T3 : Neuf ✔️
J'ouvrais doucement les yeux, respirant lentement, reconnaissant cette odeur particulière et indescriptible. J'étais collée à Samuel, son bras passé par dessus moi, j'étais dos à lui, nos mains entre lassées. Je fixais le mur devant moi, en respirant calmement. Je n'osais bouger. De ma main libre, je frôlais son bras tout en observant nos mains liés. Il eut un frisson et bougea, desserrant son emprise autour de moi. Je me retournais doucement pour être face à lui. Ses paupières étaient encore fermées et son souffle chaud s'écrasait dans mon cou. Je souriais et passais ma main dans ses cheveux courts. Il prit ma main dans la sienne pour que j'arrête et la serra contre son cœur. Je fermais les yeux, savourant ce calme. Il caressait le dos de ma main avec son pouce, me signalant qu'il était réveillé.
-Il est quelle heure ? grognais-je à moitié endormie.
Le silence me répondis. J'ouvrais doucement les yeux et remarquais qu'il me fixait. Je me mis à rire.
-Arrêtes c'est bizarre, riais-je.
Il sourit puis se retourna, il prit quelque chose sur sa table de chevet puis se tourna à nouveau vers moi.
-Il est vingt heures, m'informa-t-il.
Je soupirais et me passais une main sur le visage.
-Putain on a dormi super longtemps... marmonnais-je. On devrait bouger.
-T'as faim ?
-Grave !
-Ok ! Et bah on va chercher à manger !
Un grand sourire se forma sur mon visage et je me redressais d'un coup. J'écartais la couette et me dirigeais vers la salle de bain. J'enfilais mon jeans encore un peu humide et remettais mon soutient gorge. Je rentrais le tee-shirt de Sam dans mon pantalon et ressortais. Il était assis au bord du lit à m'attendre.
-Aller on y va !
-On ne met pas de chaussures ? m'interrogea-t-il.
-À quoi ça sert ?!
J'ouvrais la porte et il me suivit en pouffant. On traversa les couloirs pieds nus le plus vite possible, essayant de ne pas se faire voir. Samuel me mena jusqu'aux cuisines, il poussa les portes et entra, moi à sa suite. Elle était vide à cette heure là, les cuisiner avaient fini de préparer les repas, ils devaient avoir fini leur journée. On alluma la lumière et on commença à fouiller dans les tiroirs et les frigos. Je prenais une barquette de fraise, une de framboises, un paquet de chips et une bouteille de Jus d'abricot. Samuel me rejoignit les bras chargés d'un paquet de 3D nuts, deux bières, un reste de tarte à la myrtille et deux pars de gâteau au chocolat.
-Oh la vache... je sens qu'on va se régaler !!! m'exclamais-je.
Il se mit à rire devant mon expression gourmande et enfantine. On éteignit les lumières puis on ressortit. On se mit à courir dans les couloirs, pour regagner la chambre de Samuel au plus vite. On riait comme des enfants, essayant tant bien que mal de ne pas faire tomber une seule part de notre précieux trésor. On arriva enfin devant la porte de sa chambre, il l'a déverrouilla et on entra en trombe à l'intérieur. Je posais tout par terre et allais chercher une serviette que j'étalais sur le lit. On y déposa notre repas avant de s'asseoir chacun d'un côté. Je retirais le plastique autour de la barquette de fraises et croquais dans un des fruits rouges. Je fermais les yeux en soupirant de plaisir.
-Mon Dieu... que c'est bon... murmurais-je.
Il ne put s'empêcher de rire. Je le regardais en levant un sourcil.
-Tu te moques de moi ? demandais-je.
-Non ! Absolument pas ! ricana-t-il.
Je prenais une fraise et lui tendais. Il se pencha en avant la bouche ouverte et au dernier moment je retirais mon bras et croquais moi même dans le fruit, avec un sourire provocateur, un sourcil levé.
-Méchante ! me dit-il.
-Je sais !
Je me penchais pour prendre une framboise dans le bol.
-Dis moi, tu tiens beaucoup à ton ami la ? Moatachi c'est bien ça ? Vous êtes proches ? me demanda-t-il pour briser le silence.
Je relevais la tête vers Sam, ne m'attendant pas à ce qu'il me demanda ça. Je finissais ma bouche tout en réfléchissant à ma réponse.
-C'est lui qui m'a prit en charge quand je suis arrivée au camp du gouvernement, il m'a épaulé depuis le début. J'ai énormément évolué et apprit, en grande partie grâce à lui, je lui dois beaucoup et lui suis redevable de beaucoup de choses. Il m'a permit de m'améliorer au combat, au lancé de couteaux et encore pleins d'autres techniques. Et c'est surtout grâce à lui que j'arrive à me contrôler, enfin au moins neuf fois sur dix, tout dépend de la raison.
-C'est pour ça que tu tiens tant à l'emmener, que tu veux le protéger, il t'a permit de survivre. Mais... y'a eu un truc entre vous ?
Je me mettais à rire devant sa mine gênée.
-Oh non jamais ! Pourtant des situations intimes et gênantes on en a connu ! Et plus d'une ! Mais je peux te dire que moi et Moa c'est improbable, impossible !
-Ah oui ?
-Il ne me l'à pas dit mais je suis quasiment certaines qu'il a un petit faible pour les garçons, et non pour les filles !
Il haussa les sourcils, semblant comprendre.
-Pourquoi tu voulais savoir ça ? lui demandais-je et prenant une part de gâteau au chocolat.
-Heu... je sais pas tu avais l'air très proche de lui, vu comment tu t'es battue pour le réveiller.
-Oui c'est vrai. Il y en a eut d'autre mais bon, ce n'est pas important. Et toi ? Il y a eut des filles avec qui tu t'es rapproché ?
Il s'étouffa quand le mot « rapproché » sortit de ma bouche. Je sourirais et posais mes coudes sur mes jambes en tailleurs pour être plus attentive.
-Alors... tu me promets de ne pas mal réagir...
-Je veux bien promettre mais je ne sais même pas ce que tu va me dire donc... aller ça ne doit pas être bien méchant ! ricanais-je.
-Disons que quand on est arrivé ici, j'ai du trouver un moyen de distraction pour oublier... je venais de perdre ma sœur jumelle et ma meilleure amie. J'ai fait plusieurs soirées alcoolisés, Ryan et Louis me suivait au début, un peu comme les autres. Ils essayaient de s'amuser pour penser à autre chose que vous deux. Mais j'ai enchaîné les soirées, verre sur verre. J'ai dérapé plusieurs fois et ai couché avec cinq filles il me semble, dont deux soir défilé avec l'une d'entre elles. Mais le pire je crois c'est que je ne me souvenais de rien et que je me réveillais le matin, l'une d'elles était dans mon lit. Ensuite j'ai arrêté de boire.
-Comme ça ? Du jour au lendemain ?
-Pas vraiment, Ryan et Nicolas m'ont un peu remit dans le droit chemin.
Je ne disais rien, je m'étais bien réfugiée dans les bras de quatre garçons différents avant Théodore. Et dans autre chose.
-Si ça peut te rassurer j'ai purgé ma peine dans la violence, la mort. J'enchaînais les missions, tuant au minimum quatre personnes à chaque fois, en plus des combats de l'arène. J'étais la mort en personne la bas, dans ce camp, sans doute respecté pour ça.
Il me regardait de façon intense, il semblait comprendre.
-Tu as perdu une part de toi, en conclut-il.
Je ne répondais pas, trop perturbée par ce qu'il venait de dire.
-Ça se voit. Je l'ai remarqué dès que je t'ai vu, t'es yeux rouges étaient plus intenses, mais tes yeux noisettes, on aurait dit qu'ils avaient perdu de leur éclat. Et ta façon de nous parler, ça se voyait, qu'ils t'avaient changés.
Je ne disais rien. Je me rappelais ce qu'il s'était passé à mon retour.
-Et la façon de te comporter avec nous aussi, quand tu t'es battue contre nous, deux fois. Tu voulais vraiment tout faire pour qu'on te déteste. Mais pourquoi ?
-Le gouvernement fera tout pour me retrouver, et ils savent que je ne peux pas être du côté des anciens originels, je les hais et ils sont au courant. Mais si je tente quoi que ce soit ou que je me rallie à eux, ils s'en prendront à Lara, Arthus, et mes amis qui sont restés là bas. Ainsi qu'à Moa. Je ne veux pas que ça arrive. Alors je devais faire en sorte que vous me considériez comme une ennemie, sauf que tu as déjoué mes plans, comme d'habitude.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres alors que je riais doucement.
-J'ai pas pu tenir, après que vous l'ayez apprit, que vous ayez vu ce que j'avais vécu et qu'elle était ma pire crainte, j'ai laissé tomber, parce que vous auriez comprit que je jouais un rôle.
-Ce qui explique pourquoi tu n'as blessé personne dans la salle de réunion quand on était tous ensembles, ton but n'étais pas de nous faire du mal, juste de nous repousser. Bon même si pour Clarence et Axel tu y es allée un peu fort.
Ce fut à mon tour de sourire.
-Je te raconte pas le bordel qu'il s'est passé après que tu sois partie ! Tout le monde parlait en même temps, mais pourtant, aucuns d'entre eux ne t'en voulaient, ils cherchaient juste à comprendre. Même si tu as réussi à nous faire flipper grave !
-Toi tu étais en colère, finis-je par dire.
Il s'interrompu instantanément. On se fixait, yeux dans les yeux.
-Ça s'est vu à la façon que tu avais de me regarder. Tu as hésité, n'est ce pas ? À enfoncé ce couteau dans mon ventre, me blesser avec mon arme de combat. Je l'ai vu, t'es yeux étaient gris et brillaient intensément. Tu étais furieux.
Il pinça les lèvres et baissa les yeux. Il ouvrit et ferma la bouche, comme s'il cherchait ses mots. Il releva enfin les yeux vers moi.
-Je... ne vais pas nier... j'en avais envie, mais ce n'est pas toi que je voulais poignarder... mais plutôt la fille qui jouait ce rôle, ce mauvais côté de toi. Je n'aimais pas du tout cette façon de te comporter, disons que j'ai... explosé. Je ne supportais pas de te voir comme ça.
Je lui souriais.
-Ça n'arrivera plus. Je te le promet. Et puis si c'est le cas tu sauras que c'est faux, que je ne suis pas comme ça.
Il hocha la tête. Je levais mon petit doigt.
-Promesse du petit doigt, c'est ce que je fais avec Lila, on a pas le droit de la trahir, expliquais-je avec un petit sourire.
Il leva les yeux au ciel mais sera son petit doigt dans le miens.
-On se dira tout, et on ne se sépara plus !
-Promis !
-On part dans trois jours.
Je relevais la tête d'un coup.
-Quoi ?! m'exclamais-je.
-Je viens de décider ça. Mais partons le plus vite possible ! Je sais déjà comment on peut faire, je te ferai monter à l'arrière d'un 4x4 et je me trouverai une mission. Je prendrais le véhicule le plus rapide, ils ne pourront pas nous suivre. Et comme ça on est tranquille !
-Heu... t'es sur de toi la ?
-Mais oui ! Ça marchera ! Et après on partira loin d'ici !
-Pour aller ou ?
Il releva les yeux de son gâteau pour les poser sur moi.
-Tu n'as pas une idée en tête ? Je suis sur que si ! m'affirma-t-il.
-C'est vrai... et c'est sans doute le dernier endroit où viendront nous chercher nos parents.
-C'est à dire ? Tu penses à quoi ?
-Lake-Moon.
Il se tue tout en me fixant, évaluant sans doute ma proposition.
-Oui c'est possible. Le camp n'a pas été réhabilité, et je peux obtenir son emplacement en allant chercher dans les serveurs.
-Ça pourrait marcher ? Tout est resté là bas non ? Armes, vêtements, couchages... on a de quoi vivre, à par peut-être la nourriture, pour cela il va falloir trouver un moyen.
-Je vais mener mon enquête ! Et je t'en reparlerai dès que j'aurai du nouveau ! Ça te va ?
Je hochais la tête avec un grand sourire. Ça allait marcher, ça devait marcher.
-Que ferons-nous après ? demandais-je, n'ayant pas pensé à ce qu'il se passerait une fois qu'on aurait réussi.
-On reconstruira notre vie, à trois, toi, Moa et moi. Et remettra en état l'école, on vivra.
-Eh si... on montait une organisation, la notre...
Il fronça les sourcils mais me fit un signe du menton pour m'inciter à continuer.
-On trouverait un moyen d'appeler les anciens jeunes de Lake-Moon, et beaucoup d'autres, un message codé et secret que seul les jeunes de nôtres âge pourraient décoder. Un indice qu'on ne révélerait qu'aux personnes de confiance.
-C'est faisable, c'est même une très bonne idée ! Il suffit juste de trouver comment on va s'y prendre !
-Oh ne t'inquiètes pas ! On aura tout le temps d'y réfléchir quand on y sera !
-Pas faux, mais comment vas-tu l'annoncer à Lara et Arthus ?
J'allais répondre mais aucuns sons ne sortit de ma bouche... Comme si auparavant la réponse m'aurait semblé évidente et qu'elle ne l'était plus.
-Tu n'y avais pas pensé n'est-ce pas ? me demanda Samuel. Il faudra que tu le leur dises.
-Je sais, je ne peux pas les abandonner encore une fois, pas trois fois. Je... je leur dirai.
-Fais le rapidement, si nous partons dans quelques jours, ne le fais pas au dernier moment.
-Oui, je leur dirai demain, ou après demain, c'est promis.
Il me fit un petit sourire rassurant, comme pour me soutenir et me dire qu'il était avec moi.
-Et les autres ? On leur dit ? demandais-je. Nicolas est au courant, mais est-ce qu'il faudrait prévenir les autres ?
-Je ne sais pas, sans doutes, pour qu'ils ne s'inquiète pas et qu'on trouve un moyen de continuer à communiquer.
-D'accord, on leur dira après que j'en ai parlé à Arthus et Lara, ça sera sans doute plus facile.
Il hocha la tête tout en mordant dans une fraise.
-C'est vrai que c'est trop bon ! s'exclama-t-il après un silence.
On se mit à rire devant sa mine gourmande alors qu'il en prenait une seconde.
-Et toi qui te moquais de moi ! riais-je.
Il leva les yeux au ciel, un sourire s'affichant sur le coin de ses lèvres.
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