Chapitre 120
Jungkook, qui n'avait pas imaginé que la journée puisse s'achever de cette manière, resta hébété un court instant avant de se reprendre.
« Euh... je sais pas trop, tu voudrais faire quoi ?
— Pour commencer, te toucher, partout, puis pourquoi pas passer ma langue aux mêmes endroits, songea Taehyung en lui caressant la cuisse d'un geste distrait par-dessus son jean. T'en dis quoi ?
— Je sais pas trop...
— C'est juste que ça t'intimide d'admettre que ça t'intéresse, ou bien ça t'effraie vraiment ?
— Bah... ouais, ça m'intimide, marmonna le libraire.
— Oh, trop mignon, ça te gêne de dire à ton petit copain que t'es pas contre le fait qu'il te suce ?
— Hyung, t'es le mec le plus indélicat que j'aie jamais rencontré...
— Et pourtant t'as accepté de sortir avec moi.
— J'ai encore du mal à croire que je n'avais plus de fièvre quand j'ai accepté...
— Méchant Kookie, le réprimanda Taehyung en lui donnant une petite tape à la cuisse.
— Oh, je te permets pas.
— T'inquiète, je me permets tout seul.
— T'en as pas marre de dire des conneries ?
— Je peux utiliser ma bouche pour autre chose, si tu préfères...
— Si t'es aussi doué pour les fellations que pour tes bêtises, alors tu dois être un dieu, râla Jungkook.
— Je te laisse en juger, mon amour. Tu permets ? »
Il avait posé sa main libre sur son écharpe pour indiquer vouloir la lui retirer. Jungkook opina sans oser lever les yeux sur lui, mais Taehyung remonta son autre main de sa cuisse pour saisir son menton et l'inciter en douceur à le regarder en face.
« Jeon Jungkook, je veux t'entendre me dire oui.
— Parce que ça te donne un sentiment de puissance, peut-être ? rétorqua-t-il avec une moue indifférente.
— Non, parce que je sais que je suis la première personne qui te touchera de cette façon, et que je sais aussi que t'as parfois les nerfs à fleur de peau quand il s'agit de ton bras. Alors je veux être sûr que t'acceptes parce que t'en as vraiment envie, pas parce que t'oses pas refuser ou que t'as besoin d'être consolé. Si c'est juste ça, on peut aussi bien se contenter d'un câlin.
— C'est vrai ?
— J'ai très envie de te sucer, mais je préfère le faire à quelqu'un qui en profitera pleinement, tu comprends ? T'as pas l'air à l'aise.
— J'en ai un peu envie aussi, marmonna Jungkook, juste... ouais, ça m'intimide, c'est tout. C'est nouveau, quoi...
— J'ai un truc efficace contre ça.
— Ah ?
— On y va en douceur : baisers et caresses, et on prend tout notre temps. Ça tombe bien, on a rien de prévu ce soir. »
Le sourire de Taehyung, plus sincère et tendre que jamais, finit de rassurer Jungkook qui hocha la tête avec plus de conviction.
« Oui, je veux bien des bisous et des câlins, affirma-t-il.
— Et si à un moment, tu te sens mal à l'aise... eh bien je compte sur le fait qu'on restera assez longtemps ensemble pour avoir des milliers d'autres occasions de le faire.
— J'espère aussi, » rit Jungkook – et Taehyung se pencha pour l'embrasser avec amour.
Ils échangèrent un « je t'aime » à peine susurré, et les baisers se succédèrent. Jungkook s'étonnait toujours de la sensation des lèvres de son aîné contre les siennes, mais il s'en délectait. Sentir cette chair se presser sur la sienne lui retournait le bas-ventre et affolait tous son être. Il passa un bras autour de sa nuque pour le garder contre lui, et Taehyung pour sa part, sans cesser de l'embrasser, lui enleva son écharpe. Son bras libéré, Jungkook le replaça le long de son corps, et il esquissa un sourire quand, sans lui retirer son t-shirt, son compagnon posa les mains sur ses pectoraux.
« Même sans avoir fait de musculation ces dernières semaines, t'es foutu comme un dieu grec. Ça devrait être illégal d'être aussi beau, se renfrogna l'écrivain.
— À ta façon, t'es très mignon aussi, hyung.
— Oh, tu me trouves mignon ? »
La joie candide qui se dégageait de son ton amusa Jungkook qui opina puis lui caressa la joue.
« Ton corps est mignon, mince, et ton visage, c'est de la folie furieuse tellement il est beau.
— Kookie, je pensais jamais entendre un tel compliment venant de toi ! Je suis trop content, merci ! »
Il plongea sur ses lèvres, et Jungkook ne put retenir un sourire durant le baiser. Ce dernier s'approfondit : très vite les bouches s'entrouvrirent dans un même mouvement, et les langues s'entrelacèrent pour se taquiner. Des bruits sensuels s'élevèrent, et ils brûlèrent de désir à l'idée de partager un contact si lascif. Jungkook déjà sentait son corps s'embraser, et Taehyung lui cajola la hanche en s'écartant de lui.
« Mon amour... je peux te retirer ton t-shirt ?
— Oui, tu peux. »
Pas une hésitation, le libraire ne doutait pas de son amant, à qui il vouait une confiance quasi aveugle. L'écrivain lui caressa la joue, son regard affectueux plongé dans le sien, et le remercia d'un souffle avant de lui demander de lever les mains. Jungkook s'exécuta, veillant à ne pas bouger de façon trop brusque son bras gauche. Taehyung lui retira son vêtement avec des précautions telles que ses gestes amusèrent son compagnon.
« Je suis quand même pas si fragile, rigola-t-il.
— Dit le mec qui a un bras dans le plâtre.
— Pff, si c'est ce qui te fait peur, c'est pas me retirer mon t-shirt qui va m'abîmer l'os.
— Si je pouvais éviter de te faire mal alors que je veux au contraire te faire du bien, ça m'arrangerait, » rétorqua Taehyung en se penchant pour l'embrasser.
Jungkook poussa un soupir et entendit son copain jeter son haut à l'autre bout de la chambre. Une fois sûr qu'il ne répondrait pas, Taehyung s'écarta de ses lèvres succulentes et caressa son torse de son regard avide.
« Putain, comment t'es vraiment trop bien foutu, ça me rend fou...
— Qu'est-ce que t'es gênant, râla Jungkook en détournant la tête.
— Mais tu m'aimes comme ça.
— Faut croire que mon cœur fait pas toujours les choix les plus logiques.
— Retire tout de suite ce que tu viens de dire, Kookie.
— Sinon quoi ?
— Je te mords le téton.
— Pardon !
— Je n'hésiterai pas !
— Mais t'es malade, t'as pas intérêt à faire ça ! répliqua Jungkook en repoussant son aîné de la main droite.
— Alors retire ce que t'as dit ! menaça Taehyung en agrippant son bras pour le reposer sur le matelas.
— Je le retire, je le retire !
— Gentil Kookie, ça mérite bien un petit cadeau, ça...
— C'est-à-dire ?
— Ferme les yeux, sourit son aîné avec des yeux brillants de joie.
— Non.
— Bah pourquoi ?
— Je n'ai plus aucune confiance en toi après le chantage que tu viens de me faire, bouda le plus jeune en lui jetant un regard méfiant.
— Promis je te ferai aucun mal. Justement, ça va... beaucoup te plaire. »
Il termina sa phrase d'une voix plus basse, sensuelle, et immédiatement l'atmosphère retrouva toute la chaleur qu'elle avait perdue quand les deux garçons s'étaient chamaillés quelques instants plus tôt. Jungkook déglutit, nerveux, et chercha dans le regard de son amant de quoi se rassurer. Il y lut de l'affection, du désir, et de la douceur.
« Tu jures ?
— Je jure, mon Kookie. Ferme les yeux, et contente-toi de ressentir. Tu vas aimer. »
Jungkook prit une longue inspiration et ferma les paupières. Son compagnon sourit de manière plus franche, touché de cette confiance qu'il lui accordait. Bien décidé à le récompenser pour ça également, il baissa les yeux sur son torse, et une vague de chaleur le submergea alors. Les muscles sculptés de son apollon lui firent tourner la tête, et il commença par caresser sa peau blanche que le soleil ne voyait jamais. Jungkook en frémit de plaisir, son épiderme se couvrit de chair de poule.
La pulpe des doigts de Taehyung l'effleurait à peine, lui offrant une sensation éthérée, aussi délicate que celle du passage d'une plume. Puis il sentit son aîné se pencher sur lui, et il retint son souffle quand des baisers furent abandonnés au niveau de sa gorge, descendant ensuite le long de son sternum. Puis un à un, Taehyung embrassa chacun de ses abdominaux, ce qui amusa son cadet qui ne s'étonnait plus de la fascination de son petit ami pour cette partie de son corps.
« Tu aimes ? demanda Taehyung en lui caressant les hanches – et son souffle humide se répercuta contre le ventre de Jungkook.
— Oui. »
Ravi, l'écrivain poursuivit ce traitement. Il remonta peu à peu sa bouche sur sa taille, ses côtes, et celles-ci le guidèrent jusqu'à ses pectoraux. Taehyung sentit Jungkook se crisper quand il comprit son prochain objectif.
« Je les mordrai pas, t'inquiète, gloussa l'aîné en passant la main sur son bras droit jusqu'à entremêler leurs doigts.
— Hum...
— Je te ferai seulement du bien, mon amour. Je peux récompenser mon gentil Kookie ?
— Oui. »
Et Taehyung s'exécuta : ses lèvres se pressèrent d'abord contre l'un des tétons de son copain qui se mordit l'intérieur de la joue, puis il joua avec sa langue sur sa chair. Jungkook était plus tendu que jamais, à la fois stressé et soulagé par ces caresses qui demeuraient surfaciques. L'écrivain néanmoins ne tarda pas à l'envelopper de sa bouche pour le sucer de manière délicate puis plus avide, tandis que de l'autre main il taquinait la pointe délaissée.
Jungkook découvrait de nouvelles sensations dont il ne saurait dire si elles lui plaisaient ou non. L'angoisse, peut-être, le figeait, et s'il appréciait le traitement que lui offrait Taehyung, il ne s'en sentait cependant pas particulièrement excité. À vrai dire, il préférait encore quand son copain lui caressait le dos, la taille, ou bien lui embrassait le ventre. Certes, sa chair lui permettait de percevoir avec plus de précision la chaleur humide de sa langue, mais... ça ne lui procurait pas un plaisir exceptionnel.
Taehyung suçota de façon plus accentuée, mordillant au passage son téton pendant qu'il ondulait du bassin contre lui. De cette façon, Jungkook remarqua l'érection prononcée de son compagnon, qui pour sa part fut surpris.
« Oh, bah même pas tu bandes ? s'étonna Taehyung d'un ton presque inquiet en reprenant ses caresses sur sa taille. Ça va ? Tu peux me le dire si ça te plaît pas, tu sais ?
— Ouais, je sais.
— Et ? l'encouragea-t-il alors que son cadet avait rouvert les yeux pour le fixer.
— Bah et voilà, je bande pas, c'est pas la mort, râla Jungkook.
— J'ai pas dit le contraire, sourit son copain en se penchant pour l'embrasser, j'ai juste dit que si t'aimais pas ce que je te faisais – ou bien si ça te dérange d'une quelconque manière –, tu devrais me le dire au lieu de stresser dans ton coin. Le but, c'est quand même de te donner du plaisir.
— Hum, ouais, je sais pas, ça... ça me fait rien quand... enfin...
— Quand je joue avec eux ? compléta Taehyung en posant les mains sur ses pectoraux, les pouces sur sa chair.
— Ouais.
— T'es juste pas très sensible ici, c'est tout. Hésite pas à me le dire, dans ce cas. Qu'est-ce que t'aimerais bien que je te fasse, pour t'exciter, mon Kookie ?
— Euh... j-je sais pas trop.
— T'as toujours envie que je te suce ?
— Bah... ouais.
— Je peux au moins te retirer ton pantalon ?
— Oui, mais... tu peux retirer ton t-shirt aussi ? »
Taehyung obéit sans répondre. Assis sur le bassin de son compagnon, il enleva son haut puis se décala pour lui retirer son jean. Jungkook possédait des jambes aux muscles noués, puissants, qui de nouveau firent saliver le jeune homme. Or, il remarqua également que le libraire affichait une expression soucieuse, sans même s'en rendre compte il ne souriait pas, et le désir avait disparu de son regard. Il souhaitait peut-être aller plus loin avec Taehyung, mais quelque chose l'empêchait de se détendre tout à fait.
« P'tit cœur, t'es encore plus crispé que quand un auteur agaçant te taquinait en rayon, qu'est-ce qui se passe ? s'enquit-il en s'asseyant à côté de lui pour lui caresser le bras d'un geste distrait.
— Je sais pas... c'est nouveau. Ça doit être normal de stresser, non ?
— À ce point, non. Si tu m'avais pas dit que tu voulais que je te suce, j'aurais préféré mettre un terme à tout ça.
— Comment ça ?
— T'es vraiment sûr de toi, Kookie ? Tu veux pas qu'on arrête ici et qu'on reprenne plus tard ? C'est peut-être encore un peu tôt, non ?
— Non, c'est pas... enfin oui, ça me met un peu mal à l'aise, mais c'est pas ça... juste... t-t'es vraiment sûr, toi ?
— Comment ça ? s'étonna Taehyung qui ne s'expliquait pas l'air tout à coup timoré de son copain.
— T'as dit à plusieurs reprises que j'étais beau, mais... bah tu sais... ma main, et en plus le plâtre... ça a rien de très gracieux, mais... je sais pas... tu te forces pas juste pour me faire plaisir, hein ? »
Alors Taehyung comprit. Il se remémora les quelques minutes écoulées dans ce lit, et un détail lui sauta aux yeux : s'il avait adressé à plusieurs reprises des compliments à son cadet à propos de son physique, pas une fois ce dernier ne l'avait remercié, trop embarrassé. Parce que Jungkook détestait toujours sa main abîmée et qu'il n'aimait pas ce plâtre qui lui couvrait l'avant-bras.
Ému par cette fragilité qu'il avait oubliée, Taehyung afficha sans s'en apercevoir un visage peiné. Ainsi, le regard planté dans celui de son copain, il prit avec mille précautions son poignet gauche, et dans un mouvement d'une lenteur à couper le souffle, il l'approcha de lui. Les doigts blessés de Jungkook se posèrent contre l'épiderme du ventre de son compagnon, qui les incita ensuite à remonter tout en douceur le long de son corps : la ligne de ses trop fins abdominaux, son sternum, sa gorge, sa mâchoire, puis sa joue, et Taehyung se blottit contre sa main en dépit du plâtre qui en dissimulait la paume ; il ferma les paupières pour profiter de ce moment. Quelques secondes plus tard, il les rouvrit, apporta cette main si fragile à ses lèvres pour appuyer un baiser sur chaque phalange, et la glissa sur son torse, tout contre son cœur qui palpitait. Il reprit la parole d'une voix emplie d'émotions :
« Est-ce que tu crois que je me force à le faire battre si vite juste pour te faire plaisir, Jeon Jungkook ? »
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