Chapitre 20

Je n'avais absolument pas envie de me lever aujourd'hui. Je pense qu'hier j'ai réussie à rattraper le coup mais je ne sais de quoi sera fait aujourd'hui. Le rêve de cette nuit était encore plus réaliste que d'habitude. J'espère que ce n'est pas un mauvais présage.

Me voilà maintenant entrain de prendre le petit déjeuné entouré de mes convives. Enguerran a prit soin d'éloigner la confiture de ma place mais il n'a pas fait autant d'effort avec Josh, qui se retrouve à ma gauche. À ma droite, Démarcus et Alexander parle de construction navale. Un domaine que je ne connais absolument pas.

-Avez-vous bien dormis, milady ? Me demande le prince héritier Vocto.

-Et bien je dois avouer que mon sommeil était un peu agité, je lui confie sans réfléchir.

-C'est sûrement parce qu'un séduisant prince est venue troublé vos rêves, me répond-t-il en me faisant un clin d'œil.

-J'ai bien peur que vos conjectures soient erronées, Josh. Je vais vous décevoir mais la seule chose venue troubler mon rêve n'est qu'une simple chute de cheval, je raconte calmement.

-Sérieusement ? Une chute de cheval ! Je n'en crois pas un mot.

On n'a pas encore fini de manger et il commence déjà sérieusement à m'agacer.

-Croyez ce que vous voulez, Josh. Les croyances ne sont de que futiles chimères.

-Alors je chérirai cette chimère, me lance-t-il en souriant.

Je le savait lourd mais pas dès le matin. Je ne répond rien. Pas la peine, il se délecte de mes pics et les brise en un clin d'œil. Je fini mon repas en silence en souhaitant intérieurement que le prince Vocto se calme.

Le reste de la journée se déroule sans accros. J'évite Josh grâce à Shelter et à Hugo qui viennent m'adresser la parole à chaque fois qu'il me tourne autour. Lorsque je descends de la calèche qui nous emmène à la tour d'émeraude, Hugo tient à me tenir la main pour ne pas que je perde l'équilibre. J'aurais pu m'en passer mais j'ai l'impression qu'il multiplie les petites intentions pour se faire pardonner de sa petites crise de nerf, je ne peux donc qu'accepter. Et puis je n'ai pas envie qu'un incident diplomatique vienne gâcher la célébration de ce soir.

La tour d'émeraude est le seul bâtiment situé sur toute la cote ouest. C'est un endroit très calme perdue au beaux milieu des bois. Nous nous y rendons chaque année pour échapper à l'agitation qui précède le grand bal de ce soir. Cette grande tour servait de poste d'observation bien avant que les accord ne soient signée et que la paix soit garantie. C'est aujourd'hui le lieu idéale pour observer les oiseaux de la régions.

Comme chaque année, Cathérina se plaint que la terre des sentiers vas abîmer ses chaussures et comme chaque année son frère s'amuse à essayer de la faire tomber dans l'herbe à chaque fois qu'elle fait une remarque désobligeante. L'année dernière, il a réussi et l'on voyait les éclairs sortir des yeux de la princesse Chilcoalt tellement sa colère était intense. Évelyne et Démarcus semblent enchanter par le cadre. Ce dernier, s'intéressant à la botanique, est particulièrement intrigué par la quantité de plante sauvage qui pousse dans le bois. Sern discute avec Shelter mais je n'arrive pas à en connaître le sujet. Enguerran parle alcool avec Josh tandis que Évelyne est bien trop occupé à lancé de doux regard à Hugo.

Au bout d'une dizaine de minutes de marche nous arrivons au bord de la falaise. Les crêtes de calcaire blanc se déploient sous nos pieds. À l'horizon se déploie l'océan. Cette large étendue d'eau qui m'apaise quand je la regarde. Je ne sais combien de fois j'ai dû caler mes respirations sur le rythme des vagues pour calmer les sanglots qui me nouait la gorge. La voir aussi calme me rappelle à quel point elle est belle quand elle est déchaîné et que ces vagues viennent heurter la coté. Sous notre regard, les vagues commencent à prendre de l'amplitude.

-La tempête arrive, nous préviens Alexander.

Le ciel se couvre peut à peut tandis que nous écourtons notre promenade. Lors de notre retour au château le vent se lève. Une bourrasque me décoiffe lorsque je sort du carrosse, faisant retomber une mèche sur ma nuque.

Nous nous rendons au grand salon et dégustons des boissons chaudes tandis que Shelter et Leyth sont occupés dans le laboratoire de ce dernier. Au bout d'une demie-heure, l'ennuie de mes convives se fait ressentir.

-Tu pourrais nous jouer un morceau, me propose Enguerran en désignant la harpe.

Pas besoin de diplôme en psychologie pour comprendre que que sous cette proposition gentillette se cache un ordre.

Je me lève d'un pas gracieux. J'essaye de ne pas montrer la colère qui me ronge les cotes provoqué par mon frère. À quel jeux joue-t-il ? Il sait très bien que je ne veux aucun des princes présents ici comme prétendant et il m'exhibe comme une pièce de viande devant des molosses affamés. Puis les tentatives de Josh pour attirer mon attention depuis ce matin commencent à me taper sur les nerfs. Je m'assoie sur le tabouret et place mes mains sur les cordes. Mes mains se déplaces naturellement sur les cordes sans que j'ai à me concentrer sur le placement de mes mains. Cette partition que j'ai répété des centaines de fois a l'air de ravir mes convives. Cette mélodie nostalgique me fait penser au temps où la harpe n'était qu'un passe temps, pas un atoue de séduction. Tous les après midis que j'ai passé à me faire mal aux doigts en pensant les cordes pour le simple plaisir d'entendre leurs sons, me revient en mémoire. Je me rend compte que je pleure lorsque je vois une larme tombé sur mon avant bras. Mes larmes sont silencieuses. Je ne sais pas si je pleur pour évacuer la pression qui pèse sur mes épaules ou parce que la musique est sublime.

Une main se pose sur mon épaule. Je m'arrête, surprise.

- Un mouchoir pour essuyer vos larmes, me propose Hugo en me tendant le tissue.

Je le prend est tapote mes joues humides. Je lève les yeux et me rend compte que tout le monde est partie. Le général voit la confusion sur mon visage et m'explique :

- L'heure a sonné 5 fois, il est donc temps d 'aller se préparer.

Il me tend la mains pour m'aider à me relever de mon siège et je n'ai pas la force de refuser. Son contacte est doux et rassurant.

Nous avançons dans le château en direction de mes appartements.

- Puis-je vous poser une question ? Me demande mon compagnon alors que nous grimpons les escaliers.

Je hoche la tête.

- Quelle était la raisons de vos larmes ?

Devant ma confusion, il ajoute précipitamment:

- Si cette question est trop personnelle ne répondez pas ! Je m'en voudrai de vous mettre dans l'embarra.

- Alors je garderai le silence sur cet évènement, dis-je en le regardant droit dans les yeux.

Un silence s'immisça entre nous mais le bruits de nos pas rempli rapidement cette espace.

Hugo me laisse devant ma chambre. Je le vois s'éloigner dans le couloir pendant de j'ouvre la porte. Une fois à l'intérieur je m'arrête net. Un homme est assis sur mon lit.

- Shelter ! Que fais tu ici ? Je m'exclame à la fois agacé et surprise de sa présence.

- Je voulais m'assurer que tu vas bien, répond-t-il simplement.

Sa sincérité me réchauffe la cœur. Et si mon frère ou tout autre personne l'avait vue rentrer dans ma chambre ? Et si quelqu'un lancer une rumeur et que des garde surgissait dans ma chambre et le voyaient là, assis, à l'aise sur mon lit ?

- Shelter tu dois partir !

Mon ton est ferme et sans concession.

- Ai-je fais quelque chose de mal ? Me demande-t-il affolé. Quelque choses ne va pas ?

Je voie bien qu'il ne comprend pas et qu'il se perd dans ses pensés.

- Shelter, ne t'inquiète pas je vais bien. Tu est parfait dans ton rôle de prince et personne ne se doute de rien.

Un mensonge de plus, si le Gouverneur Heks faisait par de ses soupçons à mon frère, j'ai peur que l'ange et moi n'ayons plus de têtes.

- Mais tu ne dois pas te trouver ici. Personne n'est sensé entrer dans la chambre de la princesse sans le consentement du roi et encore moins un homme.

- Donc je n'aurais jamais du venir te calmer le soir après ton cauchemar ?

-Exactement. On risque gros si quelqu'un nous surprend ici.

Il élance sa jambe droite et se lève.

- Attends, dis-je quand il pose sa main claire sur la poignet de porte sombre. Il faut que je m'assure qu'il n'y ai personne dans le couloir.

Il se place derrière moi et j'entrouvre la porte. Rien dans le couloir, la voie est libre.

Il part sans se retourner et je me retrouve seule dans ma chambre.

Aglaé aurait déjà du arriver il y a un petit bout de temps pour m'aider à me préparer. Je sais que si avait trouvé Shelter elle l'aurait chassé et n'en aurait seulement parlé à moi. Je n'ai même pas ma robe pour me préparer seule. Je décide de partir à sa recherche.

Le château semble désert, tout le monde doit se trouver soit en ville, soit dans les cuisines. Je déambule sans savoir trop où aller chercher Aglaé. Je souris en pensant à la gentillesse de l'ange. À un croisement je tombe sur Josh.

- Vous ne vous êtes pas encore préparer ma jolie ? Me lance-t-il. Cela m'étonne de vous. Vous êtes toujours si bien habillé.

Mon sourire se crispe.

- Je ne suis pas votre jolie ! Et d'ailleurs je suis à la recherche de ma dame de chambre, sans elle impossible de me préparer. Vous ne l'auriez pas aperçue par hasard ?

Il se redresse du mur sur lequel il était appuyé et s'approche lentement de moi.

- Je dois vous avouer un secret milady, dit-il à voix basse en approchant sa bouche de mon oreille. Sur cette île, je ne vois que vous.

La terreur me possède quand je sens sa main se poser contre mon dos. Je n'arrive pas à bouger. Je voudrai rapetisser et devenir aussi fine qu'un grain de poussière pour qu'il ne puisse plus me toucher, pour que je ne sente plus son contact. J'ai l'impression que sa main est entrain de marquer ma peau au fer rouge. Je veux crier, je veux qu'il s'éloigne mais ma gorge est noué et aucun son n'en sort. J'ai l'impression d'être une biche et de voir la flèche du chasseur m'atteindre sans que je ne puisse bouger.

- Et pour ce qui est de vous aider à vous changer, susurre-t-il à mon oreille. Je peux très bien m'en charger.

Le nœud de mon corsait se dénoue lentement sous ses doigts. J'ai l'impression de perdre pied, d'étouffer, de me noyer. Je n'arrive pas à bouger. Je suis statique comme sur statue de marbre. j'ai l'impression que je vais mourir.

- Assez ! Hurle une voix au loin.

J'entends quelqu'un courir et voie un poing s'écraser sur la figure de Josh. Titubant, le prince Vocto s'éloigne de moi et part en courant.

- Vous n'avez rien ? Me demande calmement Alexander

Le flot de larmes qui coule sur mes joues s'intensifie. Je n'avais pourtant par remarqué que je pleurais ! Ma gorge est bloqué par mes sanglots.

- Je peux ? Me demande le prince Chilcoalt en m'indiquant le nœud de mon corsait à moitié défait.

Je hoche la tête et place mon dos bien droit. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, mon corsait est parfaitement renoué.

- Vous avez de la chance que j'ai de l'expérience, plaisante-t-il.

Sa remarque me fait lâcher un sourire. Mais je n'en peut plus et m'effondre dans ses bras. Il me rattrape et m'assoie par terre, avec lui. Je pleure sur son épaule, mon menton posé sur son épaulette. Il chantonne une berceuse qui m'est inconnue. Au bout de quelques minutes, mon rythme cardiaque a ralenti et mes larmes ne sont plus que des sillons secs sur mon visage.

- Merci, je parviens enfin à articuler.

- Je m'en voudrais de vous presser mais la célébration commence dans à peine quelques heures et vous n'êtes toujours pas préparé, m'informe-t-il doucement. Permettez moi de vous raccompagner jusqu'à votre chambre.

- Bien sure, dis-je en me relevant.

Je passe une main sur mes joues pour effacer les dernières traces de larme. Alexander me propose son bras et je le prend sans hésitation. Nous partons calmement de se couloir vide.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top