8 - Mystère médical

Paris, 12 septembre 2023, 11 h 00.

Naël se laissa tomber lourdement sur la chaise en face du bureau du docteur, ses sourcils froncés d'agacement.

C'était un sacré bordel, Doc ! Le gamin a tout bonnement pété les plombs. On aurait pu éviter ça avec un dossier correct. Il a passé toute l'aprèm à l'infirmerie, après ça ! Hurla-t-il, la voix pleine de frustration.

Le Docteur poussa un léger soupir, visiblement mal à l'aise.

Calmez-vous ! Oui, je suis au courant. Je suis vraiment navré d'avoir effacé l'annotation concernant sa phobie, répondit-il en baissant les yeux sur le dossier posé devant lui.

Naël le fixa, perplexe.

Phobie ? Répéta-t-il, essayant de comprendre où cela menait.

Le Docteur redressa le regard, plongeant ses yeux dans ceux de Naël.

—Écoutez M. OVADIA, je m'excuse encore pour cette situation malheureuse. Nous sommes d'accord que cela n'aurait pas dû avoir lieu. Lorsque son dossier nous a été transmis, il y avait été fait mention de son haptophobie, expliqua-t-il d'un ton grave.

—Hapto-quoi ? Fit Naël, l'air complétement perdus.

—Haptophobie, cela se traduit par la crainte d'être touché, clarifia le Docteur, choisissant ses mots avec soin.

Naël resta silencieux un instant, puis secoua la tête.

—Impossible, il était littéralement collé à sa copine quand je l'ai rencontré hier, objecta-t-il, incrédule.

Le Docteur hocha la tête, comme s'il s'attendait à cette réponse.

—Vous voyez, vous avez eu la même réflexion que moi. Lors de son examen à la rentrée, je n'ai pas pu constater ce problème d'haptophobie. Comme les examens se sont déroulés sans encombre, je me suis dit que cette histoire de phobie devait être une erreur dans son dossier, je l'ai donc retirée. Mais après l'épisode d'hier, j'ai contacté l'hôpital qui l'a suivi après son coma, afin de mieux comprendre la problématique, expliqua le Docteur.

Naël sentit une pointe d'inquiétude monter en lui, ses yeux fixant le médecin avec une intensité renouvelée.

—Et que vous ont-ils dit ? Demanda-t-il, pressé d'obtenir des réponses.

Le Docteur se redressa légèrement sur sa chaise, adoptant une posture plus formelle.

—M. CABELL est atteint d'une haptophobie sélective. Il n'y a que le contact avec la gent masculine qui déclenche ce genre de réaction explosive.

Naël laissa échapper un rire amer, secouant la tête d'un air exaspéré.

—Ben voyons... Marmonna-t-il, plus pour lui-même que pour son interlocuteur.

—C'est pour ça qu'il n'y a pas eu de problème à la rentrée. Il s'avère que l'équipe médicale était exclusivement féminine. Nous allons donc confier le suivi de M. CABELL à un autre praticien, une femme. Afin qu'il puisse progresser sans stress.

Naël se redressa brusquement, ses yeux brillants de détermination.

—C'est ridicule, comment voulez-vous qu'il progresse s'il ne se confronte jamais au problème ? Certes niveau physique ça devrait aller. Après tout, c'est un athlète, avec de l'entraînement, il y arrivera certainement. Mais psychologiquement, c'est beaucoup moins sûr, rétorqua-t-il, son ton devenant plus passionné.

Le Docteur resta silencieux un instant, réfléchissant aux paroles de Naël.

—Très bien que proposer vous ? Demanda-t-il finalement, prêt à écouter une alternative.

—Je pense qu'il serait bénéfique, de me laisser continuer de travailler avec lui. Nous devrions travailler en collaboration avec un psychologue. Nous ne serons pas trop de trois pour trouver et mettre en place un plan d'action pour les prochaines séances. Cela pourrait permettre d'agir comme une sorte de désensibilisation progressive, pour l'aider à surmonter son angoisse.

Le Docteur acquiesça lentement, réfléchissant à cette proposition.

—Vous avez raison, il semble crucial d'établir une relation de confiance avec lui pour pouvoir progresser efficacement, dit-il, semblant approuver l'idée.

—Si c'est bon pour vous, je vais prendre rendez-vous avec lui, histoire d'essayer de partir sur de nouvelles bases. Je vous laisse prendre contact avec un psychologue pour que nous puissions commencer à travailler tous ensemble sur un programme personnalisé, conclut-il, prêt à passer à l'action.

Le Docteur acquiesça de nouveau, son expression un peu plus détendue.

— Entendu, je vais m'en occuper. Merci pour votre implication, Monsieur Ovadia, répondit-il avec un léger sourire.

Naël se leva, prêt à partir, mais s'arrêta à mi-chemin.

— On fait ce qu'on peut, Doc. Mais cette fois, on le fait bien, d'accord ? Lança-t-il, avant de tourner les talons et de quitter le bureau.

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