T3 : Vingt-deux ✔️

Après une bonne journée de trajet, je n'avais presque pas parlé. Nous avions échangés nos rôles, pour continuer de conduire. On ne s'était arrêté que très peu de fois, alors notre première halte fut dans une petite ville, Hardin prêt de Billings dans l'état du Montana. Je me garais sur le parking d'un hôtel peu fréquenté dans un quartier délabré. Le bâtiment était en piteux état, la mousse et l'humidité rongeant les murs, un lampadaire sur deux éclairant les quelques rares voitures sur place. Je claquais la porte du monospace en observant l'hôtel miteux dans lequel nous allions passer la nuit. Mes six camarades me suivirent quand je m'approchais de l'entrée, je poussais la porte qui, à mon grand étonnement, ne grinça pas et m'approchais du guichet. J'appuyais sur la sonnette pour prévenir de notre présence et attendais. Au bout d'une petite minute, un homme de la trentaine sortit par le couloir se situant derrière le comptoir. Il était brun, les yeux fatigué, de petites lunettes à montures métalliques et portait un simple teeshirt « The Walking Dead ».

-Combien ? me demanda-t-il sans même me jeter un regard.

Il commença à pianoter sur son ordinateur.

-On est sept, informais-je en jetant un coup d'œil à Nicolas à côté de moi.

-On vient au nom de Torson, expliqua mon ami.

Je ne compris pas tout de suite à quoi il faisait allusion, mais le garçon de l'accueil sembla comprendre. Il se retourna, nous tendit trois clés et nous souhaita une bonne soirée avant de se retirer dans la salle à l'arrière du comptoir. Nous avions donc accès à trois chambre, deux composées d'un lit double, et une seconde, taille familiale, avec trois lit dont un double et deux simple. On convenu que Jane et Mary dormiraient ensemble dans une première chambre, Simon et Phillipe dans une seconde et pour finir, Nicolas, Clarence et moi dans la dernière. On sépara donc le groupe pour aller nous reposer quelques heures avant de reprendre la route. Je ne connaissais pas très bien nos quatre camarades, mais avec le voyage qui nous attendait, cela nous laisserait le temps de faire connaissance. J'ouvrais la porte de notre chambre et entrais, lâchant mon sac prêt du lit et me laissant tomber sur le matelas transpirant l'humidité.

-Je veux dormir... grogna Clarence la tête dans l'oreiller après avoir lui même sauté sur le lit à côté.

-Ouais par contre mec bouge moi aussi je veux de la place, s'exclama Nicolas en s'installant sur le lit deux place à côté du brun.

Je retirais mes chaussures et ne prenais pas la peine de me changer, je me glissais sous la couette, la lumière de la lune traversant la fine vitre de l'unique fenêtre de notre chambre. Je m'endormais rapidement, mais d'un sommeil agité.

~~~

C'est Clarence qui me réveilla le lendemain. Après une nuit de onze heures de sommeils, on avait tous meilleur mine. Pendant que les garçons passaient à la douche, j'allais frapper aux deux portes voisines pour réveiller le reste du groupe. On finit tous de se préparer, avant de ne descendre pour rendre les clés. Ce n'étais plus le même réceptionniste, cet homme là paraissait bien plus aimable, bien qu'il soit plus âgé, il semblait avoir un air de famille avec son collègue. On quitta l'hôtel, reprenant la route le temps de trouver une supérette de quoi refaire le plein de nourriture. On mangea rapidement notre petit déjeuné, composé exclusivement de muffins aux pépites de chocolats et d'un yaourt à boire avant de repartir. Clarence prit le volant et je cédais la place du passager à Nicolas pour qu'il puisse consulter les messages des autres équipes sur son ordinateur, changeant au passage le mot de passe. Il ne semblait y avoir aucun problème, tous les groupes avaient l'air de se porter bien ce qui me rassura, c'était un bon début. Face au silence pesant présent dans l'habitacle, je décidais de rendre l'ambiance un peu plus détendue. J'étais assise à côté de Jane, juste derrière Nicolas. Mary derrière Clarence, Simon et Philippe derrière nous.

-Bon, vu qu'on va passer quelques jours ensembles, je propose qu'on apprenne un peu à se connaître, déclarais-je, surprenant quelque peu mes six camarades puisque je n'avais presque pas parlé depuis notre départ. On peut commencer par raconter ce qui nous est arrivé, d'où vous venez et pourquoi vous avez rejoint LOE...

-Ouais !

Je gratifiais Simon derrière moi d'un sourire pour avoir répondu à ma demande, je le connaissais très peu, mais il ferait partit du groupe Alpha qui s'introduirait dans le Capitole avec nous.

-Pour ma part j'étais dans une autre école, un peu comme celle de Lake-Moon, tout se déroulait bien, on était tous tombé dans le piège du mensonge du directeur. Mais quand ils ont créé votre école, pour vous, les quatre originels, notre personnel enseignant a dû muter. L'école est presque restée à l'abandon. C'est là que le gouvernement est intervenu. Il a emmené une partie d'entre nous, et on ne les a jamais revu. Pour ceux qui restaient, on a tenté de survivre dans cette école, avec le peu qu'il nous restait. Nous étions à peine cent cinquante. Pendant prêt de quelques mois ça a suffit, mais on est rapidement tombé à court de nourriture. Alors on a tous commencé à déserter. Tout le monde est partit de son côté, j'étais avec Phillipe et un autre ami à nous, il est mort durant l'attaque du gouvernement. Nous avons ensuite passé quelques mois dans une base du gouvernement, où on nous a apprit à nous battre, avant que nous recevions ton message et que l'on vous rejoigne.

-Comment ça se fait que vous ayez été au courant pour le message ? lui demanda Clarence en lui jetant un coup d'œil dans le rétroviseur.

-Je ne sais pas...

-Ça veut dire que Lara a aussi contacté un autre établissement. Dans les classeurs que je lui ai donné, il devait y avoir aussi celui de leur école, c'est comme ça ! en déduis-je.

-Sans doutes.

-Et vous les filles ? les interrogeais-je en me tournant vers elles.

-On était au gouvernement toutes les deux. Mes parents parce qu'ils y travaillaient, et que j'ai été élevée depuis toute petite au sein de cette organisation, m'expliqua Jane. Mais quand j'ai apprit qu'ils étaient tout les deux morts après qu'une mission ait mal tournée, je me suis vite posé beaucoup de questions étant donné que personne ne me donnait plus d'informations. Alors je suis partie dès que j'ai eu un endroit à trouver, entre autre, Lake-Moon. Je suis venue parce que j'ai connue Lara, et que je savais que c'était ta sœur.

Je hochais la tête avant de me tourner vers Mary.

-Pour ma part, je suis arrivée au gouvernement en cours de route. J'avais besoin d'aider mon père et mon frère, mon père étant très malade, il nous fallait payer les soins. Mon frère était trop jeune pour travailler, mais le gouvernement a accepté de me recruter. Mon père est finalement décédé de son cancer, ma mère étant partie quand nous étions petit, mon frère est lui aussi entré au gouvernement, mais on a été séparé. J'ai suivis Jane, espérant qu'avec votre aide on parviendrait à arrêter tout ça et que je puisse enfin le retrouver.

-Et vous ? C'est quoi votre histoire ? demanda Phillipe en se penchant pour se rapprocher plus de moi et mieux m'entendre.

Je jetais coup d'œil à Clarence dans le rétroviseur avant d'esquisser un petit sourire.

-Raconte leur, tu es là meilleur pour ça, ricana-t-il.

-Bien. Bon je vais essayer de dire l'essentiel, mais c'est une très longue histoire et je vous souhaite bon courage pour que vous compreniez, les prévins-je avant de me lancer dans mon récit. En gros on s'est réveillés à Lake-Moon, sans souvenirs. Nos pouvoirs, à Samuel, Ryan, Olivia et moi se sont en quelques sortes réveillés, alors on a commencé à avoir des visions de notre ancienne vie. J'ai découvert la réalité sur nous quatre, que nous étions tous des originels, alors on a décidé de s'enfuir en réalisant ce que nous avait fait cette école. Mais comme par un heureux hasard, le gouvernement a attaqué l'école cette nuit là, enlevant la totalité des jeunes et enseignants. On s'est retrouvé dans une base dans un bunker où on a été enfermé durant plusieurs mois avant de ne réussir à en réchapper. Nous avions réussi à récupéré notre mémoire, après que j'eus, avec l'aide d'Axel, interrogé le directeur de Lake-Moon. On a donc pu faire le tour des États-Unis pour passer dans chacune de nos familles. On a finit chez moi, on a essayé de reprendre une vie d'adolescents normaux mais c'était peine perdue avec le gouvernement, ils nous ont enlevés moi et Lila. Ce n'est que des mois plus tard, lors d'une interventions contre la société des anciens originels, et donc mes parents, qu'on a retrouvé le reste du groupe. Après je suis partie, mes parents m'ayant manipulé pour que je reprenne le pouvoir pour eux, ce sont eux qui nous ont pourrit la vie comme ça. Alors je suis revenue à Lake-Moon pour bâtir LOE, là où vous m'avez tous rejoint.

-Wha ! C'est dingue tout ce que vous avez traversé ! s'exclama Simon. Faut avoir du courage !

Nicolas ferma son ordinateur et redressa la tête en regardant droit devant lui.

-On en a eu oui, mais c'est surtout grâce à Victoire que nous en sommes ici.

~~~

Deux jours de route plus tard, le calme que nous avions vécu fut un peu perturbé. Nicolas reçu un message de détresse, une équipe non loin de nous, signalant qu'ils étaient suivit par des agents du gouvernement. J'étais au volant quand il m'apprit ça. Je fonçais donc vers leur position en suivant le traceur dans leur téléphone indiqué sur le notre. À peine une heure plus tard nous les retrouverions. Je tentais de monter le plus rapidement possible un plan d'évacuation. Il nous faudrait pour cela les faire changer de véhicule, au cas où le leur aurait été pisté, et empêcher les agents du gouvernement de nous surprendre.

-Vic tu roules un peu vite là, et tu réfléchis trop, il fait une chaleur à crever dans la voiture ! m'interrompit Nicolas en plein réflexion.

Je marmonnais une excuse et relâchais la pédale de l'accélérateur.

-Je sais comment me débarrasser d'eux, mais pas comment faire diversion, grognais-je entre mes dents, mécontente de ne pas trouver de solution à notre problème.

-Il faut qu'on trouve avant d'être sur place, me rappela mon ami à côté de moi.

-Je... j'ai bien une idée mais je ne suis pas sûre que ça marche... déclara Mary d'une petite voix.

-On t'écoute, à ce stade là on prend tout alors tu es notre dernière chance !

~~~

Mary avait eu l'idée du siècle, nous étions donc arrivés sur place une demie heure plus tard et avions mit le plan en place. Le groupe que nous allions secourir c'était arrêté sur le parking d'un centre commercial. C'était au tour de Nicolas de poursuivre le plan. Il se chargea de nous trouver deux véhicules, grâce à son logiciel de piratage, il pouvait empêcher toutes voitures dont le conducteur verrouillait les portières avec une clé électronique, de sécuriser sa voiture. Il nous avait donc obtenu une petite Clio et un autre voiture pour le groupe. Nicolas était partit dans le centre commercial pour rejoindre le groupe, pour leur donner le boîtier qui leur permettrait de conduire leur nouvelle voiture et de leur décrire à quoi elle ressemblait et où elle se situait sur le parking. C'était ensuite à moi de faire diversion. Je sortais du centre commercial, passant à côté de l'ancien véhicule de notre groupe pour bien faire part de ma présence auprès des agents du gouvernement. J'étais une priorité pour eux, ils tomberaient forcément dans le panneau s'ils me voyaient. Après quelques minutes d'attente, je me dirigeais vers la Clio et embarquais. Je sortais du parking, et prenais la route, lentement. Au bout d'un petit moment, je remarquais deux voitures me suivant non loin de là. La seconde partie du plan débuta. Je les menais à une supérette trois ou quatre rues plus loin et descendais de la voiture. Je fis mine de ne pas voir les deux véhicules se garer à l'autre bout du parking et entrait dans le petit magasin comme si de rien n'était. Je créais un masque triste sur mon visage et m'approchais de la caisse de la vendeuse.

-Excusez-moi, je n'ai plus de batterie, je dois appeler en urgence mon frère pour le prévenir que je serai en retard à notre rendez-vous, je suis tombée en rade et il peut se montrer vraiment affolé quand il n'a pas de nouvelles de moi. Cela vous dérangerait que je vous emprunte votre téléphone ? demandais-je, presque l'arme à l'oeil.

-On non, prenez le miens bien sûr, me dit-elle en sortant un iPhone de sa poche arrière.

-Merci beaucoup.

Je m'éloignais un peu pour qu'elle n'entende pas ma conversation. Je tapais rapidement le numéro de ma mère et attendait. Les sonneries défilèrent, mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine, espérant qu'elle répondrait.

-Allo ?

C'était sa voix, je faillis presque exploser de joie mais me retins et reprenais mon rôle.

-Maman ?! C'est Noa ! murmurais-je.

-Noa ?

-Oui ! J'ai besoin de vous ! Le gouvernement est à mes trousses, je suis seule et dans une impasse, je ne peux plus rien faire !

-Tu mens ! Tu ne nous aurais jamais appelé !

-Si je n'étais pas dans une telle situation c'est vrai, jamais je ne l'aurais fait, mais je préfère encore de loin rejoindre votre misérable association plutôt que de retourner entre les mains de ces enflures !

-Tu t'es enfuie !

-Tu as tué celui que j'aimais, mentis à mon frère et ma sœur, et soumis mes amis à tes volontés !

Je paraissais vraiment en colère, il y eut un long silence, je priais pour qu'elle accepte de venir m'aider, et qu'elle tombe dans le panneau.

-Très bien, les agents sont là dans une dizaine de minutes ! m'informa-t-elle.

-Merci ! Je te le revaudrai !

Et je raccrochais. Je rendais son téléphone à la vendeuse après l'avoir remerciée et m'enfonçais dans le dédale des rayons, mimant de faire quelques emplettes. Je m'approchais de la porte de service, l'ouvrait après m'être assurée de n'être vue par aucunes des caméras et m'engouffrais dans les garages. Je trouvais rapidement l'issue de secours et sortais du bâtiment. Je partais à toute vitesse, refaisant le chemin que j'avais effectué en voiture dans le sens inverse. Je m'arrêtais prêt de notre monospace une bonne minute plus tard et m'empressais de monter à bord. Clarence démarra en trombe.

-Ça a marché ! soupirais-je soulagée. J'ai utilisé le téléphone de la vendeuse, ma mère va capté le signal de localisation sur la supérette. Et les agents du gouvernement pensent que je suis toujours à l'intérieur. Ils se tomberont dessus et n'auront plus de traces d'aucun de nous ! Mary tu es un génie !

Mes six camarades s'exclamèrent de joie dans l'habitacle alors que l'on reprenait la route.

-Ils ont trouvés l'autre voiture ? demandais-je à Nicolas.

-Oui, tout se déroule parfaitement, ils ont reprit la route un peu avant nous, c'est parfait.

-Bien, voilà une chose de réglée, plus que quelques jours de route et nous serons au Capitole, en espérant que rien de dramatique n'arrive d'ici là.

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