Le son d'un moteur le tira du sommeil. Xander fut de suite sur ses gardes.

Personne ne venait jamais par ici, il avait pris soin de choisir un endroit difficile d'accès et loin de toute vie humaine. Alors, entendre ce genre de bruit ne pouvait que le rendre méfiant.

Il enfila rapidement un sweat-shirt à capuche gris et un jean, avant d'aller jeter un coup d'œil dehors.

Eleanor éteignit la machine et retira le casque. Ses mains tremblaient encore des soubresauts qu'elle avait subi pendant tout le trajet.

Elle remarqua que la cabane avait été, en partie, retapée. La dernière fois qu'elle était venue ici, près d'un an auparavant, cette vieille bicoque menaçait de s'effondrer à tout instant. Celui qui s'en était occupé avait fait du bon travail.

Elle cala le casque sur la poignée, et descendit lentement de l'engin. Elle observa les alentours avec attention avant de s'approcher de la cabane. Et au moment où elle s'arrêtait en contrebas des marches, la porte s'ouvrit.

Xander comprit de suite qu'il était dans le pétrin, lorsqu'il huma l'odeur de la fille.

Bordel de merde... Débarrasse-toi d'elle au plus vite...

Il croisa les bras sur sa poitrine, et la toisa sans sourire.

— Bonjour, fit-elle.

Elle tendit une main qu'il ignora.

— Salut.

La fille sembla hésiter une seconde. Elle aurait certainement voulu entrer, mais il se tenait en haut des marches, et bloquait le passage. À moins de le pousser, elle ne pouvait pas avancer.

Eleanor sentit un malaise s'installer. L'homme, devant elle, ne semblait pas enchanter de sa visite, et comptait bien le lui faire comprendre.

OK, zen attitude, ma belle. Réfléchis.

— Ahem... Je m'appelle Eleanor Spencer, et je suis...

— Garde forestier, j'avais deviné.

Le ton ironique et froid la mit encore plus dans l'embarras. Évidemment, elle était en tenue... pourquoi avait-elle dit ça, d'ailleurs ?

Ce type la mettait vraiment mal à l'aise.

— Oui, bien sûr, bafouilla-t-elle en se frottant les mains.