39 - Une idée folle
Conflans-Sainte-Honorine, samedi 6 janvier 2024, 11 h 00.
Le dernier jour au manoir arriva plus vite que personne ne l'aurait souhaité. Andréas et Kaline préparaient leurs affaires pour retourner à l'internat, l'esprit encore rempli de tous les moments de bonheur et de calme passés au manoir. Carmen, quant à elle, avait prévu un détour par Barbès pour acheter de nouveaux tissus avant de rentrer.
—Je peux t'accompagner, si tu veux proposa Amine alors qu'ils se tenaient tous deux près de la porte d'entrée.
—Je dois aussi passer par là-bas. Maman veut des épices qu'on ne peut trouver que dans ce quartier.
Carmen sourit, reconnaissante.
—Ce serait sympa, merci.
Sur le chemin, ils discutèrent de tout et de rien, partageant des anecdotes de leur enfance et des moments drôles vécus durant ces vacances. Leurs échanges étaient ponctués de rire et de regards complices, et Carmen sentait une douce chaleur l'envahir, bien plus que le simple effet des vêtements chauds qu'elle portait.
Ils firent un arrêt devant une petite échoppe de tissus colorés aux pieds du Sacré-cœur, où Carmen sélectionna des étoffes de soie et de coton aux motifs floraux et géométriques. Tout autour, Barbès bouillonnait de vie, les vendeurs ambulants interpellaient les passants en agitant leurs marchandises, des étals débordaient de fruits exotiques et de bric-à-brac, et des conversations animées en plusieurs langues se mêlaient au bruit des klaxons et de la musique orientale. Ensuite, ils se rendirent à l'épicerie où Amine trouva les épices rares que sa mère lui avait demandées, leur parfum épicé flottant autour d'eux comme une promesse de festin à venir. Après avoir terminé leurs achats, ils prirent la direction du métro. Amine s'apprêtait à rentrer en direction de son appartement, tandis que Carmen devait retourner à l'internat.
En arrivant sur le quai, le métro se profila au loin. Carmen sentit une vague de nervosité la submerger. Son cœur battait plus vite, comme si une décision importante lui pesait sur la poitrine.
Le métro approchait, et elle tourna le regard vers Amine. Sans trop savoir pourquoi, elle se sentit soudain pousser par une impulsion. Elle s'approcha de lui, ses yeux plongés dans les siens.
—Amine, murmura-t-elle.
Avant qu'il ne puisse répondre, elle se hissa sur la pointe des pieds, posa ses mains légèrement tremblantes sur son épaule, et déposa un baiser rapide sur ses lèvres. Un baiser doux, hésitant, mais sincère. Amine resta figé, pris de court par ce geste inattendu. Carmen recula aussitôt, les joues brûlantes, puis, sans dire un mot de plus, se précipita dans le métro qui venait d'arriver.
Amine resta immobile, ses yeux fixés sur Carmen à travers la fenêtre du métro qui s'éloignait. Un sourire stupéfait se dessina lentement sur son visage, comme s'il réalisait enfin ce qui venait de se passer.
Quelque seconde plus tard, le téléphone d'Amine sonne.
SMS
Carmen [Désolé, j'en crevais d'envie... ! ]
—Petite effronté, murmura-t-il pour lui-même, sa voix se perdant dans le bruit du métro en partance.
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