27 - Paris me voilà !

Barcelone, mardi 7 novembre 2023, 00 h 30.

POV Inconnu.

Dans l'obscurité dense d'une ruelle, je me tiens derrière un réverbère, la lumière vacillante masquant à peine ma présence. Andréas est étendu à mes pieds, baignant dans une mare de sang. Je l'ai traîné jusqu'ici, son corps inerte glissant sur les pavés humides. Mes mains tremblent, couvertes de sang. Sa respiration est haletante, chaque souffle un effort douloureux. La lueur orange des lampadaires projette des ombres déformées autour de nous, rendant la scène encore plus macabre. Je surveille les alentours, chaque bruit nocturne me mettant en alerte. Soudain, un grincement métallique retentit. Une porte qui se ferme brusquement, ou peut-être un chat effrayé. Mon cœur s'emballe. Andréas reste allongé, incapable de bouger, le visage marqué par la terreur. Ses forces l'abandonnent complétement. Je reste caché dans l'ombre, immobile. Je le regarde, sa poitrine se soulève encore difficilement, chaque inspiration un râle. Le son sinistre de quelqu'un qui s'étouffe avec son propre sang remplit l'air. Je reste figé, en observant ce visage pâle, ces yeux écarquillés fixant le vide, comme s'il cherchait désespérément de l'aide. Peu à peu, ses paupières se ferment. Il perd connaissance, sombrant dans l'inconscience. La panique monte en moi. J'avais prévu de disparaître rapidement, mais la scène semble durer une éternité. Mon esprit est en ébullition, je dois partir, avant que quelqu'un ne nous trouve. Mes pas résonnent faiblement sur le pavé tandis que je m'éloigne, mon cœur battant à tout rompre. Soudain, j'entends des pas approcher. Je me cache derrière une benne à ordures, priant pour ne pas être découvert. Un homme surgit au coin de la ruelle, ses yeux écarquillés d'horreur en découvrant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il se figea, le souffle court, incapable de détacher son regard du corps inerte étendu sur les pavés froids. Je retiens mon souffle.

Oh mon Dieu, qu'est ce qui s'est passé ici ? S'exclama-t-il, la voix tremblante d'effroi.

Il s'agenouilla près d'Andréas, cherchant un signe de vie. Sentant la faible pulsation sous ses doigts.

Allô, j'ai besoin d'une ambulance immédiatement ! Cria-t-il en composant fébrilement le numéro des secours sur son téléphone. Je suis dans une ruelle près de la plaça Sant Joseph Oriol, il y a un jeune homme inconscient, blessé... je crois qu'il est en train de mourir !

Cette phrase dite à haute voix, me percute de plein fouet ! mais qu'ai-je donc fait ?

L'opérateur des secours répondit d'une voix calme, posant des questions précises. L'homme donna toutes les informations qu'il pouvait, les yeux fixés sur Andréas, espérant désespérément entendre les sirènes au loin. Quelques minutes, plus tard, des lumières rouges et bleues clignotèrent à l'entrée de la ruelle, rompant la nuit. Les secours étaient enfin arrivés.

Je m'éloignai, glissant d'ombre en ombre, mon cœur battant à tout rompre. Je devais mettre le plus de distance possible entre moi et la scène du crime.

Après quelques ruelles et virages, je trouvai un abri temporaire dans un petit parc désert. Les arbres et les buissons me cachaient suffisamment pour que je puisse reprendre mon souffle. J'avais du mal à comprendre comment les choses avaient pu dégénérer à ce point. Mon esprit était un chaos de regrets et de peur.

Je m'assis sur un banc, essayant de calmer mes pensées. Pourquoi Andréas ? Pourquoi moi ? La colère et la frustration bouillonnaient en moi, se mêlant à la culpabilité. Mes mains tremblaient encore, le sang d'Andréas semblant s'incruster sous ma peau. Je ne pouvais pas rester ici indéfiniment, il fallait que je trouve un moyen de disparaître pour de bon.

Je me faufile disparaissant dans la nuit, laissant derrière moi cette ruelle sordide.

Enfin, c'est ce que je pensais. Car depuis, cette nuit, cette scène se répète en boucle dans ma mémoire. Dès que je ferme les yeux, le visage d'Andréas ensanglanté qui apparaît encore et encore. Son visage me hante, il me manque. Je suis resté chez moi dans l'angoisse que l'on vienne m'arrêter pendant plusieurs jours, mais la police n'est jamais venue. Andréas ne leur a jamais parlé de moi. Il est évident qu'il m'aime, sinon pourquoi ne pas m'avoir dénoncé ?

J'ai bien tenté de le voir à plusieurs reprises, mais je n'ai pas réussi à l'approcher même une seconde. À l'hôpital sa chambre était constamment surveillée par la police. Pareil pour le centre de rééducation impossible à pénétrer. La sécurité était vraiment impénétrable. Lorsqu'il est finalement rentré chez lui, je me suis dit ça y est, je vais pouvoir enfin le revoir. Mais sa mère et cette emmerdeuse de Carmen étaient toujours là. Pas moyen de le voir seul. Et puis ... un jour plus rien. Il a disparu. Mon cœur c'est alors déchiré, la douleur était intenable, sa perte m'était insurmontable. Et là, voilà que dans une foule d'anonyme ! Mon moineau réapparait, plus beau que jamais. Son regard était sublime, j'ai l'impression qu'il était maquillé. Certainement encore une idée à la con de Carmen ! Cela ne sera pas une mince affaire de le trouver. Une aiguille dans une botte de foin , mais je le retrouverais. Cela prendra le temps qu'il faudra, mais je n'abandonnerais pas. Pas après avoir cru le perdre pendant tout ce temps. J'ai pu imprimer une photo du trio au concert. Je suis sûr qu'ils sont ensemble car ils portent tous les trois une broche identique, une sorte de flocon. Je vais commencer mon enquête à partir de ce détail. Je verrais bien ou cela me mène. Mon billet de train est pris, mon hôtel réservé, demain je quitte Barcelone.

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