– Je m'appelle Pyn, et je vais vous raconter comment je me suis retrouvé là. Je suis né en l'an 247 après la Grande Découverte et j'ai presque vingt ans au moment où j'enregistre ce cristal.

La Grande Découverte... Cette date où les hommes ont appris à maîtriser les éléments, qui est devenu l'an 0 du nouveau calendrier. 

– Je suis né dans une petite ville, en bordure de la capitale, au centre du pays. Ma mère était couturière, et travaillait dans le magasin de mon père. Ce magasin, le fourre-tout, contenait tout ce que l'on peut trouver, et ce dans un désordre rangé. Les étagères croulaient sous les bibelots, les sacs faits mains et des sachets de graines. Petit, j'allais à l'école comme tout le monde, et je ne m'intéressais pas, ou presque, à la magie. Le pays comptait neuf académies de magie : huit éparpillées un peu partout, chacune spécialisées dans un domaine, et une centrale, installée à la capitale, qui ne visait pas un type d'élément en particulier, mais plutôt la maîtrise de tous les éléments. Les enfants qui avaient, dès leur plus jeune âge, démontré une aptitude naturelle pour un élément, finissaient en général dans une académie spécialisée pour cet élément. 

Mais tout pièce a deux faces... Depuis maintenant plus de deux cent cinquante ans, un mal s'est répandu : la Noire. La Noire est un mal qui touche les individus les plus faibles, ou ceux dont l'âme est la plus sombre. Elle se manifeste d'abord par un caractère de plus en plus haineux, puis les répercussions de voient sur ceux qui ont la chance de maîtriser les éléments : ils deviennent moins éclatants, et les sorts bienfaisants marchent moins bien, au contraire de ceux d'attaque, qui deviennent de plus en plus dévastateurs...  Les éléments solides s'assombrissent, comme la glace, qui s'opacifie. Enfin, on voit sur le corps de la personne une tache noire qui va s'agrandir, passant d'abord par les veines jusqu'à dessiner une toile d'araignée concentrique vers le point de départ. C'est à partir de ce moment là qu'il est facile de repérer une personne touchée, avant c'est difficile.

L'académie forme donc des gens, qui deviendront soit des guerriers, soit des médecins, soit des aides pour tout types de travaux. Certains utilisent juste leurs pouvoirs pour leur vie de tous les jours, comme un soutien, sans rien faire de spécial. Personnellement, je ne pensais pas avoir des pouvoirs et je voulais devenir forgeron. Je faisais mes études sans problèmes, et j'aidais ma famille. Mais ma vie à basculé un jour, sans prévenir, un peu après mes dix-sept ans...

(En même temps, la vie ne prévient pas trop avant de changer... Non ?)

Un jour, je rentrais de l'école, située en centre-ville de la capitale. C'était la fin de l'année, et je me dépêchais de rentrer pour fêter ça. Je quittais enfin les études pour rentrer en apprentissage chez un forgeron. Je suivais devant moi, un mage (facilement reconnaissable grâce à son collier en forme d'étoile à huit branches), a fait tomber une gemme d'obsidienne de sa poche. Elle était noire, mat, sans reflets. Je l'ai ramassée, dans le but de lui rendre, mais au moment de lui donner, elle s'est illuminée de l'intérieur, d'une lueur rougeâtre.

– La gemme réagit ? s'exclama-t-il. Tu est un étudiant à l'académie ?

– Non, dis-je, je n'ai même pas de magie !

– Si si, la gemme régit à une grosse quantité de magie, elle me sert pour éclairer... Mais si elle s'allume alors que tu n'actives pas tes pouvoirs, c'est que tu as une grande quantité de magie en toi ! Tu as quel âge ? Dix-sept, dix-huit ans ? Viens à l'académie mon garçon, tu pourras faire de grandes choses ! Tu sais quoi, viens chez moi demain. Tu n'as pas cours c'est ça ?

– Oui, c'est ça... Mais pourquoi ?

– Car je pense que je peux t'aider à activer tes pouvoirs ! Je suis un ancien professeur de l'académie, mais j'ai démissionné car ça faisait trop d'horaires pour moi. Tiens voilà mon adresse, dit-il en me tendant un papier. Je compte sur toi hein ?

Troublé, j'acquiesçai et je rentrai chez moi. Sur le papier était écrit en lettres délicatement ouvragées : Impasse des couturières, maison rouge au fond. Le soir, avant de me coucher, j'essayai d'activer mes pouvoirs, mais rien ne se passa...

Le lendemain, après avoir annoncé mes parents que j'allais me promener, j'essayai de trouver sa maison. Quand j'arrivai dans l'impasse des couturières, je relus le papier trois fois avant d'être sûr : la bâtisse n'avait de maison que le nom ! C'était une villa de quatre étages, dans un terrain immense, qui faisait toute la largeur de la route ! C'était ce palace qui transformait la rue en impasse : elle la bouchait entièrement ! Sa façade, entièrement repeinte en rouge ocre, était recouverte d'arabesques blanches. Une fontaine ornait le jardin au milieu d'arbres sûrement plantés et guidés par magie, car ils avaient pris des formes représentant des animaux : chevaux, oiseaux....

Je sonnai, intrigué par cette opulence, et le mage m'ouvrit. C'est à ce moment que je me rendis compte que je ne connaissais même pas son nom. Mais je vis sur la sonnette une étiquette : Mage Laedermaer.  Il portait le même habit brun, mi robe mi manteau, qui allait bien avec ses chevaux grisonnants, sa taille moyenne et son ventre bedonnant : un ancien prof, fatigué par la vie. Mais l'étoile à huit branches, suspendue à son cou, confirmait que c'était un mage. Il me souhaita la bienvenue et me fit rentrer, très jovial et chaleureux. Il me conduisit dans son salon, où il me proposa une boisson. Je demandai juste de l'eau, et il partit en chercher à la cuisine. pendant ce temps, j'examinai le salon. Il était richement meublé, mais aussi très confortable. Il revint, et s'assit devant moi en me tendant le verre.

– Bon alors mon garçon. Je t'ai fait venir ici car je pense que tu as de grandes capacités magiques. Sais-tu au moins quels sont les neuf éléments maîtrisables ?

Ça, je savais répondre. C'est la base que l'on apprend dès l'école.

– Les quatre tangibles: La glace, le fer, la terre et les plantes. Les quatre intangibles : le vent, l'eau, la foudre et le feu. Et le cristal, qui est à part.

– Très bien. Et tu sais, j'imagine, ce que c'est que ceci, dit-il en me montrant son collier en forme d'étoile.

– C'est ce que porte chaque personne capable de maîtriser les éléments. Chaque branche représente un élément, et le cristal se place au centre. 

– Et bien voila ! Tu n'est pas complètement ignare !

Je ne sus si je devais être content de cette affirmation ou non.

– Bon, continua-t-il, est-ce que cela t'intéresse d'intégrer l'académie ou pas ? Si oui, tu pourras y aller dès la rentrée prochaine sans problème. Si non, tant pis...

Je réfléchis... Pour moi, c'était un avantage : si je réussissais, cela pourrait au minimum m'aider au travail à la forge, au maximum me faire devenir un mage puissant., et si je ratais, je pourrai toujours reprendre un apprentissage de base comme avant. Je lui demandai de quoi réfléchir et il me proposa de revenir demain avec ma réponse. Je rentrai chez moi, pesant toujours le pour et le contre. Au repas, j'en parlai à ma mère. elle me dit que pour elle, c'était bon, mais qu'il fallait voir avec mon père, toujours au boulot. Aïe ! Il voulait que je bosse vite pour l'aider à remplir sa boutique... J'allai lui en parler le soir même.

Il ne me répondit pas, se contentant de dire :

– Demain matin.

Alors j'allai me coucher, attendant avec impatience son accord. Le lendemain, je m'habillai avec impatience et descendit manger, courant presque. Mes parents étaient là, m'attendant.

– Mon fils, on s'est mis d'accord...

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Voilà, j'espère que ce chapitre vous aura plu ! 😘

(bon en attendant, le suspense est pas énorme je pense... Tout le monde connaît la réponse non ? )