chapitre 16
L'odeur des plantes envahie mes narines lorsque je rentre dans la salle. Plusieurs flacons sont dispersés sur la grande table au centre de la pièce. Une plume à la main, Leyth prend des notes penché sur un carnet. L'air studieux sur son visage laisse place à un sourire lorsqu'il lève la tête et me vois.
-Alors ? je demande intrigué. Pourquoi veux-tu me voir ?
Il me fait signe d'approcher. Je m'exécute et aperçois les relevés anatomiques noircissant les pages devant l'apprenti.
-Si je comprends bien, Shelter était allongé sur cette table il y a quelques minutes, je lâche, interloqué.
-Quel formidable sens de la déduction, me nargue-t-il. Nous avons fait quelques découvertes surprenantes. Figure toi qu'il n'est pas intouchable. Il est sensible aux trèfles violets.
-Aux trèfles violets ?! Je dois dire que je suis perplexe. Comment avez-vous fait pour arriver à ce résultat ?
Leyth mets sa mains dans la poche droite de son pantalon et en sort un scalpel.
-Je l'ai ouvert ! Déclare-t-il sans gravité dans la voix. Enfin, je l'ai écorché pour être plus précis. Il guéri presque instantanément ; il me paraît impossible de l'ouvrir entièrement sans utiliser de trèfle violet.
Il s'interrompt, l'air pensif, et observe ma réaction. Cette situation me semble tellement irréelle que je ne suis pas étonné après l'écoute de son récit. Je n'ai tout simplement pas réagit, comme si il m'avait parlé de la météo ou d'une de ses études sur les plantes médicinales.
-Étrangement, quand j'ai approché un trèfle violet, sa peaux s'est mise à s' abrasé et une forte brûlure est apparue, explique-t-il. J'imagine que tu ne l'as remarqué mais il a un pansement sur les cotes flottantes gauches. Heureusement sa chemise est assez épaisse pour le cacher. Je me verrai mal avoir la même conversation avec Enguerran. Il ferait, j'en suis certain, une tête de merlan fris.
-Tu connais aussi bien mon frère que moi, j'annonce. Tu sais que ses sens de l'empathie et de l'altruisme ont été laissés de côté pour faire de lui un souverain juste. Un cœur trop frêle pourrait plonger son royaume dans le chaos sans le vouloir. Malheureusement, un cœur trop dur pourrait, lui, faire régner le chaos.
Je regarde mon ami dans les yeux.
-Leyth, je reprend d'un ton plus grave. J'espère que si il découvre la vérité, tu le résonneras. Si il arrivait quoi que se soit à Shelter, j'ai peur de ne pas m'en remettre.
-Tu l'aime tant que ça ? me demande-t-il. Tu l'apprécies à ce point la, même si le connais depuis moins d'une semaine ? Tu le connais si bien que ça ? Plus que ton frère ? Tu serais prête à renier ta propre famille pour un inconnue ? Tu sais Charly, tu n'est pas une déesse.
Ses questions me désemparent. Évidement que je ne renierais pas ma famille pour Shelter mais... je ne sais pas. J'ai une petite voix à l'intérieur de ma tête qui me répète que je dois le protéger. C'est peut être une mission que mon envoyé ces êtres célestes. Si je ne veille pas sur lui, je ne le saurais jamais. L'ignorance est un fléau. Je ne veux pas que ce fléau s'immisce au creux de mon esprit.
Leyth a raison. Je ne suis pas une déesse. Finalement si j'aide Shelter, c'est plus pour moi que pour lui. Faisant ainsi de moi, la plus égoïste des divinités.
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