40 - Angoisses et Regrets


Paris, samedi 13 janvier 2024, 09 h 00.

POV Andréas.

Les cours ont repris depuis une semaine, et maintenant que les épreuves de Noël sont passées, il est temps de se concentrer sur les devoirs en continu. Nous verrons bien si la moyenne obtenue est à la hauteur du travail fourni. J'aimerais vraiment être dans le trio de tête. Enfin bref ! Les vacances sont finies, elles sont passées à toute allure. C'est dingue tout ce qu'il y a pu se passer en si peu de temps. Noël, notre majorité, Disney, et le clou du spectacle, Carmen qui saute littéralement sur Amine. Apparemment, elle l'a embrassé sur le quai du métro sans lui laisser la moindre chance de comprendre. J'ai halluciné lorsqu'elle m'a raconté ça en rentrant à l'internat l'autre soir. Je n'en reviens pas d'avoir loupé ça ! Depuis, elle joue à Casper le petit fantôme. N'arrivant pas à assumer son acte « héroïque », elle n'ose plus sortir de l'école, ni de l'internat, de peur de croiser Amine. Du coup, moi non plus je ne sors plus. Une semaine que je joue le soutien moral et que j'écoute ses lamentations ! Va bien falloir qu'elle finisse par mettre le pied dehors, ou on va tous les deux finir barjo !

Andréas, assis à côté de Carmen dans la bibliothèque, la regarde du coin de l'œil, intrigué par sa nervosité. Carmen, le crayon coincé entre ses doigts, le fait rouler nerveusement de droite à gauche sur la table.

— Alors ? Des news ? Finit-il par dire à sa voisine de table.

— Non, toujours pas, dit-elle d'un air renfrogné. Tu crois qu'il m'en veut ?

Andréas lève les yeux au ciel.

— ah oui ! C'est sûr, il doit t'en vouloir de ouf ! Pauvre Amine, il doit être traumatisé à l'heure qu'il est...Non mais t'es sérieuse ? C'est n'importe quoi ! Il ne t'en veut pas. Tu l'as juste déphasé, c'est tout. C'est pas tous les jours qu'on doit lui sauter dessus comme une sauvage sur les quais de métro !

Carmen fronce les sourcils, son visage montrant clairement son inquiétude.

— T'es pas obligé de te foutre de moi. En plus avec le sms débile que je lui ai envoyé après. Je me sens idiote. Ça fait des jours maintenant. Je ne sais pas quoi faire !

— Tu as peut-être été trop directe, mais c'est mieux que de ne rien faire, non ? Répondit Andréas en haussant les épaules.

Elle le fixe un instant, cherchant à deviner s'il la taquine ou s'il est sérieux. Andréas soupire et repose son stylo, son regard devenant plus doux.

— Écoute, Carmen, tu devrais lui envoyer un autre message. Mais il faut que tu sois claire et honnête.

— Tu crois vraiment que ça va servir à quelque chose ? Demanda Carmen, mordillant sa lèvre inférieure. Je me sens suffisamment con comme ça.

— Peut-être, mais tu ne sauras jamais ce qu'il pense, si tu continu comme ça, réplique Andréas avec un sourire encourageant. Et puis ça ne te ressemble pas, ressaisit toi cocotte, tu n'abandonnes jamais d'habitude !

Carmen hésite, ses doigts tremblant légèrement sur son téléphone. Elle sait qu'Andréas a raison, mais une partie d'elle angoisse à l'idée d'aggraver les choses.

— Bon, ok, finit-elle par dire. Je vais lui écrire. Encore une fois, quitte à lui confirmer que je ne suis vraiment qu'une idiote désespérer.

Elle tape rapidement un message, avec des mots choisit, cette fois plus réfléchis, plus mesurés. Andréas retourne à ses devoirs, mais son esprit dérive, repensant aux vacances, à la présence constante de Naël, à l'ombre menaçante qui le poursuit... tout cela le perturbe plus qu'il ne veut l'admettre.

Carmen repose son téléphone sur la table avec un soupir.

— Voilà, c'est fait. Message envoyé. Espérons que je ne sois pas en train de faire une connerie et qu'il répondra, murmura-t-elle, le regard fixé sur l'écran comme si elle pouvait faire apparaître la réponse d'Amine par la force de sa volonté.

— Il va répondre, dit Andréas avec assurance. Tu verras, j'en suis certain.

Quelques minutes passent en silence, interrompues seulement par le bruit des pages tournées et le chuchotement des autres étudiants. Puis, le téléphone de Carmen vibre doucement sur la table. Son cœur s'accélère, et elle attrape l'appareil, ses yeux parcourant rapidement le message, c'est Amine. Elle lit à voix haute, sa voix tremblante d'excitation et d'appréhension.

SMS

Amine [ Salut, Carmen. Désolé de ne pas avoir répondu plus tôt. Je termine mon service à 17h30. Est-ce que je peux passer te voir à la sortie de l'internat, avant le couvre-feu ? ]

Andréas sourit en voyant la lueur d'espoir dans les yeux de Carmen.

— Eh bien voilà, il veut te voir, dit-il doucement.

— Oui, mais... après tout ce temps... Est-ce que tu crois qu'il est en colère ? Ou bien qu'il va me jeter ?

— Je pense qu'il veut juste comprendre ce qui s'est passé. C'est l'occasion parfaite pour lui expliquer et mettre les choses à plat.

Carmen hocha la tête, prenant une profonde inspiration.

— Tu as raison. Il faut que j'aille le voir. Je ne peux pas rester cachée ici pour toujours.

Elle commence à taper sa réponse, un peu plus sure d'elle cette fois.

Carmen [ Ok. À tout à l'heure.]

Elle envoie le message et repose son téléphone avec un soupir, mais cette fois, elle semble plus calme, plus déterminée. Andréas lui donne un léger coup de coude pour la taquiner.

— Et voilà, maintenant t'as plus qu'à attendre. Ça va bien se passer, je te le promets.

— Merci, Andy, dit-elle avec un sourire timide. Vraiment.

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