Chapitre 17: Justin.


Le soleil commence à se lever à l'horizon, nous voyons toujours la lune ronde au dessus de nous. Il fait plutôt beau pour une journée d'hiver, seulement quelques nuages tachent le ciel bleu. Un vent frais me glace la nuque, malgré le grand manteau et l'écharpe que je porte.

Nous plions les tentes et prenons nos valises, nous partons dans quelques minutes. Rose se place à côté du feu et attend que les purpuras se rassemblent autour d'elle. Elle m'impressionne toujours, c'est une sorcière incroyable. Les gens commencent à nous entourer. Rose se tient bien droite, elle a l'allure d'une vraie chef. Elle commence à prendre la parole.

-Bonjour à tous. Nous sommes réunis en ce jour car nous allons quitter cet endroit. Vos affaires sont normalement prêtes, et nous allons donc partir. Le trajet sera sans aucun doute dangereux, et il faudra rester soudé. Si il y a une attaque, il ne faut surtout pas vous dispersez, nous resterons groupé quoi qu'il arrive. Je n'exclue aucun risque, nous le savons tous, nous explique Rose.

-Combien de temps durera le voyage? lance quelqu'un dans la foule.

-Une semaines grand maximum, ce ne sera pas très long. Et nous ne traverseront qu'une seule ville, ce qui limite les risques à prendre. D'autres questions? demande-t-elle.

Un silence glacial s'installe, on voit la peur se placer sur tout les visages. Rose, voyant que personne ne voulait parler, continua.

-Je voulais aussi vous prévenir que mon petit fils, Justin, va beaucoup m'aider ces prochaines semaines. Je pense aussi qu'il prendra ma place bientôt, il vaut mieux que ce soit un jeune qui motive les troupes. Il fera un bien meilleur chef que moi.

Je ne m'attendait absolument pas à ce qu'elle parle de moi, et je rougi jusqu'aux oreilles lorsque je vois tout ces visages se tourner ver moi.

-Justin? Tu veux bien me rejoindre?

Je commence à marcher dans sa direction, les purpuras de la colonie me suivent du regard. Lorsque j'arrive aux côtés de Rose, elle me gratifie d'un regard bienveillant et d'un sourire.

-Je confierais ma propre vie à ce jeune sorcier incroyable qu'est mon petit fils. Je veux que vous lui fassiez autant confiance que je lui fait confiance. Tu veux dire quelque chose? me demande-t-elle en se tourant vers moi.

Je sais que je n'ai pas vraiment le choix de parler, je me racle la gorge; sans savoir ce que je vais bien pouvoir dire.

-Eh bien... Bonjour. Comme vous le savez je suis le petit fils de Rose, une des trois chefs de la rébellion. Je prendrais sans doute sa place lorsqu'elle le souhaitera. Je sais que je ne serais pas parfait, il est impossible d'être parfait; mais j'espère que je serais à la hauteur de vos attentes, et que je saurais mener les troupes à la victoire, dis-je en essayant d'être convaincant.

Je n'ai jamais été doué pour les discours, parler en public ne me fait pas vraiment peur, mais je n'aime pas ça. Au fur et à mesure que je parlais, je me sentais plus détendu. Je pensais qu'aucun des purpuras ne m'avaient écouté, je pensais que ce que je disais ne les intéressaient pas. Pourtant, quand je finis de parler, tous sont en train d'applaudir. Je me sens soudainement heureux. Je souris sans m'en rendre compte, puis je salut la foule. Je vois Thomas me regarder d'un air mauvais; cela ne m'atteint plus. Je regarde Rose, elle me sourit.
Rose, Emelynne et moi sommes en train de rassembler les provisions. Lorsque nous avons finis, nous rejoignons les autres qui sont déjà près. Rose prend la tête, tandis que je me met vers la fin de la file avec Lucas et Noa. Jade est juste devant nous, avec Léana. Lumière marche à côté d'elles.

Nous marchons depuis une petit peu plus d'une heure. Rose ordonne de s'arrêter; beaucoup de personnes commencent à se plaindre, et les enfants sont vraiment fatigués. Je laisse Lucas et Noa et pars rejoindre Jade. Léana est sur ses genoux, elle commence à s'endormir.

-Salut, lançai-je.

-Salut, répond-elle en me regardant. 

-Comment tu vas?

Elle pousse un soupir et baisse la tête. Je la vois se mordre la lèvre.

-Ça peut aller... Enfin, bon, c'est un peu compliqué.

-Tu veux m'en parler?

-Tu sais, Justin, je te considère comme mon meilleur ami. Pas forcément car tu es avec Alicia, mais tu es quelqu'un qui compte pour moi. Alors c'est pour ça que j'accepte de me confier à toi. Voilà, comme tu dois sans doute être au courant, ma mère m'a recontacté il y a plusieurs mois.

-Oui, j'en avait entendu parler, avouai-je.

-Je lui ai répondu il y a quelques jours, et elle me rejoint au camp où nous allons.

-Mais c'est super! Pourquoi tu ne vas pas bien alors?

-J'ai peur. Très peur. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je suis très angoissée à l'idée que je vais la revoir. De plus, mes parents adoptifs nous rejoignent aussi au prochain camp. Ils ne sont pas encore au courant, et je ne sais pas comment ils vont le prendre.

-Ah oui, je comprends. Il faut que tu en parle à tes parents adoptifs avant. Imagine qu'ils ne le découvre que lorsqu'ils arrivent, ça va leur faire un choc. Surtout qu'ils pensaient que tes parents biologiques étaient décédés.

-Tu as raison, je leur enverrait une lettre tout à l'heure. Tu te rend compte? Je vais voir ma vraie mère! Lorsque j'étais petite, je ne pensais qu'à ça. Puis vers douze ans, je me suis fait une raison. Je me suis dit que mes parents adoptifs avaient été incroyables avec moi, peut-être plus que si j'avais eu mes vrais parents. Maintenant je ne veux plus, j'aurais voulu que ma mère ne m'envoie pas cette lettre. Mais elle l'a envoyé, et je ne pouvais pas ne pas l'ignorer. Je me demande à quoi elle ressemble, si moi je lui ressemble. Quel caractère elle a, si elle est vraiment désolée de m'avoir abandonné, ou si finalement ça l'a bien arrangé.

-Jade! Ne dit pas ça, je suis sûr qu'elle va le regretter toute sa vie. Elle t'aime, c'est ta mère.

-Je pense, oui. J'ai extrêmement hâte de la voir, et en même temps, je ne veux pas. C'est assez perturbant. Je me pose tellement de question.

-Arrête de t'inquiéter, je suis certain que tout va bien se passer.

-Tu as raison, me dit-elle en me souriant.

-Comment c'était ton enfance? Je veux dire, tes parents ne pouvaient pas te toucher.

-Tu as raison, pourtant ça allait. J'ai eu du mal à certain moment, évidemment. Lorsque je n'allais pas bien, et je ne pouvais même pas tenir mes parents dans mes bras, c'était ça le plus dur. Mais je m'y suis habituée, cela faisait parti de notre mode de vie... En tout cas, merci de m'avoir écouté, ça m'a fait du bien de t'en parler.

-De rien, répondis-je en lui souriant.

Nous entendons Rose ordonner aux purpuras de se lever pour repartir. Nous l'écoutons, Jade chuchote à Léana de se lever. Je les attend et nous recommençons à partir.
  

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