21. the loneliest person in whole the world

Tw : dépression, idées suicidaires, mention d'anorexie. 

C'est un gros vent, vous êtes pas obligé∙es de le lire j'ai juste besoin que ce soit quelque part. 

J'ai gâché toute mon adolescence en essayant de me tuer dans l'espoir que les autres comprendraient à quel point j'avais besoin de leurs aide. Personne ne l'as remarqué. Pendant que je découvrais comment me détester, me couper et m'affamer, les gens autour de moi apprenaient comment vivre. J'apprenais comment mourir. Je ne pouvais rien faire d'autre, parce que je me sentais comme la personne la plus seule au monde. 

Tout ce que j'ai fait n'a pu qu'amplifier ça, attirant les idées suicidaires à la fin. Ça a commencé comme un jeux ; maintenant c'est une partie de mon identité. Qui est-ce que je vais être si je suis guéri ? J'aimerais ne jamais avoir découvert l'anorexie. J'aimerais avoir compris plus tôt que j'étais trans, à la place. J'aimerais avoir eut une vraie adolescence en temps que garçon. J'aimerais avoir appris sur l'amour, sur l'amitié, sur comment apprécier la nourriture. J'aimerais pouvoir au moins apprendre tout ça maintenant, pour vivre au moins ma vie d'adulte comme il se doit. Être capable de parler, de manger, d'aller vers les autres. Mais j'ai peur que ça n'arrive jamais. Ça ne va jamais aller mieux, hein ? Est-ce que c'est parce que mes attentes sont trop hautes ? Mes proches ont des amis, des amoureux, des choses qui les font vibrer, pourtant. Pourquoi je n'ai pas le droit à ça ? Qu'est-ce que je fais de mal ?

Alors, pas la peine de me mentir, ce sentiment ne partira pas, pas avant ma dernière seconde sur Terre. Je crois même que ça va être pire. Je vais perdre petit à petit tout ce que j'ai. Le temps passe si vite et demain je serai un vieux monsieur, ce sera trop tard pour espérer encore que ma vie ne commence. J'ai envie de laisser tomber tout de suite. 

Il reste juste une minuscule part de moi, une petite voix enfantine perdue dans les noeuds de mon cerveau qui dit : « Et si tu décidais de changer ?! Je ne veux pas que tu ruines notre vie ! Je veux me souvenir ce que ça fait d'être heureux. Je suis triste, j'ai faim, je suis seul et j'ai mal. Pourquoi tu m'aides pas ? C'est toi, l'adulte. Iels disent que les adultes savent tout. »

Oh non. Iels ne savent pas tout. Je n'ai pas la moindre idée, moi, de comment on fait.

Si je n'étais pas si seul, peut-être, j'aurais moins peur. Si j'avais le droit d'avoir un∙e meilleur∙e ami∙e, un∙e petit∙e ami∙e, comme en ont les autres. Je pourrais me fondre dans ses bras et le∙a serrer contre moi jusqu'à ce que l'angoisse ne s'en aille. Iel chasserait mes démons avec un sourire, un peu de tendresse, un peu d'amour.

Mais je suis seul. Mon stupide cerveau ne peut-même pas tomber amoureux. Ça ne poserait pas problème en d'autres circonstances, mais dans ma situation ça ne fait que m'enfoncer. De savoir que je ne serai jamais une personne spéciale dans le coeur de qui que ce soit, que je resterai seul pendant qu'iels vivront leurs conte de fée. Je ne stagne pas juste, je sombre.

Un jour ce sera loin derrière moi. Peut être. Si ça ne me tue pas avant. Je n'aime pas me plaindre, être triste, que les autres s'inquiètent pour moi. Je n'aime pas les décevoir. Pourtant je ne fais que ça. Je crois que c'est même devenu une part de moi avec le temps. Je ne sais pas qui je suis sans cette mélancolie. Je ne sais plus ce qui est à elle ou ce qui est à moi, dans ma tête. Je ne sais même pas s'il est encore possible de nous séparer. Des fois je me libère, je sors la tête de l'eau, je respire enfin, je crie victoire. Je me crois libre et débarrassé du vide à coté de mon coeur. Mais elle me rattrape toujours. Elle me fais replonger encore plus bas. À chaque fois que je crois avoir touché le fond elle me fais replonger dans des ténèbres encore plus obscur ou plus rien n'a d'importance même si tout n'est qu'anxiété. La mort elle même, Reine des Monstres, ne me semble plus si effrayante.

Si de toutes façons ma cause est perdue, si je suis foutu, si ce que je suis n'est plus qu'une maladie et que je n'ai aucun avenir, elle me semble presque attrayante. C'est à vouloir s'accrocher à ses bras osseux. 

Parce qu'il n'y a plus de place pour moi. On ne veut pas de quelqu'un qui ne sait plus rire, qu'il faut aider. Un handicapé social. La vie est un cadeau je ne fait que le piétiner. Est-ce que ça fait de moi une erreur ? Une déception ? J'ai tellement de choses et de chance. J'aimerai réussir à le voir mais mon cerveau ne sent que les regards haineux, le jugement, le mépris. J'ai l'impression que tout le monde me déteste, que je suis le gars le plus seul du monde et que de toutes façons ça ne risque pas de changer parce que c'est moi qui doit changer et que je n'y arrive pas. Et j'y arriverais pas seul. C'est moi contre le reste du monde. Personne n'en a rien à foutre et c'est normal, iels ont d'autres problèmes. Mais j'aimerais qu'on m'aide. Je voudrais un ami dans la vraie vie, même s'il fait semblant. Je veux qu'on me rende ma vie. Je veux me souvenir de ce que ça fait d'être heureux. Je suis passé à coté de mon adolescence, je veux au moins ma vie d'adulte. Juste une journée heureuse. Une seule. Que je puisse mourrir en paix.

Iels parlent de chagrin d'amour, je me dis qu'au moins iels ont de la chance d'avoir connu ça. On les as regardé comme autre chose qu'une erreur. On les as aimé. On a cru en eux. On en m'aime pas, moi. Et je comprends, je ne m'aime pas non plus. Je voudrais être comme elleux mais quand j'étais comme elleux je n'étais pas moi même et c'était pire d'essayer. Les seules choses que me rendent heureux m'isolent encore plus. 

Je me souviens avoir trouvé ma vie cool, voulu qu'elle reste comme ça. C'était il y a deux jours, j'ai l'impression que ça fait une éternité. 

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