Paris, vendredi 22 décembre 2023, 08 h 30.

POV Andréas.

Nous sommes le deuxième jour des examens de Noël, et le stress est à son paroxysme. Des semaines et des mois de préparation, d'entraînement m'ont été nécessaire pour retrouver mon niveau d'avant le drame. Chaque instant a été un acharnement sans relâche. Je ne nie pas que Naël y est pour beaucoup grâce à ses séances de kiné. Sans lui, je ne serai pas là aujourd'hui, prêt à relever ce défi. Malgré le stress ambiant, je me sens prêt. Je donne la clé usb contenant la bande musicale pour ma chorégraphie à l'assistant technique. Mon cœur bat à tout rompre, mais je suis déterminé à tout donner. Je m'avance vers le centre de la scène, mes pas résonnant sur le plancher. Une fois en position, je respire profondément et laisse mon esprit se vider de tout ce qui pourrait me distraire. Je suis dans ma bulle de concentration, chaque fibre de mon corps prêt à se synchroniser avec la musique. Les lumières se tamisent, et le silence de la salle amplifie chaque battement de mon cœur. Je suis conscient des regards braqués sur moi, mais ils deviennent flous, insignifiants. Tout ce qui compte, c'est ce moment, cet instant précis où je vais prouver ce que je vaux. La musique commence, et je sens chaque note vibrer à travers mon corps. C'est le moment, je suis prêt. ( Echo / Mickael Pouvin )

Au même moment...

POV Naël.

Je me trouve parmi les spectateurs, mon cœur battant un peu plus fort que d'habitude. Je suis venu voir le spectacle de danse, mais en réalité, je suis ici uniquement pour voir la prestation d'Andréas. Je me glisse discrètement dans la salle, essayant de me faire aussi invisible que possible. Je ne veux surtout pas déconcentrer Andréas. Il a travaillé si dur pour ce moment, et je ne voudrais pas être la cause d'un faux pas. Déjà qu'il me prend pour un psychopathe, faudrait pas qu'en plus je lui fasse foirer son examen ! La journée sera longue pour les élèves de la section danse, car ils passeront sur scène tout au long de la journée. Andréas a de la chance, car il passe parmi les premiers. La musique commence et envahit la salle, chaque note résonnant profondément en moi. Et là, je suis captivé, complétement envoûté par Andréas. Il se met en mouvement, chaque geste parfaitement synchronisé avec la mélodie. Je bloque complètement en le regardant danser. Il y a quelque chose de plus, bien plus qu'une simple attraction. Cette attirance semble s'intensifier avec le temps, devenant presque insupportable dans sa beauté. Même Zaz ne lui arrive pas à la cheville. Andréas est une contradiction vivante, fort et fragile à la fois, comme s'il portait une double personnalité en lui. Introverti et craintif en temps normal, il se transforme complètement lorsqu'il danse. Sur scène, il est solaire, confiant, inébranlable. Il danse avec une grâce et une intensité qui me coupe le souffle. Ses mouvements sont fluides, précis, chaque pas racontant une histoire. Lorsqu'il tourne, ses bras s'étendent comme des ailes, et ses pieds effleurent le sol avec une légèreté aérienne. Il exprime à travers chaque geste une palette d'émotions, de la douleur à l'espoir, de la lutte à la victoire. La chorégraphie est parfaitement exécutée, mais c'est la passion qu'il met dans sa danse qui le rend véritablement inoubliable. Je suis fasciné par la manière dont il semble devenir une autre personne sur scène. C'est comme si la musique et la danse lui permettaient de se libérer de toutes ses peurs, de toutes ses inhibitions. Il est sûr de lui, éblouissante, et je ne peux détourner les yeux. Je sens une chaleur grandissante dans ma poitrine, une envie irrésistible de le connaître encore plus, de comprendre chaque facette de cet être complexe. Andréas finit sa performance sur une note haute, son corps s'immobilisant dans une dernière pose gracieuse. La salle explose en applaudissement, mais pour moi, tout semble se dérouler au ralenti. Je ne vois que lui, et dans ce moment suspendu, je réalise à quel point il compte pour moi. La danse est peut-être terminée, mais mon admiration pour Andréas ne fait que commencer.