Chapitre 19


Les bouquets pour la célébration de Bod ont envahis le laboratoire de Leyth. Il y en a sur le plan de travail, sur des étagères et même quelques un sont posé à même le sol. Je suis assise sur la table tandis que Leyth, debout, panse ma plaie.

-Aîe !

-Je t'avais prévenue que l'alcool piquerait au contacte de la coupure.

-Je sais mais c'est quand même douloureux, je me plain en faisant une grimace de douleur.

-C'est bon, c'est fini, m'annonce apprenti médecin. Il ne me reste plus qu'a faire un bandage et le tour sera joué.

Il fouille ses placards à la recherche de la fine bande de coton.

-Je dois avouer qu'en se moment cette pièce est un vrai capharnaüm, raconte-t-il en ouvrant un autre placard. Avec l'arrivée de Shelter et les préparations pour la fête de demain, je ne sais plus trop où donner de la tête. Je n'ai même pas été rendre visite à ma mère depuis mon retour, elle doit se demander dans quel pétrin je me suis encore fourré. La voilà ! s'exclame-il en coupant un long bout de la bande.

- Ne t'inquiète pas, je suis sûre que ta mère ne t'en tiendra pas rigueur. Et puis tu pourras aller la voir dans trois jours sans problème.

Il enroule la bande autour de main et fait un nœud sur son dessus.

-Voila princesse, vous pouvez retourner voir vos invitée !

-Merci Leyth, dis-je en souriant. Sans toi je me serrais vidée de mon sang un nombre incalculable de fois.

-Ne raconte pas de bêtises Charly. Nous savons tous les deux que si ça n'avait pas été moi, quelqu'un d'autre aurait pris soin de tes blessures.

D'un coup, la porte s'ouvre à la volée et mon frère fait irruption dans la salle.

-Je peux savoir ce que cette petite scène voulait dire ? Me demande-t-il agacé.

-Mais de quelle petite scène parles-tu ? Je réplique, un peu perdu.

-Je te parle du moment où le prince d'Etrijän t'a soutenus le menton pendant que ta main pissait le sang !

Il a prononcé ces derniers mots en criant. Leyth ne sais pas trop où se mettre et pense qu'Enguerran l'a remarqué car il reprend plus calmement :

-Je sais que tu es indépendante mais il faut que tu fasses attention à tes manières. Nos invitées ne parle plus que de la manière dont tu t'es réduite à faire la tâche d'une domestique. Heureusement pour nous, il étaient bien trop scandalisés pour prendre en note la façon dont ce prince des glaces te regardait.

-Mais je...

-Laisse moi finir, je comprend assez rapidement que, malgré son ton calme, ce n'est pas une demande mais un ordre. Il y a huit descendants royaux dans l'enceinte du château et en dehors de cette pièce. Chacun d'entre eux n'attend qu'une chose, une seule, te trouver une faiblesse et tu leur as servie sur un plateau d'argent !Il va falloir que tu te ressaisisses et tout de suite. Parce que tu es un canari qui vient d'entrer dans la fosse aux lions et que les lions ne souhaite qu'une chose : te dévorer !

Ces mots résonnent dans ma tête. Enguerran ne me parle que très rarement comme ça, ce qui signifie bien que j'ai dû commettre une énorme erreur.

-J'ai une dernière question, déclare mon frère avant de sortir de la pièce. Souhaites-tu épouser le prince Shelter d'Etrijän ?

Je suis abasourdi par sa question. Depuis quand ce que je souhaite l'interresse-t-il ?

-Évidement que non, je répond d'un ton lassé. Nos échanges sont simplement amicaux.

-Bien, commente mon frère en sortant du laboratoire de Leyth.

Je vois du soulagement sur le visage de ce dernier. Il doit être content qu' Enguerran, prise d'une colère noire, n'est pas tout saccagé.

Nous restons ainsi quelques minutes, dans le silence, sans bouger , ne sachant pas quoi dire.

-Je devrais peut-être aller voir comment sont mes hôtes, je déclare en descendant de la table sur laquelle je m'était assise. Merci pour encore pour tout Leyth.

Je quitte la pièce en direction du grand salon. Mes invitées s'y trouvent certainement.

Il est grand tant que le canari déploie ses ailles et qu'il montre qu'il est réellement un aigle.

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