Chapitre 14
Le ciel pâlissait doucement, baigné d'une lueur dorée. Le poil ébouriffé pour se protéger du froid, une chatte au pelage blanc et noir se glissait entre les frondes qui abritait le camp. Patte de Givre se retourna soudain, une patte en l'air et scruta de ses yeux sombres le camp qui s'étendait derrière elle. Poil de Feu, qui montait la garde assis sur un rocher ne l'avait pas vu. Et pour cause, la chatte utilisait un passage se trouvant derrière la pouponnière, le même par lequel elle et sa sœur s'était échappées lorsqu'elles étaient chatonnes.
Poussant un léger soupir qui se transforma en buée, l'apprentie sortie du camp et s'enfonça dans les bois, courant, autant pour se réchauffer que poussée par la hâte. Son trajet était le même depuis plus de deux lunes. Tandis qu'elle arrivait en haut des collines, le soleil commença à poindre derrière les nuages blancs. La novice fit une pause, haletante et se lécha paresseusement le poitrail.
Peu après, des bruits de pas se firent entendre. Patte de Givre se retourna, le cœur débordant de joie à l'idée de revoir celui qui l'animait d'une douce chaleur. L'Assemblée s'étant tenue il y a peu et Croc d'Argent avait ensuite décidée de faire subir une évaluation de chasse à son apprentie, l'empêchant de venir voir le matou pour quelques jours. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant Noireaud, tenant deux boules de poils dans la gueule. Le mâle peinait à les tenir tous les deux et dut s'arrêter et les poser pour resserrer sa prise. La novice blanche et noire s'empressa de le rejoindre. Sans dire mot malgré son incompréhension, elle saisit un des chatons et les jeunes chats les ramenèrent au sommet de la colline.
En les déposant l'un contre l'autre, Patte de Givre les observa. Les deux chatons, mâles, étaient assez différents des chats qu'elle connaissait. Leurs oreilles étaient bien plus larges à la base, leurs visages étaient triangulaires, leurs pattes longues et fines et ovales au bout. Mais le plus étrange restait leurs pelages, ras et fin. L'un arborait un poil brun-roux dégradé, sombre sur l'échine et presque beige sur les pattes. L'autre avait le même, excepté que les couleurs s'approchaient du gris et du beige.
<< Qui sont-ils ? s'enquit-elle tandis que le mâle entourait les petits d'herbe pour les réchauffer.
- Les chatons de Mila, une chatte du groupe. répondit-il distraitement.
- Je croyais que tu n'avais plus aucun contact avec le groupe ?
- C'est vrai ! protesta le mâle. Mais j'en ai avec ma mère, Neige. Et... - il prit une grande inspiration - elle m'a demandé d'emmener ces petits loin du groupe. La première portée de Mila est morte de faim, elle veut protéger celle-ci mais ne peut pas se débrouiller seule, sans le groupe. Elle me les a donc confiés.
- Mais pourquoi, ils sont encore jeunes, ils ne marchent même pas encore et ont besoin de lait ! Tu ne pourras pas les nourrir ! s'exclama la novice, stupéfaite.
- Je sais... C'est pourquoi tu dois les prendre avec toi. >>
Patte de Givre resta interdite un moment. Ses yeux bleus sombres posés sur les petites boules de poils qui gigotaient, cherchant entre les poils de Noireaud du lait.
<< Mais, je n'ai pas de lait non plus... murmura-t-elle, croyant savoir où il voulait en venir.
- Mais ta tribu à bien des reines non ? >>
Le matou lui toucha doucement l'épaule avec la queue. Aussitôt, l'image de Plume de Silex avec Petite Bruine et Petit Roc lui apparut. Doucement, elle hocha la tête, songeant aux conséquences de la venue de ses deux petits au sein de la tribu. Mais il n'y avait pas d'autres solutions. Si elle ne prenait pas le risque que la tribu découvre Noireaud, les petits mourraient. Prenant une grande inspiration, elle déclara :
<< Très bien. Je les prendrais avec moi. Ma tribu ne saura rien de leurs origines et eux non plus. Je leur dirai que je les ai trouvés, abandonnés. >>
Noireaud ronronna et appuya son front contre celui de la chatte. Les deux restèrent un moment comme ceci, le regard plongé dans les prunelles de l'autre.
<< On ferait mieux de ne pas se voir avant un moment, finit par miauler la femelle. Afin que les miens ne se doute de rien. >>
Des larmes vinrent perler les yeux jaunes du matou qui opina avant de se détourner.
<< Tu ferais mieux d'y aller, les petits commence à avoir froid. >>
Patte de Givre hocha la tête et s'approcha des chatons. Celui au pelage brun-fauve posa sa petite patte sur le museau de la femelle. Cette dernière ne put s'empêcher de ronronner et se dégagea lentement pour le saisir par la peau du cou. Hésitante, elle sera un peu les crocs pour ne pas qu'il ne glisse. Ensuite, elle attrapa l'autre du coin de la gueule. Noireaud lui lécha le front et elle se mit en route. En dévalant la colline, elle se retourna et vit Noireaud, assis, qui l'observait. Il lui fit un signe de la queue et la chatte repris sa route.
Le trajet jusqu'au camp fut long, Patte de Givre devait souvent s'arrêter car les petits glissaient. Tandis qu'elle s'approchait du camp, une idée lui vint. En effet, l'odeur de Noireaud collait aux poils des petits, et au sien. Elle entreprit donc à faire une toilette complète. Une fois assurée que toute odeur de Noireaud avait disparu, elle pénétra dans l'enceinte du camp.
Poil de Feu qui gardait l'entrée, se leva d'un bond, la fourrure hérissée, prêt à alerter le camp. Lorsqu'il vit Patte de Givre, il se détendit avant de voir les deux chatons.
<< Qu'es ce que... Où as-tu eu ces chatons ? miaula-t-il, d'un ton méfiant.
- Je ne les ai pas volés si c'est ce que tu insinue ! >> cracha Patte de Givre en les déposant.
Le guerrier ne dit rien d'autre et miaula pour avertir le camp. Beaucoup sortir en trombe, prêt à en découdre avant d'apercevoir la novice. Il était obligé de ramener tout le monde ? râla la jeune chatte en se léchant le poitrail, gênée. Alors que les membres de la tribu se rassemblaient intrigués par les chatons, Ciel Doux arriva enfin. La meneuse pourfendit la foule et se tient devant l'apprentie. Arriva ensuite Cœur Vif qui s'empressa d'examiner les petits.
<< Qui sont ces chatons, Patte de Givre ? >> questionna Ciel Doux en leur jetant un regard mauvais.
La femelle blanche et noire déglutit, mal à l'aise. Elle jeta un regard à Patte de Pluie qui était assise aux cotés de Patte de Lilas. Sa sœur exprimait un air intrigué et renfermé.
<< Je les ai trouvés abandonnés. finit-elle par miauler après une longue inspiration.
- Et que faisais tu dehors à une heure pareille ? Tu l'as laissé sortir Poil de Feu ? >>
Patte de Givre piétina le sol, jetant un œil au matou qui expliquait qu'il ne l'avait pas vu sortir.
<< C'est parce que je suis sortie par le tunnel derrière la pouponnière...
- Et pourquoi donc ? s'étonna Poil de Grive.
- J'avais entendu un bruit et...
- Pourquoi ne pas avoir prévenu Poil de Feu dans ce cas ? >> renchérit Eclat Sombre.
Patte de Givre ne sut que répondre et baissa les yeux sur les petits. Et si la tribu n'en voulait pas ? Et s'ils étaient laissés seuls dans les bois ? Et si la Tribu découvrait l'existence de Noireaud et du groupe ? Toutes ces questions firent tourner la tête de la femelle qui n'entendit pas la suite de la conversation. Finalement, elle ne put s'empêcher et feula.
<< L'important n'est pas d'où ils viennent mais si ces chatons peuvent intégrer la tribu. >>
Chacun resta interdit devant son intervention puis les remarques surgirent de part en part.
<< Sans savoir d'où ils viennent ? miaula Museau de Suie.
- Qui nous dit que tu ne les as pas volés à une autre tribu ? cracha Œil de l'Aube.
- Ils sont si différents de nous... On dirait des chats domestiques ! s'exclama Poil de Grive.
- Nous devrions les laisser dans les bois ! fit remarquer Croc d'Argent.
- Il suffit ! intervint Ciel Doux. Je vais y réfléchir. En attendant, Plume de Silex s'occupera des petits.
- Pourquoi moi ? Je ne veux pas de ces chats errants ! grogna la reine qui avait laissé ses chatons, alertée par les exclamations des autres.
- Parce que tu es la seule reine qui a du lait. >> Voyant que la femelle allait protester, la meneuse s'approcha d'elle et colla son museau au sien. << Je suis la cheffe, c'est moi qui décide ! Maintenant que l'aube s'est levée, allez donc patrouiller ou chasser. Je ferais connaître ma décision ce soir. >>
Sur ce, la femelle au poil dorée se dirigea vers la sortie du camp et disparu dans les bois. Patte de Givre attendit un instant que les autres se dispersent, le regard posé sur Plume de Silex qui retournait dans la pouponnière. Pourquoi c'est elle qui élèvera les petits et pas une reine plus douce comme Pelage de Feuille ? Enfin, si les petits restent... soupira-t-elle intérieurement.
<< N'aie crainte. la rassura Cœur Vif qui examinait les oreilles des chatons. Ciel Doux ne les laissera pas mourir dans les bois. >>
Incapable de répondre, Patte de Givre hocha la tête, tandis que le matou continuait de parler.
<< Je vais les emmener auprès de Plume de Silex, ils commencent à avoir faim et sont encore jeunes pour rester dehors par ce froid. Je leur donnerai un peu de tanaisie en prévision d'un rhume, s'il m'en reste... >>
Prenant les deux mâles dans sa gueule, il se dirigea vers sa tanière. Patte de Givre s'étira puis pris la direction de la tanière des apprentis, bien décidée à rattraper son sommeil.
En pénétrant à l'intérieur, elle tomba sur Patte de Pluie qui faisait sa toilette en compagnie de Patte de Lilas. Ne voulant pas répondre aux questions incessantes que lui posait toujours sa sœur, Patte de Givre alla se coucher sur sa litière sans lui accorder un regard. Mais sa tentative fut vaine puisqu'elle fut arrêtée par une patte blanche et grise.
<< D'où viennent les petits ? >> s'enquit Patte de Pluie d'un ton doux mais ferme, plongeant intensément ses yeux verts clairs dans ceux de sa sœur.
La novice blanche et noire se dégagea et alla se rouler en boule dans la mousse.
<< Je l'ai dit, je les ai trouvés dans la forêt... grogna-t-elle en fermant les yeux, espérant que sa sœur la laisse dormir.
- Tu mens ! Pourquoi tu ne veux rien me dire ? Je croyais que je représentais quelque chose pour toi ! >> feula-t-elle, avant de sortir de la tanière, la fourrure ébouriffée de toutes parts.
Patte de Givre se redressa, la gueule entre-ouverte pour la rappeler mais c'était trop tard. Elle aurait tellement voulu pouvoir en parler à sa sœur, mais ça lui était impossible. Aussi, elle posa sa tête sur ses pattes et ferma les yeux en soupirant.
De petits coups de pattes la réveillèrent. La femelle grogna et se roula un peu plus en boule. Un autre coup atteint son ventre et elle se recroquevilla.
<< Laisse-moi tranquille ! feula-t-elle en enfouissant son museau sous ses pattes.
- Réveille-toi ! Tu crois que tu peux ramener ses rejetons ici et paresser toute la journée ? >> gronda la voix de Croc d'Argent.
Sachant qu'elle n'y échapperait pas, la novice ouvrit les yeux et se redressa. Elle planta ses prunelles bleus sombres dans celles du matou que afficha un air contrarié avant de sortir de la tanière en miaulant :
<< Dépêche-toi et rejoins moi dehors, on part chasser. >>
L'apprentie soupira et entreprit à faire sa toilette, en commençant par le poitrail. Chose faite, elle se leva, s'étira copieusement tout en faisant attention à ne pas réveiller Patte de Fougère qui dormait encore et sortit. Le soleil, boule lumineuse derrière les nuages gris, était encore bas dans le ciel, signe que Croc d'Argent ne l'avait pas beaucoup laissé dormir.
Elle traversa le camp à petites foulées, jetant un regard envieux au tas de gibier. Hors de question, Croc d'Argent ne me laissera pas m'en approcher tant que je n'aurais pas ramené ma part. soupira-t-elle. Tandis qu'elle marchait vers la sortie où se tenait son mentor, la femelle sentit les regards des autres membres picotaient sa fourrure. Ils se demandent tous d'où viennent les petits et pourquoi je leur ai menti.... Mais hors de question que je leur dise, je l'ai promis à Noireaud.
Patte de Givre franchit, essoufflée, l'entrée du camp. Croc d'Argent, qui la suivait, miaula, sa voix déformée par les proies qu'il tenait.
<< Apporte donc tes prises aux reines. >>
La novice hocha la tête et fila en flèche dans la pouponnière. Le vent soufflait et la fourrure de la femelle s'emmêlait. En entrant dans l'antre, le calme qui y régnait comparé au vacarme du souffle dehors, lui fit du bien. Pelage de Feuilles dormait, ses petits maintenant âgés de presque six lunes, n'étaient pas là. Sans doute en train d'écouter les ragots des anciens. Suggéra la femelle blanche et noire. Sans un bruit, elle s'approcha de Plume de Silex qui démêlait les longs poils de Petite Bruine tandis que Petit Roc tétait. En la voyant ainsi, Patte de Givre ne put s'empêcher de trouver la scène touchante. Elle se rendit alors compte que si Plume de Silex avait fort caractère et pouvait parfois paraître tout comme son compagnon, Croc d'Argent, plutôt insupportable, elle était capable d'être douce et patiente. Ce n'est pas une mauvaise mère... songea la novice. Du moins, avec ses propres petits, en revanche, elle n'a pas l'air d'apprécier l'idée de s'occuper de sauvageons. A cet instant, la reine blanche tigrée de noire releva la tête et aperçut l'apprentie.
<< Que veux-tu? >> miaula-t-elle d'une voix sèche.
La jeune femelle soupira silencieusement et tenta de garder un ton calme et respectueux.
<< Juste t'apporter ceci. >> déclara Patte de Givre, en déposant deux souris au sol.
Plume de Silex prit aussitôt la plus maigre des deux et la déposa au creux de son nid, la gardant sans doute pour plus tard. De rien... grogna intérieurement la novice.
<< Apporte l'autre près du nid de Pelage de Feuilles pour lorsqu'elle se réveillera. Ensuite va demander à Cœur Vif s'il peut lui apporter quelque chose, elle ne cesse de dormir ces temps-ci et tousse par moment. J'ai peur que le mal blanc ne frappe à nouveau. >>
Patte de Givre se retient de lui répliquer qu'elle pouvait le faire elle-même et hocha simplement la tête. Au moins, elle pourrait s'assurer que les petits allaient bien. Aussi, elle prit la souris dans sa gueule et après l'avoir déposée près de la chatte écaille sortit dehors.
Le vent soufflait toujours et une légère brume s'était installée. Transie jusqu'aux os, la chatte courut presque jusqu'à la tanière de Cœur Vif et Bourgeon d'Érable. En entrant, une forte odeur de plantes vint remplacer celle du froid et la truffe de la femelle se mis à picoter à cause du changement de température. Le sol terreux offrait une petite surélévation de terrain où se trouvait le nid du guérisseur. Quant à celle de son apprentie, sa litière se trouvait juste à côté de la réserve d'herbes, en amont de la caverne.
Un peu plus loin, le guérisseur au poil brun et blanc s'affairait auprès de Croc Étincelant. Comme le guerrier blanc et roux tigré était allongé sur le flanc, une patte en l'air, l'apprentie en conclut qu'il devait s'être coincé une épine dans la patte. Bourgeon d'Érable se tenait près des deux chatons, dans une litière de mousse et les regardait doucement dormir. Lorsqu'elle remarqua Patte de Givre, elle se leva doucement sans déranger les petits.
<< Qu'il y a-t-il? s'enquit-elle en débarrassant son long poil des brins des mousses y restant.
- Plume de Silex dit que Pelage de Feuilles tousse et dort beaucoup, elle pense qu'il faudrait aller la voir.
- Il reste quelques feuilles de pas-d'âne. intervient Cœur Vif tout en léchant le coussinet de Croc Étincelant pour en extraire l'écharde. Apporte lui en avant qu'elle ne contamine tout le monde. J'irais voir moi-même son état tout à l'heure, en attendant, demande aux anciens de s'occuper de ses petits. >>
Bourgeon d'Érable opina du chef et fila dans la réserve avant d'en ressortir l'instant d'après et de s'enfuir vers la pouponnière.
<< Bon, voilà. Évite de trop marcher pendant deux ou trois jours et reviens me voir si ça s'infecte. conclut le guérisseur tandis que Croc Étincelant se relevait. Quant à toi, Patte de Givre, aide moi à porter les petits, Ciel Doux ne va pas tarder à annoncer le rassemblement. >>
La novice s'exécuta sans un mot, le cœur battant. Elle allait enfin savoir si les petits de Mila allaient rester ou non. Doucement, elle attrapa le gris et suivit le matou blanc et brun. Ce dernier avait raison, la meneuse arrivait justement dans la clairière et déposa le lapin qu'elle avait attrapé avant de bondir lestement sur un rocher. Croc d'Argent s'empressa de l'y rejoindre.
<< Tribu de la Lumière rassemblez-vous ! >>
Aussitôt les félins s'assirent en cercle, babillant d'impatience. Stressée, l'apprentie blanche et noire pénétra dans le lieu laissé vider entre le rocher et la foule pour déposer le chaton au sol, Cœur Vif fit de même et s'assit derrière eux, faisant signe à Patte de Givre de se retirer. Elle s'exécuta et s'assit au premier rang.
<< Qu'es ce qu'il va se passer ? demandait Petit Chêne, un des deux chatons de Pelage de Feuilles. Pourquoi es ce qu'il y a deux chatons ?
- Silence ! lui intima Poil de Feu, son père. Écoute ta cheffe.
- Aujourd'hui, Patte de Givre nous à ramener deux rejetons, apparemment abandonnés en forêt. clamait justement cette dernière tandis que tous les regards se tournaient vers la novice. J'ai pris ma décision. >>
La femelle au poil d'or fit une pause, baladant son regard sur la tribu silencieuse. Elle s'arrêta sur Patte de Givre, une expression indéchiffrable sur le visage. La jeune chatte releva un peu le menton, en signe de défi. Ciel Doux hocha imperceptiblement la tête et reprit.
<< J'ai décidée d'accepter ces chatons dans la tribu. >>
Aussitôt, des exclamations fusèrent de toutes parts.
<< Mais ils puent le chat domestique ! s'exclamait Poil de Grive.
- Ils ne seront jamais de vrais guerriers ! renchérit Feuille Sombre.
- Ils ne seront jamais assez forts pour combattre le froid et la famine ! >> criait Œil de Mulot.
Ciel Doux intima le silence d'un geste de queue énervé.
<< J'en ai parlé avec Croc d'Argent - ce dernier fit une grimace, prouvant son mécontentement - et les vétérans. Certes, nous ne savons rien de l'origine de ses petits -elle fusilla Patte de Givre du regard - mais ils seront des guerriers en plus.
- Plutôt de nouvelles bouches à nourrir ! critiqua tout bas Perle Ruisselante.
- Plume de Silex accepte de les nourrir et de s'occuper d'eux. continua la meneuse sans se soucier de l'intervention de la jeune guerrière. En échange, puisque c'est elle qui les a amenés ici, Patte de Givre devra chasser pour elle tous les jours, en plus de ses entrainements. Enfin, ces petits doivent avoir un nom. Plume de Silex ? >>
La jeune reine apparut, sa belle fourrure blanche striée de noire au vent. Elle alla s'asseoir devant les petits que Cœur Vif quitta.
<< Je te laisse choisir, puisque tu seras celle qui les élèvera.
- Très bien. >> Les yeux verts sombres de la mère détaillèrent rapidement les chatons.
<< Celui-ci sera Petit Fauve. >> fit-elle en désignant le plus brun des deux. << Et lui, Petit Loup. >>
Elle releva ensuite la tête et planta son regard dans celui de Patte de Givre qui frissonna en entendant les noms. Généralement, lorsqu'on nommait son petit avec le nom d'un animal, c'était pour montrer sa grande force physique et ses talents de guerrier. Mais là... Elle veut me faire comprendre que ce n'est pas parce qu'elle accepte de les allaiter qu'elle prend le rôle d'une mère pour eux. Ils resteront toujours des sauvageons. compris la novice. Elle inspira profondément et baissa les yeux sur les deux chatons qui commençaient tout juste à essayer de tenir sur leurs pattes. Bienvenu dans la Tribu de la Lumière, Petit Fauve, Petit Loup.
Image : Petit Fauve et Petit Loup ^^ Voilà j'espère que ça vous à plus :3 C'est un long chapitre que j'attends depuis longtemps de faire ^^ Pour ceux qui n'auraient pas compris, les deux chatons sont des croisés abyssins, de part leur origine domestique c'est pourquoi ils sont assez différents des autres chats physiquement :3 J'adore cette race (même si je déteste la notion de race x) et je voulais depuis longtemps en introduire dans mes écrits. C'est maintenant chose faite! J'ai d'ailleurs prévue une suite à ce tome, "Paria" dont la couverture est déjà dispo qui permettra de voir ces deux petites boules de poils grandir :3
Walà ^^ Sinon petit sondage, quel est votre perso préféré jusque là et celui que vous aimez le moins? et pourquoi ^^
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