9 - Un peu de liberté

Paris, 13 septembre 2023.

POV Carmen.

Depuis sa crise, Andréas est pas mal sur les nerfs. J'ai l'impression qu'il fait des cauchemars, mais il refuse d'en parler. Donc, aujourd'hui, c'est l'occasion de sortir de l'académie pour prendre un peu l'air et relâcher la pression. Andréas à inviter Kaline à passer l'aprèm avec nous, c'est cool elle a l'air chouette cette fille, j'adore son style il faut du cran pour l'assumer. On a prévu deux choses au programme d'aujourd'hui shopping et une petite halte au Bohème. Je pense que cela nous fera du bien à tous les trois. Mon projet couture me prends la tête. Nous devons créer une collection complète pour l'examen pratique à présenter avant les fêtes de Noël, la note comptant pour moitié dans la moyenne de l'année. Le nombre de looks à présenter augmente selon l'année, six pour les premières années, huit pour les deuxièmes et dix pour les troisièmes. Je peux m'estimer chanceuse malgré tout, parce que j'ai déjà trouvé le thème de ma collection : « l'homme sous toutes les coutures » une collection entièrement composée de looks pour modèle masculin. La plupart des stylistes préfèrent habiller des femmes, je devrais arriver à me démarquer avec ma collection. Trois styles d'hommes différents avec deux looks chacun. Je dois donc trouver trois modèles différents. J'en ai déjà deux sur trois. Andréas est mon tout premier modèle, et il n'a pas le choix ! lol

Le deuxième, c'est Naël, le kiné d'Andréas. Bon ok, je lui ai un peu forcé la main, le pauvre ! mais comme il avait besoin de moi j'en ai un peu profité. Il est venu me voir hier tout penaud pour m'expliquer la situation. Il n'était pas au courant du problème d'Andréas et le délire qu'il a vécu l'autre jour ne l'a pas complètement fait flipper. Il a l'air d'être toujours motivé pour l'aider et perso ça me suffit pour lui laisser une seconde chance. Il souhaite voir Andréas en dehors de l'école, pour discuter. Comme on a prévu d'y faire un tour, je lui ai donné rendez-vous au bohème un peu plus tard dans l'après-midi, peut-être bien que je trouverais mon dernier modèle sur place.

— Hello la miss, on y va ? Kaline nous attend dehors, dit Andréas en souriant.

— J'arrive, répondit Carmen en attrapant son sac.

Une fois, dehors, Andréas fit les présentations.

— Kaline, je te présente Carmen.

— Salut, c'est une belle journée pour profiter de notre semi-liberté ! S'exclama Kaline, morte de rire bah oui semi, n'oublions pas que le couvre-feu est à 18 h 30.

                                                                                            (portrait de KALINE)

— Pas faux, acquiesça-Carmen. On commence par ce que vous voulez mais on finit au bohème. C'est ma seule exigence.

Oui, oui, je suis au courant, l'iceberg. Fit Andréas en levant les yeux au ciel

— C'est quoi cette histoire d'iceberg ? On va voir Titanic ? Demanda Kaline, intriguée.

Tu es sûre qu'on est dans la même école ? Répliqua Carmen en riant. T'inquiètes, je t'expliquerais ça tout à l'heure t'auras l'image en plus.

C'est bon pour moi, approuva Kaline. Bon alors, on y va ou pas ?

C'est parti les filles, on commence par quoi ? Conclut Andréas en se tournant vers elles.

Punaise j'en peux plus ! J'ai mal aux pieds Andréas et Kaline m'ont fait courir dans tout le quartier, deux vrais dingues ! Bon pour Andréas, rien d'extraordinaire de l'équipement pour la danse et un tour chez le disquaire du coin. Une vraie pépite ce magasin, des cd, des 45 tours c'est vraiment top, en plus on peut même les écouter sur place. Andréa est comme nous tous en mode stress pour les exams. Il cherche la bande musicale parfaite pour sa chorégraphie, c'est l'endroit idéal.

Par contre, pour Kaline je n'ai pas tout compris, elle nous a traîné dans un Tati pour se procurer une boîte hermétique, on est passé dans une boucherie pour acheter un cœur de bœuf et dans une papeterie pour du papier japonais spécial origami ou un truc du genre. Bon la boite et le papier pourquoi pas, mais le cœur de bœuf ??? J'avoue là je sèche. On n'a même pas accès aux cuisines à l'internat. Elle ne va pas le manger cru quand même ! Quand je lui ai poser la question, elle m'a dit que je comprendrai plus tard. Je ne vois pas trop comment mais bon je n'ai pas insisté.

Nous voilà donc dans une petite ruelle pavée devant le Bohème. En entrant dans le café, je suis immédiatement transportée dans un univers artistique vibrant et accueillant. Les murs sont ornés de peintures colorées et de photographies d'artistes, créant une atmosphère unique. On peut voir des guirlandes lumineuses accrochées un peu partout qui diffusent une lumière douce qui se reflète sur des tables en bois rustiques.

En fond sonore, on entend la voix rauque et envoûtante d'Amy Winehouse (musique - Amy Winehouse -You know i'm no good) qui résonne ajoutant une touche glamour rétro à l'atmosphère ambiante.

https://youtu.be/b-I2s5zRbHg

Je comprends mieux pourquoi le Bohème est considéré comme le QG des élèves de l'académie. On se trouve ici dans une véritable bulle artistique, presque hors du temps. A priori pas de serveuse, on s'installe donc sur une table libre près d'une fenêtre. Andy repère sur le coin de la table un QR code et le scan, c'est la carte des boissons. On se plonge dans la liste des boissons et cocktails. Je repère un cocktail que j'adore, le mojito fraise. Cool ! Kaline trouve qu'il y a bien trop de choix, elle est perdue et Andy hésite entre un chocolat chaud ou un thé ! lol une vraie mémère. Mon regarde s'attarde sur une pendule accrochée derrière le bar, très rustique, plutôt jolie. Quoi ? il est 15 h 30 ! Naël ne va pas tarder et je n'ai toujours pas craché le morceau à Andréas. Il va me trucider, il n'aime pas trop ce genre de « surprise » ...Hé merde c'est trop tard, le voilà qui arrive.

— Bon, Andy, tu sais que je t'aime, et que je ne ferais jamais rien contre toi, commença-t-elle, la voix teintée d'affection.

Andréas la regarda, toujours méfiant, les yeux plissés.

— Oui...Rétorqua-t-il, suspicieux.

Carmen se mordilla la lèvre avant de se lancer.

Eh bien, mon petit chat, t'as rendez-vous avec ton kiné, dit-elle en essayant de garder un ton léger.

Andréas se redressa brusquement, les yeux écarquillés.

Quoi ? Tu rigoles ? Il doit m'en vouloir après l'autre jour. Hors de question ! Rétorqua-t-il, une pointe de panique dans la voix.

— Mais non, pas du tout. Écoute laisse-lui une chance de s'expliquer. Il veut vraiment se rattraper et, maintenant qu'il est au courant, tu n'as rien à perdre à l'écouter, expliqua-t-elle, son ton se voulant rassurant.

Andréas croisa les bras, le regard détourné.

— Mouais, grogna-t-il, peu convaincu.

Carmen lui tapota doucement la main, un sourire malicieux aux lèvres.

De toute façon, t'as plus le choix, il est là ! S'exclama-t-elle en désignant la porte. Kaline, tu viens ? Je t'offre un cocktail, ma belle.

Kaline, qui observait la scène avec amusement, se leva immédiatement.

— Moi, je suis toujours partante pour un cocktail, je te suis, répondit-elle, un éclat dans les yeux.

Andréas leur lança un regard noir alors qu'elles s'éloignaient vers une autre table, mais Carmen se contenta de lui envoyer un baiser en l'air, avant de tourner son attention vers Kaline.

Tu te rappelles Titanic ? Questionna Carmen en s'installant.

Kaline hocha la tête, curieuse.

— Bien sûr, acquiesça-t-elle, sans trop savoir où Carmen voulait en venir.

Carmen jeta un coup d'œil discret vers le bar, puis fit un signe de tête vers le barman.

C'est lui, l'iceberg, murmura-t-elle avec un sourire. C'est le mec le plus convoité du secteur, d'après ce qu'on m'a dit. Toute l'académie ou presque lui tourne autour, et il n'a jamais craqué.

Kaline haussa les sourcils, impressionnée.

— D'où le surnom d'iceberg, c'est ça ? Devina-t-elle.

— T'as tout compris, confirma Carmen avec un clin d'œil.

Kaline se pencha en avant, intéressée.

— Et alors, qu'est-ce que tu comptes faire ? Tu te lances ? Demanda-t-elle avec un sourire complice.

Carmen haussa les épaules avec nonchalance.

Vu comment il est canon, il faut prendre un ticket, plaisanta-t-elle.

Kaline la fixa, perplexe.

— Je ne suis pas sûr de comprendre, dit-elle, laissant apparaître sa ride du lion.

Carmen sourit, amusée.

Je n'aime pas particulièrement faire la queue, alors je vais passer mon tour, déclara-t-elle, avant de se lever. Bon, allez, je t'ai promis un cocktail. T'as pas de problème avec la fraise ?

— No problème ! Déclara-t-elle, l'air enjouée.

Une petite pirouette et la voilà qui s'approchait du bar avec un sourire espiègle. Le barman leva les yeux de derrière le comptoir et l'accueillit avec un sourire poli.

Bonjour ! Que puis-je pour vous ? Demanda-t-il, d'un ton professionnel.

Bonjour, hum, je vais prendre deux mojito fraise, s'il vous plaît, déclara Carmen, d'un air taquin.

Le barman acquiesça, mais avant de commencer, il la regarda sérieusement.

Ok, mais je vais devoir vous demander une pièce d'identité pour ça, ajouta-t-il, un sourire en coin.

Carmen lui adressa un sourire malicieux.

Oh ! Vous êtes vraiment très strict avec les règles. Mais je suis prête à parier que vous ne pourrez pas deviner mon âge, lança-t-elle, un éclat de défi dans les yeux.

Le barman arqua un sourcil, un léger sourire aux lèvres.

Je ne joue pas aux devinettes, je travaille, Mademoiselle. Alors, votre âge ? Rétorqua-t-il, toujours aussi professionnel.

Vous ne jouez pas le jeu ! Mais ok, j'ai 17 ans, répondit-elle en riant.

Ah ! Une jeune aventurière en quête de sensations fortes, n'est-ce pas ? Dit-il en se penchant légèrement en avant.

Carmen sourit, se penchant à son tour sur le comptoir.

Vous pourriez le dire comme ça. Dites-moi, j'imagine que ça doit être fatigant ? Demanda-t-elle, en laissant sa question en suspens.

De quoi ? Fit-il, curieux.

D'être le barman préférer des étudiants de l'académie.

Le barman soupira.

Vous n'imaginez pas à quel point ! Avoua-t-il avec une pointe de lassitude.

Carmen sourit, satisfaite de la tournure de la conversation.

On dit que vous êtes l'iceberg aux yeux bleus du bohème, fit-elle remarquer en le taquinant.

Le barman, légèrement surpris, se redressa.

Ah, ma réputation me précède apparemment.

Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas là pour vous draguer, juste pour agrémenter ma journée avec un bon cocktail, précisa Carmen, toujours malicieuse.

Dans ce cas, permettez-moi de vous recommander notre Mango colada version Virgin évidemment, c'est un dépaysement sans les complications, proposa-t-il, un éclat dans le regard.

Parfait ! Et qui sait, peut-être que ma bonne humeur parviendra à faire fondre un peu l'iceberg, plaisanta-t-elle en souriant.

Il éclata d'un rire franc cette fois.

Qui sait ce que l'après-midi nous réserve ? Répondit-il en retour.

En effet, l'avenir est plein de surprises. Au fait, j'ai une petite faveur à vous demander ... Commença-t-elle, l'air innocent.

Je n'accepte pas de rendez-vous, la coupa-t-il.

Tant mieux, j'avais pas l'intention d'en demander, répliqua Carmen, amusée.

Ok, tout dépend de la faveur, alors. Je vous écoute.

Carmen prit une profonde inspiration, un brin nerveuse.

Je suis en section stylisme à l'académie et j'aimerais faire des croquis pour des vêtements pour homme que je conçois. Seriez-vous d'accord pour servir de modèle ? Demanda-t-elle d'une voix douce, espérant qu'il accepte.

Le barman poussa un soupir, l'air un peu surpris.

Moi un modèle ? Eh, ben, j'avoue que c'est une première. Mais pourquoi pas ! Je suis curieux de voir ce que vous avez en tête.

Carmen eut du mal à cacher sa joie.

Génial ! Merci. Vous avez le look parfait pour ce que j'ai imaginé. Est-ce que je pourrais vous prendre en photo et faire quelques croquis ? Après votre service, bien sûr ? Ajouta-t-elle rapidement.

Je ne fais pas de photos nues, et pas question de mettre quoi que ce soit en ligne ! Prévient-il avec un sourire en coin.

Carmen leva la main droite.

Je dois faire quoi ? Promis juré craché ou croix de bois croix de fer, si je mens, je vais en enfer ! Plaisanta-t-elle.

ça suffira, ok, je finis à 17 h.

Promis, ça sera rapide et sans douleur. Vous trouverez peut-être même cela amusant, assura Carmen, déjà en train de planifier la séance dans sa tête.

Très bien, en attendant voici votre mocktail, annonça-t-il en lui tendant son verre.

Mocktail ? Répéta-t-elle

C'est comme ça qu'on appelle un cocktail sans alcool, expliqua le barman.

Préparez-vous à devenir une légende du style ! Déclara Carmen.

Légende du style, rien que ça !

— En-tout-cas, merci, dit-elle en prenant son verre.

De rien, j'ai hâte de voir vos créations. Au fait, je m'appelle Amine, ajouta-t-il en tendant la main.

Enchantée Amine ! Moi, c'est Carmen, répondit-elle en lui serrant la main.

Eh bien, Carmen, profitez bien de votre après-midi !

                                                                            (portrait d'AMINE )

Merci et à tout à l'heure, déclara-t-elle en s'éloignant.

— Alors ? Déjà bravo, il ne t'a pas jetée en deux secondes. En revanche, ça ne devait pas être à la fraise, les cocktails ? Demanda-t-elle, hilare.

— Ouais, ben, le mojito fraise sera pour une autre fois. Il m'a demandé ma pièce d'identité le petit malin. Cependant, je ne reviens pas bredouille, il y a eu échange de prénoms et on a rendez-vous à la fin de son service pour que je puisse le croquer ! Dommage que cela ne puisse pas être au propre comme au figuré. Je me contenterai de mes crayons et de mon carnet pour le moment, plaisanta-t-elle, un éclat dans le regard.

Nous profitons tranquillement de notre cocktail pendant que Kaline m'explique l'idée qu'elle a eue pour son projet final. Elle déborde d'imagination, il n'y a pas de doute là-dessus. Au bout d'un moment Andréas à l'air d'avoir fini sa conversation avec Naël qui quitte le café d'un air satisfait. Andréas nous rejoint et s'installe à table.

Alors ? Tu m'en veux, interrogea-t-elle avec hésitation, tout en se tournant vers lui.

Andréas soupira, mais un sourire se dessinait déjà sur ses lèvres.

Tu sais bien que je ne peux pas me fâcher contre toi et t'en profites, répondit-il, l'air résigné. Mais bon t'as raison, il est sympa. Il s'est excusé et m'a expliqué ce qu'il comptait faire. Je ne perds rien à essayer.

Carmen hocha la tête, satisfaite.

— Bref, parlons d'autre chose. Alors, Mister ice ça donne quoi ? Demanda-t-il avec une pointe de curiosité.

Carmen jeta un coup d'œil à sa montre et écarquilla les yeux.

Oh, punaise, il est déjà 17 h 00 ! on parlera plus tard, j'ai rendez-vous avec Mister freeze, lança-t-elle en s'éloignant précipitamment.

Kaline rigola en se tournant vers Andréas.

— Lol ! Je crois que ça y est, on a fait tout ce qui était possible en jeu de mots sur le sujet, non ? Dit-elle en souriant.

En cherchant bien, on en trouvera d'autres. Ça te dit une balade au luco ? Proposa-t-il, changeant de sujet.

— Le luco ?

—C'est comme ça qu'ils appellent le parc du Luxembourg, par ici, expliqua-t-il.

— Pourquoi pas, profitons jusqu'au bout de notre temps de liberté.

C'est clair ! Ajouta Andréas, déjà prêt à partir.

Ils se dirigèrent ensemble vers la sortie, laissant Carmen à ses projets artistiques avec Mister Freeze, tandis qu'eux profitaient de l'air frais du jardin du Luxembourg.

POV Andréas.

Le reste de l'aprèm avec Kaline était vraiment top. Le parc du Luxembourg est un endroit cool, pas besoin de se ruiner pour en profiter. Et puis Kaline est une fille intéressante, elle a un don incroyable pour les emballages et pliages d'origami, même si en termes de cadeau c'est pas vraiment ça.

On retrouve Carmen, devant l'entrée de l'académie encore toute excitée par sa rencontre.

Vraiment trop mimi, dit-elle en souriant de toutes ses dents.

Je suis d'accord, répondit Andréas, curieux de savoir comment s'était passé son rendez-vous.

En résumé, il s'appelle Amine et il est d'origine kabyle. Ça m'a donné tout un tas de nouvelles idées pour mon projet. Mon cerveau est en ébullition. On rentre ? J'ai un tas de choses à dessiner pendant l'heure d'étude.

Kaline et Andréas échangèrent un regard amusé, voyant à quel point Carmen était emballée.

— Allez, rentrons avant que ton cerveau n'explose, plaisanta Kaline en commençant à marcher vers l'internat.

Andréas emboîta le pas, secouant légèrement la tête, amusé par l'énergie débordante de son amie.

POV Carmen.

Je laisse Kaline et Andy dans l'ascenseur, nos chambres étant à des étages différents. Me voilà dans ma chambre des papillons dans le ventre et des rêves pleins la tête. C'était vraiment une après-midi géniale, bon ok, j'ai mal aux pieds, mais j'ai fait une rencontre vraiment sympa. Je crois que j'ai craqué pour Amine, ça craint parce que si c'est vraiment un mec inaccessible, je risque d'avoir le cœur brisé. Soudain, un hurlement terrifiant monte depuis un étage inférieur. Il me semble reconnaître la voix de Candice, c'est alors que les paroles de Kaline me reviennent en mémoire. Je me souviens du paquet cadeau qu'elle tenait dans les mains lors de notre séparation. Et là, je percute enfin. Candice a reçu un cadeau bien spécial de la part de Kaline. C'était donc ça tous ces achats d'aujourd'hui. C'était sa réponse à leur vacherie de l'autre jour sur la porte de sa chambre. Wouhaou !! j'adore cette fille.

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