T3 : Deux ✔️
On vint frapper à ma porte environ une heure et demie plus tard. Je n'étais pas sortie. Moa était venu voir si j'allais bien, je lui avais répondu que oui. À vrai dire j'avais mentis. Mais on pouvait s'en douter. J'avais saccager mon dortoir, jeté toutes mes affaires par terre, mis le feu à certains de mes papiers et cassé une étagère. Mon lit était sans dessus dessous, le matelas par terre, mes draps sur mon bureaux ou recouvrant les lattes que j'avais épargnées. Je n'avais pas pleuré, juste crié. Ma colère, ma peine, mais aussi mon espoir. Quatre coups retentirent sur la porte. Le premier espacé des trois autres. Seule Lila frappait comme ça, pour que je sache que c'était elle. J'ouvrais timidement la porte pour la laisser entrer. Elle ouvrit de grands yeux et sa bouche forma un o parfait. Mais elle ne dit rien. Elle me regarda, attendant plus de précisions. Je lui racontais tout ce qu'il c'était passé durant la mission. Elle m'écouta tout en m'aidant à refaire mon lit et ramasser mes affaires. Quand j'eus fini mon récit, elle se mit à fixer droit devant elle.
-T'en pense quoi ? me demanda-t-elle.
Je gardais le silence quelques secondes avant de répondre.
-Je vois de l'espoir, peut être qu'on sortira d'ici finalement. Vu la tête de Flinkerman, je pense qu'il y a de plus en plus de soulèvements. Ça doit inquiéter le gouvernement. C'est bon pour nous, sauf si c'est mes parents qui dirigent ce mouvement.
-Pourquoi tu leurs en veux autant ?
-Ils ont tués Will, et ils m'ont tués moi aussi.
-Non, tu n'es pas morte, et ils n'ont pas fait exprès pour William...
-Ils l'ont tué ! Lila... Il avait changé de camp, il voulait juste me protéger...
Les larmes allaient dévaler mes joues mais je les retins.
-Tu sais, je ne considère pas Moa et sa bande comme mes meilleurs amis. Je sais pour qui ils sont, je ne l'oublies pas. Leurs pensées vont contre les miennes même si ce sont des personnes que j'apprécie énormément, surtout Moa. Mais je ne peux pas être amie avec des gens qui veulent la mort de Samuel, Ryan et les autres. Le moment venu je choisirai mon camp, mais pour le moment je garde ce rôle.
Elle ne répondit pas mais hocha simplement la tête. Elle se tourna finalement vers moi et plongea son regard dans le mien.
-Je suis désolé d'avoir cru... que tu couchais avec tous ces mecs... me dit-elle finalement. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit mais...
-Je ne te parlais plus et on ne se voyait plus... je sais, dis-je avec un sourire crispé. Moi aussi je suis désolée, d'avoir dis un truc pareil pour Louis. Je sais que vous êtes fait l'un pour l'autre, et à vrai dire je ne te vois avec personne d'autre.
Elle ne pu s'empêcher de cacher son petit sourire. Je savais qu'elle était triste, terriblement, mais on ne pouvait rien y faire pour le moment. Je la prenais dans mes bras et la serrais très fort contre moi.
-On ne doit pas se séparer, être ensemble est une force, lui murmurais-je à l'oreille.
-Tu as raison, ils ne réussiront pas. On doit leur montrer qu'on est plus fortes qu'eux.
Elle s'écartera de moi et son visage s'illumina.
-Flinkerman et Jones ont décidés de faire une petite soirée improvisée pour tenter de faire oublier le carnage que tu as fait ce matin, ricana-t-elle. Je crois qu'il est temps de se faire belles !
-Mais on a pas de robes.
-Une styliste est venue exprès, tout le monde passe par elle pour choisir sa tenue. On ferait mieux d'y aller rapidement avant qu'il n'y est trop de monde, on aura plus de choix comme ça.
Elle hocha la tête. Je ramassais ma veste et la mettais avant qu'on ne sorte. On ne mit pas longtemps à trouver l'endroit où s'étaient installés les stylistes. Une queue d'une cinquantaine de personnes attendait déjà devant. On soupira mais on se rangea tout de même derrière les agents. Un homme passa une dizaine de minutes plus tard dans les rangs. Quand il nous vit sont visage s'illumina.
-Vous voilà ! Venez avec moi ! On a déjà préparé des tenues pour vous ! nous dit-il en nous poussant déjà devant lui.
On ne protesta pas, nous contentant d'avancer sans comprendre. Il nous fit entrer dans une grande pièce au plafond bas et nous montra deux cabines d'essayage. Il nous donna une housse chacune et une paire de chaussure. Les miennes étaient blanches tandis que celles de Lila étaient beiges. On entra dans les cabines avec nos affaires. J'accrochais le cintre sur le porte manteau et ouvrais la fermeture de la housse. Je découvrais une robe blanche, brodées sur le buste jusqu'à la taille. Elle était plus larges au niveau des jambes, on aurait dit une robe de mariée. Je la mettais rapidement et enfilais les escarpins de huit centimètres. Je grimaçais en mettant mes chaussures, préférant cent fois mes rangers bien plus confortables.
Je lissais le tissu de la jupe en satin magnifique avec mes mains, me regardant dans le miroir. Cette robe était trop belle, et d'un blanc impeccable je ne sais pas pourquoi ils voulaient me la faire porter, mais je ne refusais pas. Je me frottais le poignet, à l'endroit exacte où je m'étais fais tatouer mon numéro : 02.20
Je ne sais pas trop pourquoi j'avais choisit ces chiffres en particulier mais j'étais obligée de m'en faire imprimer sur la peau dans tous les cas. Je me retournais et ouvrais timidement le rideau. Les stylistes se retournèrent et lâchèrent de petits cris surexcités.
-Tu es magnifique !!! s'exclama la jeune femme.
Elle tourna plusieurs fois autour de moi, remettant certaines plis du jupon. Lila sortit de sa cabine une minute plus tard. Elle était... parfaite. On aurait dit un ange. Je prenais ses mains dans les miennes pour l'emmener devant le grand miroir pour qu'on puisse se regarder. Elle fit un sourire crispé et une larme perla au coin de son œil avant de rouler sur sa joue.
-Qu'est ce qu'il se passe ? lui demandais-je d'une voix inquiète.
Elle se détacha du miroir pour plonger son regard dans le miens.
-J'aurais aimé que les autres soient là. Je ne veux pas danser avec quelqu'un d'autre que Louis, avoua-t-elle.
-Même pas avec ta meilleure amie ? ricanais-je avec un sourire en coin.
Cela la fit rire. Je séchais la larme sur sa joue et l'embrassais sur l'autre.
-On sera les reines de la soirée. Regarde comme on est belles !
-On est des bombes oui !
On rit en cœur. La femme se plaça derrière moi et posa ses mains sur mes épaules.
-On va passer à la mise en beauté, retirez vos robes, enfilez ces peignoirs et suivez nous.
On s'exécuta sans rien dire. Ils nous menèrent dans une salle au murs marrons chocolat, des lumières zens illuminaient faiblement l'espace. Il y avait deux lit avec à côté deux chariots rempli de matériel. Le styliste ferma le rideau entre les deux lit et m'en désigna un.
-On va faire quelques soins et une épilation quasi totale, m'expliqua-t-il.
Je grimaçais me ne disais rien. Je retirais mon peignoir et m'allongeais sur le lit. Il tira une machine vers lui et saisit une sorte de manche. Il appuya sur un bouton et une lumière UV s'alluma.
- Tu vas avoir le droit à une épilation définitive, me dit-il. Tu seras débarrassé après.
J'hochais simplement la tête. Seigneur... Pourquoi fallait-il que je sois une fille... ? Une heure et demi plus tard, c'était enfin finit. Mes jambes et mon maillot étaient rougit mais le styliste m'expliqua que ma peau ne prendrait qu'une petite heure à s'en remettre. Ils nous firent ensuite une épilation des sourcils, des soins pour le visage et on eut même droit à un massage. Le paradis. Ce n'est qu'après tout ça qu'on pu enfiler à nouveau nos robes et qu'ils nous maquillèrent et coiffèrent. Mon styliste fit tourner mon fauteuil, je me retrouvais alors face au miroir. J'avais du mal à me reconnaître... On aurait dit un ange... Lila se plaça à côté de moi, elle se pencha vers moi pour me chuchoter quelque chose à l'oreille.
-Je les ai entendu parler, si ils t'ont habillé comme ça c'est pour te donner un air inoffensif et essayer d'apaiser les tentions que tu as créé ce midi, m'expliqua-t-elle.
J'hochais la tête sans rien dire. Ça ne m'étonnais pas. La porte de la pièce s'ouvrit pour laisser entrer Moa et Ophélia, la tutrice de Lila.
-Magnifique ! s'exclama-t-elle en nous voyant. Vous êtes magnifiques !
Elle nous prit une à une dans ses bras. Elle portait une robe gris pâle, avec un jupon très gonflé. Le tissu de la robe était doux et soyeux. Son maquillage dans les tons gris lui allait à ravir. Je me tournais alors vers Moatachi. Il avait revêtu le smoking noir et le noeud papillon.
-Tu es très élégant, lui dis-je avec un sourire en coin.
-Et tu es magnifique, me répondit-il en feignant de me baiser la main.
Cela nous fit rire. Il me présenta son bras, et on sortit tous les quatre de la pièce. On traversa plusieurs couloirs avant d'enfin arriver au réfectoire. On passa les portes de la grande salle aménagée pour l'occasion. Des lumières tamisée bleues, rouge et jaune donnaient une ambiance festive à la salle. Les grandes tables avaient été poussées contre les murs pour accueillir de multiple buffets mélangeant boissons, amuses bouches et petits plats. Un DJ avait été installé sur l'estrade à l'extrémité droite de la pièce et jouait déjà avec ses platines. On aperçu le reste du groupe dans un coin de la salle, on les rejoignit. Les jumeaux nous sifflèrent, nous faisant rire tous les quatre. Je saluais mes amis avec un grand sourire, évitant le regard de Théodore qui pesait sur moi.
-Vous voulez quelque chose à boire ? proposa Lila.
Tout le monde acquiesça, je suivais ma meilleure amie jusqu'au buffets où on commanda nos verres. Une fois l'énumération faite, elle se tourna vers moi en s'accoudant à la table drapée d'une nappe blanche.
-Qu'est-ce qu'il se passe entre toi et Théo ? Tu ne lui as même pas adressé un regard. Vous vous êtes disputés ? me demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
-Il m'a dit qu'il m'aimait et qu'il avait envie de moi... murmurais-je à son oreille.
-Ah... je vois...
Elle me fit un sourire désolé.
-Mais vous êtes toujours ensembles ?
-Oui, mais je pense que je vais mettre fin à notre relation... Je ne ressens pas la même chose que lui, je ne peux pas lui donner ce qu'il veut, à partir de là ça ne peut plus marcher entre nous.
Elle hocha la tête et récupéra un plateau contenant les coupes et verres d'alcools que nous avions commandés. On retrouva les autres, s'installant dans un coin pour discuter. Le regard de Théodore pesait de plus en plus sur moi, Moa le remarqua et se mit à me fixer les sourcils froncé. Nos regards se croisèrent et il se leva me tendant son bras.
-Une danse ? me proposa-t-il avec un sourire.
Je hochais la tête et le suivais sur la piste prévu à cet effet. La musique changea, une musique française, « Partenaire particulier », commença à raisonner dans la salle. Moa rit.
-Qu'est ce qu'il y a ? demandais-je.
-Tu sais danser le rock ? me demanda-t-il.
-Heu je crois pas... Pourquoi ?
-J'ai fait un séjour en France, en infiltration dans un bal et j'ai du apprendre à danser là dessus. Bon c'est simple, je te dis ce que tu dois faire et je t'apprends ça te va ?
J'hochais la tête ne m'attendant pas du tout à ce qu'il allait m'arriver. Il entremêla nos mains droite et effectua un geste de droite à gauche trois fois avant de me faire tourner sur moi même. Il saisit enfin ma main droite dans sa main gauche.
-Rapproche toi de moi et frappe dans mon autre main, quand je fermerai le point tu tourna sur toi même en t'enroulant dans mon bras et tu frapperas ma main quand je serai à genoux, t'as compris ? me dit-il.
-Heu... je crois.
On effectua le geste à la perfection.
-Ok maintenant tu vas sauter quand je te le dirai et je t'attraperais les genoux et derrière le dos pour te faire tourner ok ?
Je quittais rapidement la piste en le laissant en plan, je retirais mes talons, les donnais à Lila et retrouvais Moa.
-Ok maintenant c'est bon.
On compta jusqu'à trois et je sautais dans ses bras. Il me fit tourner deux fois, riant aux éclats. Il me reposa au sol et me fit tourner deux fois sur moi même en changeant plusieurs fois de main. Puis il saisit mes deux mains et rapprocha nos deux corps, lui partant vers mon épaule gauche et moi de même, puis dans l'autre sens... je me laissais faire, me trompant plusieurs fois mais il rit et recommença à chaque fois en me ré expliquant. Il fit finalement passer un bras par dessus ma tête, nos mains toujours emmêlés, mon dos se retrouvant collé à son torse. Je partais à droite tendit qu'il allait à gauche, nos regards se croisant à chaque changement. Je riais, m'amusant comme je ne l'avais pas fait depuis longtemps. On réeffectua les mêmes pas, je commençais à m'habituer et m'y retrouvais à peu près. La musique prit fin, me laissant une envie de continuer en travers de la gorge, mais une musique de slow fut lancé et un autre cavalier me prit la main. Je jetais un coup d'œil alarmé à Lila quand Théodore m'invita à danser. Il ne me laissa pas le temps de refuser. Il plaça sa main sur ma hanche et saisit l'une des miennes. Je n'osais pas le regarder dans les yeux.
-Vic, il faut qu'on reparle de ce matin... soupira-t-il. Je sais plus ce que je dois faire.
-Theo... Je... je ne peux pas t'apporter ce que tu veux... je... comment dire... j'ai perdu le garçon que j'aimais, et je ne suis plus capable d'aimer pour le moment. Je ne m'en sens pas capable et je n'en ai pas non plus envie. Je ne pense pas que ça soit une bonne idée que l'on reste ensemble. On devrait mettre un terme à notre relation, dis-je finalement.
-Vic... si c'est ce que je t'ai dis ce matin qui t'as...
-Non, non Théodore. Je ne veux pas faire semblant de t'aimer alors que ce n'est pas le cas, tu mérites quelqu'un qui t'aime autant que toi tu l'aimes, et ce n'est visiblement pas moi qui doit avoir ce rôle.
Je m'écartais de lui et quittais la piste de danse. Je me dirigeais directement vers le bar et me servais moi même un grand verre de champagne que je buvais cul sec, sans aucun respect pour cette boisson tant raffinée. Je recommençais une seconde fois avant qu'une main ne se pose sur mon bras alors que j'allais saisir un troisième verre. Moa et Lila se trouvaient de chaque côté de moi.
-Arrête de boire, me dit Moa.
-Alors fait moi danser, parce que là j'ai besoin de penser à autre chose ! Je suis officiellement célibataire !
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