6.6 : À plus...

Eleanor hoqueta quand il approfondit son baiser. Elle était restée figée lorsqu'il s'était penché vers elle, et maintenant, elle était totalement stupéfaite. Pourquoi l'embrassait-il ? Et pourquoi le laissait-elle l'embrasser ?!

Elle n'avait pas prévu de finir sa soirée comme cela.

Une odeur agréablement citronnée picota ses narines, alors qu'une sensation voilée l'enveloppait. Elle sentit comme une brume se déposer sur sa peau, qui réagit spontanément. Elle eut l'impression qu'une plume suivait le tracé de chacun de ses nerfs rattachés à sa moelle épinière. Impossible de réprimer le frisson qui se répandit de la base de son crâne à travers tout son corps.

Un petit grondement de plaisir se fraya un passage dans sa gorge.

Pour Xander, ce fut comme recevoir une claque. Elle était réceptive à son odeur.

Beaucoup trop réceptive.

Son corps se tendit et il eut l'impression de tomber dans un vide sans fin. Sans rien pour se rattraper. Le petit tremblement qui sortit de la gorge de la jeune femme rajouta à son trouble et son cœur explosa.

Il s'arracha brusquement à elle.

Ils se regardèrent en chien de faïence pendant plusieurs longues secondes, aussi surpris l'un que l'autre. Il fut le premier à reprendre contenance, et son visage redevint un masque distant, lèvres serrées, mâchoires contractées.

La jeune femme ouvrait la bouche pour parler, mais il la prit de court, et la poussa vers la porte qu'il tira d'un geste sec. Surprise, elle avança tout de même dans le hall de son immeuble, et lorsqu'elle se retourna pour lui parler, il lança un bref « à plus » avant de refermer le battant.


Bouche bée, Eleanor regardait le bois écaillé, clos, devant son nez.

— À plus ?

Il s'est passé quoi, là ?!

La jeune femme hésitait à ressortir pour lui dire ce qu'elle pensait de son comportement. Et en même temps, elle n'avait pas envie de lui faire face à nouveau, pour être transpercée par ses yeux clairs. Elle serait incapable de soutenir son regard alors qu'elle avait encore son goût dans la bouche.

Elle huma doucement son corps et remarqua que l'odeur citronnée était toujours sur elle. C'était infime, mais elle ne sentait que ça.

Désabusée et encore exaltée par son baiser, elle se décida enfin à rentrer chez elle. Après tout, rien de bon ne pouvait ressortir d'une relation avec un tel homme. Il était trop farouche et distant. Dire que quelques heures plus tôt, il semblait la détester... pour finir par l'embrasser à l'instant... La jeune femme avait besoin de repos pour comprendre ce qui venait d'arriver.

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