Paris, dimanche 5 novembre 2023, 17 h 30.

Ils passèrent une semaine vraiment géniale dans le studio. Mais ce soir, c'est le grand soir, le concert de Conan Gray ! L'effervescence est palpable dès le matin, et tout l'après-midi, l'appartement se remplit de notre énergie débordante.

— Regardez ce que j'ai trouvé ! S'écria Carmen en sortant un tas de vêtements de la valise.

Des robes, des vestes et des accessoires sont éparpillés partout, transformant le studio en véritable dressing de fortune.

— On va être incroyables ce soir ! Lança-t-elle.

POV Andréas.

Carmen, en tant que styliste, a soigneusement sélectionné des tenues inspirées par le style de Conan, tout en respectant les goûts individuels de chacun.

Pour elle-même, elle choisit une veste en jean couverte de patches colorés, une robe fluide à imprimés floraux et des bottines en cuir noir. Ses cheveux sont relevés en un chignon désordonné, et elle porte une série de colliers fins pour compléter son look bohème et tendance.

Kaline, avec son style gothique, arbore une robe noire en dentelle, des collants résilles et des bottes à plateforme. Carmen ajoute une touche de couleur avec une veste en velours bordeaux et des bijoux argentés aux motifs mystérieux. Ses cheveux sont lissés et ornés de petites épingles en forme de croix. Le maquillage de Kaline est sombre et dramatique : des lèvres noires, des yeux charbonneux avec un soupçon de paillettes pour rappeler le glamour des concerts.

Pour moi, Carmen opte pour un look à la fois confortable et élégant. Je porte une chemise en soie vert émeraude, un pantalon noir ajusté et des baskets blanches. Elle ajoute une veste en cuir pour donner une touche rock à mon ensemble. Bien que nerveux à l'idée du concert, je me sens confiant dans cette tenue qu'elle a choisie avec soin.

Kaline aménagea un coin maquillage sur la table basse, déballant avec soin une variété impressionnante de palettes, pinceaux et autres produits de beauté. Les lumières tamisées ajoutaient une touche intime à l'atmosphère, et l'excitation montait.

— Venez-vous asseoir ? On commence le maquillage ! Déclara-t-elle d'une voix enjouée, tapotant le siège à côté d'elle.

Carmen, qui venait de s'approcher, écarquilla les yeux en voyant la quantité de produits étalés devant elle.

— Oh merde ! T'es sacrément équipé ! S'exclama-t-elle, impressionnée. C'est vrai que tu es en section arts plastique. Ça comprend aussi des cours de maquillage, non ?

Kaline sourit, un brin de fierté dans le regard.

— En effet, maquillage et effets spéciaux. Répondit-elle. C'est plutôt sympa !

Carmen saute de joie, anticipant déjà le résultat.

— On va vraiment être au top, ce soir ! S'enthousiasma-t-elle. On va s'éclater !

Andréas, qui jusque-là observait la scène en silence, sentait une pointe de nervosité monter en lui. Il prit une inspiration tremblante, essayant de dissimuler son appréhension.

— Je ne sais pas si je suis prêt pour tout ça, murmura-t-il, les mains légèrement tremblantes. Comment on fait si je pète un plomb en plein concert ?

— Ne t'inquiète pas, on a pensé à tout. Tu vas voir, ça va être génial, le rassura-t-elle, les yeux pétillants de détermination.

— Et souviens-toi, on a des places assises, numérotées, et on sera tout au fond. Tu seras entre nous deux, comme ça, personne ne pourra t'approcher. On joue les gardes du corps pour toi ce soir ! Plaisanta-t-elle.

Andréas inspire profondément et accepte la veste en cuir que Carmen lui tend.

— D'accord, je vous fais confiance, dit-il enfin, un peu plus rassuré.

Les rires éclatèrent tandis que Kaline commençait à maquiller Carmen. Elles chantaient à tue-tête, se chamaillant gentiment sur qui connaissaient le mieux les paroles.

— Si tu continues à bouger comme ça, poulette, je vais finir par te maquiller comme un clown ! Plaisanta Kaline en essayant de stabiliser le visage de Carmen.

Puis, Kaline se tourne vers Andréas.

— À ton tour, beau gosse ! Lança-t-elle en lui faisant signe de s'asseoir. On va te donner un regard à tomber par terre.

Avec des gestes précis et rapides, Kaline applique un fard à paupières foncé, ajoute une ligne d'eye-liner parfaitement tracée et termine par un peu de mascara. Moi qui n'ai jamais porté de maquillage auparavant, je suis stupéfait par le résultat.

— Wouahou ! Souffla-t-il en se regardant, presque incrédule. Je suis magnifique !

Kaline l'observa intensément, satisfaite du résultat.

— Je te l'avais dit ! Tu as un regard de folie maintenant ! S'amusa-t-elle.

Le temps passe rapidement dans cette ambiance de fête. Une fois les tenues choisies et le maquillage terminé, ils se regardèrent dans le miroir, satisfait du résultat. Carmen est élégante, Kaline resplendissait, et Andréas, bien que toujours un peu nerveux, arborait un sourire sincère.

— Vous êtes prêts ? Demanda Carmen en attrapant les clés avec une énergie contagieuse.

— Prêts ! Répondirent-ils en chœur.

Sur le chemin du Zénith, l'excitation monta encore d'un cran. Ils descendirent les escaliers de la station de métro en riant et en chantant, leur voix résonnant dans les couloirs. Les gens autour d'eux souriaient, amusés par leur enthousiasme contagieux.

POV Carmen.

Dans le métro, l'ambiance est tout aussi électrique. Nous continuions de chanter, attirant les regards amusés des autres passagers. Andréas, de plus en plus à l'aise, se laissait porter par l'énergie positive et l'atmosphère joyeuse qui nous entourait.

Soudain, je remarquai un homme louche s'approcher discrètement d'Andréas. Ses yeux fixés sur le téléphone qu'il tenait dans sa main. Avant même que nous ne puissions réagir, une silhouette surgit de nulle part, plaquant l'homme contre le mur du métro avec une force surprenante.

Le sauveur portait une capuche qui dissimulait son visage, mais sa posture dégageait une autorité indéniable. Il maintint l'agresseur immobilisé jusqu'à ce que le métro s'arrête à la station suivante. Là, il le relâcha, non sans lui adresser un avertissement silencieux mais menaçant. L'homme prit la fuite, décontenancé. Mon cœur battait à tout rompre tandis que je scrutais la silhouette encapuchonnée. Quelque chose dans sa posture me semble étrangement familier, mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, l'inconnu se fondit dans la foule et disparut.

— Ça va, Andréas ? Demanda-t-elle, la voix tremblante d'inquiétude.

— Oui, je crois...Répondit-il, encore sous le choc. Merci à.... Balayant son regard autour de lui. Enfin, merci, ajouta-t-il, confus.

— C'est étrange, murmura-t-elle, encore sous l'effet de la surprise.

Ce gars est intervenu quelques secondes avant qu'il le pickpocket ne puisse toucher Andréas. On avait frôlé la catastrophe. Sans lui, Andréas aurait sûrement fait une crise d'angoisse monumentale. J'ai l'impression de connaître cet homme, mais je n'en suis pas sûre.

— Peut-être, mais le plus important, c'est qu'Andréas aille bien, dit Kaline en la tirant de ses pensées.

POV Andréas.

Nous restons silencieux pendant un moment, reprenant peu à peu notre souffle. L'incident nous a secoués, mais il n'entame pas notre détermination à profiter de la soirée. Arrivés à la salle du concert, nous trouvons nos places comme prévu au fond, avec moi bien calé entre les filles. L'ambiance est électrique, mais je me sens en sécurité.

— Merci, les filles, dis Andréas, ému. Merci d'avoir tout prévu pour moi.

— De rien, répond Carmen, en lui prenant la main. Maintenant, profitons du concert !

POV Inconnu à la capuche.

Punaise, c'était moins une, j'ai vraiment l'impression de me ramollir. J'ai bien failli arriver trop tard et en plus, j'ai l'impression que Carmen m'a reconnu. En gros, je suis dans la merde...