T3 : Vingt-sept ✔️
Nous nous étions levé tôt le matin, j'étais très fatiguée mais de très bonne humeur, tout comme Samuel. Après nous être habillés et avoir préparé un sac de vêtements, nos chauffeurs vinrent nous chercher. On eut le droit à deux petites limousines, séparant le groupe en deux. Quelles heures de route plus tard, on entra enfin dans l'enceinte du Capitole. Il y avait déjà énormément de monde, du personnel s'activant, faisant des allées et retours entre le grand bâtiment, trois grandes tentes de réceptions côtes à côtes et la petite église psi un peu à l'écart, juste à côté de la lisière de la forêt. Nous, les psis, n'avions pas de religion, mais certains fanatiques suivaient avec exactitudes les vieux livres écrits par les tous premiers psis, ce qui expliquait que nous avions également des prêtres, mais nous préférions les appeler les messagers. Sur la pelouse, de grands hommes et femmes d'affaires et de multiples journalistes et caméras psis étaient présents. Quand nos voiture s'arrêtèrent, une foule de gens se précipita vers nous. On sortit du véhicule, entouré par des gardes du corps, ignorant les questions des multiples personnes voulant nous interroger. On nous fit entrer par l'arrière du bâtiment et je fus directement emmenée à part, à l'écart des autres, tout comme Samuel, Olivia et Ryan. Trois personnes me prirent en charge. On m'emmena dans une petite chambre, ou on devait me préparer. Je me laissais faire, pendant plus d'une heure, après avoir coiffé mes cheveux, m'avoir maquillé, fait les ongles, habillé de ma longue robe blanche et expliqué tout ce que je devais faire, j'étais fin prête. On me mena alors dans une petite pièce. Tous les murs étaient dans les tons chauds, une variante de rouges. Le sol était en parquet de bois brun foncé. Je m'asseyais dans un des divans. De nombreux tableaux décoraient les murs au dessus de ma tête. Le mur en face de moi présentait un grand portrait entouré de deux grandes fenêtres. Une femme aux cheveux bruns et yeux verts y était représenté. Je la reconnu immédiatement, Elizabeth Lawrence, ma grand-mère. Je me levais et observais chaque traits fins de son visage si jeune. Elle devait avoir mon âge ou être un peu plus vielle quand ce tableau avait été peint. Je touchais délicatement la gravure en or sur le bas du cadre où était inscrit son nom. Un petit sourire s'afficha sur mes lèvres.
Et dire que je ne l'avais pas connu... Je continuais à fixer son portrait comme si elle était vraiment en face de moi, qu'elle me regardait. La porte au bout de la pièce s'ouvrît. Deux gardes se placèrent à l'entrée et un homme de la vingtaine me fit signe de le suivre. Je jetais un dernier regard au tableau de mon ancêtre et les suivais. On marcha le long de nombreux couloirs, on descendit plusieurs fois des escaliers, on traversa de grands halls décorés de magnifiques lustres en verre, brillant aux rayons du soleil qui traversaient les vitres. On sortit finalement dans la cour, ou une cinquantaine de personne me précéda. On marcha jusqu'à la petite église. Je voyais de l'autre côtés des grands barreaux de métal qui entouraient tout le château, une foule immense. Des centaines voir des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants. Ils criaient mon nom et ceux de mes trois amis en cœur, m'acclamant. Je suivais toujours l'homme, entourée de deux gardes et précédée par les grands politiques, hommes et femmes d'affaire du monde psi.
On arriva devant les grandes portes ouvertes de l'église. Ryan, Samuel et Olivia étaient déjà là, tous vêtus de blanc. Je me plaçais au milieu, entre Sam et Liv, Ryan étant à côté de mon ami. On se jeta un simple regards, des sourires discrets et rassurants. Les trompettes commencèrent à jouer. On nous indiqua de monter les marches et de nous avancer jusqu'à l'autel. On se prit tous la main et on passa les portes du lieu saint. J'inspirais à fond, tous les regards étaient tournés vers nous. Je fixais le prêtre droit devant moi. On arriva devant l'autel. Je lâchais les mains de mes amis et me plaçais face à un petit coussin rouge. Je posais mes genoux dessus et me plaçais tête baissée face au prêtre. Mes amis m'imitèrent.
-Nous sommes ici, aujourd'hui, pour sacrer les héritiers et descendants des familles originelles. Ryan, Samuel, Victoire et Olivia, petits enfants de Zane Fley, Lexie Hadley, Elizabeth Lawrence et Seth Lewis.
La voix du prêtre raisonna dans tout l'édifice, prenant un côté bien plus solennel et sacré. Il prit une coupe et souleva le menton de Ryan. Il fit une croit de couleur verte sur son front.
-Ryan Fley ! Promettez vous de servir votre peuple, de le protéger et ce jusqu'à votre mort ?
Ryan leva la main droite, fixa le prêtre dans les yeux et dit :
-Je promet.
Le prêtre passa à Olivia, puis Samuel, pour enfin terminer avec moi.
-Victoire Lawrence ! Promettez vous de servir votre peuple et de le protéger et ce jusqu'à votre mort ?
-Je promet.
-Les quatre hérités enfin réunis, soixante ans après leurs prédécesseurs. Vous marquerez l'union, la force, le soutien et la liberté de votre peuple. Vous serez les représentants de chaque psi, hommes, femmes et enfants réunis de notre grand pays et prônerez l'égalité et l'entraide entre les quatre éléments. Vous servirez votre peuple et le dirigerez afin de lui assurer protection, paix et et prospérité.
-Nous prêtons allégeance et promettons dévotion et soutint à notre peuple, et ce jusqu'à notre mort, dis-je.
Mes trois amis répétèrent mécaniquement après moi.
-Nous prônerons fièrement nos origine et l'appartenance à notre peuple. Nous le protégerons et lui assurerons la paix et l'entraide entre les quatre éléments.
Samuel, Ryan et Olivia répétèrent après moi. Le prêtre nous fit lever et nous montra les quatre trônes à nos couleurs en face de nous. On se plaça face à l'assemblée, debout devant les sièges somptueux. Quatre enfants se levèrent des bancs du premier rang, chacun avec un coussin noir dans les mains, où reposaient quatre couronnes en argent incrustés de pierres rouges, vertes, bleues ou blanches. Le prêtre prit la couronne aux pierres vertes et se plaça face à l'assemblée.
-Si quelqu'un est contre ce couronnement, qu'il s'exprime maintenant, déclara-t-il.
Il scruta toute l'assemblée avant de s'avancer vers Ryan.
-C'est avec joie, fierté et honneur que je vous déclare, Ryan Fley, roi des psis, dit-il en déposant la couronne sur la tête de mon ami.
Le prêtre effectua les mêmes gestes et exprima les mêmes paroles avec Olivia puis Samuel. Il prit enfin ma couronne et se plaça face à l'assemblée.
-Si quelqu'un est contre ce couronnement, qu'il s'exprime maintenant.
Personne ne réagit. Mais alors que le vielle homme se retourna vers moi, je vis du coin de l'oeil, quelqu'un se lever dans les premiers rangs. Oh non... pensais-je. Mon frère se posta au milieu de l'allée, son regard figé dans le mien.
-Moi, dit-il simplement. Je suis contre si tu ne veux pas, Noa.
Je lançais un regard d'excuse au prêtre et descendais les marchés de l'autel en m'approchant de mon frère.
-Tu n'as jamais voulu devenir reine, je le sais, murmura-t-il. Pourquoi fais tu cela ?
-Je le dois, j'ai mené LOE à la victoire, on a réussi à renverser le gouvernement, le but final était de prendre le pouvoir et de rétablir un ordre. Pour ça il faut que je sois couronnée.
-Mais tu ne veux pas.
-Non, mais je le ferai, pour mes amis, pour toi, pour tous les jeunes psis. Et pour grand-mère, qui de la haut sera fière de moi.
Il hocha la tête, la tristesse transparaissant dans ses iris.
-Ne t'en fais pas pour moi, ça va aller d'accord ? Il est temps que je prenne soin de toi.
Il se rassit sur son banc, à côté de ma sœur et je remontais les marches, reprenant ma place devant mon trône. Je m'excusais auprès du prêtre et lui faisait un hochement de tête pour lui faire signe de reprendre. Il se replaça devant l'assemblée, présentant la couronne devant lui.
-Si quelqu'un est contre ce couronnement, qu'il s'exprime maintenant, déclara-t-il.
Aucuns bruits. Il s'avança alors vers moi. Il posa délicatement la couronne sur ma tête. Je m'asseyais en même temps que mes trois amis. Le prêtre se tourna vers l'assemblée levant les bras.
-Vous avez des rois et reines ! s'exclama-t-il.
Toutes les personnes présentes se levèrent et se mirent à nous applaudir avec des exclamations de joie. Olivia et Samuel me prirent doucement les mains, sans doute pour me rassurer, j'exerçais une légère pression pour leur dire que ça allait, que ça irait. J'inspirais un grand coup et affichais mon plus beau sourire quand les journalistes nous prirent en photo. Mon regard croisa celui de Lila, Louis et Nicolas au premier rang, un sourire de leur part me remonta le moral. Oui, je n'étais pas seule, et j'étais dorénavant reine, tout se passerait bien.
~~~
Nous avions passé le reste de la journée à manger et fêter le couronnement dans les grandes tentes de cérémonies. Seuls les quelques invités présents au couronnement avaient pu assister au repas. Nous avions très peu vu nos amis et notre famille, très pris par les hommes et femmes d'affaires voulant déjà mettre en place des contrats avec nous, ou encore les multiples interrogatoires des politiciens et journalistes qui allaient être, quelques heures plus tard, publié sur le site unique des psis. Ce n'était qu'en fin d'après midi que l'on pu se retirer, pour aller nous reposer et nous changer avant le bal du soir. Ce serait un moment de détente, où étaient conviés tous les jeunes de LOE, nos amis, nos familles au complet, et nos quelques connaissances. Nous serions tout au plus environs trois cent. Une fois dans ma chambre, je me laissais tomber sur mon lit. Je ne sais pas ce qu'il adviendrait du Capitole, ni si nous y vivrions, mais je ne me sentais pas à l'aise dans cet endroit. Je prenais soin de retirer ma robe blanche et de la déposer sur la chaise de ma coiffeuse avant de filer à la douche. Quand j'en ressortais, une robe avait été déposée sur mon lit dans une housse noir. Je l'accrochais à un porte manteaux et ouvrais. Une magnifique robe rouge s'offrit à mes yeux. Elle avait de fines bretelles, un buste magnifiquement décoré de quelques perles et paillettes, sans pour autant être trop. Et elle était évasée à partir de la taille, un tissu souple et soyeux. Je m'habillais rapidement et m'admirais devant le miroir. La robe était magnifique. On toqua à la porte de ma chambre. Je criais que l'on pouvait entrer et ma meilleure amie accompagnée de Clarisse firent leur entrée.
-Ouah, tu es tout simplement magnifique, me complimenta cette dernière en m'admirant de la tête aux pieds.
Elles avaient toutes les deux une housse dans les bras, ainsi qu'une boîte. Leurs cheveux mouillés montraient qu'elles venaient de prendre leur douche et m'avaient rejoint pour que l'on se prépare ensemble. Elles me montrèrent leur robe avant que l'on ne commence à se préparer. Olivia et Taylor nous rejoignirent prête quelques temps plus tard, nous aidant à nous coiffer et maquiller. Olivia avait exactement la même robe que moi en bleue. J'enfilais une paire de talons noirs pas trop haut pour que je puisse les supporter toute la soirée. Une fois toutes prêtes, on quitta la chambre pour rejoindre la grande salle, là où se tenait la soirée et où devaient nous attendre nos amis. On faillit se perdre plusieurs fois dans ce grand château avant de ne demander de l'aide à l'un des gardes, qui nous mena jusqu'a la salle avec gentillesse. Les portes en bois brun étaient grandes ouverte, nous laissant découvrir le début des festivités. De la musique raisonnait déjà, une grande foule d'invités bavardaient un verre à la main dans de petits groupes distincts. On entra dans la salle, cherchant le reste de nos amis des yeux. Ils nous aperçurent en premier et s'approchèrent de nous en souriant. Samuel et Ryan portaient tout deux des costumes à la couleur de leur élément, soit le gris et le vert. Il était tous très bien habillés, les autres garçons aillant revêtit eux aussi un costard.
-Vous êtes ravissantes mes demoiselles ! nous complémentèrent en cœur Ben et Jack.
On fit toutes les cinq une petite révérence avant de ne rejoindre les garçons. J'embrassais furtivement Samuel du bout des lèvres pour rester un minimum pudique devant autant de monde. Ryan prit à son bras Clarisse, je lui décochais un regard étonné, les sourcils levés avec un sourire en coin, il haussa les épaule en souriant à son tour. Olivia, elle, était accompagnée de Simon, qui, et j'étais ravis de l'apprendre, se portait à merveille. Taylor au bras de mon cher Nicolas, et Lila à celui de Louis. On avança dans la salle, saluant nos camarades de LOE, Peet, les familles du groupes. Ma sœur et mon frère s'approchèrent de moi, mes parents et grands-parents maternels derrière eux. Mon sourire s'illumina et j'étreignais ma grand-mère puis mon grand-père avant de ne saluer ma petite famille. Samuel sera la main de mon grand-père, de mon père, salua ma grand-mère, ma mère et ma sœur avant de faire un accolade à mon frère.
-Vous êtes très beaux tout les deux, nous complimenta Louise, ma mami. À qui avons nous l'honneur ?
-Samuel Hadley, se présenta-t-il.
-Mon petit ami, terminais-je.
Le sourire sur les lèvres de ma grand-mère s'élargit de plus belle, me faisant rire mais je ne montrais rien. Samuel lui présenta son bras pour l'inviter à danser, ce que Louise accepta volontiers en me faisant un clin d'œil. J'accompagnais donc mon grand-père sur la piste de danse.
-Je suis contente de vous voir, ça fait tellement longtemps, débutais-je pour briser le silence.
-C'est vrai, tu nous as beaucoup manqué, me répondit-il. Après ton départ dans cette école, nos liens avec tes parents se sont quelques peu amenuisés. On ne venait pas souvent, une ou deux fois tout au plus dans l'année. Mais à vrai dire cela fait depuis la mort de ta grand-mère que nous avons senti que tes parents ont commencés à nous tenir à l'écart de vous.
-C'est vrai que maintenant que tu me le dis, vous veniez bien moins souvent...
Il y eut un silence durant lequel je ne sus quoi dire.
-Ta grand-mère était une femme très intelligente, et très gentille de ce que je m'en souviens. Même après la mort de ton grand-père, elle a gardé sa joie de vivre et son altruisme. Elle n'aurait jamais cautionné pour qu'il t'arrive une telle chose.
-Elle n'avait pas l'air d'être contre, sa mémoire m'a justement dit le contraire.
-Elle a pardonné à tes parents, et elle savait que tu le ferais. Elle voulait ce qu'il y a de mieux pour toi. Prendre le trône n'était peut-être pas ta volonté, mais elle savait que tu remplirais ton rôle de reine, et tu saurais remettre sur pied notre beau pays.
-Vous étiez très amis ?
-Fut un temps, Louise et moi étions très proche d'eux, particulièrement quand Remy, ton grand-père est tombé malade. Nous avons beaucoup soutenu Elizabeth. Ils sont morts jeunes, ce qui explique que tu n'as pas vraiment eu le temps de les connaître, ils ont disparu vers l'âge de tes huit ans.
-Et pourtant elle me manque énormément.
-Car tu l'aimes, et elle restera toujours dans ton cœur.
-Mais que suis-je censé faire ? Je vais tout juste avoir dix-neuf ans dans quelques mois, je suis bien trop jeune pour diriger le monde psi.
-Fais ce que tu sais faire de mieux, fais prospérer la paix et la justice, tu es née pour diriger, tu as l'âme d'un chef et les gens comptent sur toi. On croit en toi, et vous y arriverez, ce n'est qu'une question de temps. Mais tu trouveras ce qu'il faut, tu trouves toujours.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top