Chapitre 21
De retour dans ma chambre, Aglaé m'attendait. Elle était en retard car elle faisait chauffer de l'eau pour mon bain. Me voilà à présent immerger dans la bassine. L'odeur de fleur qui flotte dans l'air ne réussie pas à me calmer l'esprit. À l'aide d'une grosse éponge je frotte mon dos à l'endroit où il a posé sa main sur moi. Le creux de mes reins doit être à vif tellement de passe et repasse dessus avec force et acharnement. Mais je ne me sens pas propre pour autant. Même quand je ne me touche plus le dos, j'ai encore la sensation que sa main est encore là, posé sur moi. Qu'il est encore là. Je peux encore sentir le souffle chaud de son haleine sur ma joue. Je peux encore entendre sa langue claquer contre mon oreile comme pour ponctuer sa phrase.
- Il est temps de vous sortiez du bain, votre altesse, m'annonce Aglaé. Sinon vous n'aurez jamais assez de temps pour vous préparer avant la cérémonie de Bod.
Ses paroles me sortent de mes songes. Elle me tend une serviette que mes doigts flétries prennent et je l'enroule autour de mon corps en sortant de l'eau parfumé.
Ma dame de chambre me raconte les derniers potins en me coiffant. Il paraît que William le jardinier serait éprit d'une cuisinière et qu'il lui déposerait des fleurs tous les jours sur le rebord de la fenêtre de sa maison. Malheureusement je n'ai pas le cœur aux papotages de basse cour. Je me demande si tout le château est déjà au courant du déshonneur qui pèse sur ma personne. Je me demande si les gens me regarderont autrement quand ils sauront. Et pire que tout, je redoute la réaction de mon frère quand il saura. La chasse aura-t-elle lieu contre le prédateur ou la proie ?
- Vous n'êtes pas bien loquasse aujourd'hui, me fait remarquer Aglaé. Après toutes ces années, c'est encore le stress qui vous a coupé la langue ?
- Oui cela doit sûrement être le mélange de stress et d'excitation qui me rend nerveuse, je ment en souriant pour ne pas qu'elle s'inquiète car si elle savait j'ai peur que ça puisse la tuer.
Elle me passe une magnifique robe blanche doté d'un sublime corset décoré de légères dentelles. Je retiens ma respiration, quand mon amie me noue mon corset, pour éviter de crieur d'horreur en sentant de nouveau une main au creux de mon dos.
- Voila la touche finale ! m'annonce-t-elle en apportant mon masque.
Le loup est, comme le veux la tradition, composé uniquement de feuilles d'arbres, de manière à se que tous les habitants puissent s'en fabriquer un.
Une fois le masque enfilé, me voilà à cavaler au travers du château pour rejoindre mes hôtes.
- Charly, s'écrit Hugo en me voyant arriver dans la cour. On n'attendait plus que toi.
Son masque est magnifique ! Je remarque, quelques secondes plus tard, que toutes les autres princesses sont déjà à cheval.
- Mais l'attente en valais la peine, ajoute-t-il gentiment après avoir englobé ma tenue d'un regard.
- Allez en selles ! Nous lance mon frère en montant sur sa jument.
Je m'approche de ma monture afin de mettre pied à l'étrier. Mais ma robe me coupe dans mes mouvements et je manque de justesse de me retrouver face contre terre.
- Veux tu que je t'aides ? Me propose calmement mon ami.
Je décline l'offre. Avec son aide, me mettre en selle aurait été d'une facilité et d'une rapidité monstre mais je n'ai pas le courage de sentir un contact physique. J'ai peur de crier, si sa main me frôle et que je ne fais pas attention. Je vois dans son regard qu'il a mal pris mon refus même si il essai de ne pas le montrer.
La quatrième tentative est la bonne. En amazone, les jambes sur ma droite, je fais avancer ma monture. Le tintement des cloches parvient à nos oreilles. Le timing était serré !
- En avant ! Annonce Enguerran avant de franchir les portes en direction de la ville.
Je me pare de mon plus beau sourire et le suis.
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