Amarante


New-Seattle, Quartier A.6, Quartier Général de l'Héxaédron, 3 mai 2314



Christale hésita une longue minute devant la porte bosselée d'Amarante. Son esprit aiguisé par le traitement d'Acacia lui donna l'impression que ce laps de temps ne cessait de s'étirer alors qu'elle tentait de trouver un moyen de la convaincre sans avoir à honorer sa part du marché telle que la trentenaire l'entendait. Elle finit par céder face à la vérité implacable et toqua.

N'entendant pas de réponse, Lierre entra. Amarante s'entraînait avec son daïshō et la "danse" subjugua l'adolescente, lui remémorant quelque peu son ancien maître d'armes. La femme finit par la remarquer et s'arrêta tout net avec gêne.

— Ferme la porte, ordonna-t-elle en rangeant soigneusement les deux armes dans un étrange étui commun.

Christale s'exécuta sans vraiment se poser de question. Sa vision se troublait quand elle se tournait trop vite mais remarquaient bien plus nettement les détails sur lesquels ils se posaient. Au-delà du bureau se trouvait un grand lit avec des montants en fer forgé dans le style du vingtième siècle. Ledit bureau avait été rechargé en alcools forts et Amarante lui en avait visiblement proposé et attendait la réponse.

— Je suis venue pour parler ... tenta la plus jeune.

— Dommage, coupa l'autre. Je te croyais assez maligne pour savoir que tu venais ici pour me céder ton corps.

Christale grimaça puis accepta le verre tendu. Elle le but d'une seule et longue gorgée puis toussa alors que sa gorge était en feu. Des larmes perlèrent au coin de son œil gauche et elle se sentit subitement serrée par derrière.

— Ne te débats pas, susurra la voix suave d'Amarante avant de lécher légèrement la partie supérieure de son oreille.

L'adolescente ressentit un violent frisson partir du bas de son dos et remonter jusque dans son crâne alors que sa vision se faisait à nouveau trouble. Elle paniqua en voyant s'approcher la fine dague de son aînée. La main ferme découpa son haut sans vergogne et une estafilade vint décorer ses côtes juste sous son soutien-gorge.

Dans son dos elle sentit la chaleur de la peau et comprit qu'elle était la seule encore vêtue. Elle se figea en se rendant compte que sa quinte de toux avait dû durer plus longtemps qu'elle ne le pensait. Revenant au présent elle sentit son pantalon tomber, dans le même état que son t-shirt. La dague s'approcha de l'élastique de sa culotte alors que la main gauche de la femme se logeait entre son sein et son soutien-gorge. Christale hoqueta de surprise devant ses sensations nouvelles et écopa d'une plaie à l'entrecuisse alors que sa jambe droite se relevait par réflexe face à cette agression.

La dague tinta en percutant le sol et le tissu suivit lorsque la femme lui écarta les cuisses d'un geste assuré. Les armes vibrèrent alors qu'elle se laissait tomber contre le mur d'exposition et glisser jusqu'au sol tout en retenant fermement le corps de l'adolescente contre elle.

Le sol était froid et rugueux sous leurs fesses mais l'adolescente ne le sentit qu'un court instant. Amarante dégrafa son soutien-gorge sans cesser de lui caresser la cuisse droite et Christale le retira par réflexe. La femme l'immobilisa en la ceinturant du bras gauche sans cesser ses attouchements.

Sa tête lui envoyait des dizaines de signaux contradictoires. Elle se sentait fondre au contact de la main de son aînée. Elle se sentait en danger entre les mains de sa tortionnaire. La joie et la peur tentaient de se frayer un chemin dans son esprit embrumé.

Soudain, les deux s'envolèrent devant des sensations nouvelles. Alors qu'elle lui mordait le haut de la clavicule sans ménagement et qu'elle baladait son index gauche sur le pourtour d'un de ses tétons, Amarante passa son autre index sur ses grandes lèvres du bas vers le haut. Elle s'attarda sur son clitoris avant de passer plus profondément son majeur sur la fente.

Christale dut faire un effort pour se souvenir de respirer et décida de lâcher prise. Son corps entier se détendit un bref instant et elle offrit sa bouche à Amarante. Un doigt inquisiteur se fraya un chemin en elle alors que la femme glissait sa langue entre ses lèvres. Malgré elle, l'adolescente se contracta lorsque le deuxième doigt suivit sans ménagement.

Alors qu'elle sentait son hymen se briser, le goût du sang envahit sa bouche sans que la langue mordue ne batte en retraite. Christale aurait dû savoir qu'elle était encore loin du compte mais l'alcool fort et la drogue inoculée chez les verts l'empêchait de réfléchir de façon cohérente.

Les doigts s'activèrent, lentement et ensemble. Des vagues d'un plaisir encore inconnu l'envahirent alors qu'une petite voix en elle tentait de lui rappeler qu'elle n'était pas consentante. Les doigts s'agitèrent plus vigoureusement et le murmure se tut.

— Chante pour moi, lui chuchota la voix devenue rauque d'Amarante.

Elle lui mordit le lobe de l'oreille avec un semblant de tendresse alors que son poignet se pliait pour enfoncer les doigts plus en profondeur. Son pouce vint exciter à nouveau son clitoris et Christale se mit à gémir malgré elle. D'abord avec honte et à voix basse. Mais elle alla crescendo alors que la pointe de la langue de la femme suivait le bord de sa mâchoire.

La langue de son aînée l'envahit à nouveau l'adolescente alors que l'extase faisait frémir tout son corps. Les secousses continuèrent près d'une minute qui lui sembla éternelle.

— Ça suffit, tu me brûles, finit-elle par murmurer.

Elle la relâcha et accompagna sa chute sur le sol ou elle frémit plus à cause de l'excitation que du sol froid. La femme alla à son bureau et but directement à la bouteille un whisky bien trop jeune.

Quand elle réussit à se relever sans trembler, Christale se dirigea vers la lampe du bureau, restée allumée. Amarante était complètement ivre et gisait sur le dos en travers du lit. L'adolescente dut admettre que son corps était magnifique lorsqu'elle ne cherchait pas à mettre ses atouts en avant comme une allumeuse.

Ses vêtements en charpies, Christale préférait dormir ici. Et puis elle voulait se venger de cet affront. Elle plia puis déplia ses doigts un à un et s'approcha du lit.

— T'en veux encore ? grogna le corps presque aussi assoupi que bourré.

— C'est ton tour, non ? demanda la plus jeune en feignant l'innocence.

Elle se mit lentement à califourchon sur celle qui était à présent la captive, prête à s'enrichir d'une nouvelle expérience. Puis elle se figea et fit de son mieux pour cacher son dégoût face à la plaie qui traversait le torse de son aînée.

Malgré la chiche lumière et les brumes cérébrales, Christale fit un bilan rapide. La plaie partait du sommet du sein gauche, traçait une ligne oblique dans l'entre-sein puis s'arrêtait en une plaque sous son téton droit. Le tout n'était pas récent et la chaire nécrosée suintait par endroit.

Les brumes s'écartèrent pour lui faire comprendre une partie de la situation : Amarante buvait pour noyer la douleur ; sa consommation excessive et ce qu'elle devait laisser couler sur la plaie avait dû ralentir la propagation ; il fallait opérer au plus vite. Des engrenages qu'elle ne maîtrisait plus vraiment s'activèrent alors qu'elle observait son environnement.

— Tu as des liens ? demanda-t-elle en se penchant par dessus la plaie.

Ses mèches de cheveux allèrent chatouiller le visage endormi d'Amarante.

— Hum ... coquine. J'ai des menottes, sous le lit, répondit-elle en agitant vaguement une main pour indiquer l'emplacement approximatif.

Christale préféra l'attacher avant de lui annoncer la vraie raison. Par sécurité, elle menotta aussi les chevilles puis chercha sur le mur un bon ersatz de bistouri. En fouillant le bureau, elle trouva aussi une aiguille et du fil, peu étonnant vu les cicatrices qui parcourraient les cuisses et les avants bras de la femme.

Elle but plus raisonnablement une petit gorgée d'un alcool indéfinissable et en arrosa copieusement la plaie avant de se mettre à retirer les chairs mortes et infectées. Par endroit elle devait gratter entre les côtes. Amarante se démena plusieurs fois mais Christale était bien assise à cheval sur son ventre plat et elle ne glissa qu'une fois.

Lorsqu'elle eut fini, les os se voyaient en plusieurs endroits et elle arrosa à nouveau la plaie pour réveiller sa patiente. Elle grogna de douleur et ouvrit des yeux vitreux.

— Je dois te faire une autogreffe à l'ancienne, tu préfères que je prenne les lambeaux où ?

— Les cuisses. Mais t'avais pas le droit, tenta-t-elle avant de retomber dans l'inconscience.

Christale sentait elle aussi le sommeil venir mais elle préleva deux morceaux de tissu d'un centimètre de large sur dix à douze de long avant de coudre le tout. fière de ce qu'elle avait pu faire même si c'était loin d'être parfait, elle s'endormit sur le bras encore menotté d'Amarante.

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