle.
- Je sais... Je l'aimais beaucoup aussi. Tout comme Awari.
- Vraiment ?
- Oui... Même si ce n'est qu'un idiot sans cervelle ! Mais bon... Tu sais, nous autres les Nankais, ne nous attachons pas aux autres espèces. Nous sommes des nomades. Nos vies ne sont que des rencontres et des séparations.
- C'est triste ! Vous n'avez donc aucun ami, à part votre famille ?
- Le monde est notre ami, dit Eldeick, C'est ce que dit notre culte.
- Eldeick ! Oïma !, s'exclama Leone en courant vers eux, Belmère est en vu !
- Oïma, dit Eldeick en se tournant vers elle, Quand nous serrons sur terre, ne t'éloignes surtout pas de moi.
- Pourquoi ?
- Les Humains de Yoake ne sont pas réputés pour leur gentillesse. Tu as bien du le remarquer.
- Pas vraiment, dit Oïma en pensant aux trois Amada qu'elle avait rencontré.
- Awari, Neyra et sa cousine Eris ne sont pas représentatif de ce qu'est un Humain de Yoake.
- Eldeick !, s'exclama Leone en souriant, Il n'y a pas besoin de l'inquiéter pour rien. Tout se passera bien.
- Oui, tu as raison.»

Oïma serra le ruban rouge que lui avait offert Neyra. Elle sentait l'inquiétude de Eldeick et Leone. Elle espérait juste qu'elle était injustifiée.

Le bateau accosta dans un port lumineux. En descendant, Oïma ne vit qu'une petite ville lumineuse et chaleureuse.

« Les Humains de Yoake, en particulier ceux de Belmère, n'aime pas trop les espèces étrangères, expliqua Eldeick, C'est pour cela qu'on se déplace en groupe.
- Pourquoi ils ne nous aiment pas ?, demanda Oïma.
- Je ne sais pas, dit Eldeick, On a pourtant le même culte. Ils devraient savoir qu'on doit être amis avec tout le monde si on veut avancer.
- Dans le mien, dit Oïma, Il n'y a pas cela.
- Oïma, dit Leone, Je connais un marchand de glace, pas loin ! Tu veux y aller ?
- Pourquoi pas, dit Oïma en souriant.
- Je viens avec vous, dit Eldeick.»

Les trois enfants s'enfoncèrent alors dans les rues de Belmère. Oïma remarqua tout de suite la différence qu'il y avait entre les Humains de Tonoro et de Belmère. Ceux-ci avaient la peau marron.

« Pourquoi ils n'ont pas la même couleur de peau que Neyra et Awari ? C'est comme pour les Elfes ?
- Pas du tout, dit Leone en rigolant, C'est juste pour faire de la diversité. C'est plus jolie.
- D'accord...
- Mais quel que soit sa couleur de peau, dit Eldeick, Un Humain de Yoake reste un Humain de Yoake. Ce que tu verras ici, cela se passe aussi à Tonoro.
- Tu me fais peur, dit Oïma, Ils ont quoi de si méchant, les Humains de Yoake ?
- Cruel, violent, toujours en quête de puissance..., dit Eldeick, Et le pire dans tout cela, c'est qu'ils se font la guerre entre eux alors qu'ils font partie de la même espèce !
- Comment c'est possible !?
- Et surtout, les Élémentaires. Eux, ce sont les pires.
- Neyra est une Élémentaire...
- Neyra est une Élémentaire extraordinaire !, s'exclama Leone, La meilleure que j'ai rencontré.
- Neyra Amada ?, dit une voix, La Neyra Amada ?»

Oïma se tourna vers un Humain mâle. Celui-ci souriait à pleine dents et avait l'air sympathique. Pourtant, la Kitsune ne lui faisait pas confiance.

« Qui es-tu ?, demanda Eldeick en se plaçant devant les filles.
- Je ne suis qu'un Élémentaire lambda. Je suis Jun Junis.
- Junjun ?, répéta Oïma.
- Très drôle, gamine, dit Jun, son visage se réfrognant, Je vous ai entendu parlé. Donc, si je comprend bien, les Humains ne sont pas assez bien pour vous ?
- Non..., dit Eldeick, Nous n'avons jamais dit...»

Soudain, Eldeick prit feu. Oïma poussa un cri de terreur et recula alors que Leone ne bougea pas.

« Je déteste les menteurs, dit Jun alors que les hurlements de douleurs de Eldeick et de terreurs de Oïma s'entremêlaient.»

Oïma ne comprenait plus rien. Elle faisait un mauvais rêve, c'est ça ? Personne n'était en train de mourir, brûlé vif. Tout n'était qu'une illusion. Les hurlements de Eldeick diminuait tout comme l'intensité du feu. Il allait bien. Eldeick allait bien. Il n'y avait pas de feu. Le feu disparu, révélant un corps brûlé, n'ayant plus aucune lumière de vie. Eldeick était mort. Oïma se tut et secoua la tête. Non, Eldeick était vivant. L'inverse est impossible.

« Leone, dit Oïma, On va manger ta glace ?
- Eldeick..., murmura la Nankai, Comment est-ce que tu as pus le tuer, sale Humains !? COMMENT AS-TU PUS TUER MON FRÈRE !?
- Tu n'as rien fait pour m'en empêcher, dit Jun.
- Eldeick est mort ?, dit Oïma, étonné, Il est vivant, pourtant.
- Oïma, dit Leone en se tournant vers elle, Qu'est-ce que tu viens de dire ? Ce salaud vient de tuer mon frère, tu l'as bien remarqué !
- Remarqué quoi ?
- Cette gamine est folle, dit Jun en partant, Bon, je vous laisse les filles.
- TU NE BOUGES PAS !, cria Leone en se jetant sur lui.»

Jun se tourna et tendit une main vers Leone. Une tornade de flamme en sortit, réduisant instantanément en cendre la jeune Nankais. Oïma regarda , horrifié, les cendres de son amie s'envoler.

« Tu en as pris conscience maintenant ?, dit Jun, Tes amis sont morts, jeune Kitsune. Et cela sera de même pour Neyra Amada et pour les membres de son clan.
- Ce n'est pas possible, murmura Oïma en s'écroulant sur le sol, Ce n'est pas possible.»

Elle se prit la tête entre les mains. Eldeick et Leone ne pouvaient pas être mort. Ce n'était pas possible.

« Il faut que tu prennes conscience de la réalité de ce monde, petite, dit Jun, Il n'y a pas de place pour le bonheur et pour les contes pour enfants. Il n'y a que la souffrance, la vengeance et la puissance qui y règne.
- Ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible.»

Oïma se mit à suffoquer. Eldeick... Leone... Le feu... La mort... Neyra... Oïma regarda le ruban rouge à son poignet.

« Bon, je m'ennuie un peu, dit Jun, Je peux te tuer ? Cela pourra peut être m'amuser un peu... Tuer une Kitsune porterait malheur à ce qu'on dit... Voyons voir si la légende est vraie...
- NON !, s'exclama Oïma en se reccorvillant sur elle même.»

Elle entendit une explosion puis plus rien. Elle attendit, tétanisé par la peur. Après quelques minutes, toujours rien. Elle leva la tête et vit alors, effrayé, quelqu'un la regarder fixement, accroupis à son hauteur. C'était une Humaine de douze ans à l'oeil bleu, le droit étant recouvert par un cache-oeil. Elle avait des cheveux bruns en pagaille et des vêtements de seconde main.

« Tu n'as pas à avoir peur, dit la fille en souriant, Je l'ai fait exploser.
- Exploser ?
- De l'intérieur. C'était marrant.
- Il est mort ?
- À toi de le décider. Pour moi, oui. Enfaite, je suis Akane. Toi, tu es Oïma.
- Comment le sais-tu ?
- Je sais tout. Je savais déjà que Eldeick et Leone allaient mourir.
- Ils sont mort ?
- Mort, tué, crevé, assassiné, supprimé.
- Pourquoi je les vois, alors ?
- Parce que tu as décidé qu'ils n'étaient pas mort. Pour toi, cette fatalité est impossible. Tu sais pourquoi ?
- La mort n'existe pas. Il n'est pas encore né. Personne ne peut mourir si il n'existe pas.
- Si tu le dis, dit Akane d'un air dubitatif.
- Eldeick et Leone sont vivants !, s'exclama Oïma, ravis.
- Pour toi, dit Akane en se levant, Pour moi, ils sont morts. Au passage, je suis désolée. Tu n'auras pas une bonne fin.
- Comment ça ?
- Jun a raison. Le conte de fée est terminée. »

Akane regarda la montre à gousset qu'elle tenait dans sa main.

« Mince, dit elle, J'ai oublié de la donner à Eris. Je suis vraiment une idiote, parfois.
- Pardon ?
- J'étais censé lui donnée pour qu'elle puisse... Bon, ce n'est pas grave. Il va mourir de toute façon.
- Tu parles de quoi ?
- Oh, de rien. Une histoire avec une voleuse, un assassin et une dépressive. Rien de bien intéressant. Bon, je te laisse.»

Akane lui tourna le dos et commença à partir avant de s'arrêter. Elle se retourna vers Oïma et lui sourit.

« J'allais oublié !, s'exclama t-elle.
- Quoi donc ?»

Soudain, Oïma s'écroula par terre, endormie.

« Désolée gamine, dit Akane en souriant, Je ne peux pas m'empêcher de détruire.»

La fillette disparue alors, laissant Oïma dans une rue jonché par les morceaux de cadavre de Jun.
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Le conte de fée est terminée.

Oh ! Et le Akane de cette histoire, ce n'est pas moi xD Je ne fais pas exploser les gens.
~ Akane

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