18.12.09

Vendredi 18 Décembre 2009.

Bien, par où je commence ?

Par lundi.
Avec ma classe d'italien et celles d'autres lycées, j'ai assisté à une projection de films italiens, justement, dans la région. C'était cool, j'apprécie beaucoup cette langue, et l'accent est merveilleux. Même si le scénario des films n'était pas exceptionnel, j'ai adoré être plongé dans cette ambiance, et mes camarades de cours sont sympas. Évidement, pas au point de les considérer comme des amis, mais c'était agréable d'échanger avec eux. Après la projection, on est allés se boire une bière dans un pub en attendant que le bus qui devait nous ramener arrive, et heureusement parce qu'il faisait un temps de chien (et pourtant j'adore la pluie).

Forcément, Loyd me manquait, forcément j'aurais aimé qu'il ait été là avec nous, mais heureusement que la technologie et les SMS ont été inventés. C'est fou, je peux pas m'empêcher de penser à lui quand je ne suis pas avec lui, et de m'imaginer sa présence à mes côtés, comme si j'arrivais à déconnecter mon âme de mon corps pour rejoindre la sienne.
J'ai l'impression que ma vie entière tourne autour de lui, des fois, et je trouve que c'est ridicule. En même temps, autour de quoi elle pourrait tourner sinon ?
Ah si, j'ai peut-être une petite idée...

Le mardi soir, après les cours, j'ai enfin eu le privilège de rencontrer la "sœur" de Loyd, et son copain. Elle s'appelle Roxanne, et lui c'est Emilio.
Ils sont sympas, un peu plus âgés que nous, très cultivés et curieux de plein de choses... C'était intéressant de discuter avec eux. On s'est posés sur les marches de la cathédrale pendant un petit moment, Loyd me servait de dossier et avait ses bras enroulés autour de moi, Roxanne et Emilio étaient exactement dans la même position.
Ça fait un petit peu moins d'un an qu'ils sont ensemble, d'ailleurs, mais ça ne change absolument rien à leurs sentiments j'ai l'impression, on dirait un couple de la première heure. Comme moi et Loyd. Enfin...

Je suis tellement concentrée sur Loyd et moi que j'en oublie de mentionner ce qu'il se passe dans le monde extérieur, et pourtant c'est qu'il s'en passe des choses.
Hier, j'ai eu une petite discussion fort pertinente avec Blandine, par exemple. Elle me racontait que la veille, soit ce mercredi, elle avait invité Charles à venir chez elle. Rien de plus normal puisque c'est son copain.
Ils sont montés dans sa chambre, ils se sont déshabillés, toujours rien de plus normal puisque c'est son copain.. (Puis même, elle fait ce qu'elle veut).
Bref, toute la situation qu'elle me décrivait était parfaitement nor-male, jusqu'au moment où elle me sort :
-       On était en train de faire des préliminaires, et là tout d'un coup, il a essayé de me pénétrer.
J'ai cligné des yeux, réprimant une envie d'exploser d'un rire nerveux. J'ai dit :
-       Quoi ?
Elle a répondu :
-       Ben, il m'a dit "attends, j'essaye un truc" et là ben, il a essayé de rentrer en moi.
-       Mais... Quoi ?, j'ai répété.
J'arrivais pas à en croire mes oreilles. J'ai tenté de rassembler mon esprit avant de dire :
-       Mais, toi tu voulais ? Enfin je veux dire, il a essayé comme ça sans te prévenir, mais vous en aviez parlé avant au moins ?
Elle a secoué la tête.
-       Pas vraiment. Non en fait. Il m'a un peu prise au dépourvu, tu vois.
-       Attends, il a essayé de te violer en fait ?
Ma question en était une sans vraiment en être. Bland a eu un mouvement de recul et s'est étonnée.
-       Mais non...
-       Tu viens de me dire que tu t'y attendais pas, qu'il t'as prise au dépourvu... T'étais consentante ou pas ?
-       Je sais pas trop..., qu'elle a fait, hésitante. J'ai pas vraiment eu le temps d'y réfléchir.
-       Donc, c'était une tentative de viol. Je vais pas t'apprendre la notion de consentement Blandine, quand même !
-       Non mais c'était pas si grave, tu sais..., qu'elle a fait l'air peiné.
Pour tenter de relativiser les choses, j'ai demandé :
-       Vous vous étiez protégés au moins ?
Blandine n'a rien dit, elle a juste doucement secoué la tête de droite à gauche pour nier. Là, j'ai explosé :
-       Non mais je le crois pas, donc le mec essaye de rentrer dans toi comme ça, sans protection, genre sans pression le gars ! Et les maladies, les grossesses non désirées, il en a conscience ou comment ça se passe ?!
-       Jo, il savait pas trop ce qu'il faisait je crois..., a essayé de me tempérer Blandine.
-       Bah ouais, je vois bien ! Mais il a conscience de ses actes quand même, non ?
Elle a haussé les épaules.
-       Puis arrête de prendre sa défense, j'ai dit, ça va m'énerver...
J'étais déjà bien entamée, à vrai dire. Je pense de plus en plus que Charles est un gros con, mais bon, Blandine a mon point de vue là-dessus, elle fait ce qu'elle veut mais elle sait ce que j'en pense. Pour conclure, j'ai inspiré un grand coup et j'ai dit :
-       Bon, la prochaine fois, essayez au moins d'en discuter un minimum avant. La communication c'est important dans un couple.

J'adore, je donne des conseils de couple alors que jusqu'à présent, j'ai toujours été l'éternelle célibataire du groupe.
Mon dieu mais je me fais tellement rire parfois, ironiquement parlant.

Sinon, aujourd'hui c'était le goûter de Noël.
C'est cool d'être dans un lycée catho, en fait.
Enfin, j'sais pas si c'est un truc typique aux lycées catholiques, si ça se trouve ils font des repas de Noël partout, je sais juste que nous, on a une crèche dans l'entrée, un sapin, et des décorations un peu partout. C'est super sympa d'être dans l'ambiance des fêtes comme ça, tout en étant dans un environnement qui est censé être propice au travail.
Le concept du goûter de Noël est simple, même si c'était la première fois que j'y assistais : tous les ans, le vendredi des vacances de Décembre, chaque élève apporte un gâteau, une friandise ou une boisson, faits maison ou non (mais de préférence faits maison) au lycée. Ensuite, dans l'espace intérieur, entre les casiers et l'entrée côté portail (ou autrement dit : là où l'on trouve le plus d'espace dans ce minuscule bâtiment), un petit buffet est installé avec des tables de cours et des nappes en papier, les gâteaux et autre mets sont disposés dessus, et chacun peut venir se servir à la pause de dix heures. Le service est assuré par la surveillante et souvent un ou deux profs, on a aussi le droit à du chocolat chaud ou des jus de fruits, dommage qu'ils aient fait l'impasse sur le vin chaud.
Ce qu'il y a de génial également, c'est que la plupart du temps, le goûter empiète sur l'heure de cours précédant et suivant la pause de dix heures, et j'étais vraiment contente d'avoir quelques minutes de l'heure de maths en moins.

Dans toute cette agitation (trop de monde concentré à un seul endroit, on se marchait dessus...), j'ai réussi à choper une part de gâteau un peu au pif, c'était du brownie je crois. Pas industriel, ça se sentait. Je me suis faufilée entre les gens affamés dans la foule pour rejoindre Manon, Margot, Sonia et même Blandine, et pas moyen de trouver Loyd dans tout ce foutoir. Je l'avais quasiment pas vu de la matinée, limite on aurait plus croire qu'il m'évitait, ou inversement, et puis je me suis souvenue qu'on avait sport et qu'on était pas dans le même groupe, puis que j'avais couru au buffet du goûter juste après être revenue d'EPS, donc que c'était tout à fait normal que je ne l'ai pas encore croisé jusqu'à lors.
Quand je l'ai enfin aperçu, mon cœur a encore eu cette réaction étrange de pincement douloureux et à la fois plaisant, comme au premier jour.

Il portait un bonnet de père Noël, comme quarte vingt pour cent des gens présents dans l'établissement, même les profs, sauf que le sien était énorme, d'une matière qui avait l'air vraiment duveteuse, et qu'en plus il y avait des oreilles de Stitch de chaque côté.

Bon sang mais qu'est-ce qu'il était beau, tellement adorable, si mignon avec son grand sourire qui prend toute la moitié de son visage.
Quand il m'a dit que c'était le bonnet de Clémence, par contre, ça a refroidi mes ardeurs. J'ai fait un « ah » en haussant les sourcils l'air de rien. Il a dit :
-       Oui, elle a eu la gentillesse de me le prêter.
Et j'ai dit :
-       C'est cool., avec un grand sourire qui signifiait « je m'en moque c'est qu'un bonnet mais ne me parle pas d'elle stp. »

Et puis, il y a eu ce soir, à peine quelques heures auparavant qui font que je n'arrive plus à dormir maintenant.
Comme toujours, après manger, je me suis connectée sur MSN. Une minute plus tard, Loyd est venu me dire :
« Il faut qu'on parle »

J'ai fait un micro arrêt cardiaque, et tout en essayant de reprendre mes esprits et de ne pas paniquer, j'ai répondu :
« C'est bizarre, pourquoi est-ce que je le sens mal tout d'un coup ? »
Trois plombes avant que sa réponse n'arrive :
« On devrait se voir demain pour en parler, ça te dit un ciné ? »
Euh...
« D'accord. Mais c'est grave ou pas ? », que j'ai demandé, au bord de la crise de nerfs.
« Je ne sais pas. »

Non mais pardon ?!
C'est toi qui viens me dire « faut qu'on parle » et tu ne sais pas si c'est grave... Heureusement qu'on était via écrans interposés parce que j'aurais pété un plomb.
J'ai fait bonne figure avec des « d'accord comme tu veux » et des smileys souriants partout, mais au fond de moi je stressais comme c'est pas permis, et là depuis tout à l'heure, j'ai trop de mal à dormir.

Conclusion, verdict demain.

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