— Je sais !

Michael sursauta, posa les papiers qu'il était en train de lire, et se tourna vers la fille qui commençait vraiment à laminer sa raison.

— Il faut qu'on aille en Angleterre.

L'homme soupira et s'adossa à son fauteuil, en croisant les bras sur sa poitrine.

Il allait rétorquer qu'il n'avait pas de temps pour un week-end en amoureux quand Ash débarqua à son tour.

Évidemment. L'un n'allait pas sans l'autre.

— Vous pensez officialiser sous peu, tous les deux... ? demanda-t-il, ironique.

Clover fronça les sourcils.

— Hein ?

Son regard alla de Ash à Frost puis de Frost à Ash, qui se contenta de hausser les épaules.

Michael secoua la tête. Bon ok, il avait un humour de merde. Mais il était crevé, et sur des charbons ardents. Ces derniers jours, plusieurs manifestations démoniaques avaient fait leur apparition, et il s'était fait botter le cul.

Débarrassez-nous de ce problème ! C'est un ordre !

Bien sûr, c'était si simple d'arrêter une Apocalypse. Il avait eu des cours spéciaux, et un stage pour ça...

Il se contenta de poser la question qu'il regretterait sûrement ensuite :

— Pourquoi ?

— Charlesworth

Michael attendit quelques secondes une explication qui ne vint pas. Il se tourna vers Ash.

— Edward Charlesworth. C'est un spécialiste du monde occulte, des démons, et tout ça, expliqua-t-il calmement.

— Oui, oui ! Il est fantastique, s'emballa Clover, d'un seul coup. Il sait absolument tout sur les démons, ce type est intarissable.

Michael haussa un sourcil quand il la vit poser une fesse sur son bureau rangé à la perfection.

Il avait été dans l'armée pendant si longtemps, que sa vie entière était régie par les mêmes règles : de l'ordre et de l'organisation.

Clover repoussa trois stylos et un pot à trombones pour pouvoir s'installer plus confortablement. Michael hésita à sortir son arme.

— Et donc... se décida-t-il enfin, essayant d'oublier la fille... cet homme peut nous apporter une réponse ?

Clover hocha la tête avec vigueur, Ash haussa les épaules.

— On peut essayer, rétorqua-t-il avec son flegme habituel.