Chapitre 100

Déjà 100 chapitres, mon dieu c'est énorme. Merci à tous ceux qui me suivent depuis si longtemps, j'espère sincèrement que la suite de cette histoire vous plaira toujours autant ! De mon côté, j'ai dépassé le chapitre 150, elle est bientôt terminée, et j'ai plus que hâte de vous faire découvrir tout ça ! ^^

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Jungkook frissonnait, mais ça n'avait rien à voir avec sa fièvre. Taehyung avait glissé la main sous son t-shirt et lui caressait le dos.

« Hyung... c'est embarrassant, souffla-t-il.

— Embarrassant ?

— Ta main directement sur mon dos. C'est gênant.

— C'est pourtant pas la première fois, je sais que t'aimes ça.

— Oui, mais... maintenant, c'est gênant.

— Ah ?

— Oui.

— Pourquoi ?

— Tu sais pourquoi, marmonna Jungkook en serrant un peu plus fort son vêtement dans son poing.

— Non, tu peux m'éclairer ?

— Hyung...

— Oui, Kookie ? Je t'écoute.

— Un indice : c'est pour la même raison que je suis dans cette position.

— C'est confortable ? le taquina Taehyung.

— Arrête de faire l'idiot !

— Donc tu veux pas me le dire ? Je vais rester ignorant à te caresser le dos, dans ce cas.

— Je t'aime bien, râla Jungkook, voilà. T'es content ?

— Oh. Mais t'aimes énormément Yoongi, non ? Et lui je suis sûr que tu lui laisses te caresser le dos. Ça veut dire que tu m'aimes vraiment pas assez ? »

Taehyung poussa un glapissement pathétique quand son cadet se redressa pour lui donner une tape sur la tête.

« Jeon Jungkook, t'es juste un petit con, lui reprocha Taehyung.

— Mais bien sûr, se moqua l'autre, c'est pas toi qui essaies de me pousser à bout depuis tout à l'heure, par hasard ?

— Peut-être, mais moi j'ai jamais caché que tu me plaisais et que j'avais des sentiments pour toi.

— Dis pas ça, c'est gênant.

— Et pourquoi ?

— On n'est pas ensemble, et moi ça me gêne de parler de sentiments.

— Je vois. »

Taehyung retira sa main qui se promenait sur la peau de lys de son cadet, et il attrapa son portable pour le déverrouiller et naviguer sur ses réseaux sociaux. Jungkook lui jeta un regard, puis un à l'écran de son téléphone sur lequel il était déjà occupé à taper sa réponse à un de ses lecteurs qui avait laissé un avis positif de son dernier roman sur son compte Twitter.

De peur d'envenimer les choses s'il prenait la parole, et ne trouvant toujours pas la force de lui avouer son affection de manière explicite, Jungkook reposa la tête sur son torse et poussa un soupir de plaisir. Comme il aimait leur proximité...

Les minutes défilèrent, et à son tour le libraire tendit la main vers le coin du lit où il avait abandonné son smartphone. Or, d'un simple mouvement, Taehyung éloigna l'appareil, le rendant hors de portée. Jungkook le dévisagea, l'écrivain garda les yeux rivés sur son écran. Retenant une pique, le plus jeune se redressa et, en se penchant, il réussit à attraper son précieux téléphone.

Par réflexe, il ouvrit sa discussion avec Yoongi.

Jungkook – Salut, j'espère que tout va bien pour toi aujourd'hui. ♥

Yoongi – Ça va.

Jungkook – Si même par SMS t'arrives pas à mentir, là ça devient grave.

Yoongi – J'arrête pas de me demander si Jimin va mieux, mais j'ose pas lui envoyer un message après ce que je lui ai fait.

Jungkook – Tu veux que je demande à Taehyung de prendre de ses nouvelles ?

Yoongi – Je sais pas.

Jungkook – C'est normal de s'inquiéter pour Jimin, mais toi, est-ce que tu vas bien ? Je sais que tu supportes pas bien le stress.

Yoongi – Je fais avec.

Jungkook – C'est-à-dire ?

Yoongi – Depuis que je suis au boulot, j'ai pas encore pleuré.

Jungkook – Hyung, ça peut pas continuer, ça fait même pas vingt-quatre heures et je te sens déjà tellement mal...

Yoongi – Ça ira mieux quand Jimin retrouvera son petit quotidien tranquille et heureux. En attendant, je continuerai de m'en vouloir de l'avoir fait souffrir.

Le libraire jeta un regard dubitatif à l'écrivain qui ne paraissait pas tout à fait enclin à lui adresser la parole pour le moment. L'heure du déjeuner approchait, ça leur permettrait sans doute de se réconcilier. Pour lors, Jungkook préféra envoyer lui-même un message à Jimin.

Jungkook – Bonjour, je venais simplement m'assurer que ça va, j'ai entendu que t'es parti tôt ce matin. Tu te sens mieux ?

La réponse tarda, Jimin se trouvait peut-être en plein milieu d'un cours, ou bien ne souhaitait-il pas répondre au meilleur ami du garçon qui l'avait largué. Yoongi pour sa part, s'il gardait son portable sur lui pendant ses heures de travail, le mettait presque toujours en mode avion. Jungkook sentit son cœur se serrer en songeant que si aujourd'hui il avait décidé de rester disponible, c'était peut-être dans l'espoir de recevoir des nouvelles de celui qu'il aimait au point de le plaquer pour lui offrir une chance de connaître le vrai bonheur.

Jimin – Quand je travaille, j'arrive à penser à autre chose, mais même mes élèves ont remarqué qu'un truc allait pas.

Jungkook – Je suis sincèrement désolé. T'as essayé de parler à Yoongi depuis hier soir ?

Jimin – J'ai pas osé, j'ai bien compris qu'il ne voulait plus qu'on ait de contact, et si c'est sa volonté, j'irai pas contre.

Jungkook – C'est vraiment bien de ta part, mais je pense que vous devriez discuter de tout ça.

Jimin – Il avait pas envie d'en parler, Kook. C'est à lui qu'il faut dire ça, pas à moi. Moi je ne demande qu'à l'écouter et à comprendre pourquoi il a soudain décidé de me plaquer. Malgré tout, je te l'ai dit : il veut qu'on se tienne loin l'un de l'autre, et je le respecte trop pour lui refuser ça.

Jungkook – Je comprends, pardonne-moi.

Jimin – T'inquiète, t'as pas à t'excuser. Et toi, avec Tae ? Vous vous entendez toujours aussi bien qu'hier, ou bien vous faisiez juste semblant pour pouvoir vous étriper en paix après ? X)

Jungkook – Disons que ça dépend des jours, mais la plupart du temps, on s'entend très bien.

Jimin – Ça me rassure, alors. Tae est un garçon sensible, je suis pas étonné qu'il prenne soin de toi, il a toujours été comme ça.

Jungkook – Oui, il est très attentionné.

Nouveau coup d'œil sur son aîné. Taehyung arborait un visage fermé, concentré sur son écran. Depuis leur rencontre, Taehyung s'était montré aussi bien lourd et agaçant que tendre et serviable. Comment oublier cette fois où Jungkook, désespéré, perdu dans les rues de Séoul, l'avait supplié de lui venir en aide ? Il était venu.

« Qu'est-ce que j'ai dit de mal, au juste ?

— Rien, répliqua Taehyung d'un ton neutre. T'as rien dit de mal, pourquoi ?

— Parce que tu fais la gueule et que tu refuses même de me regarder.

— Je fais pas la gueule, je suis sur mes réseaux sociaux.

— Bah ça te réussit pas, alors.

— Laisse-moi. T'as raison après tout : on n'est pas ensemble, alors je te dois rien.

— Effectivement, c'est tout à fait juste, et l'entendre ne me vexe pas. Alors pourquoi toi, si ?

— Parce que je sais que mes sentiments sont réciproques et... c'est frustrant que tu refuses encore de le dire.

— Et tu peux pas comprendre que ça me mette mal à l'aise de déclarer ma flamme à quelqu'un avec qui je sortirai pas tout de suite ? On a dit qu'il valait mieux attendre mon rétablissement, et... pour ma part, j'ai aussi envie d'attendre d'en savoir un peu plus sur toi – je te connais finalement assez peu –, alors... juste pas maintenant.

— Comment ça, en savoir plus sur moi ?

— Ton enfance, ta famille, tout. Pour le moment, je sais juste que t'es un écrivain avec une répartie parfois bien graveleuse qui aime lire et passer du temps avec ses amis. Oh et je sais aussi que quand t'es derrière les fourneaux, soit c'est un régal, soit c'est le traiteur. »

Taehyung esquissa un sourire qui s'évanouit peu à peu.

« Je pense pas que mon enfance ou ma famille en révèle beaucoup sur moi, affirma-t-il dans un haussement d'épaules, mais j'ai un bon souvenir de tous les livres que j'ai lus, et de toutes les histoires que j'inventais.

— Tu pourrais m'en raconter une ?

— Une histoire ?

— Oui, n'importe laquelle, une que t'as inventée et qui te paraissait bien.

— Elles étaient presque toutes très mauvaises.

— Et les bonnes ?

— La seule bonne que j'aie inventée, Jimin l'a illustrée : c'est le premier album jeunesse qu'on a créé ensemble.

— C'est une histoire très sombre, comment elle t'est venue ?

— L'imagination, » répondit Taehyung dans un haussement d'épaules.

Jungkook comprit qu'il n'en dirait pas plus. Il se replaça comme il aimait tant, la tête sur le torse de son ami, allongé contre lui.

« Et après ça refuse d'avouer que c'est amoureux, grommela Taehyung d'une voix emplie de tendresse.

— Exactement. Maintenant, si t'as rien de mieux à faire, tu voudrais pas me caresser les cheveux ?

— Je peux aussi te caresser partout ailleurs...

— Taehyung, tu changeras jamais ! »

L'auteur s'esclaffa mais obéit, plongeant sa main gauche dans la chevelure de son cadet pour lui offrir un petit moment de douceur, pendant que de la droite il faisait défiler les commentaires à propos de lui. Jungkook poussa un soupir de plaisir, il se détendit bien vite contre son ami qui sentit son corps se relâcher contre le sien.

« C'est vraiment dingue que tu sois aussi réceptif, je me demande si tu préfères qu'on te caresse la tête ou les tétons.

— Ferme ta gueule, marmonna Jungkook.

— C'est une question qui risque d'avoir toute son importance tôt ou tard, tu sais ?

— Laisse-moi me reposer... en plus je commence à vouloir déjeuner.

— Tout est dans le frigo : j'avais préparé assez de quantités hier pour nous tenir au moins jusqu'à aujourd'hui. Y a juste à mettre au micro-ondes. Mais ne change pas de sujet. Je suis devenu tout à coup curieux au sujet de tes zones sensibles, mon Kookie.

— Mes zones sensibles t'emmerdent.

— Tu me laisseras voir tes muscles, un jour ? J'en rêve !

— Avec le repos que je suis contraint de prendre, ils auront fondu d'ici là, répliqua Jungkook qui se sentit amer à l'idée qu'une partie de ses efforts soit ainsi réduite à néant – mais dès qu'il en serait capable, il reprendrait la musculation !

— Je suis sûr que t'auras de beaux restes. Et puis tu manges équilibré, même quand je sers du thé et des gâteaux, t'y touches à peine. Ça va t'aider.

— En parlant de manger, d'ailleurs, tu pourrais aller chercher le déjeuner, s'il te plaît ?

— On a pris le petit déjeuner y a pas si longtemps...

— Oui, mais c'était pas consistant.

— Flemme, j'irai chercher ça plus tard, marmonna Taehyung.

— J'ai compris, j'y vais. »

Jungkook poussa un soupir et quitta l'étreinte de son ami ainsi que le lit. Un habituel vertige le prit et s'effaça aussi vite qu'il était venu. Le libraire se dirigea à la cuisine, y trouva le plat dans le réfrigérateur, le divisa en deux portions égales et mit la sienne au four à micro-ondes. Son portable entre les mains, il profita du temps de cuisson pour s'asseoir sur une chaise et vérifier son compte en banque. Taehyung arriva, l'air boudeur.

« Kookie, je voulais rester dans le lit à te caresser les cheveux...

— C'est bientôt prêt, » répliqua Jungkook.

Comme pour lui donner raison, l'appareil sonna. Jungkook se releva à la hâte, et de nouveau un vertige le saisit tandis qu'une chaleur étrange se diffusait dans son corps. Il lui sembla soudain que le micro-ondes sonnait en continu, et tout ce qu'il put entendre par-dessus ce vacarme assourdissant, ce fut Taehyung qui, d'une voix inquiète, lui demanda s'il se sentait bien.

Le bruit d'un objet qui s'écrasait au sol retentit alors que Jungkook voyait le monde autour de lui se voiler de noir.

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