Chapitre 25


D'un pas lent, Rindo quitte le lieu du massacre en longeant les murs. Le cœur lourd et l'esprit embrumé par la retombée de l'adrénaline, il éprouve beaucoup de mal à avancer. Il arrive tout de même à traîner son corps fatiguer jusqu'à ce fond de ruelle.

Le même endroit ou repose le corps froid de (T/P).

Repose ?

Non. Reposait.

A son arrivé, le corps de sa bien-aimée avait disparue...

Plus aucune trace...

Les yeux écarquillés, la respiration bloquer dans ses poumons, la fatigue du jeune Haitani s'envole rapidement pour laisser place à la colère.

« La tuer n'était pas assez ? Il fallait aussi la kidnapper ?! »

Rindo sert les poings de rage, ses ongles perforant la chair de ses paumes, une question tourne dans son cerveau.

« Qui... ? Qui a osé profaner son corps ? »

Ce lieu était désert et éloigné de la civilisation, il doit y avoir très peu de visiteur, voire pas du tout.

A moins que la personne qui l'a emmené, connaissait son emplacement.

Et s'il se souvient bien, Sanzu a mentionné que (T/P) devait avoir croisé Hanma avant d'arrivée à la réunion.

« Hanma est revenu chercher le corps de (T/P) »

A cette possible révélation, le violet se met à pouffer pour progressivement se former en un rire hystérique gangrener par la folie.

- « Quel fils de pute ! »

Une nouvelle traque allait commencer.

Moyennent un premier arrêt à son domicile, afin de se reposer un peu.

- « Prépare-toi, Hanma. Je vais te remettre à ta place, six pieds sous terre. »

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Raide comme un manche à balai, Takemichi se retrouve assis dans ce qu'il semblerait être une salle d'attente ouverte.

Des fauteuils confortable en cuir marron de haute qualité, une table basse contenant plusieurs magasines automobile, un distributeur d'eau, des plantes et structure sur pieds, meublant l'espace d'attente.

Hormis le confort à disposition, ce qui impressionne le plus Takemichi, est la variété de véhicule exposé. Allant de la voiture familiale la plus commune, à la sportive de luxe la plus chère.

S'il avait bien compris, Kazutora était devenu propriétaire de ce garage, lorsque l'ancien a pris sa retraite.

Takemichi soupçonne que cet héritage ait un lien avec le fait qu'il considère (T/P) comme sa sœur. Il n'est cependant pas resté dans le passé assez longtemps pour en connaitre la cause.

A part ça, il a toujours du mal à avaler le fait que le Toman ait pu être corrompu aussi facilement, encore une fois...

« Si seulement je pouvais trouver un moyen de joindre Naoto... » Se dit-il en faisant défiler la liste de contact de son téléphone, pour la énième fois.

A ses côté, posé sur un canapé adjacent à son siège, Kazumi, toujours inconsciente, n'est toujours pas prête de se réveillé de sitôt.

Un peu plus loin, Kazutora et Chifuyu, tel des fourmis travailleuses, s'affairent à préparer la camionnette qui les mènerait loin de Tokyo. Chargement de vivres, d'arme, changement des plaques d'immatriculation, vaut mieux être prêt pour toutes éventualités.

« Si je ne trouve pas quelque chose rapidement, je n'aurais peut-être plus l'occasion de changer le passé... »

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Le retour de Rindo à son lieu de résidence, n'était certainement pas la balade la plus paisible de sa vie.

Durant tout le trajet en voiture, les souvenirs qu'il avait partagés avec (T/P) revenaient hanter sa mémoire avec nostalgie, créant un cocktail émotionnel mélangeant amusement, douceur, amour, douleur et tristesse.

L'adrénaline dans ses veines redescendant doucement, il sert fermement le volant et mord à sang sa lèvre inférieure, n'arrivant pas à effacer cette dernière image de sa tête, le corps froid et inerte de sa femme, allongé par terre il laisse ses larmes coulées librement de ses yeux violet terne.

Garant sa voiture dans l'allée de garage de sa maison, la vue trouble de Rindo reste quelques instants à dévisager l'endroit dans lequel il a cohabité avec (T/P) pendant près de 8 ans.

Leur refuge, un havre paisible, une réalité illusoire qui les éloignaient temporairement de la vie de gang, du sang, de la drogue, ...

Un brin de normalité dans une vie de crime...

Une douce illusion transformée en cauchemars...

Après de longue minutes semblables à des heures, il se décide enfin à sortir du véhicule, ses pas lourds traînant jusqu'à la porte entre-ouverte de l'entrer.

Entre-ouverte ?

Alarmé, Rindo essuie furieusement les dernières larmes brouillant ses yeux et se munis vivement de son arme.

Le plus doucement et discrètement possible, il s'infiltre dans sa maison par la porte vandalisée.

Il arpente tranquillement les pièces du rez-de-chaussée. Cependant rien ne semble anormal. Rien n'a bougé, aucune trace de fouille, de casse ou débris.

Même son bureau contenant les documents et contrats important lié au Toman, est indemne.

« Mais que cherchait l'intrus ? »

C'est en montant les escaliers, que Rindo remarque une différence.

Une odeur de tabac.

(T/P) a toujours eu horreur de l'odeur de cigarette.

Il était donc interdit à quiconque de fumé à l'intérieur. Même pour lui. Surtout pour lui. Heureusement, ce n'était qu'occasionnelle, Il n'était pas un fumeur chronique comme cet enfoiré d'Hanma...

...

Hanma...

...

Le sang de Rindo ne fait qu'un tour.

Ses muscles se tendent et la pression de ses doigts sur son arme se resserre.

Ses pied le guide jusqu'à la porte de sa chambre.

Rindo s'arrête. Aucun bruit. Rien de suspect.

Il pousse doucement la porte. Toujours rien.

Il s'y engouffre donc, l'arme braquer devant lui.

Mais ce qu'il voit, lui fait lâcher prise.

La fenêtre est ouverte. Il n'y a plus personne autre que le corps froid poser sur le lit.

- « (T/P)... » Gémit doucement Rindo en s'approchant d'elle.

S'asseyant au bord du lit, le bout de ses doigts frôle délicatement sa peau pâle d'un geste si léger qu'il aurait presque peur qu'elle se brise et disparaisse sous son toucher.

Mais d'une certaine manière... elle a déjà disparue...

A quelques centimètre de lui, de l'autre côté du corps de sa femme, une enveloppe.

Une grande enveloppe brune semble avoir été ouverte. De celle-ci, s'en échappe un morceau de papier noir.

Sa curiosité attisé, Rindo s'empare prudemment de cette dernière. Il en sort une feuille noire translucide avec des courbes blanches.

Son cœur rate un battement

- « Une... Une échographie ? »

La vérité et la réalité, s'écrasent sur lui comme une tonne de brique. Les larmes qu'il avait réussi à séché avant d'entrer, se déverse sur ses joues tel une cascade. Et cette fois, il n'arrivera pas à se retenir.

Son cœur et son âme, cris de douleur. De la pure agonie.

Parce qu'aujourd'hui, en cette nuit sanglante, Rindo a tout perdu.

Un miracle est mort.

Son arme toujours à portée de main, il s'en empare une dernière fois, en visant sa tempe.

...

...

...

...

Et appuie sur la gâchette.

...

...

...

...

Pourtant rien ne se passe.

Comme par hasard, l'arme s'est enraillé et est devenue inutilisable.

Rindo s'effondre et se blottis contre le corps froid de (T/P).

- « Pourquoi tu me fais ça ? Hein ? Tu peux vraiment être cruelle par moment. »

Le vent froid de novembre s'engouffre à travers la fenêtre ouverte, telle une réponse silencieuse.

Son âme. Son enfant à naître, pas plus grand qu'une noix, n'auras pas eu la chance de grandir et de voir le jour...

Son cœur. La femme dont il est tombé amoureux, il y a plus de douze ans, disparus avec des regrets...

Que lui restait-il encore ?

Le sang... Ran.

Il avait encore son frère.

Il ne peut pas mourir, alors qu'il lui reste encore une chose à chérir.

Rindo a compris.

Se serra dur, mais il doit essayer.

Il doit vivre.

Pour Ran.

Pour son enfant.

Et pour (T/P).

Avec une nouvelle détermination, bien qu'un peu bancal, Rindo prépare tout ce dont il a besoin pour rejoindre Kazutora comme prévu.

De nouvelles armes, des munitions, ainsi que les affaires qu'ils avaient déjà prévues à l'avance.

Une fois prêt et un dernier adieu à la femme qu'il aimait, il sort son briquet et met le feu à l'échographie qu'il laisse tomber sur les draps de lit.

Il quitte enfin les lieux en détruisant tout ce qui serait susceptible de l'empêcher d'avancer.

Rindo a peur de se retourner au risque que sa détermination ne s'envole, et qu'il saute de lui-même dans les flammes.

- « Entends-moi encore un peu, (T/P). Je t'aime. »

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- « Aller... Répond... ! » S'énerve Kazutora au téléphone, totalement irrité et inquiet à l'absence de réponse.

Le jour se lève, la nuit a été longue pour tous.

Malgré le stress, ils ont tout de même réussis à se reposé ne serait-ce qu'un peu.

Ran avait envoyé un bref message, comme quoi il était arrivé à bon port sans accroche.

Seul Rindo manquait à l'appel, les empêchant de partir.

« S'il n'est pas là avant midi, on devra partir sans lui... Pourvu que rien ne lui soit arrivé... »

Kazutora retourne auprès de ses amis. Kazumi s'étant réveillée également, totalement déboussolé et paniquée, Takemichi et Chifuyu lui ont expliqué l'essentiel de la situation.

- « Je n'en reviens pas... Comment en sommes-nous arriver là ? Je n'ai rien vu venir ! » S'apitoie la rousse en enfouissant son visage dans ses mains. « Et (T/P) ! Pourquoi ?! »

- « On a tous été berné dans cette histoire. Tu n'as pas à t'en vouloir. » Tente de la rassurer Chifuyu.

- « Tu plaisante ?! Je vis avec Hajime. J'aurais dû détecter si quelque chose n'allait pas. » Sa voix perd en assurance, les larmes dévalant ses joues pales. « Étais-je trop aveugle ? Putain, je suis trop conne ! Moi, qui nous pensais invincible, capable de tout surmonter. Je me sens trahis ! Je te hais, Kokonoi Hajime ! Brûle en enfer, toi et le Toman !»

Takemichi et Chifuyu, ne savaient pas quoi faire pour calmer leur amie dans ses sentiments de chagrin et de trahison.

- « Euh... Vois le bon côté des choses. » Commence nerveusement Takemichi. « S'il n'avait rien ressentit pour toi, tu serais peut-être morte à l'heure qu'il est. » Cette remarque lui valu un regard assassin et aqueux de la jeune femme rousse. « Je... Je veux dire... Qu'il a peut-être fait ça pour te garder loin du danger... »

- « Oui oui, comme il dit » Acquiesce vivement Chifuyu, pour appuyer le résonnement de Takemichi. « Dans les Drama et Shôjo, le héros repousse toujours son amant pour le garder en sécurité ! »

Takemichi, Kazutora et Kazumi transpirent à la comparaison.

« Ce n'est pas un putain de manga, c'est la réalité... »

- « Maintenant... Reste à savoir qu'est-ce que tu vas faire. » Dit Kazutora en s'adressant à la jeune femme. « Rester ici, trouver Kokonoi et prendre le risque de défié le Toman ? Ou te joindre à nous, et quitter la ville et les emmerdes pour de bon ? »

Kazumi sert le tissu coûteux de sa robe entre ses doigts. Que doit-elle faire ? Serait-elle prête à quitter Tokyo en laissant le passé derrière ? Et Hajime ? Serait-elle capable de le laisser partir après tant d'année ? Elle le hait. Il l'a drogué. Mais, il l'a aussi sauvé... ? Le Toman est corrompu. Cas-y tous les anciens sont morts...

Elle prend son portable. Aucune notification. Aucun message. Même pas un « Désolé » « Pardonne-moi ».

Rien.

Il n'y a plus aucun doute.

- « Je viens avec vous. »

- « Bien. Maintenant, donner-moi tous vos téléphones. » Ordonne le bicolore.

Chacun se regarde avec interrogation, mais suivent les instructions.

Kazutora les place tous sur son établi d'outillage.

Prend un marteau.

Et détruit les appareils.

Ses amis son bouche bée.

- « Pourquoi ces tête ? On ne doit prendre aucun risque. Pas de panique, je vous en donne des nouveaux. » Kazutora sors une boite, d'un des tiroirs de son bureau. A l'intérieur quatre portables.

- « Juste quatre ? » Demande Chifuyu.

- « De base, on avait pas besoin de plus. » Râle l'homme tigre. Il regarde sa montre. Le temps passe. Ils n'ont plus le temps d'attendre. « Préparez-vous on ... » Il s'arrête brièvement devant la fenêtre, les yeux écarquillé. « Merde... »

- « Quoi ? »

- « Que ce passe-t-il ? »

- « Chifuyu, as-tu gardé contact avec Tachibana ? »

« Tachibana ? Naoto ? »

- « Je lui ai juste envoyé un message avec l'adresse du lieu de la réunion. Pourquoi ? »

- « J'ai l'impression que tu t'ais fait doublé... La police est à nos portes...»

« Naoto est ici ? C'est peut-être ma chance ! »

- « Il était censé nous laisser tranquilles, une fois qu'il aurait obtenus toute le informations ! »

- « Depuis quand les keufs écoute les criminelles, hein ? Plus le choix, on va faire bélier avec la voiture. »

- « T'es fou ou quoi ? »

- « Vous avez une meilleures solutions ? Je vous en prie, je tout ouïe ! »

- « Et... Et si je faisais diversion ? » Propose Takemichi.

« Je dois juste arriver à serrer la main de Naoto, coûte que coûte!»

- « T'es suicidaire ou quoi ? Après tout ce qu'on a déjà endurer aujourd'hui ?! » S'emporte Chifuyu.

- « Euh... C'était hier... »

- « On s'en fout ?! Ils sont armée, nous pas !»

- « Vous n'avez pas à vous inquiéter pour moi. Sauvez juste votre peau ! »

- « Trop tard. » Déclare l'inspecteur Tachibana en entrant dans le bâtiment avec quelques officiers.

- « Ce n'est pas ce qui était prévus Tachibana ! » Crie Chifuyu.

- « Désolé. Mais je ne peux pas laisser des criminelles s'échappés, aussi bon informateur sont-ils. Vous êtes tous en état d'aresta...tion... » Au moment où Naoto termine sa phrase, il se met à cracher du sang.

Ses collègues tombant comme des mouches, Naoto s'effondre également sans avoir rien vu venir.

A l'entrée du garage, juste derrière les policiers, se tenait Haitani Rindo avec un revolver munit d'un silencieux.

- « Il semblerait que je sois arrivé juste à temps. »

Takemichi ne peut que regarder le corps mort de Naoto d'un regard vide.

- « Putain... Qu'as-tu fais... ? »





Écris : 16/08/2022

Publié : 11/09/2022

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