Chapitre 54.

Il fait froid, il fait très froid, c'est pas possible il doit faire -1000 ici ! Pensais-je en tentant vainement de me réchauffer avec ma doudoune du futur, argentée et toute molletonnée.

-Bon, commence Hichio en essayant de se faire entendre malgré le bruit du vent, ce qu'on va faire n'est pas un jeu réservé aux 4-5 ans je vous préviens. Vos cours d'EPS ne vous serviront à rien bien entendu.

Ah... En sachant que je ne suis pas du tout forte en escalade au lycée, ça s'annonce mal. La dernière fois que j'ai essayé de monter, j'ai dérapé sur une prise qui faisait la taille d'un petit pois et j'ai ensuite commencé à me balancer comme Tarzan, c'était chouette.

Vous vous demandez certainement comment a réagi Théodore après avoir appris qu'il était l'élu ? C'est simple, il est tombé dans les pommes et il n'est toujours pas réveillé. Ça pour une réaction. Moi je le vis plutôt bien, j'ai été surprise évidement mais maintenant je ne suis plus la seule que Malus voudra détruire, quelle bonne nouvelle.

On ne comprend toujours pas comment Peter l'a découvert, il a commencé à nous expliquer ce qu'il avait vécu dans le château de Malus mais c'était difficile à comprendre, entre un elfe qui ressemblait à Dobby et une porte sans fond, des boules de feux, c'est un peu... incroyable. Si ça se peut il délire, c'est peut être la haute altitude qui lui fait cela qui sait ? Mais difficile de ne pas le croire quand il nous raconte ça avec des yeux de chien battu, j'ai dû me retentir de ne pas lui faire un gros câlin tellement il avait l'air triste qu'on le prenne pour un fou.

-Autant vous le dire tout de suite, il est probable que vous perdiez un orteil ou toutes autres extrémités, déclara Hichio en montrant sa main, ou plutôt ce qu'il en reste, je vous rassure ça ne fait pas mal, ça pique juste un peu comme quand vous mangez du wasabi.

-Mais je veux pas perdre mon pén... commença Peter en regardant son pantalon.

-Ça ne sera pas une grande perte, le rassura Marla en lui tapotant l'épaule avec ses gants bleus assortit à ses cheveux.

Peter resta immobile quelques instants, les yeux dans les vagues, certainement en train d'imaginer son membre tombant.

-Vraiment rassurant, merci, grommela Alex à côté de moi.

Qu'est-ce qu'il est beau avec sa combinaison orange pensais-je en me retenant de baver par peur que ma salive se transforme en glaçon, de telle façon à ce que je ressemble à un morse. Moi je ressemble au bonhomme Michelin et lui à un top model, c'est tellement injuste. Mais agréable pour les yeux.

Il tourna la tête et vu que je le regardais avec un peu trop d'insistance, un petit sourire naissant sur les lèvres. Ok, je suis sous le charme.

-Bon les tourtereaux, c'est bien beau de se faire les yeux doux, mais on a plus urgent. L'amour après la destruction de Malus ! Nous interpelle Hichio en rigolant face à nos mines déconfites.

Après quelques explications de base concernant l'escalade en montagne nous commençons notre ascension pour trouver la pierre, ou devrai-je dire « THE caillou », je sens que ça va être long de trier toute cette caillasse.

Je regarde au dessus de moi, j'aperçois à peine le haut de la montagne. Heureusement que je n'ai pas le vertige

***
Vous vous rappelez ce que j'ai dit avant ? Et bien figurez-vous que j'ai le vertige et que je suis actuellement en train de faire un câlin à la paroi tellement mes muscles sont raides. Alex, qui se trouve en dessous de moi, me rassure en me disant que je suis forte, que je peux y arriver et tout un baratin censé être rassurant. Mais seul la phrase « Si tu tombes, tu meurs » résonne dans mon cerveau.

Je respire profondément, nous sommes presque au dessus. Ça va aller Néva, c'est pas comme si Malus va apparaître de nul part pour vous tuer.

-Heu les gars, c'est qui ? Demande soudainement Peter deuxième dans la file derrière notre guide.

On lève tous la tête vers le sommet de la montagne, là où quelqu'un se tient debout à nous dévisager.

Je reste paralysée, Jesus Marie Joseph c'est pas possible, à croire que je prédis l'avenir.
Appelez moi Madame Irma.

-Oh non j'ai assez vu sa sale tête hier, geint Peter.

Je le regarde à nouveau, un rictus se forme au coin de ses lèvres. Il est content, content de nous voir en position de faiblesse. Mais d'un coup je ne le vois plus, il s'est reculé de sorte qu'on ne le voit plus. Que fait-il ?

Puis je comprends. Plusieurs cordes sont lancées du haut, des hommes -ou plutôt des soldats- descendent de celles-ci.

-Les gars on fait quoi ? On reste ici comme des plantes ou... ? Commence Alex.

-On se bat, termine Marla, une boule d'eau gelée de la taille d'une balle de tennis dans sa main droite, l'autre tenant fermement la corde.

C'est parti...

***

-Maman ?

J'essaye vainement de retenir mes larmes quand je la vois, là debout près de Malus. Elle me regarde avec cette lueur dans les yeux, je n'arrive pas à determiner ce que cela peut être: du dégout ? De l'amour ? De la haine ? Comme on dit souvent "il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine" mais qu'ai-je fais pour qu'elle me déteste ?

Les larmes coulent à présent librement, je ne peux retenir cette pluie de tristesse retenue depuis bien trop longtemps. Elle me manque. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à elle, à tout ces souvenirs qui font de moi ce que je suis. Elle me manque et elle m'a abandonné. J'aimerai pouvoir lui dire tout ce que je ressens, tout ce que j'ai enduré par sa faute, toutes les fois où je me suis laissée penser que c'était à cause de moi qu'elle était partie, alors que je n'étais qu'une enfant qui ne comprenait pas encore ce que le mot "adieu" signifiait, ce mot qu'elle m'a dit avant de partir pour toujours, me laissant seule face à l'immensité du monde qui s'ouvrait devant moi.

-Néva, je... elle n'a pas le temps de finir sa phrase qu'un soldat de Malus me fonce dessus, une pique gelée à la main, prêt à me tuer. Je regarde cet homme ayant perdu son humanité, ses yeux enlevés lui donne l'apparence d'un pentin, une marrionnette que Malus contrôle à sa guise. Je ne bouge pas, tout ce qui m'entoure me semble flou, inexistant, je suis dans un brouilard d'incompréhension. Je veux ma maman.

-Néva pousse toi ! Hurle quelqu'un derrière moi.

Dans un dernier élan de lucidité j'arrive à me décaler de la trajectoire du soldat, j'ai juste le temps de detourner la tête avant que la sienne explose. C'est Alex qui m'a sauvé, encore. Je le remercierai plus tard, je n'ai plus la force de rien. Je regarde la femme qui m'a mise au monde s'éloigner de moi, sans un regard en arrière. Elle part avec ce monstre. Comment peut-elle...? Je suis lasse de ne pas comprendre. Je suis épuisée alors que je n'ai que 16 ans pourtant. Je fais le vide en moi, je ne veux plus rien ressentir, pour ne plus souffrir, mais je sais pertinement que ce n'est pas la solution. La vie est belle malgré tout ce qu'on peut endurer, on en a qu'une après tout, il faut que je me ressaisisse, pour mes amis, pour ma famille, pour le monde qui m'entoure.

Quelque chose se produit, je n'entends plus rien, plus un bruit. J'ouvre les yeux, tout est blanc, immaculé, il n'y a plus personne. Où sont-ils tous ?

-Marla ? Peter ?

Pas de réponse.

-Alex ?

Je vois quelque chose briller au loin. Je plisse les yeux en tentant de deviner ce que cela pourrait être. Je me dirige vers cet halo lumineux. Elle est là, la pierre, brillante comme le soleil, presque aveuglante mais tellement belle. Je suis hypnotisée par sa beauté, elle est... envoûtante.

***
PDV Alex

Il y a de plus en plus de soldats, on y arrivera pas, on est trop peu nombreux. Si Néva libérait ses pouvoirs on aurait une chance. Je la chercher du regard mais je ne la vois pas. Où est-elle ?

Je vois Marla qui se bat à coup de jets d'eau bouillante. Peter qui fait un corps à corps et qui a l'air de bien s'en sortir. Mais pas de Néva.

-Alex ! Me hurle Hichio, qu'est-ce que fait Néva ? Me questionne-t-il, de l'incompréhension dans les yeux.

Puis je la vois, marchant lentement, comme un automate. Des soldats tentent de l'attraper, mais aucun y arrive. Elle a comme un bouclier autour d'elle qui la protège. Elle marche en ligne droite, mais vers quoi ?

Je tente de la suivre mais plusieurs soldats m'attaquent. J'essaye de me défendre tout en regardant ce qu'elle fait.

Elle s'est arrêtée, elle reste là, debout, la tête penchée sur quelque chose. Mais il n'y a que des cailloux. Elle en ramasse un, l'observe, le retourne. Elle trace quelque chose avec son index dessus et la pierre commence à briller. C'est tellement fort que je suis obligé de me cacher les yeux pour ne pas être aveuglé.

-C'est quoi ça ? Demande Marla, qui se trouve non loin de moi.

Et je comprends. C'est la pierre.

Quand j'abaisse mes bras qui me protégeaient de la lumière, il y a un silence à faire frissonner les morts. La pierre ne brille plus, mais Néva est toujours aussi immobile. Personne n'ose parler pendant ce qui me semble une éternité.

C'est Malus qui rompt en premier le silence.

-Attrapez là et amenez moi cette pierre ! Hurle-t-il à ses soldats.

Je n'ai pas le temps de faire le moindre gestes que Néva se met à courir. Je me suis réjouis pendant 2 secondes à l'idée qu'elle allait réussir à échapper à Malus, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle court... vers le vide.

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(2 juin 2018)

Bah voilà mes biches, j'ai enfin poster le dernier chapitre comme je vous l'avais promis !

Je sais, ça fait 1 an que je ne suis plus active, ne m'en voulez pas mais j'ai juste profité de la vie en fait.

Mais je suis quand même revenue pour vous postez ce dernier chapitre qui ne clôture pas l'histoire j'en suis consciente, vous aurez certainement envie d'avoir la suite, mais je ne pouvais pas finir toute l'histoire en un seul chapitre, comme vous vous en doutez.

J'espère qu'il vous a plu, je l'ai écris quand j'en avais l'envie, d'où ce long lapse de temps très long. Je ne suis pas active mais sachez que je lis vos commentaires et vos messages privés. Et je voudrai encore vous remercier pour tout vos messages super gentils (et moins gentils, ne les oublions pas ces ptits haters) vous êtes vraiment des crèmes (et vous savez pas à quel point j'aime les crèmes brûlées!)

Petite news de ma vie:
-J'ai 18 ans (et toujours pas le permis théorique youhou)
-Je commence mes derniers exams jeudi, ça fait donc ma 12ème sessions d'examen en 6 ans, ce fut long (les belges comprendront ahaha).
-Je rentre à l'Unif en septembre, une nouvelle aventure commence ! (La meuf qui fait genre d'être rassurée alors qu'elle se chie littéralement dessus ahaha)
-Et je vous aime toujours autant pour tout ce que vous m'apportez malgré mon absence.

Merci à tous.

Love,
X

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