Chapitre 23
Shelter vient me trouver après quelques minutes.
- Est-ce que tu te sens bien ? Faut-il que j'appelle quelqu'un ?
Je prend une grande inspiration avant d'ouvrir la bouche.
- Ne t'inquiètes pas, tout va très bien.
Je suis visiblement assez doué en mensonge car il me propose une danse ; que je refuse bien évidemment. Il me propose un verre alors, que j'accepte sans réfléchir. L'alcool ne réglera pas mes problèmes mais il a au moins le mérite de faire dévier mes pensées.
- Saches que si un jour tu as un problème, je me ferais une joie de te venir en aide, me lance l'ange après m'avoir regarder descendre mon deuxième verre de vin.
Il sait que quelque chose ne va pas et il n'ose pas pour autant me forcer à parler. Pour ça je lui en suis infiniment reconnaissante.
Je hoche la tête pour lui signaler que j'ai bien pris en compte sa proposition. Mais je ne l'utiliserai pas, du moins pas aujourd'hui.
- Tu ne danses pas ce soir ? Je lui demande me souvenant ne pas l'avoir vue sur la piste.
- Les anges ne dansent pas, me répond-t-il le regard dans le vide. Du moins pas pour nous réjouir. Lorsque nous dansons, nos mouvement sont lents, gracieux et légers. En vérité nous passons le plus clair de nos vies à exécuter une chorégraphie quand nous allons chercher les morts tombés au combat. Alors non je ne danse pas ce soir. Et je ne danserai certainement plus jamais. Je ne veux pas que mon peuple, mon ex-peuple je veux dire, pense que je les provoque. J'ai perdu ce droit et je ne le réclamerai pas.
Sa voix calme contraste avec la dureté de ses propos. Il m'arrive souvent d'oublier que Shelter a connue une autre vie. Qu'il n'est pas seulement un jeune homme au allure un peu chétive mais qu'il a aussi un passé et des secrets.
En tournant la tête je pense reconnaître la chevelure de Meganne. J'ai l'impression que cela fait une éternité que nous ne nous sommes pas adressé la parole. Nos conversations légères et sans prise de tête me manquent. Elle est en pleine valse avec un jeune homme dont j'ignore l'identité. Lorsqu'elle se tourne je vois que son visage est illuminé par un large sourire. Au moins une personne qui s'amuse dans ce maudit bal.
Je ne sais pas trop quoi répondre à Shelter. J'ai peur d'ouvrir la bouche et de dire quelque chose qui pourrait le blesser sans m'en rendre compte.
La nuit est tombé. La lumière des candélabres se reflète dans sa chevelure claire me donnant l'impression que ses cheveux sont constitué d'or. Tandis qu'il est perdu dans ses pensées, je vois sa mains se desserrer sur son verre.
- Alors nous sommes deux à ne pas danser ce soir !
Mes paroles l'on surprit, il sort ses pensées et pose le verre sur une table à proximité avant qu'il ne lui glisse des doigts. Nous restons là à observez presque tous les convives danser.
- J'ai vue que tu t'entendais bien avec Alexander, me dit l'ange sans prévenir. Je l'apprécie aussi. J'ai l'impression que sous ses airs d'apprentie monarque c'est quelqu'un de bien.
Je hoche la tête pour confirmer ses propos ne sachant pas trop quoi dire. Mon regard se pose sur l'intéressé qui danse avec une jeune femme portant une robe couleur garance.
- Je me demande bien où se trouve Leyth ! s'exclame mon acolyte. Ça doit faire près d'une heure que je ne l'ai pas vue.
Je me met à le chercher des yeux. Impossible de le trouver parmi cette foule. Sans réfléchir ma main vient tripoter le médaillon que l'apprenti médecin m'a offert. Je dois avouer que la façon dont il m'a fossé compagnie tout à l'heure ne me donne aucune envie de partir à sa recherche.
- Ne t'inquiète pas Shelter, je suis certaine qu'il va bien. Il n'a jamais vraiment apprécié les bals, je le rassure. Être noyé au milieu de pleins d'autres personnes ne le rassure guère et je le comprend en un sens. Je sais qu'il apprécie se promener dans les couloirs vides du château lorsque qu'il sait qu'il sera juste seul avec ses pensées.
Comment peut on apprécier de se retrouver en tête à tête avec ses pensées. Nos pensées nous dévorent de l'intérieur si elles sont trop bruyantes.
- Il fait ça souvent. Ne t'en fais pas, je reprends à l'intention de mon ami. Ça l'aide quand il doit faire des choix, même si il n'a pas de choix à faire à ce que je sache.
En y repensent, c'est vrai que la disparition de Leyth me parais anormale. Sans prévenir, je sens une main se poser sur mon épaule. Mon seul réflexe est d'être pétrifié de peur pendant quelques secondes.
- Tu ne veux toujours pas danser ? Me demande doucement Hugo.
- Je ne suis malheureusement pas pour vous du genre à changer de décision comme une girouette, je lui réplique en essayant de faire de l'humour afin qu'il comprenne que je ne suis pas d'humeur à valser.
Le général ouvre la bouche pour répondre mais d'un coup l'orchestre arrête de jouer. Tout le monde arrête de danser et se retourne vers la personne qui a demandé de stopper la musique. Une vague de murmures traverse la salle tandis que tous les regards se braquent vers mon frère debout sur une chaise. Il a toujours eu un goût prononcé pour les mises en scène dramatiques mais j'ai assez peur qu'il fasse une bourde diplomatique. Je me demande si je n'aurais pas du surveiller ce qu'il faisait afin que ce type d'embarras ne se produise pas. Mais on ne peu pas changer le passer. Enguerran attend quelques secondes afin que la salle soit plongé dans un silence épais avant de prendre la parole.
- Mes chers invités. Sujets et amis, commence-t-il en balayant la salle du regard. Ce soir, je prend la parole devant vous au nom de mes parents pour vous remercier d'être présent. La célébration de Bod est une fête ancestral sur notre belle île et je sais que sans vous elle aurait moins de saveur, moins d'attrait. Cette cérémonie a pour but de protéger notre île, nos sujets, nos amis, notre famille du malheur et de remercier le printemps pour la terre fertile qu'il nous offre afin de garantir nos récoltes et la prospérité du royaume. Cet événement annuel nous permet aussi de garantir des liens solides avec les autres royaumes. Cette années, nous font l'honneur d'être présent : la princesse Catherina et son frère Alexander de Vocto.
Quelques applaudissement fusent tandis que mon frère continue de lister nos invités :
- La princesse princesse Évelyne et le prince Démarcus de Wallstaf. Les princes Sern et Josh de Chilcoat.
À l'entente de se nom, je sens mon sang se glacer dans mes veines.
- Le prince Shelter d' Etrijän.
Quelques exclamations se font entendre, ce qui est normal car pour de nombreuse personne ce pays n'est qu'une légende. Je vois Shelter se morfondre sur lui même. Il voudrait devenir invisible et je le comprend.
- Et mon vieil ami le général Hugo aussi fils cadet du Roi de Cuartean. Ces alliances diplomatiques nous permettent de maintenir la paix entre nos pays et de nous faire des amis, en prononçant ses mots Enguerran lance un regard vers Hugo. Mais nous savons tous que la façons la plus simple de sceller une alliance entre deux royaume est par l'union de deux membres de leurs familles royal, annonce mon frère avec un rictus au coin des lèvres. Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, j'ai l'honneur de vous annoncer, ce soir, les fiançailles du général Hugo de Cuatean et de ma jeune sœur Charly, la princesse de Rabe.
Cette phrase me tombe dessus comme la lame tranchante d'une guillotine. Mon visage se décompose. Quoi ?! Je suis tétanisé. Les applaudissements de la foule me confirment ce que j'ai crue entendre. Je suis en plein cauchemar. Pourquoi tout le monde à l'air si calme alors que mon monde est en train de s'écrouler ?
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