« À toi, » déclara Taehyung en se replaçant à genoux.

Jungkook opina et s'installa, comme lui juste avant, en position assise. Or, son aîné fit la moue et secoua la tête de gauche à droite.

« Non, pas comme ça.

— Hein ?

— Mets-toi à quatre pattes, dos à moi.

— Pardon ?

— T'as mal entendu ? minauda Taehyung qui se doutait qu'il recevrait cette réaction.

— À-À quatre pattes ?

— Exactement, un souci ? Fais-moi confiance, tu vas adorer...

— Hum... d'accord, je te fais confiance.

— Hep, attends. »

Alors que Jungkook s'apprêtait à se retourner, Taehyung l'arrêta en lui attrapant le bras droit. Son cadet le regarda, surpris, et son cœur inquiet s'apaisa quand l'écrivain se pencha pour l'embrasser avec tendresse, conscient que le jeune homme devait être gêné par la position qu'il attendait de lui. Le baiser s'éternisa mais demeura d'une délicate chasteté : Taehyung avait juste pressé ses lèvres sur les siennes, et les paupières closes, tous deux appréciaient cette proximité. L'aîné caressa le bras de son compagnon dans l'espoir de le rasséréner, et il ne s'écarta qu'en sentant ses muscles se détendre.

« Je t'aime, mon Kookie adoré.

— Moi aussi je t'aime. »

Jungkook frotta sa joue contre la sienne dans un mouvement d'une pureté touchante et, veillant à ne pas s'appuyer sur son bras gauche, il se plaça comme réclamé, bougea un peu, puis tourna la tête.

« Hyung, je peux pas me mettre à quatre pattes, mon bras est pas dans une position confortable.

— Attends, j'ai une idée, » déclara Taehyung qui n'avait pas jeté un regard à son corps – il se concentrait sur son visage et ses gestes, pas sur l'aspect érotique de la situation qui passait après le bien-être de son Jungkook.

L'écrivain attrapa un oreiller, lui demanda d'y poser la joue de sorte à baisser le buste pour ne rester que les fesses levées. Jungkook, fort embarrassé mais obéissant, agit sans mot dire. Il glissa le bras droit sous le coussin et garda le gauche étendu à côté. Son copain se planta à ses côtés et lui caressa le dos.

« Mieux ? s'enquit-il.

— Mieux, merci.

— T'as pas à être gêné, moi je te trouve magnifique.

— C'est quand même un peu... vulgaire, non ?

— Tes petites fesses levées ? Moi je trouve ça sensuel, mignon, excitant, mais pas vulgaire. T'es mon petit ami, qu'est-ce que ça a de vulgaire qu'on veuille se donner du plaisir ?

— C'est vrai... oui, t'as raison.

— Et je pense que ce que je vais te faire te permettra d'oublier tout jusqu'à ta gêne, fais-moi confiance.

— T'es vraiment si sûr de toi ? s'étonna Jungkook en le regardant retourner se placer derrière lui.

— Tu t'es déjà caressé les fesses, mon Kookie ?

— Non, jamais.

— Pourquoi ? poursuivit Taehyung en agrippant l'élastique de son caleçon.

— Hyung, c'est une question gênante.

— Et ?

— Pff... Je me suis jamais caressé là parce que... bah quand je me... quand je me touche, je suis toujours soit assis, soit allongé sur le dos. Content ?

— Donc j'avais vu juste, t'adores qu'on te caresse les cuisses, mais t'as jamais essayé les fesses ?

— Ouais.

— Alors découvrons si t'es sensible à cet endroit aussi...

— Qu'est-ce que tu comptes faire ?

— Je compte seulement te faire du bien, mon amour. »

Et sur ces mots, Taehyung fit glisser le sous-vêtement de son amant qui souleva d'abord la jambe droite puis la gauche pour l'aider à le dénuder. Désormais exposé ainsi à son compagnon, Jungkook rougit, mais un autre sentiment, une indescriptible et puissante excitation, coulait dans ses veines. Le postérieur levé de cette façon, en direction de Taehyung, il éprouvait la sensation de le laisser accéder à la partie la plus intime de son corps, et il adorait ça. Il aimait que l'auteur le regarde comme le plus beau garçon du monde – lui qui s'était toujours senti si laid, il se sentait à présent si bien. Tant pis pour l'embarras, cette position lui plaisait.

« Putain, Kookie, t'imagines même pas depuis combien de temps je rêve de te voir comme ça...

— Hum ?

— T'as un cul de malade mental, je te jure.

— Hyung ! Parle correctement !

— Mais quoi j'y peux rien ! Regarde-moi ces fesses bien bombées, musclées, elles ont l'air si fermes !

— Touche-les au lieu de discourir dessus, » gémit Jungkook au comble de la gêne.

Taehyung ne se le fit pas répéter : il plaqua les mains sur le haut de ses cuisses dont il caressa l'intérieur de ses pouces, et dans un réflexe dicté par l'excitation, Jungkook remua afin d'écarter les jambes et lui offrir le plein accès à son sexe. L'écrivain esquissa un sourire à l'idée que son copain espérait sans doute qu'il s'occupe de son membre. Un peu plus tard, peut-être, pour lors en revanche, une autre partie de son corps l'intéressait. Il malaxa de façon plus prononcée ses cuisses, en stimula l'intérieur de longues secondes durant, puis glissa les paumes sur ses hanches en remontant jusque sur son dos.

Sur ses reins, plus exactement.

« À quoi tu joues ? se plaignit Jungkook.

— Un problème ?

— J'ai besoin de toi... plus bas...

— Patience, ça n'en sera que meilleur.

— Je suis fatigué, j'ai pas envie d'attendre...

— Oh, tu préfères qu'on aille pas jusqu'au bout ?

— Si, mais me fais pas languir, je vais m'endormir.

— Je t'avais dit, pourtant, que je voulais te toucher partout.

— Hyung...

— D'acc, on va accélérer un peu. »

Jungkook le remercia d'un souffle, et les doigts de Taehyung quittèrent peu à peu ses reins pour attraper la rondeur de ses fesses. Alors que son membre perdait en vigueur depuis quelques minutes, le libraire sentit son excitation poindre de nouveau le bout de son nez, et il poussa un soupir de plaisir. La chaleur de la peau de son bien-aimé à cet endroit de son corps lui procura une sensation délicieuse qui le devint plus encore quand Taehyung se mit à le masser de façon sensuelle entre ses grandes mains.

« Ah... hum...

— Je savais que t'adorerais, murmura l'aîné.

— Hyung ! »

Un frisson courut le long de la colonne vertébrale de son cadet quand Taehyung, sans cesser ses gestes, profita de l'écart entre les jambes de son petit ami pour y glisser son sexe et se frotter ainsi. Le front sur son oreiller, la lèvre inférieure mordue pour éviter de gémir plus longtemps, Jungkook ondula du bassin afin que la verge de son amant lui caresse les testicules, et son mouvement tira à Taehyung un hoquet de plaisir.

« Tu te débrouilles comme un chef, mon ange. Qu'est-ce que ça fait du bien... tes cuisses si chaudes contre moi, hum... »

La tête rejetée en arrière, la bouche entrouverte alors que sa respiration se coupait de manière régulière, il agita à son tour les hanches, mimant la pénétration de façon savoureuse pour l'un comme pour l'autre.

Puis il s'éloigna.

« Non, non, hyung, encore ! supplia Jungkook. Reviens, c'était trop bon !

— Je suis là, t'en fais pas, » promit Taehyung en reposant une main sur ses fesses – et cet acte calma la détresse de Jungkook.

L'écrivain, comprenant que son copain était fatigué et ne pouvait pas attendre, plaqua de nouveau les paumes sur son postérieur et se servit de ses pouces pour l'écarter, révélant ainsi un endroit tout à fait singulier dont il effleura le bord à l'aide d'un doigt. Jungkook écarquilla aussitôt les yeux et tourna la tête pour le regarder.

« Tae !

— Quoi ?

— J-Je veux pas maintenant. S'il te plaît...

— T'inquiète, j'y enfoncerai même pas le bout du petit doigt, promit-il avec un regard rassurant, je fais juste ça, d'accord ? »

Et de plus belle il traça le contour de son orifice avec le pouce, geste qui fit frémit Jungkook. Jamais sa chair n'avait été stimulée ici, et il hésita un instant avant d'acquiescer.

« D'accord, juste ça. »

Taehyung lui sourit et poursuivit son manège, lui malaxant les fesses pendant qu'il titillait son anus sans jamais en franchir l'entrée. Songer qu'un jour Jungkook lui autoriserait sûrement à le pénétrer lui provoqua une décharge de plaisir qui termina de tendre son sexe. Désormais au paroxysme de ce qu'il pouvait atteindre d'excitation sans se toucher, l'auteur décida qu'il avait assez joué avec son cadet.

Il garda la main droite sur son postérieur et glissa la gauche autour de sa cuisse pour se saisir de sa verge. Jungkook, qui n'espérait plus être stimulé ici, poussa un soupir de soulagement. Les paumes chaudes de son compagnon enveloppaient deux endroits en grand besoin d'attention, et il ferma les paupières quand il sentit les lèvres de Taehyung poser de petits baisers sur sa fesse esseulée, puis se mettre à la mordiller, la suçoter, exactement comme l'intérieur de sa cuisse quelques instants plus tôt.

Toutes ces sensations amenèrent bien vite le jeune homme à sa limite, et il demanda à son copain de stopper ses mouvements s'il ne souhaitait pas qu'il vienne tout de suite, sachant qu'il n'aurait ensuite plus la force pour un second round. Taehyung s'exécuta et lui frotta la jambe d'un geste affectueux.

« Tu t'allonges sur le dos ? Je voudrais te chevaucher comme l'autre fois, ce sera moins fatigant pour toi. »

Jungkook se contenta d'obéir sans répliquer : il roula sur le côté, et Taehyung accrocha son regard voilé de luxure.

« T'es un démon, affirma l'écrivain.

— Ton démon. Ton démon qui va te faire l'amour, hyung.

— Oui... mon démon qui me rend tout niais.

— Et celui que tu rends tout niais en retour. »

Taehyung sourit, et Jungkook lui tendit la main pour l'inviter à s'installer sur son bassin.

« J'imagine que tu comptes pas m'aider à me préparer, songea l'aîné.

— Je suis désolé...

— T'en fais pas, j'aurais pas dû tourner ma question comme ça, mais c'est rien du tout, je t'assure. Je peux le faire seul.

— Tu peux le faire... en te penchant un peu ? Je voudrais te toucher pendant ce temps... et t'as intérêt à pas faire n'importe quoi, cette fois.

— Promis. Est-ce que t'accepterais juste de m'aider un peu à me préparer ? »

Jungkook lui répondit d'un regard interrogateur.

« Ouvre ta jolie bouche, mon Kookie, » lui demanda-t-il en lui présentant deux doigts.

Son copain parut amusé, mais il s'exécuta en silence, et il suça de façon consciencieuse son majeur et son annulaire, si bien que Taehyung éprouva la sensation qu'il s'occupait d'une partie beaucoup plus sensible de son anatomie.

Une fois ses phalanges humidifiées, il les apporta à son antre dans lequel il enfonça son annulaire sans attendre, bien assez habitué pour ça. Il ne sentit pas la moindre douleur, aucun tiraillement. Rassuré, il prit néanmoins le temps d'aller et venir en lui, et il ne parvint pas à retenir un sourire chaleureux lorsque Jungkook leva la main pour lui caresser la jambe puis le corps, quand l'écrivain se pencha en avant pour le lui permettre. Conscient que ses préférences ne reflétaient pas celles de son amant, le cadet laissa ses doigts errer sur son torse mince, jusqu'à l'un de ses tétons qu'il massa à l'aide de son pouce. Son acte arracha une faible exclamation surprise à son copain qui poursuivit sa préparation dans des gestes tremblants.

Le visage baissé, ses cheveux retombaient sur son front, et il esquissa une moue touchée quand Jungkook passa le bout de ses phalanges abîmées sur sa jambe dans un mouvement timide, pinçant en même temps son mamelon.

« Kook...

— Ça te plaît ?

— T'imagines même pas. »

Jungkook se sentit fier, capable de procurer ainsi du plaisir à son compagnon. Son bras blessé néanmoins tétanisa rapidement, si bien qu'il dut cesser ses petites caresses sur sa cuisse, se concentrant à la place sur son torse.

Taehyung enfonça son majeur en lui, mouvement qui lui arracha un soupir d'inconfort.

Jungkook prit avec délicatesse leurs deux érections pour les masturber ensemble, pour le plus grand bonheur de son copain qui demeura immobile de longues secondes durant afin de s'habituer à cette intrusion devenue étrangère – la dernière fois qu'un homme l'avait pénétré remontait à un bon moment, à présent ! Il s'accorda le temps de respirer, se détendre, et il put effectuer des allers-retours qui l'excitèrent plus qu'ils ne le blessèrent. Les minutes passèrent, Jungkook le caressa partout, depuis le haut de la nuque jusqu'aux cuisses, découvrant chaque parcelle de son corps sous ses doigts curieux.

« Je me sens prêt, affirma Taehyung.

— Sûr ?

— Absolument certain. On peut faire l'amour en toute sécurité, maintenant. »