7.8 : Rencontre Mortelle'

Alors qu'ils étaient à deux doigts de se sauter à la gorge, Michael entendit un grognement à ses pieds. Il baissa prudemment les yeux et se figea d'horreur devant le molosse tout droit sorti des enfers, qui le regardait d'un air mauvais. Son premier réflexe fut de se reculer, mais il sentait bien que ce geste ne ferait qu'inciter la bête à lui sauter dessus. Et il préférait vraiment éviter ses crocs de près de huit centimètres.

Il se crispa, la respiration saccadée. Ses yeux allèrent du... loup ? hyène ? — oh putain, c'était quoi ce truc ? —, au gladiateur, pour revenir au monstre dont la bave s'écoulant de ses babines grésillait quand elle touchait le sol.

Pas bon...

— J'ai oublié de te présenter, susurra l'homme de sa voix cassée. Voici Horknuth.

Le sourire de psychopathe éclaira de nouveau son visage, provoquant un raz de marée dans les tripes de Michael. À choisir entre lui et le molosse, il hésitait maintenant à choisir la bête.

— Un nom charmant, rétorqua-t-il néanmoins. Je suppose que le tien l'est tout autant ?

L'autre le fixa intensément sans bouger.

Le militaire entendit des grésillements à ses pieds et serra les dents.

Si cette enfoirée de bestiole bousille mes Palladiums, je lui fais la peau.

Il commençait vraiment à s'échauffer et n'avait pas envie d'y passer la journée.

— On fait ça, là, ou on va plus loin ?

Tant qu'à s'en prendre une bonne, autant faire ça vite.

— Je crois que tu ne sais pas à qui tu as affaire, humain.

Michael ricana.

— Et je suppose que tu vas me l'expliquer avec amour et tendresse ?

L'autre resta immobile, à le scruter comme s'il prévoyait d'en faire son prochain repas — ce qui était fort possible. Dans un éclair de lucidité, le militaire se demanda si c'était vraiment dans son intérêt de le provoquer. Ce type était carrément flippant. Trop grand, trop costaud, et surtout trop calme.

Il en était là de ses réflexions quand une main enserra brusquement son cou.

Trop tard...

Il se sentit soulevé de terre, et tenta vainement de se dégager, mais la poigne qui le tenait n'était pas humaine. Il essayait de reprendre son souffle, quand le guerrier le plaqua violemment contre le mur. Tout l'air contenu encore dans ses poumons fut expulsé.

— Tu aurais dû passer ton chemin, humain. Je ne suis pas d'humeur, aujourd'hui.

Sans blague...

Michael s'agrippa au bras qui le maintenait à trente centimètres au-dessus du sol, mais rien ne semblait pouvoir lui faire lâcher prise.

Son entraînement militaire reprit alors le dessus ; il assena deux coups de poing dans ses côtes. L'autre réagit à peine. Une sensation de vertige s'empara de lui. De désespoir, il balança son genou, puis ses deux pieds. Il eut le plaisir d'entendre un craquement et un couinement... avant de sentir une morsure déchirer sa cuisse. Il voulut hurler de douleur, mais aucun son ne sortit de sa bouche.

Il s'évertua encore une fois à donner des coups de poing dans le ventre de l'autre, avec une aussi grande inefficacité qu'auparavant.

La main comprima un peu plus sa gorge. Michael s'étrangla et suffoqua. Des taches noires commencèrent à brouiller sa vue, et l'altercation changea d'un seul coup de rythme : ses yeux décortiquèrent chaque détail, chaque milliseconde, chaque grain de poussière qui passa dans son champ de vision. Le ralenti lui permit d'étudier en détail le visage de son adversaire, ses iris ambrés, la petite cicatrice sur sa pommette, sa mâchoire carrée. Pour un peu, il l'aurait trouvé mignon, dans le genre bad boy.

Bordel, il était vraiment en train de crever.

Le molosse avait lâché sa cuisse, et une douleur cuisante lançait toute sa jambe.

À deux doigts de perdre connaissance, un rire étouffé monta dans sa poitrine.

Il savait bien que cette histoire allait mal se terminer.

Il cessa de résister. Il voulait lutter, mais il n'avait plus aucune force. Son corps le lâchait, même si sa volonté restait intacte.

Il se maudit d'avoir été aussi stupide, toutefois, il se força à regarder fixement l'homme qui allait le priver de sa vie. Il avait beau s'être comporté comme un imbécile, il souhaitait mourir dignement. Dans les yeux de l'autre, il ne lut aucun remords, aucune émotion, ni même un soupçon de conscience : ce type ne ressentait rien.

Alors que son cerveau, privé trop longtemps d'oxygène, lâchait prise, il sentit son corps chuter brutalement. Il s'affala le long du mur, sa tête bascula sur sa poitrine.

Au loin, il entendit vaguement quelqu'un crier son nom avant de perdre pied pour de bon.

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