37 - Happy New Year.
Marne-la-Vallée, dimanche 31 décembre 2023, 06 h 00.
Le vent froid de l'hiver soufflait doucement, faisant virevolter des flocons de neige qui se posaient délicatement sur les toits, les recouvrant d'un fin voile blanc. La neige, tombée abondamment la veille, ajoutait une touche féerique au paysage, transformant chaque coin du parc en une scène de conte de fées. Leurs respirations formaient de petits nuages de vapeur dans l'air glacé du matin.
—Wow, c'est encore plus beau en vrai ! S'émerveilla Carmen, les yeux brillants comme ceux d'une enfant, lorsqu'ils passèrent le pas de l'hôtel. Elle se tourna vers Andréas, qui observait la grandeur du bâtiment avec une légère appréhension comme s'il cherchait à se souvenir de quelque chose.
—C'est bizarre cette impression de déjà vu ! Murmura-t-il, en parcourant des yeux les murs et les plafonds.
POV Andréas
Tout semble si familier, chaque élément de l'hôtel semblait résonner avec les souvenirs diffus d'une rencontre avec un petit bout de femme blonde. Mais impossible, de me rappeler de ce lieu. C'est comme si l'hôtel était une réplique miniature de ce fameux endroit.
Andréas secoua la tête, tentant de chasser cette sensation étrange. Il inspira profondément et se lança dans la découverte de l'hôtel, espérant que ce sentiment s'estomperait avec le temps. Ce séjour était un cadeau de leurs mères respectives pour leurs 18 ans. Un cadeau qui tombait à pic après une année épouvantable, offrant à Carmen et à Andréas une parenthèse enchantée. Et quoi de mieux que d'être entourés de leurs amis pour rendre le moment encore plus mémorable ? Kaline, Amine et Malika avaient sauté sur l'occasion pour les rejoindre et célébrer le nouvel an ensemble.
— On va passer un séjour extra ! Ajouta Malika en attrapant Kaline par le bras, l'entraînant vers la réception. Kaline ne put s'empêcher de sourire devant l'enthousiasme contagieux de ses amis.
Amine, de son côté, s'approcha d'Andréas avec un sourire rassurant.
— On est là pour s'amuser. C'est votre cadeau d'anniversaire, après tout. Alors, profitons-en, dit-il, conscient de la nervosité qui pouvait encore envahir son ami. Et puis, au moins là, pas de gueule de bois au réveil, ajouta-t-il en ricanant.
Andreas baissa les yeux, un sourire un peu gêné sur le visage.
— Oui, c'est vrai... Désolé encore pour la dernière fois, au Velvet, murmura-t-il en passant une main nerveuse dans ses cheveux. Je sais qu'on a vraiment abusé ce soir-là... Et que tu as dû nous ramener tous les trois, complètement ivres.
Il leva les yeux vers Amine, son expression teintée de culpabilité, mais aussi de gratitude.
— J'aurais dû faire plus attention. Ça n'aurait pas dû être à toi de t'occuper de nous comme ça.
Amine secoua la tête en souriant.
— T'inquiète, c'était rien. Ça arrive à tout le monde de faire la fête un peu trop fort. Et puis, c'était votre anniversaire. C'était normal de vouloir en profiter, répondit-il en lui tapotant l'épaule avec bienveillance. Cette fois, on va juste s'assurer de s'amuser sans dépasser les bornes.
Andreas hocha la tête, un sourire timide aux lèvres, soulagé par la compréhension de son ami.
— Ouais, t'as raison. On va profiter, mais... en gardant les pieds sur terre cette fois.
Amine acquiesça, un sourire toujours présent sur les lèvres, heureux de voir Andreas se détendre un peu.
Le groupe finit rapidement les formalités à la réception, excité par la perspective d'une Saint-Sylvestre chez Mickey. Quelques minutes plus tard, après avoir récupéré leurs clés et découvert leurs chambres aux décors royaux, ils s'installèrent brièvement pour poser leurs affaires.
Emmitouflé dans leurs manteaux, le groupe se dirigea ensuite vers le parc afin de profiter au maximum de leur temps sur place.
Le parc regorgeait d'attractions, chacune plus enchanteresse que la précédente. Ils commencèrent par le Manoir Hanté. Carmen, bien que réticente, suivait le groupe, ses yeux larges d'appréhension. L'atmosphère était sombre et inquiétante, chaque recoin rempli de murmures sinistres et de rires macabres.
— J'aime pas ça, j'aime pas ça du tout... Murmura Carmen, se cachant derrière Andréas, qui ne cessait de rire devant sa réaction. J'ai le trouillomètre au maximum, arrête de te foutre de ma gueule, je vais faire une crise cardiaque, c'est sûr ! Dit-elle en lui faisant une pichenette sur la tête.
— Allez, c'est juste pour rire ! La rassura-t-il, sans vraiment la convaincre.
Le manoir semblait vivant, ses murs craquant sous des pas invisibles, et chaque objet paraissait animé par une présence surnaturelle. À chaque tournant, un cri strident s'échappait de la gorge de Carmen, provoquant l'hilarité du groupe.
— OK, OK, c'est bon, j'ai eu ma dose ! Gémit-elle en s'éloignant rapidement dès qu'ils franchirent la sortie.
— Moi qui pensais que tu n'avais peur de rien, ni de personne, ria Amine.
—Allez-y, foutez-vous de moi, je m'en fiche complet ! Fit-elle vexer comme un pou.
Après cette montée d'adrénaline, ils décidèrent de faire une pause-déjeuner à l'Auberge de Cendrillon. L'intérieur de l'auberge était chaleureux, décoré avec des motifs de contes de fées, des chandeliers de cristal scintillant au-dessus des tables. Une douce mélodie flottait dans l'air, renforçant l'atmosphère magique du lieu.
Une douce odeur de pain frais et de pommes caramélisées flottait dans l'air, mêlée à celle plus subtile de lavande et de bois brûlé, provenant de la grande cheminée en pierre qui crépitait doucement au fond de la salle. L'arôme d'épices et de viandes grillées se mêlait aux parfums sucrés, faisant gronder doucement les estomacs affamés.
Andréas et Malika, assis à une table près de la cheminée, discutaient joyeusement avec Ariel, qui les avait rejoints pour leur raconter des histoires de ses aventures sous-marines. Kaline et Carmen les observaient de l'autre côté de la table, un sourire attendri aux lèvres.
— Regarde-les, commenta Kaline en chuchotant à Carmen. On dirait des enfants devant un conte de fées.
— Oui, répondit-elle doucement. C'est agréable de le voir comme ça, sans stress, sans peur. Juste heureux.
Le reste de la journée s'écoula sans encombre. Andréas, entouré de ses amis, s'émerveillait devant les attractions, les parades colorées et les spectacles envoûtants. Ils firent un tour sur le Carrousel Enchanté, puis se laissèrent emporter par la magie du Train de Noël, qui les emmena à travers un paysage enneigé, décoré de lumières et de guirlandes étincelantes.
Au crépuscule, les voilà prêts pour le clou de la soirée, un spectacle son et lumière, suivis d'un feu d'artifice devant le château de la Belle au bois dormant. Enveloppés dans leurs écharpes et coiffés de bonnets, ils attendaient avec impatience, prêts à accueillir la nouvelle année.
Le ciel s'illumina soudainement dans une explosion de couleurs vives, baignant le château de la Belle au bois dormant dans une lumière magique. Les feux d'artifice montaient en l'air, dessinant des arcs brillants avant de se disperser en une pluie d'étincelles dorées et argentées. Chaque détonation résonnait dans l'air froid de la nuit. Des gerbes de lumière rouge, bleue et verte éclataient en fleurs lumineuses dans le ciel sombre. Les spectateurs, fascinés, levaient les yeux, leurs visages éclairés par les couleurs, profitant de chaque instant de ce spectacle magnifique.
Un peu plus tard...
Alors que la foule s'éparpillait peu à peu après le spectacle grandiose du feu d'artifice, les amis se laissèrent porter par la marée humaine qui les entraînait lentement à travers le parc. Carmen, perdue dans la beauté des lumières et l'excitation de la nouvelle année, ne remarqua pas tout de suite qu'Andréas s'était un peu éloigné du groupe. Elle se tourna, cherchant son ami parmi les visages inconnus qui les entouraient.
— Andréas ? Lança-t-elle, légèrement paniquée en ne le voyant nulle part.
— Il était juste là, répliqua Amine, lui aussi soudainement alerte. Kaline, tu le vois ?
Kaline scruta la foule, son visage se plissant d'inquiétude.
— Non, je ne le vois pas... Andréas ?! Cria-t-elle, sa voix s'élevant au-dessus du brouhaha ambiant.
Le cœur de Carmen commença à s'emballer. Elle savait qu'Andréas était parfois victime de crises d'angoisse avec sa phobie, et la foule immense ne ferait qu'amplifier son stress.
— Carmen, vérifie l'application, demanda Kaline.
Carmen sortit rapidement son téléphone et ouvrit l'application de suivi des bijoux connectés. Un petit point rouge clignotait sur la carte, indiquant la position exacte d'Andréas, à quelques dizaines de mètres à peine d'eux.
— Il est juste là-bas, dit-elle en pointant une direction vers le côté est du parc, là où le chemin menait vers la zone des bois enchantés.
Sans perdre une seconde, le groupe se précipita vers l'endroit indiqué par le GPS. Leur inquiétude croissait à chaque pas. Ils savaient qu'Andréas pouvait être en danger ou prit dans une foule trop dense, incapable de retrouver son calme.
— Espérons qu'il est pu se mettre à distance de la foule, murmura Kaline en accélérant le pas.
Lorsque le groupe arriva enfin près des bois enchantés, ils virent Andréas debout à l'écart, appuyé contre un arbre, respirant difficilement. Ses mains tremblaient légèrement, et son regard était fixe, perdu quelque part dans le vide.
— Andréas ! s'écria Carmen en courant vers lui.
À l'entente de sa voix, Andréas cligna des yeux et tourna la tête, ses traits encore tendus, mais visiblement soulagés de voir ses amis. Carmen s'approcha doucement, consciente de ne pas vouloir le surprendre.
— Hé, ça va ? Demanda-t-elle doucement en posant une main réconfortante sur son épaule.
Il hocha la tête, essayant de calmer sa respiration. Son rythme cardiaque semblait un peu trop rapide, signe qu'il luttait encore contre une vague de panique.
— Je... Je suis désolé, balbutia-t-il. J'ai eu un moment de panique. Je ne sais pas pourquoi, mais avec toute cette foule, je me suis senti coincé...
Amine s'approcha, tenant le téléphone où s'affichait l'ECG d'Andréas en temps réel. Les battements de cœur semblaient revenir à un rythme normal, mais il pouvait voir le pic d'anxiété qui avait déclenché l'alerte.
— C'est bon, Andréas, on est là maintenant. On est tous ensemble, tout va bien, dit-il avec un sourire apaisant.
Kaline hocha la tête.
— Oui, ne t'en fais pas. On va rester ensemble pour le reste de la soirée, d'accord ? Ajouta-t-elle doucement.
Andréas inspira profondément, cherchant à retrouver un semblant de calme. La présence de ses amis autour de lui l'aidait à se détendre, à chasser la peur irrationnelle qui avait pris le dessus.
— Merci, murmura-t-il, les yeux brillants de gratitude. Désolé de vous avoir fait peur.
Carmen serra doucement son bras, lui offrant un sourire réconfortant.
— T'inquiète pas pour ça.
Le groupe resta un moment ainsi, offrant à Andréas le temps dont il avait besoin pour se ressaisir. Lentement, son souffle retrouva son rythme normal, et la couleur revint à ses joues. Ils restèrent ensemble, entourés des lumières du parc et de l'éclat des feux d'artifice, prêts à profiter du reste de la soirée.
Quelques heures plus tard, l'obscurité totale enveloppait désormais le parc, ne laissant que les lumières scintillantes du château et le reflet des étoiles dans les yeux émerveillés des spectateurs. L'horloge s'approchait de minuit, et une tension joyeuse emplissait l'air, presque palpable. Les voix de la foule s'élevaient alors que le compte à rebours allait commencer.
Carmen sortit alors un sac en papier de son sac à dos, un sourire malicieux sur les lèvres.
— J'ai quelque chose de spécial pour nous !
— Euh... Je t'arrête tout de suite, poulette, pas d'alcool pour moi aujourd'hui, je cuve encore de votre anniversaire, déclara Kaline en levant les mains en signe de protestation.
Mais Andréas, devinant ce qu'elle préparait, sourit.
— Les raisins.
Kaline, curieuse, se tourna vers Carmen.
— Les raisins ? Qu'est-ce que c'est ?
— C'est une tradition de chez nous, expliqua Carmen en distribuant douze raisins à chacun. À minuit, on mange un raisin à chaque coup de cloche pour porter chance pendant les douze mois de l'année à venir.
Amine regarda les raisins avec un sourire amusé.
— C'est sympa comme tradition. Je suis partant !
Andréas sourit en croquant dans son premier raisin.
— On doit les manger rapidement, un par un, au rythme des cloches. C'est un défi en soi !
Leurs visages levés vers le ciel, Carmen, Andréas, Kaline, Amine, et Malika attendaient le début des douze coups de minuit. Devant eux, le château de la Belle au bois dormant était illuminé, ses tours se découpant sur le ciel noir en une vision de conte de fées. Autour d'eux, la foule se préparait à accueillir la nouvelle année dans une explosion de joie et de lumière.
— Prêts ? Murmura Carmen, un raisin dans la main, les yeux brillants d'excitation.
— Prêts ! Répondit le groupe en chœur, chacun tenant ses douze raisins.
La première cloche sonna, et tous avalèrent leur premier raisin. Le rythme était rapide, presque frénétique, et les amis essayaient de suivre tout en riant entre deux bouchées.
— Je vais m'étouffer à ce rythme-là ! Plaisanta Amine, tentant de garder la cadence.
Carmen éclata de rire, déjà sur son quatrième raisin.
— C'est le défi ! Mais attention, il ne faut pas en rater un sinon... pas de chance pour le mois !
Kaline, concentrée, avalait ses raisins avec précaution.
— Je me demande bien ce que ça donne si on en mange deux d'un coup ?
— Double bonheur ? Suggéra Malika en terminant son sixième raisin.
À chaque coup de cloche, les amis avalaient un raisin, leurs rires se mêlant au son des cloches. À la douzième, ils levèrent les bras en l'air, leurs visages illuminés de sourires radieux.
— On l'a fait ! s'écria Andréas en éclatant de rire.
— On a survécu à l'épreuve des raisins !
— Et avec ça, on s'assure une année pleine de chance, ajouta Carmen, visiblement ravie.
— Bonne année ! Répondirent-ils tous en chœur, se prenant dans les bras.
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