Chapitre 145
La journée du mercredi passa vite, puisque Jungkook et Taehyung l'occupèrent essentiellement à jouer à la console ou bien à lire. Les parents du jeune homme ne revinrent que tard, ravis de découvrir que l'écrivain avait commandé de quoi dîner pour tout le monde – il avait choisi un restaurant français bien noté, heureux de faire goûter aux Jeon la cuisine de ce pays dont il rêvait. Chacun s'était régalé, et le lendemain, jeudi, de nouveau les deux amants se retrouvèrent seuls.
« Hyung, j'ai la flemme de tout aujourd'hui, râla Jungkook quand son aîné lui proposa de descendre prendre leur petit déjeuner ensemble.
— Ah ? Tu veux que je te l'apporte dans le lit ?
— Tu peux aller me chercher mes antidouleurs ?
— Merde, je te les apporte. Ça fait vraiment mal ?
— Oui, ça tire plus que d'habitude. »
Le libraire, enfoncé sous les couvertures de son lit, gémit cette phrase d'un ton qui laissait deviner sa souffrance. Taehyung, qui s'était assis au bord du matelas pour lui demander ce qu'il souhaitait manger, se hâta d'ouvrir le sac de son copain, abandonné dans un coin de la pièce, et il y trouva sans mal la boîte de comprimés qu'il lui rapporta.
« Tiens, ton verre. »
Sur l'étagère en effet se trouvaient deux verres à moitié remplis d'eau, laissés ici la veille au soir. Jungkook le remercia et avala son médicament d'un trait avant de se recoucher dans un geignement.
« T'as pourtant bien dormi cette nuit, non ? s'étonna Taehyung.
— Tu sais, ça me lance de manière parfaitement aléatoire. Y a pas de règles, c'est juste que parfois j'arrive moins bien à le supporter, ou bien ça me fait plus mal, je sais pas. »
Taehyung acquiesça et, avec un visage qui se voulait rassurant, il caressa les cheveux de son copain qui lui rendit son sourire. Ils échangèrent un bref baiser à la suite duquel leur cœur s'envola, et l'aîné recouvrit son amant d'une couette chaude.
« Repose-toi, je vais te commander quelque chose de bon.
— Je mange pas sucré le matin, marmonna l'autre dont les paroles étaient étouffées par le duvet.
— Je sais, mon amour, t'inquiète pas. Je reviens vite. »
Jungkook voulut protester, mais déjà son petit ami quittait la pièce – et il n'avait pas la force de sortir du lit pour le rattraper. Désireux de bouger le moins possible, le jeune homme se contenta d'un soupir découragé, et il ferma les yeux dans l'espoir que s'il dormait un peu, il se réveillerait une fois ses douleurs passées.
Il sombra dans un profond sommeil dont il fut tiré quelques dizaines de minutes plus tard, quand il sentit une odeur savoureuse tout près et que Taehyung lui caressa la joue.
« On se réveille, Blanche-Neige, le livreur est passé y a un moment déjà, c'est en train de refroidir.
— C'est quoi ?
— Riz noir, bœuf mariné et légumes sautés. Il est déjà dix heures, alors j'ai préféré t'en prendre une petite portion : on déjeune dans pas si longtemps que ça.
— J'aurais pu dormir jusqu'à midi...
— C'est important de bien se nourrir quand on se remet d'une blessure. Il te faut plein de protéines pour tes muscles et tes os.
— T'es pire que ma mère quand tu t'y mets, souffla Jungkook en se redressant tant bien que mal sur le matelas.
— Je sais. Mais je veux que tu guérisses vite, c'est important, tu dois prendre soin de toi. Sauf que t'es un gros bourrin qui se croit invincible.
— Je suis pas...
— Tu l'es, le coupa Taehyung. Alors tu fais ce que je dis. Tu restes au lit, tu manges correctement, et tu limites tes mouvements.
— T'es infernal.
— Tu m'aimes.
— C'est juste.
— Et moi aussi je t'aime, petit emmerdeur, rit Taehyung en se penchant pour l'embrasser.
— J'suis pas un emmerdeur, arrête ! s'amusa à son tour son cadet en le repoussant d'un bras. Donne-moi mon petit déjeuner au lieu de m'embêter !
— Tu commences à donner des ordres à ton hyung... j'aime ça.
— Dis pas n'importe quoi. Je veux manger, c'est toi qui m'as dit de le faire.
— C'est vrai. Tiens. »
Il lui tendit une boîte en carton ainsi qu'une cuillère, et Jungkook ne tarda pas à ouvrir son repas et à l'engloutir, mis en appétit par son fumet savoureux. Taehyung, soulagé de le voir céder, s'assit à ses côtés et, une main sur sa cuisse par-dessus la couette, il sortit de sa seule main libre son portable pour surfer sur internet en toute quiétude. Jungkook rougit de sa paume sur sa jambe, mais il ne prononça pas la moindre remarque.
« Plus vite tu guériras, plus vite on pourra coucher ensemble comme des bêtes pendant des heures. »
Jungkook manqua de recracher son riz, avec lequel il s'étouffa. Taehyung, amusé de sa réaction, lui tapota le dos en cachant son sourire.
« Mais qu'est-ce que tu racontes ? s'étrangla son cadet.
— Bah quoi ? Je ne fais qu'exposer la vérité. Quand on couche ensemble, je te ménage chaque fois pour être sûr de pas te faire mal et qu'on y passe pas trop longtemps parce que je veux pas te fatiguer.
— C-Comment ça... tu voudrais qu'on y passe combien de temps ?
— La nuit entière, si possible. Hum, mon Kookie, je voudrais que tu me fasses l'amour dans toutes les positions qui existent, et ensuite ce serait à moi de prendre soin de toi pendant des heures... »
Jungkook déglutit quand son copain approcha au point de lui susurrer ces mots à l'oreille, lui mordillant en douceur le lobe ensuite.
« À quoi tu joues, Tae ?
— Je sais pas... tu veux rentrer dans mon jeu ?
— Je mange, crétin !
— C'était violent... »
Jungkook lui adressa un rictus et poursuivit son petit déjeuner, concentré sur son plat. Son sourire s'élargit lorsque son compagnon appuya la tête contre son épaule droite, et son corps se détendit. Quand il termina son repas et en posa le carton avec la cuillère sur l'étagère toute près qui servait aussi de table de nuit, Jungkook se tourna vers Taehyung avec l'intention de s'abandonner dans ses bras. Or, son aîné s'écartait déjà : il s'agenouilla sur le matelas, et à l'instant où l'autre lui jeta un regard interrogateur, il répondit par une moue taquine.
« Toi, t'as une idée derrière la tête, comprit le libraire.
— Tes parents rentrent pas avant midi, c'est bien ça ?
— Ma mère revient vers une heure et mon père ne peut pas rentrer.
— Tu me laisserais... te faire du bien ? » s'enquit-il en se penchant pour appuyer la main sur sa cuisse – vers l'intérieur de sa cuisse.
Jungkook frémit, déglutit, et plongea son regard dans le sien qui débordait déjà d'une luxure tendre. Il ferma les paupières, inspira, expira.
« On est dans la chambre de mon enfance...
— Ça veut dire non ? demanda Taehyung en remontant ses doigts trop près de son entrejambe pour que Jungkook ne rêve pas qu'il poursuive son mouvement.
— Hum, hyung... s'il te plaît...
— Oui ? Qu'est-ce que tu veux, Kookie ?
— Je sais pas.
— Je pourrais simplement m'occuper de toi, qu'est-ce que t'en dis... ? Tu t'allonges, tu te reposes, et moi je prends soin de mon chéri. Ensuite, il te suffira de fermer les yeux pour te rendormir jusqu'au retour de ta mère.
— Putain, c'est tentant.
— Te laisseras-tu tenter ? »
Jungkook renversa la tête en arrière, incapable néanmoins de contrôler le tsunami de désir qui avait pris possession de lui alors que son compagnon, à genoux au-dessus de lui, lui frottait du pouce l'intérieur de la cuisse. Il trouvait ça si excitant, pourquoi lui avait-il avoué ses points faibles !
« Oui, soupira-t-il, occupe-toi de moi.
— Alors qu'on est dans la chambre de ton enfance ? le taquina Taehyung.
— Oui, vas-y.
— À tes ordres, mon amour. Allonge-toi confortablement et laisse-toi aller. »
Ces mots dits, il se pencha pour embrasser son copain avec douceur. Jungkook, jusqu'à présent assis, se laissa glisser contre l'oreiller placé dans son dos pour finir étendu sur son matelas, un bras autour du cou de son amant, les yeux dans les siens. Nouveau baiser, et Taehyung, vainqueur, faufila la main sous son t-shirt pour lui caresser la hanche. Avec ses cheveux en bataille et son air fatigué mais quémandeur, il trouvait Jungkook plus excitant que jamais. Quant à lui, la mine malicieuse et le regard pénétrant, il ne désirait qu'une chose : voir son petit ami s'abandonner sous ses brûlants attouchements.
« Tu m'autorises à te retirer ton t-shirt ? lui demanda-t-il en remontant les mains sur sa taille de sorte à relever un peu son vêtement et dévoiler ses abdominaux définis.
— Non, je préfère le garder, j'ai pas très envie... enfin, je sais pas, je...
— T'as envie de le garder, pas de problème. T'as pas à te justifier. »
Il lui frotta la joue de manière tendre et appuya sur sa pommette une série de baisers qui descendit sur sa mâchoire puis dans son cou. Jungkook, le bras autour de sa nuque, l'incita à se coller à lui de façon plus prononcée, et Taehyung ne s'écarta qu'un bref instant pour soulever la couette afin de se mettre en dessous à son tour.
« Ça va ? T'as pas froid ? s'assura-t-il.
— Non, ça va encore.
— Je vais faire en sorte que t'aies bien chaud, t'inquiète pas. »
Jungkook lui adressa un rictus amusé en dépit de sa moue lasse des idioties qu'il débitait. Taehyung, l'air rieur, s'assit sur ses genoux pour glisser les deux mains sous son haut et profiter de la peau brûlante de son abdomen puis de son torse, sans pour autant lui retirer ses vêtements. Il se pencha, ne releva son habit que jusqu'à son nombril pour taquiner de ses lèvres son bas-ventre, et il descendit les doigts sur ses jambes pour lui caresser les cuisses par-dessus son pyjama.
« Est-ce qu'il y a quelque chose en particulier que tu voudrais que je te fasse ? demanda-t-il entre deux baisers sur sa peau.
— Je sais pas. Tu voudrais, toi, faire un truc en particulier ?
— Je pensais commencer par te faire du bien avec mes mains, te caresser partout où tu veux mes mains, et ensuite mettre ma bouche au service de ton plaisir. Après, il y a bien quelque chose de spécifique que je voudrais faire, effectivement, mais... faudrait voir ce que toi t'en penses...
— Ce serait quoi ? s'enquit Jungkook.
— J'aimerais que tu me fasses l'amour. Je prendrais du temps pour me préparer correctement cette fois, pendant que je te suce, comme ça on pourrait coucher ensemble... si ça te va.
— Je sais pas trop, avoua le jeune homme alors que pour la première fois il prenait une moue plus gênée qu'excitée.
— Tu veux m'expliquer ? Y a quelque chose qui te dérange vraiment à cette idée ? C'est parce qu'on est chez tes parents ?
— Déjà, oui. Et puis... j'aurais vraiment trop peur de te faire mal, comme la dernière fois. Hyung, tu saignais, et... t'avais l'air d'avoir vraiment mal...
— T'es chou, sourit Taehyung en se redressant pour lui voler un bref baiser. Mais t'en fais pas, c'est vite parti, et ça se reproduira pas maintenant que je sais que je dois faire attention. Tu vois bien que ça m'a pas traumatisé, j'ai même envie qu'on réessaie alors que c'est moi qui ai douillé.
— Hum... alors quand on rentrera à Séoul, on pourra peut-être... ouais, réessayer de faire l'amour.
— J'ai déjà hâte, mon amour. Et en attendant... je vais te faire plaisir autrement. »
Il bascula une main sur l'intérieur de la cuisse de son cadet dont les pupilles se gorgèrent de désir à ce seul geste. Ils échangèrent de tendres mots d'amour, et tout à coup il sembla à l'un comme à l'autre que l'air s'alourdit, devenu brûlant.
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