3.3 : Mon immortalité

La soirée était bien avancée, mais Michael n'avait pas envie de rentrer dans son appartement vide et terriblement impersonnel.

Après le tremblement de terre, ils avaient vérifié que tout était en ordre dans la maison, et qu'ils ne craignaient rien s'ils rentraient dedans. Puis il avait passé plusieurs coups de fil pour s'assurer que sa présence n'était pas nécessaire à la base, pour finir devant une pizza, et une tonne de bouquins parlant d'Apocalypse et de démons.

Jusqu'à présent, ils avaient fait chou blanc.

— D'où il sort, ce gamin ? demanda-t-il, alors qu'il se tenait debout contre l'évier, une bière à la main.

Ash haussa les épaules.

— Il l'a trouvé devant sa porte.

Michael manqua de s'étouffer avec sa bière.

— Et il est sûr que c'est le sien ?

Ash le regarda comme s'il était idiot.

— Ouais ok, vu la ressemblance... admit Michael, penaud. Qui est sa mère ?

Nouveau haussement d'épaules.

— Aucune idée. En plusieurs centaines d'années d'existence, c'est difficile de retenir tous les noms...

— Peut-être dans les neuf derniers mois ? tenta Michael, avec humour.

Ash secoua la tête.

— Certaines démones peuvent garder le sperme au chaud dans leur ventre pendant des années...

Michael posa sa bière, dégoûté.

— Fais-moi penser à ne pas coucher avec des démones.

Clover arriva à ce moment-là, pour débarrasser un carton de pizza vide, alors que Ash s'en allait.

— Tu veux coucher avec qui, chéri ?

— Pas avec toi, justement.

— Ah, tu me rassures. J'ai crû que j'allais devoir te repousser.

Ils se fixèrent un long moment, se demandant qui l'emporterait sur cette joute. Michael glissa les yeux dans le creux de ses seins. Elle portait toujours des débardeurs qui mettaient en valeur sa poitrine ronde et sa taille fine.

La jeune femme croisa les bras, et ses seins remontèrent. Michael se demanda si elle le provoquait, ou si elle ne se rendait pas compte de la vue qu'elle proposait.

Il leva une main, qui fit hausser un sourcil chez elle, et l'approcha de ses seins. Lentement, il prit le cordon accroché autour de son cou, et tira doucement dessus. Le médaillon jaillit et glissa dans ses doigts. Il l'observa un long moment avant de demander :

— C'est quoi ?

Clover regarda le bijou — ou plutôt la main si proche de sa poitrine.

— C'est mon immortalité, finit-elle par répondre.

Il fronça les sourcils, et s'appuya à nouveau contre l'évier.

— C'est grâce à ça que je... ne peux pas mourir... en quelque sorte.

— Et si on te le prend ? Tu meurs ? Si je te l'enlève et que je le mets autour de mon cou, je deviens immortel ?

Un petit rire résonna dans la poitrine de la jeune femme, et des frissons de plaisirs remontèrent dans la main de Michael.

— On ne peut pas me le prendre.

— Vraiment ?

Clover rit à nouveau.

— Tu veux tenter l'expérience ?

Michael grimaça.

— Pour me retrouver collé au mur ? Non, merci...

Il lui fit un clin d'œil et lâcha le bijou.

— J'ai une peau de bébé, je voudrais pas l'abîmer.

Clover rit à nouveau.

— J'aimerais bien voir ça, lança-t-elle avec un petit sourire, alors qu'elle retournait dans le salon.

Resté seul, Michael prit une nouvelle gorgée de bière à la bouteille et regarda la porte, pensif.

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