3 - Adieu Barcelone !

Quelque part en banlieue de Barcelone...6 mois plus tard, 00 h 30.

Il y a de l'agitation dans une petite maison rose au bout de l'impasse d'un quartier tranquille. Pourtant, il n'y a pas de lumière allumée tout se passe dans l'obscurité.

Carla jeta un regard nerveux à l'horloge, ses doigts tremblants légèrement alors qu'elle ajustait la bretelle de son sac. La tension dans la pièce était palpable.

— Dépêches toi Andy, lança-t-elle, sa voix marquée par l'urgence. On devrait déjà être partis !

Andréas, debout au milieu du salon, regarda autour de lui, l'air hésitant. Son sac à moitié rempli était encore ouvert sur le canapé.

— Je sais, mais j'ai peur d'oublier des choses, répondit-il, un nœud dans la gorge. T'es sûre que c'est la meilleure solution ? Je ne vais pas me cacher toute ma vie quand même ! Et puis c'est pas normal pour Carmen... Elle n'a rien à voir avec toute cette histoire !

                                                                                   ( portrait d'ANDREAS )


Carmen, assise sur le rebord de la table, lui lança un regard qui oscillait entre l'amusement et la réprimande.

— Tu rigoles là, j'espère et tu vas me laisser me morfondre ici toute seule dans ce trou à rat alors que monsieur va s'éclater à Paris ! Pas question, moi aussi je veux faire la fiesta. Et puis à quoi ça sert d'avoir une meilleure amie, si elle ne peut pas te soutenir lorsque tu en as le plus besoin ?

                                                                                           ( portrait de CARMEN )

Carla croisa les bras, son expression adoucie par l'inquiétude maternelle.

— Tu sais bien que c'est temporaire, Andy, rappela-t-elle avec douceur. Tant qu'ils ne l'auront pas attrapé, tu ne seras en sécurité nulle part. Ce psychopathe, ne doit pas savoir où tu te trouves.

Elle marqua une pause, cherchant les mots justes pour faire passer la gravité de la situation.

— Écoute mon petit chat, on a déjà supporté les appels nocturnes, les courriers ou colis douteux, et cette fichue impression qu'il te tourne autour constamment pendant toute ta convalescence. Ça suffit, c'est pas une vie !

Carmen acquiesça vigoureusement, son ton devenant plus ferme.

— C'est clair ! Maintenant que tu vas mieux, tu t'éloignes pour de bon de ce malade et je te promets que si tu veux toujours revenir quand cette histoire sera finie, je te mettrais moi-même dans le premier vol pour Barcelone. En plus, on n'y va pas en touristes. On va s'éclater à l'Académie des arts et spectacles et pas n'importe laquelle, celle de Paris, s'il te plaît... Imagine-toi sur scène et moi qui te fabrique des costumes de ouf !

Andréas poussa un soupir, son regard se posant tour à tour sur Carmen et sa mère. Il savait qu'elles avaient raison, mais cela n'apaisait pas le poids qui pesait sur son cœur.

— ok, c'est bon, je capitule, dit-il finalement, la voix chargée d'émotion. Je sais que vous avez raison toutes les deux, mais quand même, je n'ai pas envie de partir et de te laisser toute seule ici, ajouta-t-il en prenant sa mère dans ses bras. Tu vas horriblement me manquer.

Carla resserra son étreinte, ses yeux brillants de larmes qu'elle refusait de laisser couler.

— C'est pareil pour moi, mon chéri. Tu vas énormément me manquer, murmura-t-elle en caressant doucement ses cheveux. Mais je veux te savoir en sécurité et serein.

Elle prit une grande inspiration et se redressa, retrouvant son ton déterminé.

— Bon, cette fois, on doit partir, sinon ton oncle Francis va nous attendre à la frontière. Il a prévu de vous déposer directement à l'école, vous n'aurez pas à prendre le train finalement. Il s'est dit que c'était plus prudent, surtout si vous prenez les petites routes pour pouvoir rester discrets. Allez ! C'est parti les enfants, on met toutes les affaires dans la voiture et on y go.

Ils se mirent tous en mouvement, rassemblant les derniers sacs et jetant un coup d'œil autour d'eux pour s'assurer de n'avoir rien oublié. La tension dans l'air se dissipa légèrement, remplacée par l'adrénaline du départ.

Andréas regarde une dernière fois la maison de son enfance, avant de foncer vers la voiture avec Carmen. Obliger de partir en pleine nuit la peur au ventre, en priant tous les saints du paradis que son harceleur, ne soit pas dans les parages ou qu'il ne soit pas déjà au courant de leur destination. Carla met la radio histoire de détendre l'atmosphère dans la voiture. (Musique - La fête : Amir) Ça fonctionne sur Carmen qui se met aussitôt à chanter. Andréas lui reste les yeux fixés sur le rétroviseur entre appréhension et soulagement. On l'entend alors murmurer dans un soupir, Adieu Barcelone.

https://youtu.be/s555TY1dODw

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