Chapitre 43.
"Tandis que la vague déferlait sur la grève, Monsieur Tulipe se tourna vers le large.
-Entremetteur, cajoleur, empoisonneur, dissimulateur, révélateur. Non mais regarde-le monter et descendre, entraînant tout sur son passage.
-Qui ça ? Demanda Anna.
-L'océan, répondit Monsieur Tulipe. Enfin, l'océan et le temps."
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Nous descendons le grand escaliers en silence, aucuns de nous n'ose parler, de peur de briser cette atmosphère si calme et si étrange, nous observons les lieux à travers nos yeux d'adolescents, des poutres démesurées traversent le plafond de par en par de la salle, elle est éclairée de torches qui brûlent d'une lumière verte, un chemin se trouve devant le grand escalier et mène directement à une plateforme carrée, pas très grande. Nous nous arrêtons au bas des marches, le chemin est très étroit, il n'y a rien en contrebas, juste le vide. Alex allume une petite flamme dans sa main et la lance dans le noir, on la regarde tous tombée, tombée, tombée... Ce n'est qu'au bout de 5 minutes qu'on ne la voit plus.
-Bon les gars, on va essayer de pas tomber hein ! S'exclame Théodore en s'étirant les bras.
Personne ne répond et nous nous mettons en file indienne pour avancer jusqu'à la plateforme. Plus on se rapproche d'elle et plus nous pouvons distinguer un trou au milieu, je me demande qu'est-ce qu'il se trouve au fond ?
Nous sommes à présent tous sur la plateforme, on observe le trou qui se trouve devant nous. Il y a une échelle qui descend, et le noir total en bas.
-On fait quoi maintenant ? Demandé-je.
-J'imagine qu'on doit descendre, me répond Marla qui est à côté de moi.
Tout le monde acquise en silence.
-Et qui se lance en premier ? Dit Théodore, parce que moi c'est pas que j'ai peur, mais ce trou me fou les chochottes.
-Toi t'as pas peur ? Lui lance Nathan, laisse moi rire, dit-il en le regardant d'un drôle d'air.
Théodore le regarde quelques secondes et avance vers le trou, il fait sortir une lumière bleue de sa main qui place devant lui pour qu'elle l'éclaire pendant sa descente.
-Non le cailloux, je n'ai pas peur, lui dit-il dans un petit rire sec. Mais d'où je suis, je peux très bien voir ses mains tremblées.
Nathan descend après lui, puis Marla, Peter, Alex et enfin moi, l'échelle est instable, elle est faite d'un matériau que je ne connais pas, c'est un mélange de bois et d'un autre truc non-identifiable. De temps en temps il manque des échelons, Théodore qui est le premier nous le signale à chaque fois. Marla a lancé quelques petites boules lumineuses qui flottes autour de nous créant une atmosphère irréelle, c'est comme si le temps c'était encore une fois suspendu. Nous descendons sans voir la fin, de temps à autre, l'un d'entre nous demande à Théodore s'il voit le sol. Il nous répond dans un grognement que non, et qu'il en a marre. Moi aussi je n'en peut plus, la matière de l'échelle me brûle les mains et j'ai déjà manqué plusieurs fois de tombée sur Alex, je dois aussi lui avoir marché sur les doigts plusieurs fois... Oups.
Nous continuons notre descente quand Marla nous ordonne de nous arrêter.
-Qu'est-ce que tu as ? Demande Peter.
-Tais-toi idiot ! Lui répond-elle, écoutez.
On fait ce qu'elle nous dit. Au début je n'entend rien de particuliers mais au bon d'un moment je commence à distinguer un bruit sourd, répétitif. Mais qu'est-ce que c'est ? Je pense tout d'abord que c'est mon ventre qui gargouille mais je constate vite que ce n'est pas cela car le bruit s'intensifie de plus en plus, à tel point que j'ai l'impression d'avoir un groupe de rock très très mauvais dans la tête.
-C'est quoi cette merde !? Crie Alex.
-Si je le savais, crois-moi, j'aurais déjà explosé la gueule de celui qui créer ce bruit ! Répond Théodore sur le même ton.
J'ai une forte envie de me boucher les oreilles mais actuellement je suis accroché à une échelle et si je lâche... je meurs, la situation est, comment dire ? Délicate.
Nous sommes tous paralysés par ce bruit assourdissant. Au moment où le bruit commence à diminuer les parois se mettent à trembler, si cela continue l'échelle va se détruire et on mourra tous.
D'ailleurs, il faudrait que je pense à compter le nombre de fois où on a failli mourrir jusqu'à présent.
-Les gars je vais lâcher ! Hurle Marla.
-Mais putain Nathan, fais quelque chose ! Crie Peter.
C'est vrai que maintenant qu'il le dit, Nathan est un Terra et il pourrait... Faire quelque chose pour ne pas qu'on meurt comme il contrôle la terre. Ça serait bien effectivement.
-Je... Je ne peux pas Pet'... Lui répond-il.
Je ne l'entend pas très bien à cause du bruit que produit le tremblement mais je perçois un brin de tristesse dans ses paroles. Mais pourquoi ? Peut-être qu'il ne sait pas contrôler ses pouvoirs, ou qu'il a trop peur pour le faire. Moi aussi je pourrais aider en fait, ils me répètent tout le temps que je peux contrôler les quatre pouvoirs. Mais il me manque de l'entraînement... Si je me concentre je pourrais peut-être arriver à nous sauver et non les blesser comme la dernière fois... Allez concentre toi Név, tu peux le faire ! Crois un peu en toi pour une fois, tu as bien cru au père Noël pendant 10 ans, alors tu peux très bien croire en toi 5 petites minutes. Allez...
Je ferme les yeux, je ne sais pas si, quand les autres invoquent leur pouvoir, ils ferment les yeux, mais moi ça me permet de visualiser ce à quoi je veux arriver. J'ai peut être l'air idiote, mais ça fonctionne. Une fois sur dix. Très rassurant.
Le tremblement s'intensifie de plus en plus, à tel point que je commence à lâcher prise, d'abord c'est ma main gauche qui lâche l'échelon, puis ma jambe droite, je me retrouve dans une position pas extrêmement confortable. Je tente alors de récupérer ma prise, mais rien y fait, je vais tout lâcher. Allez c'est maintenant ou jamais.
Pense à ce que tu voudrais réaliser. Alors... Hum... En rapport avec la terre ? Mais ça fait mal la terre dure ! On se casserait des os ! De l'herbe ? Ah oui, pas bête... Faire apparaître de l'herbe ne doit pas être si compliqué... Mais t'es conne ou quoi !? Me dit ma conscience, de l'herbe n'amortirait pas bien votre chute ! Et si en contrebas il y a des piques très pointues ? Tu y a pensé à ça ? Non, bien sûr que non. Oui mais si je fais un tapis très épais d'herbe ça fonctionnerait ! Tu es vraiment lourde parfois... T'as qu'à partir, je ne te retiens pas ma très chère conscience. Ouais ciao, je te laisse avec tes idées de merde.
Wouaw. Que quelqu'un se dévoue à m'expliquer ce qu'il vient de se produire dans une partie de mon cerveau ?
Je regarde en dessous de moi, Alex ne tiens plus qu'à une main, son visage exprime la douleur. J'ai mal au cœur de le voir comme
cela. Je ne vois pas Peter mais j'imagine qu'il est dans la même situation que nous. Comment vais-je arriver à nous sauver...? Le tapis d'herbe est apparement une mauvaise idée.
-Je vais tomber là, je n'arrive plus du tout à m'accrocher à l'échelle ! Crie Théodore en panique.
-Elle commence à céder, regardez le mur devant vous ! Dit Alex.
Effectivement, des fissures zèbrent tout le mur, de par en par. Aïe, c'est pas bon du tout.
Un éclair de génie me traverse l'esprit. Un espèce de matelas à eau géant ! Ça pourrait bien amortir notre chute sans que rien ne soit cassés ! Bravo Harvin, des fois je te trouve très intelligente !
-C'est bon je pense que j'ai la solution ! Je crie à mes amis en dessous de moi.
-Dépêche toi de le faire alors, je vais lâcher dans quelques secondes ! Me répond Marla.
-Parfait, à cinq vous lâchez tous, ok ? Je leur demande.
-Si je meurs, crois moi que je te ferais chier même dans ta tombe ! Me menace Théodore.
-Pareil, répliquèrent les autres en cœur.
-Ok, merci les gars, je vous aimes aussi.
-Bon tu te bouges le cul ou je dois monter sur tout le monde pour venir te botter les fesses moi-même ? Me demande Théodore.
-C'est bon, c'est bon, je me concentre.
Je referme les yeux, cette fois avec une idée précise en tête: le matelas d'eau.
On décompte:
-5...
-4...
-3...
-2...
C'est à mon tour de finir le décompte, je prend une grande inspiration et juste au moment où l'échelle se décroche, je souffle:
"-1..."
C'est parti...
Je me sens flotter dans l'air, le temps a ralenti, tout devient calme, paisible, je me sens bien. Je regarde au dessus de moi, je vois l'entrée par où on est descendu, il rétréci, rétréci... Mes cheveux flottent autour de moi, j'avais fait une queue de cheval pourtant... Pas grave, je me sens en paix.
J'imagine le matelas d'eau en contrebas, celui qui devrait nous empêcher de mourir.
J'y crois, je crois en moi.
Je me sens descendre de plus en plus vite, les cris des autres m'emplissent les oreilles, ils doivent avoir envie de me tuer à cet instant-ci. Ou peut-être qu'ils revivent les moments qu'ils ont le plus aimés vivre. Ou qu'ils voient la personne à qu'ils tiennent le plus...
Tout à coup j'ai l'image flou d'un garçon aux cheveux châtains et aux yeux bruns.
Mais ça c'est passé tellement vite que je n'ai pas eu le temps de le reconnaître. Mais qu'est-ce que cela signifie ?
Reprends-toi ! Le matelas d'eau. Oui c'est bon je le vois ! J'y suis arrivé !
Mais une fois que je me rapproche de plus en plus du sol, il disparaît. Non ! Non c'est pas possible ! Non non non ! Allez réapparaît, s'il te plaît...
Tout ne peut pas ce finir comme ça, nous n'avons même pas trouvé un seul Artéfacts ! Malus ne peut pas gagner comme ça, je refuse ! Je sens la rage bouillir en moi, la haine, mais surtout la peur et la culpabilité, c'est un mélange de sentiment étrange, un cocktail bizarre, fait de sentiments différents.
C'est la fin.
Je ferme les yeux et écarte les bras, prête à m'écraser au sol. Mourir dans un tombeau, quoi de mieux ? Oui, je reste positive même face à la mort, hum...
J'ai l'impression que cela fait une heure qu'on chute, pourtant je sens l'air passer autour de moi à une vitesse folle. Il doit être vachement profond ce trou.
Je ne veux pas que Malus réussisse, et je ne veux pas non plus que ma dernière pensée lui soit adressé, je veux mourir avec quelque chose de bien en tête.
Alex.
Je suis étonnée moi-même, mais c'est lui qui m'est venu en tête le premier. J'aurais dû lui dire... Comme je regrette. Mourir avec des regrets, c'est tellement nul.
Les larmes aux yeux, je clos mes paupières.
***
Quand je les ouvrent, je suis dans un espace clos, noir. Je ne distingue rien. Il fait chaud ici, je tend la main, les parois sont douces. Mais où suis-je ? J'ouvre la main et lance une petite boule de lumière bleue. Des plumes ? Juste à côté de moi se trouve tout mes amis recroquevillés les uns contre les autres. Alors c'est ça la mort ? Un cocon chaud et doux fait de plumes ?
J'entends un faible murmure, je me retourne et je vois Alex qui essaye de se relever péniblement, je le regarde, il beau. Autant à l'intérieur, qu'à l'extérieur, c'est une belle personne. Je pourrais peut-être lui dire maintenant ? Nous sommes morts, je n'ai plus rien à perdre.
Je m'approche de lui doucement.
-Alex ? Chuchoté-je.
-Néva ? Comm... Comment as-tu fais ça ? Je pensais que... que plus personne... Il paraît abasourdi, il chercher partout autour de lui, il touche les parois de notre mort. Je ne comprend pas ce qu'il me dit. Qu'ai-je fais encore ? Quelque chose de mal ?
-Alex, calme toi, chut... Je lui dit en lui caressant la joue, je suis là, je tente de le rassurer, les picotements qui traversent mon corps suite à ce contact me perturbe.
-Non... Non ! Explique moi ! Je veux comprendre, on m'a toujours assuré que plus personne n'en avait, que c'était fini depuis... Il continue à parler mais je l'interrompt en posant mes lèvres sur les siennes.
Oh. Mon. Dieu.
Le noir qui nous entoure se lève et la lumière fuse, je le vois à travers mes paupières closent. Je ne suis pas prête à regarder ce qu'il y a autour de nous. Je ressent tellement de choses en ce moment. C'est... Wouaw.
Mais quand je me rend compte de ce que j'ai fait, je romps tout en me reculant précipitamment. Pourquoi j'ai fait ça ? Mais non pourquoi ?! Et s'il me rejetais... Ça créerait des tensions dans le groupe, et la mission serait compromise... C'était pas le moment...
Mais Néva, t'es bête c'est ça ? Vous êtes morts, tu l'as dit toi même, le cocon. La lumière ! J'ouvre les yeux, sans regarder le garçon qui se trouve devant moi.
C'est quoi ce bordel !? Il y a de l'or partout, des torches brûlent aux murs, c'est une salle circulaire et les murs sont remplis de hiéroglyphes en tout genre, il y a des montagnes de bijoux, d'objets entassés partout. C'est pas normal, je dois rêver.
-Néva ! Oh mon dieu regarde toi ! Me dit Peter accroupi à ma gauche, une expression choquée collée au visage.
-Quoi j'ai un truc dans les dents ? Attend vous avez vu ce qu'il vient de se passer...? Je demande, les joues brûlantes de joie, de honte.
-Mais ça ! Me crie Théodore en allant prendre un objet sur une grande table, c'est un miroir.
Il me le brandi devant moi et je vois mon reflet, celui que je vois depuis 17 ans. Je ne comprend pas ce qu'il essaye de me dire jusqu'à ce que je remarque quelque chose de brun dernière moi.
Je me retourne tellement vite que je manque de m'étaler de tout mon long sur le sol de cette salle au trésor. Je reste bouche-bée.
Oh putain de bordel de merde.
-Ce sont...
-Des ailes.
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Taaaadaaaaaaam !!! J'ai bien aimé écrire ce chapitre (qui est le plus long que j'ai écrit je pense, alors respect :')), oui oui, vous n'avez pas rêvé, Néva et Alex se sont embrassés ! Alors oui, je n'ai pas super bien détaillé (non, parler du mélange de bave c'est pas mon kiff) mais les scènes plus romantiques c'est nouveau pour moi, et putain, c'est pas simple à écrire ! :O J'essayerais de mieux détailler quand j'aurais plus facile à écrire ce genre de passage, mais pour le moment je vous laisse avec ça ahahahah ;)
J'espère qu'il vous a plu !
Et merci infiniment pour les plus de 600k !!!!!!!! Wtf moi je dis !
Merci pour tout,
Love,
X
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