T3 : Huit ✔️

Je suivais les indications de mon ami et finissais pas tomber sur la porte de gymnase, elle était grande ouverte et laissais un passage pour pénétrer dans l'immense réfectoire. Mais quand je disais immense... il était titanesque.

-Comment je suis censé les retrouver au milieu de ce monde... soupirais-je.

Je m'avançais et commençais à chercher parmi les personnes assises. Les regards se tournaient vers moi de façon curieuse, et un peu provocante à son goût. Je changeais de couleur mes iris et leur jetais des regards noirs, faisant baisser les yeux de plusieurs d'entre eux, mais c'était peine perdu, tout le monde me regardais. Je continuais de progresser entre les tables en ignorant ces murmures pesant. Je finis par les trouver, ils étaient tous les deux assis à une table avec... mon père évidement. Je m'avançais vers eux, les yeux de mon paternel me dévisagèrent, laissant transparaître la surprise sur son visage. Ma sœur et mon frère tournèrent la tête vers moi d'un même mouvement. Ils se levèrent tout les deux pour me prendre dans leurs bras.

-Mon Dieu... Noa... murmura ma sœur en se jetant dans mes bras.

Je les serrais très fort contre moi, heureuse de les retrouver. Je les embrassais sur le front et les joues, les câlinants.

-Pourquoi as tu prit tant de temps à venir nous voir ? me demanda Lara.

-J'avais besoin de réfléchir, c'était compliqué... répondis-je. Désolé.

-Ne t'excuses pas. Maintenant tu es là, tu nous as beaucoup manqué.

Je souriais et fixais mon frère dans les yeux, je prenais ses joues entre mes mains.

-Tu as tué ? demandais-je très sérieuse.

-Quoi ?

-Est-ce qu'ils t'ont forcé à tuer ?! répétais je plus fort.

-Non !

Je me tue, le fixant les sourcils froncés.

-J'ai refusé... murmura-t-il.

Je soupirais et le prenais dans mes bras. Le seul qui avait encore son humanité dans notre famille.

-Je vous aime, leur dis-je en m'éloignant de mon frère.

-Nous aussi.

Il y eut un silence, puis ma sœur me fit un signe de la tête.

-Tu veux manger un bout avec nous ? me proposa-t-elle en désignant la table où se trouvait encore mon père.

Je lui jetais un regard furtif et me tournais à nouveau vers ma sœur.

-Ça va aller, je n'ai pas très faim.

Mon frère se retourna et son regard passa de moi à mon paternel plusieurs fois.

-Pourquoi tu les déteste ? me demanda-t-il.

Ma sœur jura et lui jeta un regard noir.

-Non, Lara. Il a le droit de savoir... la coupais-je. D'ailleurs je ne pense pas que tu sois au courant de tout toi aussi.

Je les prenais par la main, jetais un dernier regard noir à mon soit disant père, et les emmenais avec moi. Je les menais jusque dans un couloir vide.

-Nos très chers parents ne sont pas ceux que vous croyez... murmurais-je. Ils ont tout les deux, avec les autres anciens originels, tout manigancé. C'est eux qui ont créés l'école ou j'ai été envoyé et où on m'a effacé la mémoire. C'est aussi eux qui ont envoyés la position de leur école caché au gouvernement pour qu'une équipe vienne nous chercher. Ils savaient qu'on ferait tout pour quitter ce bunker. C'est aussi eux qui ont fait en sorte qu'on rencontre Lila et Louis. Ils n'ont rien fait pour notre Road-Trip, ils savaient qu'on viendrait les voir à un moment ou à un autre alors ils ont attendus. Enfin, quand je me suis à nouveau faite embarquée par le gouvernement avec Lila, ils ont tués l'un de mes protecteurs, et en l'occurrence celui que j'aimais.

Arthus et Lara me fixaient. Ils ne savaient pas quoi dire je crois.

-Attends... Tu es en train de me dire que c'est eux qui t'ont pourrit la vie comme ça ?! Que c'est de leur faute si on a été séparé pendant tout ce temps ? Et qu'on a faillit te perdre ?!

J'hochais simplement la tête pour répondre à Lara. Elle prit sa tête entre ses mains et lâcha un cri de rage. Mon frère fixait un point invisible sur le sol. Il ne disait rien tandis que ma sœur jurais et criais en tournant en rond à côté.

-Je comprend mieux... murmura-t-il.

Je ne répondais pas, j'avais assez parlé. Il fallait que je leur laisse le temps de digérer tout ça, et je savais d'avance que ça allait être très compliqué.

~~~

Il fallait que je trouve un moyen de partir d'ici, et vite. Je ne voulais pas passer un mois dans ce camp de malheur, il en était hors de question. J'étais assise à mon bureau, j'avais récupéré un plan du camp et savais donc à peu près où se trouvaient chaque issues. Mais je n'y arriverais pas seule et je le savais. J'avais déjà une petite idée pour la personne à qui j'allais demander de l'aide. Je me prenais la tête entre les mains en soupirant. Je pourrais être évacuée avec les camions de linges qui quittent le camp toutes les semaines... ou monter à l'arrière d'une camionnettes allant chercher les cargaisons de munitions et d'armes. Mais pour aller où ? Je n'allais pas disparaître dans la nature... où est ce que j'irai, seule ? Je me levais et me laissais tomber sur mon lit. Je n'aurais qu'à trouver une voiture ou une moto et partir en voyage pour trouver où je m'installerai. Je soupirais en fermant les yeux. Je décidais de me lever et de frapper à la porte pour interpeler un garde. Il ouvrit la trappe pour me voir.

-Pourriez-vous appeler Nicolas pour moi s'il vous plaît ? demandais-je.

Mes amis venaient de temps en temps, Nicolas était un habitué si bien que mes gardes savaient de qui je parlais. Une vingtaine de minutes plus tard on ouvrit la porte de ma cellule.

-Tu voulais me voir ? m'interrogea mon ami.

-Oui. Il faut que je te parle.

-Oula...

Il s'assit sur mon lit à côté de moi.

-J'ai besoin de toi, lui expliquais-je.

-Pourquoi ?

-Pour sortir d'ici.

Il tourna la tête vers moi d'un coup et fronça les sourcils.

-Si c'est pour que tu retournes au gouvernement c'est non.

-Non, je ne veux pas retourner la bas.

-Pourquoi tu veux partir ? Pour aller où ?

-Je ne sais pas encore, mais je ne peux pas rester ici, Nico... Comprends moi...

-Tu veux partir seule ? Sans aucuns plans, sans rien ?

-Moa partira avec moi.

-Moa ?

-Mon ami que Ryan a foutue dans le coma, d'ailleurs il faut que je m'occupe de lui...

Il soupira et se mit à fixer la porte.

-Tu as pensé à Lara et Arthus ? Tu leur as dit ?

-Non, pas encore. Mais je ne veux pas les inquiéter, ils seraient capable d'en parler à mes géniteurs.

-Arrêtes de les appeler comme ça...

-Non, ce ne sont pas mes parents, c'est le seul lien que j'ai avec eux. Laisses tomber, je ne changerai pas d'avis sur eux.

Il hocha simplement la tête et se passa une main sur la nuque.

-Et t'as pensé à nous ? me demanda-t-il. Enfin aux autres ? On ne saura pas où tu es, et tu me rends complice de ton évasion. Je devrai leur mentir, mentir à Tayl...

-Je sais... mais tu es le seul qui peut m'aider.

-Et Sam ?

Je me tue, le fixant alors qu'il gardait son regard viré vers le sol.

-Quoi Sam ?

Il se tourna vers moi, me regardant très sérieusement.

-Tu le sais. Tu es aussi malade que lui quand vous êtes loin l'un de l'autre et que vous ne savez pas si l'autre va bien. Tu veux encore être séparé de lui ?

Je ne répondais pas, ouvrant et refermant la bouche. Je ne savais pas quoi dire. Il avait raison, je le savais, mais je n'y avais pas pensé.

-Je... je sais pas... Ne lui dis rien pour le moment, je vais y réfléchir, mais essaye de trouver un moyen pour me faire sortir moi et Moa.

Il finit par capituler en soupirant. Il se leva et se dirigea vers la porte.

-Je vais voir ce que je peux faire, mais réfléchis bien, ce ne sera pas facile après, deux organisations te veulent et pour ça ils sont près à tout pour t'avoir. Tu pars sans rien, tu seras impuissante, affaiblie. Tu deviendras la fugitive la plus recherchée. On fera tout pour te trouver, tu en es sûr ? Réfléchis-y bien.

-Oui, ne t'inquiètes pas.

Il me fit un petit sourire puis quitta ma cellule.

~~~

Deux jours étaient passés, je n'avais aucunes nouvelles de Nicolas, à vrai dire je passais beaucoup de temps au chevet de Moa pour tenter tout ce que je pouvais et essayer de le réveiller. Je soupirais une énième fois mais faisais un petit sourire quand j'entrais dans la chambre de mon ami. Il était toujours allongé et n'avait pas bougé. Ryan ne l'avait pas raté, mais l'originel de la terre ne gérait pas encore très bien sa puissance, il avait fait avec Moa la même chose qu'avec Axel il avait un an de cela. Peut être que le fait de lui parler ne servait à rien, mais je tentais le coup. Pourtant ce jour là j'avais eu une idée, je ne savais pas du tout si ça allait fonctionner et j'avais besoin d'Axel pour cela. Il devait me rejoindre d'ici quelques minutes. Je retirais ma veste et m'asseyais au bord du matelas, prenant la main de Moatachi dans la mienne.

-Bon, aujourd'hui je vais expérimenter autre chose, je ne sais pas si ça va marcher, mais on peut toujours essayer... expliquais-je.

Pas de réponse, c'était normal, mais cela me désespérait, de plus en plus. Je savais qu'il était encore en vie seulement parce que je tenais à lui et que c'est mes amis qui le protégeaient, pour moi. Trois coups se firent entendre et la porte s'ouvrît, laissant entrer Louis, Axel et Nicolas. J'avais demandé à mes deux collègues du feu de venir, au cas où je manquerais de puissance.

-Salut Vic ! s'exclama le premier. Comment tu vas ?!

-Hey ! Ça va et toi ?

-La forme ! Alors ! Pourquoi tu nous as demandé de venir ici ?

-Alors... je sais que ça va vous sembler fou, mais j'aimerai faire un transfert d'énergie... déclarais-je avec un sourire gêné.

-Comment ça ? demanda Axel.

-Tu vas prendre mon énergie et la transférer à Moa. Il est du feu, c'est pour ça que j'ai demandé à Nico et Louis de venir, pour m'aider si je n'ai pas assez de puissance.

Ils se regardèrent tout les trois puis Axel haussa les épaules.

-On peut toujours essayer, et puis si ça marche, tant mieux ! déclara-t-il.

Il tira la chaise dans un coin et s'installa à côté de Moa. Je lâchais la main de mon ami et il l'a prit. Je descendais du matelas et me postais debout à côté du lit. Je donnais ma main à Axel.

-Tu es prête ? m'interrogea-t-il.

-Oui.

Il ferma les yeux et quelques secondes plus tard je ressentais une décharge électrique dans la main. Un frisson parcouru tout mon corps. Je serrais les poings et pinçais les lèvres. Ça n'était pas du tout agréable. Je sentais une sensation très étrange, une part de mon énergie commençais à quitter mon corps. Je sentais déjà mes jambes se dérober sous moi.

-Je vais tomber, grognais-je.

Mes membres cédèrent à la fin de ma phrase. Louis et Nicolas me rattrapèrent et m'aidèrent à tenir debout, enfin à peu près. Ils posèrent en même temps leur main sur celle d'Axel et la mienne. La charge d'énergie fut tout de suite moins importante. Je fixais Moa avec espoir, il fallait que ça marche, il fallait qu'il se réveille.

-Aller Moa... murmurais-je en serrant les dents.

On le fixait tous, attendant un quelconque miracle. Il ouvrit soudain les yeux, me laissant lâcher un petit cri de surprise. Axel lâcha sa main et les nôtres. Moa cligna plusieurs fois des yeux avant de tourner lentement la tête vers nous.

-Oh putain ça a marché... murmura Louis.

Je riais et me laissais totalement tomber par terre. Mes deux amis, ne s'y attendant pas me lâchèrent. Je tombais au sol hilare.

-Ok, je pense que vous devriez la ramener dans sa chambre, je lui ai prélevé beaucoup d'énergie, c'est comme si elle était soûl, son état de fatigue n'est pas à son maximum mais créer à peu près les mêmes conditions dans sa tête, expliqua Axel. Je me charges de tout expliquer à son collègue.

Je vis à peine mes deux amis hocher la tête, il me firent asseoir et prirent chacun un de mes bras pour les passer sur leurs épaules. Ils se relevèrent en même temps, me remettant sur pieds.

-Bon, on va t'aider, mais il faut que tu essayes de marcher Vic... me supplia presque Nicolas.

-Oulala ! Je veux bien essayer, mais je suis pas sûre d'y arriver ! ricanais-je.

Louis prit ma veste au passage et on sortit de la chambre. Je ne faisais que grogner quelques paroles incompréhensibles tout en m'esclaffant. On me regarda d'une façon étrange, mais je n'étais pas en état de m'en rendre compte. On tourna à plusieurs couloirs avant qu'on ne s'arrête à l'approche d'une personne.

-Qu'est ce qui lui arrive ? demanda un voix que je ne connaissais que trop bien.

-C'est une longue histoire, on a fait un transfert d'énergie pour sortir son ami du coma, expliqua Louis. Elle n'a plus beaucoup de force, si bien qu'on dirait qu'elle est complètement arrachée !

-Laissez, je m'en occupe. Les filles vous attendent dans le réfectoire.

J'ouvrais doucement les yeux et rigolais en voyant le regard sérieux que Samuel avait sur moi. Il se baissa et me fit basculer sur son épaule. Je criais et riais comme une folle, ne pouvant rien faire. Il traversa les couloirs avec moi en guise de sac à patate sur l'épaule.

-Lâches moi Samuuueell ! riais-je.

Il ne répondit pas et continua d'avancer. On nous regardait d'une façon étrange dans les couloirs mais personnes ne disait rien. Je sentais mes yeux me brûler plus fortement que d'habitude et grognais de douleur en appuyant mes paumes sur mes paupières closes.

-Vi ? Ça va ? Qu'est ce qu'il se passe ? demanda Samuel inquiet.

-Je crois que mes yeux prennent feu ! tentais-je de plaisanter, sans y parvenir.

-Et merde... l'entendis-je jurer.

Il accéléra le pas. Cinq minutes plus tard on arriva devant une porte. Il sortit une clé de sa poche et ouvrit. Il l'a referma derrière lui d'un coup de pied. Il me fit glisser de son épaule et me porta en princesse. Je ne riais plus, je brûlais de l'intérieur. À la place je gémissais. Il me posa délicatement sur le lit et posa sa main sur ma joue.

- Mon Dieu... tu es bouillante... murmura-t-il.

Je me roulais en boule et criais quand un violent mal de tête lacéra mon crâne comme des poignards.

-La douche... arrivais-je à articuler.

Je gardais les yeux fermés. Je quittais le matelas quand il me prit à nouveau dans ses bras et m'emmena dans la salle de bain. Il me fit asseoir dans la douche et alluma le jet d'eau glacé. Je frissonnais au contacte du liquide froid contre ma peau brûlante. Il s'assit à côté de moi et passa un bras autour de mes épaules. Il me serra contre lui pour me calmer et faire ralentir les battements trop rapides de mon cœur. Au bout d'une dizaine de minutes je levais le bras et coupais le jet. On resta silencieux, j'avais toujours les yeux fermés. Ce n'est que quand je commençais à bouger de Samuel prit mon visage entre ses mains.

-Montre moi tes yeux... murmura-t-il toujours aussi inquiet.

J'ouvrais doucement mes paupières.

-Ils sont toujours rouges... mais on dirait qu'ils brillent...

Je baissais la tête et me passais une main sur le visage. J'essorais mes cheveux alors que Samuel me sortait une serviette.

-Sèche toi un peux, je t'apporte un tee-shirt, me dit-il.

Il ferma la porte après être sortit. Je retirais mon haut et mon jean. Je m'enroulais dans la serviette et me séchais un peu les cheveux. Je fixais mes yeux rouge brillant dans le miroir, très visibles dans la pièce faiblement éclairé. On frappa à la porte. J'ouvrais, tombant sur le visage inquiet de Samuel, il me tendait un tee-shirt noir. Je le prenais et lui souriais. Je refermais la porte et enfilais le tee-shirt. Je retirais mon soutient gorge que je mettais avec le reste de mes vêtements trempés et les étendais au bord du lavabo. Je sortais de la salle de bain. Samuel était assit au bord de son lit. Il s'était changé. Je fermais la porte derrière moi. Je marchais avec difficultés, si bien qu'il m'aida à atteindre le lit. Il m'aida a m'allonger et me couvrit bien avec la couette. Il s'assit ensuite de l'autre côté du lit qui était double au passage.

-Ça a marché ? Avec ton ami, ton plan ? me demanda-t-il.

-Oui, mais on a du s'y mettre à trois, en plus du fait que j'étais une originelle et que cela fait déjà pas mal de temps qu'il est dans le coma, ça demande beaucoup d'énergie.

-J'ai vu ça... tu sais ce qu'il t'es arrivé ? Je veux dire, t'es yeux t'ont brûlés puis tu as commencé à... surchauffer...

-Et j'avais l'impression qu'on me plantait des couteaux dans le crâne. Non je ne sais pas. C'est peut être mon corps qui réagit à ce soudain manque d'énergie.

-Il a peut être cherché à puiser dans tes ressources ou reprendre des forces assez rapidement, ce qui expliquerait que tu as souffert.

-Sans doute...

Je le fixais quelques instants avant de remarquer quelque chose d'étrange. Il se mit à froncer les sourcils en même temps que moi.

-Tes yeux... dit-on en cœur.

-Ils brillent, ajouta-t-il.

-Et les teints sont devenus gris et brillent aussi, on dirait que tu as des diamants dans les yeux.

-Et toi des rubis.

-C'est aussi beau qu'étrange... murmurais-je. Tu manifeste ton pouvoir là ?

-Non...

-Bizarre...

On resta silencieux avant de se mettre soudainement à rire. Nos voix raisonnant entre les murs de sa chambre, je n'avais pas rit vraiment depuis longtemps. Je n'avais pas été soulagé, m'étais sentit en sécurité depuis longtemps. Je m'approchais de lui et le prenais dans mes bras. Je le serais si fort contre moi que j'aurais pu lui briser les os.

-Ne pars plus... S'il te plaît, chuchota-t-il. Ne m'abandonnes pas, pas encore...

Je ne répondais pas.

-Je sais que tu veux t'évader, je suis passé te voir il y a deux jours, tu dormais encore. Mais sur ton bureau j'ai vu tous les plans. Je sais ce que tu veux faire.

Je m'écartais de lui pour le regarder dans les yeux.

-Je ne peux pas rester ici, Sam...

-Essayes... s'il te plaît... ici on est en sécurité.

-Je peux pas Sam, je peux pas.

Je sentais les larmes me monter aux yeux. Je prenais sa main dans la mienne.

-Je ne serai jamais heureuse ici, je n'arriverai jamais à vivre...

-Tu ne peux pas savoir... tu... ça changera...

-Non... À chaque instant ou je me trouve hors de ma cellule j'ai envie d'aller tuer mes parents, les parents d'Olivia et Ryan, mais aussi les tiens. Je ne leur pardonne pas. Et on a cultivé mon instinct de vengeance, je ne peux pas Sam...

-Et si je suis avec toi, je t'en empêcherai !

-Dans le pire de mes états je suis prête à mourir pour atteindre mon objectif. Si tu ne me crois pas, demande à Moa. C'est mon mentor, il était avec moi dans chacune de mes missions, il a tout vu.

-Donc c'est encore une fois pour nous protéger... que tu pars, encore.

Il ne dit plus rien, continuant de me fixer.

-Je viens avec toi, déclara-t-il de but en blanc.

-Non... et tes parents... Sam ?

-Je m'en fous. On était ensemble au début, et on le restera jusqu'à la fin. Tu as été la première qui a rencontré Samuel. Pour eux je suis toujours Nolan, alors peu m'importe. Même si je leur ai pardonné, je n'oublie pas. Alors ne discutes pas, je pars avec toi.

Je ne répondais pas. Je baissais les yeux et souriais, un larme roula le long de ma joue. Il me releva le menton et essuya la petite goute avec son pouce.

-Je refuse de te voir partir encore une fois. Ça me tue de ne pas savoir où tu es et si tu es en sécurité. Tu en as assez bavé, je refuse de te laisser continuer toute seule, car tu ne l'es plus, seule... Je serai là maintenant. Et je te chercherai jusqu'au bout du monde s'il le faut si tu t'enfuis sans me prévenir. Alors non tu n'as pas le choix, je reste avec toi. Tant pis pour mes parents, pour Lila, pour Ryan... ils sont assez grand pour se protéger, et puis ils sont ensembles. Et pour nous aussi ça ira, car on sera ensembles. Tu m'as bien comprit ?!

Je hochais la tête alors que sa main essuyais une nouvelle larme sur ma joue. Il se coucha et me prit dans ses bras.

-Merci, Samy... murmurais-je.

-Tu ne m'avais pas appelé comme ça depuis tellement longtemps... Vi.

-Toi non plus.

On s'était retrouvé, après tout ce temps, et je crois bien que c'est à partir de ce jour là, de ces paroles, de cet instant, que j'ai commencé à retrouver une part de mon humanité. Il m'avait rappelé qui j'étais, et ce pour quoi je me battais.

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