chapitre 8

Les bruits des épées qui s'entrechoques résonnent dans la salle. Je les entends depuis que j'ai poussé la porte. Je m'approche du balcon qui surplombe la salle d'entraînement.
De grandes fenêtres offrent une lumière rayonnante. Sur le parquet, en bas, j'aperçois de petites taches couleur brique, souvenirs d'entraînements qui se seraient mal terminé. Des sabres sont accrochés sur le mur, à ma gauche. Ces sabres sont tous des cadeaux de la monarchie Blana envers notre royaume. Après en avoir acquis deux, mon grand-père a décidé de les exposer ici, pour que toutes les personnes entrant dans la pièce puisse les voir. Depuis trois autres sabres ont rejoint la collection. Je n'ai jamais vu quelqu'un en prendre un du mur et enlever le fourreau pour dévoiler une lame, que j'imagine lisse et tranchante comme une lame de rasoir.

Le grincement des chaussures sur le parquet me sort de ma contemplation. Je descends les marches de l'escalier de l'autre côté du balcon intérieur. Leyth et Shelter sont en pleine partie d'escrime. À ma vue, le combat s'arrête. Les garçons enlèvent tous les deux leurs masques.

- Désolé, me lance Leyth, mais je dois te rappeler tu n'as pas le droit de descendre normalement.

- Pourquoi ça ? lui demande Shelter. La salle est assez grande, si elle s'assoie sur le banc elle ne risque pas d'être blesser.

- Ce niveau est interdit d'accès aux femmes, lui apprend Leyth. Elles ont le droit de regarder depuis le balcon mais pas de descendre. Je n'y peu rien, c'est la loi.

- Mais c'est pas "les femmes", c'est Charly ! s'exclame Shelter.

Leyth se tourne vers moi, attendant ma réaction.

Je prends une grande inspiration puis commence :

- Ce n'est sûrement pas la première fois que je viens ici, loin de là ! Depuis que je suis petite, on m'a toujours interdit de descendre et je n'ai jamais obéi. Dès que mes parents ont eu le dos tourné, je me suis précipitée pour voir quelles merveilles était caché en ce lieu. Tu ne peux pas imaginer la déception recouvrant mon visage juvénile quand j'ai vu que dans cette salle il n'y avait rien de spécial, juste des armes et de l'équipement sportif. Enfaîte, j'ai ma théorie sur le pourquoi de l'interdiction de cette salle aux personnes de la gente féminine. C'est tout simplement pour que les hommes se retrouvent tranquilles pendant leurs entraînements. Pas de femmes, pas de déconcentration. Et puis au diable les conventions ! Donc sauf si je vous déconcentre, je reste !

Leyth a les yeux écarquillés après ce que je viens de dire. Je ne sais pas si c'est, pars contre, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.

Il se passe la main gauche sur le visage, l'air pensif.

- D'accord mais tu ne bouges pas du banc, me lance-t-il sèchement.

Je vais m'asseoir sur le banc en bois. Je me souviens un jour m'être assoupie sur ce banc. En m'endormant ma tête, alors posé sur mon poing, était tombé vers ma droite, sur l'accoudoir, me faisant saigner du nez et me réveillant totalement, sur le coup. J'avais, alors nettoyer le peu de sang aillant coulé avec le bas de ma robe et m'étais empressé de remonter pour raconter que j'avais trébuché dans l'escalier principal. Aujourd'hui personne n'est au courant de la vraie version de l'histoire. Mais les couchés de soleil sont si beaux observé depuis ces grandes fenêtres !

- En garde ! annonce Leyth, une fois leurs masques remis en place.

Les épées se croisent et s'entrechoquent. Shelter réussi à contrer quelques parades jusqu'à ce que Leyth ne réussisse à le toucher, à l'aide de la pointe arrondie, au ventre. Heureusement pour Shelter, la pointe est arrondie et donc ne l'a pas blesser. Par contre sa chemise ne peut pas en dire autant, l'un des boutons a sauté, laissant entrevoir son torse.

- Vous ne devrez pas porter des combinaisons pour éviter ça ? Je demande.

- " Et puis au diable les conventions" tu l'as dit toi-même, s'écrit Leyth, comme si j'avais fait une remarque déplacé.

- Tout se passe bien ici ? demande mon frère en descendant les escaliers.

Je ne l'avais pas entendu venir, celui-ci.
Enguerran me jette un regard incrédule avant de lever les yeux au ciel.

- Leyth m'a touchée avec son épée, annonce Shelter, en essayant d'être décontracté.

- Alors comme ça, le prince d'Etrijan n'a pas un très bon niveau en escrime ! Ne le prend pas contre toi, Leyth, dit mon frère, mais tu sais que j'arrive à te battre les yeux bandés.

- Nous ne faisons pas beaucoup d'escrime en Islande, déclare Shelter.

- Et donc dans quel sport êtes-vous plus initié ? reprend mon aîné.

Shelter parcours la salle du regard avant de répondre :

- Du tir au pistolet.

- Du tir au pistolet, vraiment ! S'étonne Enguerran.

Mais l'ange n'a pas écouter sa remarque car il est bien trop occupé à se diriger vers la fenêtre la plus à gauche, celle proche de la vitrine à pistolet. Il ouvre l'un des deux carreau amovible et regarde à l'extérieur. Nous nous demandions ce qu'il fabrique ! Sans un bruit, il ouvre la vitrine, emprunte un pistolet, met de la poudre dans le canon et prend une balle. Une fois de nouveau devant la fenêtre, il met la balle dans le roulement, tend son bras à l'extérieur et tir en direction des cibles de tir à l'arc. La détonation me surprend et à la vu du sursaut de Leyth, je ne suis pas la seule qu'il vient d'étonner. Puis comme si de rien n'était, il repose l'arme là où il l'a pris.

Nous le dévisageons. Je crois que je n'ai pas compris la scène qui vient de se dérouler sous mes yeux.

Une fois à notre niveau, Shelter annonce :

- Allez vérifier mais il me semble que je l'ai mise en plein dans la cible.

Enguerran et Leyth se précipite vers la petite porte qui mène au terrain de tir à l'arc. La porte s'ouvre à la volée. Et sans que j'ai le temps de réagir, mes aînés ne sont plus dans la pièce.

Mon regard se pose de nouveau sur mon nouvel ami.

- Mais qu'est ce qu'il t'as pris ? Je lui demande.

- Je n'en sais rien ! C'est comme si je savais quoi faire. J'ai eu la sensation d'avoir déjà vécu cette scène, me répond-t-il d'un air calme mais déboussolé. À vrai dire c'est étrange, c'est la première fois que je tenais une telle arme entre les mains.

Enguerran apparaît dans la salle, en trombe. Leyth est légèrement distancé , derrière lui.

- Il l'a mise en plein dans le mille ! s'exclame mon frère. Incroyable, j'avais jamais vu ça ! Je dois dire que j'avais des doutes sur ta noblesse mais là, ils ont tous été réfuté. Seul un homme avec du sang bleu dans les veines pourrait être capable d'un tel exploit !

Tu te trompes mon cher frère, tu te trompes, je pense. Il n'y a pas seulement les hommes au sang bleu capable d'un tel exploit, il y a aussi ceux au sang couleur bronze.

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