Chapitre 3
Je me réveille brusquement et en criant. Tout me revient.
Mes émotions s'emmêlent. Tout dans ma tête s'embrouille, il faut que je me calme. Mais j'ai tellement peur. Je... Que c'est, il passé cette nuit ?
Je crois savoir non, je suis sûr. Mais je doute encore. Je ne sais pas où je suis. Et, comme si mon corps réagissait à ma peur, à ma panique, ? Une intense décharge d'énergie me traverse et, je décolle de mon lit. Littéralement. Je vois les arbres rapetisser et les nuages se rapprocher. Je suis stupéfaite et mes émotions augmentent de plus belle.
J'ai le vertige. C'est ma seule vraie peur.
Je viens enfin de me stabiliser et je ne peux pas regarder en bas. Je suis entouré de vide. Je flotte en plein ciel. À cette hauteur, il fait froid et je grelotte. Je sais que je suis trop haute, que je dois redescendre. Je panique et je sens mon corps qui tremble sous toutes ces fortes sensations.
Je dois me calmer. Mais je ne peux pas. Je m'imagine mon corps tombant et se brisant au sol comme une vulgaire poupée. Je distingue clairement mes cheveux bleus pleins de sang et mon seul œil explosé par le choc. Car je n'en ai qu'un. Je ne veux pas mourir. Je dois retrouver le sol, mais comment ?
La peur ne s'en va pas. Pire, elle augmente de secondes en secondes parce que je ne trouve pas de solution. Je suis coincée trop haut. Alors mon corps, surchargé s'arrête. Mon cœur cesse de fonctionner et je me sens comme, vide ? En fait, je ne suis plus rien, je ne ressens plus rien.
Tandis que mon corps tremble et convulse, je crois sentir le vent dans mes cheveux pendant que je tombe. Je ne peux rien faire. Je suis paralysée.
Ma vie défile rapidement devant mes yeux. Elle est pathétique : une mère et un père porté disparue, un frère mort sous ma garde à à peine quatre ans. Décéder cause d'un simple rhume, ma cabane réduite en poudre à cause de soldats que j'ai dû fuir et maintenant, moi m'apprêtant à mourir écrasée comme une galette sur le sol. Une vie minable rythmée par des déceptions.
J'attends un choc qui ne vient pas. Au contraire, j'ai encore l'impression de flotter. Je ne sais pas ce qu'il se passe avec moi, mais la mort ne semble pas encore vouloir de moi.
Ma crise est finie.
Mais je n'ose pas ouvrir mes yeux. J'ai peur de ce que j'ai vais voir, car je sais que s'il y a encore tout ce vide en dessous de moi, la crise risque de revenir.
Mais pourtant, je ne peux pas rester éternellement sans savoir. Alors, tandis que mon cœur bat la chamade, que des larmes gouttent sur mes joues, j'ouvre mes yeux très lentement, m'attendant et voulant retarder le pire.
Mais je découvre heureusement que toutes mes peurs sont sans fondement. Car je ne suis qu'à quelques centimètres du sol. Je me rends enfin compte de sur quoi mon corps repose et je suis surprise.
Je suis sur une grosse boule de coton duveteuse. Mes doigts s'enfoncent dans cette merveilleuse matière très douce au toucher et ils sont aussitôt réchauffés. Mais, comme je ne sais pas grâce à quoi flotte cette étrange boule et quand elle va s'arrêter, je descends prestement de mon étrange lit. Mes pieds sont nus et je ressens un léger frisson quand ils frôlent l'herbe pleine de rosé. L'air est doux et il y flotte une odeur de lilas.
J'inspire profondément pour calmer les derniers battements frénétiques de mon cœur et je m'assois. Je ne sais pas quoi faire.
Je suis dans une grande pleine. Il y a de l'herbe à perte de vue. Je sens encore des restes de l'étrange énergie de tout à l'heure. Elle circule dans mon corps en provoquant quelque rares décharges.
Je regarde mes mains et j'aperçois sur mon bras le tatouage. Je pince fortement ma peau et la douleur et telle que j'ai maintenant la preuve que je ne suis pas dans un rêve.
De plus, toutes les émotions que j'ai ressenties étaient bien réelles.
Je commence à m'ennuyer. Mes mains sont sans grand intérêt et je ne m'en sers que pour jouer avec quelques brins d'herbe.
Je pourrais chercher mon chemin, mais cette plaine est trop grande et trop humide.
Soudain, je remarque que mon bras s'illumine au niveau de ma marque. La lumière est-elle que je suis immédiatement éblouie. Une intense chaleur traverse mon corps et sèche instantanément l'herbe trompée autour de moi.
Et, alors qu'elle commence à se dissiper, je vois une silhouette avancer dans l'immensité de la plaine.
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