Paris, 11 octobre 2023.

POV Andréas.

« Quand une femme prépare un coup, le diable s'assoit à son bureau et prend des notes. »

Je ne sais plus où j'ai déjà entendu cette phrase, mais elle représente Kaline à 100 % ! Je n'aurais jamais pu imaginer une vengeance pareille ! Un mois s'était écoulé depuis l'incident du « cadeau sanglant » de Candice, et l'atmosphère à l'académie est toujours aussi électrique. L'affaire avait fait grand bruit, laissant une empreinte indélébile dans les esprits. La terreur de Candice avait été si intense qu'ils ont eu besoin de l'intervention des pompiers à l'internat. Une enquête avait été ouverte, qui n'avait évidemment abouti nulle part. Candice s'était fait tellement détester depuis la rentrée n'importe qui aurait pu avoir l'envi de le faire ! Nous n'étions peu à connaitre la vérité sur cette histoire et nous avions tous convenu de garder le silence. Apparemment, le cadeau macabre était accompagné d'un mot disant « retour de manivelle », signé « K ». Kaline m'avait confié qu'elle avait pris un risque calculé en utilisant cette initiale, sachant que de nombreux noms à l'académie commençaient par cette lettre. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de penser que Candice savait probablement qui était derrière cette farce. J'avais mis en garde Kaline contre les conséquences potentielles, car l'expulsion de l'académie était une menace sérieuse. Mais elle semblait confiante.

Kaline avait raison de penser que si Candice la dénonçait, elle serait également confrontée à ses propres actes. Et il était peu probable que l'établissement tolère un tel comportement. Kaline était convaincue que Candice garderait le silence pour protéger sa propre réputation à l'académie. Je n'avais pas vu les choses sous cet angle, mais c'est plutôt logique. Après l'incident, Candice était devenue discrète. Les cours étaient plus calmes, et c'était un soulagement. Cependant, mes propres préoccupations étaient ailleurs. J'avais commencé le programme d'entraînement que Naël en collaboration avec le médecin de l'académie avait mis en place, comprenant des séances où il s'assurait de ne pas me toucher, des examens médicaux réguliers, et surtout des séances de thérapie visant à démêler les fils de ma phobie tactile. Malgré ça, j'ai l'impression qu'il n'y a pas beaucoup de progrès. Mes nuits étaient hantées par des cauchemars dont je n'arrivais pas à me souvenir au réveil. Je me sentais épuisé, au bout du rouleau. Je dois malgré tout avancer. Mon projet final devait être impeccable si je voulais passer en deuxième année. La bonne nouvelle était que j'avais enfin trouvé la musique sur laquelle baser ma chorégraphie, une pépite dénichée par Saul, le propriétaire du magasin de disques voisin. Maintenant, je devais me concentrer sur la création et la répétition de mon solo. Je n'avais plus de temps à perdre et avais réservé les créneaux de fin de soirée à la salle de danse. Il était temps de me plonger dans mon travail et de donner le meilleur de moi-même pour une exécution parfaite.