18 - Le jour ce lève

Paris, 18 octobre 2023, 22 h 00.

POV Andréas.

Ce soir encore, après une journée épuisante de cours et d'entraînements intensifs, je me retrouve seul dans la grande salle de répétition. Les murs recouverts de miroirs renvoient l'image d'une silhouette fatiguée, celle d'un corps qui bouge par automatisme, comme guidé par une force invisible. Je prépare toujours l'examen de Noël, une chorégraphie complexe qui demande précision et énergie. Les pas, les sauts, les pirouettes s'enchaînent dans une symphonie de mouvements qui se répète inlassablement. Chaque geste doit être parfait, chaque transition sans faille. Il est clair que ça va être dur de continuer comme ça indéfiniment, mais l'idée d'échouer est encore plus insupportable.

Demain, c'est les vacances de la Toussaint. Quinze jours pour lever le pied, pour me reposer, pour enfin relâcher la pression... Et pour profiter à fond avec les filles. Cette pensée me redonne un peu de courage.

Les heures passent, je m'entraîne jusqu'à ce que les premières lueurs de l'aube percent à travers les rideaux épais. Merde, cette fois-ci, je n'ai pas géré le timing. J'ai juste le temps de prendre une douche et de courir en espérant arriver à l'heure pour mon premier cours de la journée.

L'eau chaude de la douche glisse sur ma peau, me redonnant un semblant de vigueur. Mais la fatigue est là, tapie dans chaque muscle, chaque os. Alors que je me rhabille à la hâte, je pense à ces vacances tant attendues. Quinze jours de liberté, loin des rigueurs des entraînements, à flâner avec mes amies, à rire, à oublier pour un temps la pression constante.

Je quitte la salle de répétition en courant, mes baskets martelant le sol. L'internat est encore endormi, les bâtiments plongés dans l'obscurité, seuls quelques oiseaux commencent à chanter. Je traverse la cour, le souffle court, mes pensées déjà tournées vers le cours de ce matin. Arriverai-je à suivre malgré la nuit blanche ? Peu importe, je n'ai pas le choix.

J'entre dans l'amphithéâtre juste à temps, essoufflé, mais présent. Les regards de mes camarades se tournent vers moi, certains affichant des sourires amusés, d'autres des expressions de compréhension. Ils ont tous dû remarquer mes cernes.

Alors que je m'installe, Carmen se penche doucement vers moi, son parfum familier flottant dans l'air.

Alors chaton, qui est ce qui court aujourd'hui ? Me murmura-t-elle au creux de l'oreille, son ton taquin à peine dissimulé.

Elle se fiche de moi la peste ! Mais au lieu de me vexer, son commentaire m'arrache un sourire. Nous échangeons un regard complice. Elle sait que je cours après le temps, comme tous ici. Les heures passent lentement, chaque minute semble s'étirer à l'infini. La fatigue pèse de plus en plus lourd, mais l'idée des vacances me maintient debout. Encore un peu de patience, et ce calvaire prendra fin. Enfin, la cloche sonne, libératrice. Un immense soulagement m'envahit. C'est fini ! Je rassemble mes affaires, me lève d'un bond et quitte l'amphithéâtre avec mes amis, le sourire aux lèvres. Les vacances sont enfin là, promesse de moments précieux et de repos bien mérité.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top