T2: Un
Ça faisait cinq mois qu'on traversait les États Unis à la recherche de nos familles. On avait débuté notre expédition à Seattle avec la famille d'Axel. En entrant dans l'appartement où vivait son père et son petit frère Thibault, ces derniers lui avaient littéralement sauté dessus ! Les larmes avaient coulé à flot sur les joues de son petit frère, c'était tellement émouvant... On était resté trois semaines pour que Axel profite bien de sa famille avant de repartir.
Son père était un homme adorable. On avait même fait la connaissance de sa mère, qui était resté une semaine pour son fils malgré le travail difficile qu'elle avait. Thibault était petit et contrairement à tous les enfants de son âge, il était très calme et faisait preuve d'une maturité remarquable pour ses dix ans. J'avais passé beaucoup de temps avec lui, il m'avait montré sa chambre et on l'avait emmené à la foire un après midi. Mais les trois semaines passèrent vites... On dû repartir. Après avoir promis à la famille d'Axel qu'on se reverrait, on dû se dire au revoir.
On avait repris la route direction Portland dans l'Oregon pour la famille de Ryan. On avait retrouvé son père et sa petite sœur qui vivaient dans une petite maison en centre ville. Le père gagnait plutôt bien sa vie. Sa sœur, Jenna, devait avoir une douzaine d'année. Elle avait les mêmes yeux et les mêmes cheveux que son frère. Elle était très belle mais un peu prétentieuse...
On était également resté trois semaines. Le sujet de la mère de Ryan n'avait pas été abordé... Ce dernier avait prévenu tout le groupe que sa mère était décédée, pour que personne ne pose de questions et que son père ne se braque pas. On était ensuite reparti direction Reno pour la famille de Taylor. On était arrivé dans un grand centre équestre. Une dizaine de personne de la famille de notre amie nous avaient accueilli pendant trois semaines.
Il y avait ses parents, ses deux grands frères, ses deux cousines, sa tante, son oncle et deux autres amis de la famille. On passait nos journées à faire du cheval ou se promener au bord de la rivière pas loin de chez elle. On s'était vraiment éclaté, et c'est avec grand regret qu'on avait du repartir. Cette fois ci direction Los Angeles pour Olivia.
Ses parents vivaient dans une grande maison dans la périphérie de la grande ville. Ils nous avaient accueilli à bras ouverts. Son grand frère, Marcus, n'était revenu de son internat qu'une semaine plus tard. Cette fois-ci on passait nos journées à visiter cette magnifique ville. On avait également pu assister à un combat entre Olivia et son frère. Ce dernier voulant tester sa sœur pour voir ses progrès. Il avait failli se faire battre. Il avait été épaté par sa force.
Trois semaines plus tard on avait quitté Los Angeles direction Little Rock dans l'Arkansas pour Nicolas. Ce dernier nous avait apprit que sa mère était partie il y a des années et qu'il n'avait plus beaucoup de souvenirs d'elle. Il ne nous avait pas donné plus de détail. Je savais qu'il était fils unique, mais il n'avait pas voulu en parler. Le voyage fut long, il dura environ neuf jours avant qu'on arrive enfin dans cette fameuse ville.
J'étais au volant, Nicolas était assis à côté de moi. Son regard était perdu au loin. Ça faisait deux heures qu'il n'avait pas décroché un mot. Je m'engageais dans une petite rue, suivant les indications du GPS où on avait entré l'adresse de l'appartement du père de Nico. Je me perdais au milieu des petites rues quand on arriva enfin. Je me garais sur une place de parking devant l'immeuble et coupais le contacte. Je regardais droit devant moi pendant quelques secondes puis me tournais vers Nicolas.
-Ça va ? demandais-je.
Mon ami tourna la tête vers moi. Il fit oui de la tête et me fit un petit sourire rassurant. Je n'y croyais pas.
-Tu peux tout me dire, tu le sais... insistais-je.
Il sourit à nouveau et ouvrit la portière pour descendre. Je sortais du camping car à mon tour. Le reste du groupe nous rejoignit. Le quartiers dans lequel on avait atterri était plutôt mal famé. Lila insista pour mettre une bulle d'air invisible et infranchissable autour de notre véhicule. Elle avait peur qu'on se le fasse voler. On se dirigea ensuite vers l'immeuble et on entra dans le hall. On monta dans l'ascenseur en divisant le groupe en deux et on s'attendit à l'étage numéro trois.
Une fois tous ensembles, on commença à chercher l'appartement vingt-trois. Les couloirs ne possédaient aucune fenêtre et les seules lumières qui nous éclairaient étaient des néons blancs qui clignotaient au plafond. Les murs étaient jaunis par l'humidité et se décomposaient par endroits. Le parquet au sol grinçait quand on marchait. L'endroit faisait un peu flipper. On trouva enfin la porte et on se planta tous devant.
J'inspirais un grand coup et regardais les autres avant de me tourner vers la porte. Je frappais. Personne ne vint nous ouvrir au bout d'une longue minute. Je frappais une seconde fois plus fort. On entendit un cri à l'intérieur de l'appartement. Un cri rauque venant d'un homme. Je me tournais vers les autres, Taylor et Olivia avaient un regard horrifié. Nicolas, lui ne semblait pas très motivé à vouloir entrer. Ce cri faisait froid dans le dos. Axel, Clarence, Louis, Sam, Lila et Ryan me regardaient tous avec une expression neutre que je n'arrivais pas à déchiffrer.
Je me retournais à nouveau vers la porte. Je tournais lentement la poignée et entrais sans faire de bruit. Les autres me suivirent à un mètre derrière. J'avançais prudemment dans le couloir. La moquette était salle, des boulles de poussière étaient collées contre les murs. Il y avait des taches de liquide sur le sol. Des bouteilles de tous les alcools qui pouvaient exister, des mégots de cigarette, et là, un blouson en cuire. Les murs n'étaient pas dans un meilleur état, le papier peint jauni était arraché comme si quelqu'un avait griffé le mur avec ses ongles.
Il y avait des taches noires à quelques endroits, là où une clope avait été éteinte. Et je n'étais toujours pas entré dans le reste de l'appartement. Voyant l'état de l'entrée, j'avais peur de ce que je pourrai voir par la suite... Je continuais de longer le couloir en silence. Je retenais mon souffle pour essayer d'entendre la respiration d'une personne qui serait présente dans la pièce. Devant moi se tenait un table et quatre chaise. Elles étaient toutes cassées sauf une qui avait apparemment été épargnée.
Sur la table en bois ronde, on y trouvait un vase cassé et des fleures fanées depuis longtemps en décomposition. Il y avait encore des bouteilles partout, et à quelques endroits, des cartons contenant des restes de pizza elles aussi en décomposition et autour desquelles des mouches volaient. J'arrivais au bout du couloir. Je me tournais vers la gauche pour découvrir le reste de la pièce quand un couteau fut lancé sur moi. Heureusement le geste du lanceur avait été trop lent. Je me baissais à temps avant que l'arme ne vienne se loger dans le mur où ma tête se trouvait un quart de seconde plus tôt.
Je récupérais le couteau et m'élançais comme une furie vers mon agresseur. Il n'eut pas le temps de faire un seul geste que la lame se retrouvait sous sa gorge.
-Si j'étais vous, j'éviterais de bouger si je ne veux pas me faire égorger sans pitiés, dis-je d'une voix menaçante.
L'homme ne bougea pas d'un pouce. Il avait des cheveux bruns gras, une barbe de quelques centimètres, des vêtements tachés de sauce tomate et de bière. Il était assis dans un fauteuil aux accoudoirs à moitié éventrés d'où sortait de la mousse. Une petite table se trouvait à côté de lui, contenant des couteaux ainsi que des bouteilles et trois cendriers pleins à craquer. Le reste du groupe débarqua dans la pièce. Tous avaient un regard terrifier en me voyant, ou plutôt en voyant l'homme. Pourtant Nicolas avait juste l'air déçu.
-Qui est cet homme ? demandais-je tout de même.
Il y eut un long silence où personne ne parla, apparemment personne ne savait. Mais Nicolas prit la parole et rompit le silence.
-C'est mon père.
Personne ne répondit pendant un long moment. Puis je décollais mon couteau de la gorge du père de Nico. Je prenais les armes qui se trouvaient sur la table à côté de lui et les emmenais plus loin. Nicolas s'avança pour que son père puisse le voir.
-Toi ! dit ce dernier d'une voix pâteuse.
-Bonjour papa, répondit Nicolas sur le même ton.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je suis venu te voir.
-Et tu t'es demandé si moi je voulais te voir ?!
Silence pesant, personne n'osait piper mot face à la situation.
-Tu es parti... Tu t'es enfin barré et maintenant tu reviens ! reprit son père. Mais je ne veux pas que tu reviennes !
-Je ne resterai pas. Je suis juste venu prendre des affaires, s'exclama son fils d'une voix glaciale.
-Tu vas me parler autrement fils de pute !
Nicolas ne réagit pas, mais je voyais clairement qu'il était furieux. Je n'avais jamais vu mon ami dans cet état. Je ne l'avais jamais vu en colère tout court. Nicolas était trop gentil, trop calme pour que quelqu'un n'arrive à le mettre en colère. Mais apparemment cet homme savait comment s'y prendre. Nicolas partit dans le couloir à l'autre bout de la pièce. Ryan et Axel le suivirent. Je ramassais un sac poubelle qui trainais.
-Eh salope ! Tu touches pas mes bouteilles ! s'écria l'homme en se levant d'un bon.
Je ne répondais pas et mettais les couteaux et toutes les armes que je trouvais à l'intérieur du sac. Cet homme avait bien faillit me tuer. Si je n'avais pas été si rapide, j'y serais passé. Autant éviter à ses prochains visiteurs un triste sort. Je fouillais les tiroirs de la cuisine et prenais tout ce qui pouvait être dangereux.
-Qu'est-ce que tu fais ? demanda le père de Nicolas en s'approchant.
-Je vous supprime tous les objets qui pourraient vous permettre de tuer quelqu'un. Ce n'est pas une bonne idée de les laisser dans vos mains.
Je reçu un violent coup à la tête et l'homme se jeta sur moi en me tenant la gorge entre ses mains alors que j'étais à terre. Je savais comment me défendre contre ça. Je lui envoyais mon genoux dans les bijoux de familles et faisais passer ma jambe droite par dessus de ma jambe gauche. Je nous faisais basculer moi et l'homme sur le côté et je me retrouvais au dessus de lui. Je posais mon genou sur sa gorge tout en appuyant sur son poignet avec le pied de la même jambe. Son autre main était coincée sous lui. Nicolas arriva en courant. Je ne quittais pas l'homme des yeux. Mon genou appuyait sur sa trachée ce qui l'empêchait de respirer correctement.
-C'est bon, tu peux le lâcher, me dit Nico.
Je me relevais et ramassais le sac poubelle avec les armes. L'homme se releva avec difficultés et nous fit face. Nicolas ramassa le blouson en cuire dans l'entrée et vint se planter devant son père.
-Adieux, connard, lui dit-il d'un ton dédaigneux.
Sans que l'homme n'ait pu réagir, Nicolas lui mit une droite assez puissante pour qu'il tombe à la renverse. On sortit ensuite de l'appartement et on quitta l'immeuble. Nico se frottait la main, apparemment il l'avait frappé plutôt fort. Je jetais le sac poubelle dans une benne à ordure pas très loin. On remonta dans le camping car et on s'installa dans le salon. Personne ne parla. Puis Nicolas rompit le silence.
-Mon père est un alcoolique depuis que je suis né. C'est sans doute l'une des raisons pour laquelle ma mère est partie. Je ramassais ses bouteilles le soir quand je rentrais de l'école. Il lui arrivait d'être bourré au point de me frapper. Je ne m'étais jamais défendu ou vengé jusqu'ici.
On ne dit rien, on n'avait rien à dire.
-Quittons cet endroit minable. La prochaine destination c'est Montgomery dans l'Alabama, acheva-t-il finalement.
Il se dirigea vers le siège du conducteur. Le moteur démarra et on partit. Louis rejoignit notre ami à l'avant et ferma la porte derrière lui. Je m'approchais de la carte, prochaine destination, chez Louis. Je passais ensuite à l'avant du camping car. Je prenais le GPS et demandais à Louis l'adresse de chez ses parents. J'entrais la rue et la ville puis le GPS afficha la route à prendre. Je retournais ensuite à l'arrière avec le reste du groupe. Je me posais sur ma couchette. Ce soir je dormais dans l'un des sièges avant, on tournait pour que tout le monde puisse dormir dans un lit. Je laissais la porte entre l'avant et le salon ouverte, me calant dans la siège face à la fenêtre.
La voix dans ma tête n'avait plus reparlé depuis le début du voyage. Je trouvais ça étrange. Déjà que le fait d'avoir une voix qui me parlait dans ma tête et en plus parce qu'elle ne se la ramenait plus... Je plaçais ma main devant moi. Une boule de feu s'alluma. La couleur jaune-orange des flammes et la chaleur qu'elles dégageaient m'apaisaient. J'approchais mon autre main. Je n'y avais jamais pensé avant, mais pouvais-je me brûler avec le feu même si je ne le maîtrisais pas ? Je passais mon poignet dans la flamme. Des petits picotements désagréables apparurent dans mon bras. Je sentais une chaleur intense mais pas désagréable. Ok le feu ne me fait rien, je peux donc facilement traverser des flammes sans me brûler. Il faudrait que j'en parle à Nico et Louis pour savoir s'ils arrivent également à supporter leur élément.
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Une heure de route plus tard, on décida de s'arrêter dans un petit village pour faire le plein d'essence, et au passage, celui du frigo. Je me rachetais des chaussures de sport pour courir, ainsi qu'une brassière de sport et un jogging assortit. Pendant que les autres finissaient d'acheter les produits de toilette, je partais me dégourdir les jambes dans les rues du petit village. On se retrouvait dix minutes plus tard au camping car. Il était dans les environs de midi alors on se posa sur la pelouse à côté de notre véhicule pour manger nos sandwichs. Je m'installais entre Axel et Nicolas, donnais un coup de coude à ce dernier.
-Ça va ? lui demandais-je.
Il haussa les épaules. On continua de manger. Quand il eut finit son repas, je lui prenait la main.
-Je voudrais tester un truc sur nos pouvoirs, tu veux bien essayer ? demandais-je.
-Oui bien sûr !
On se recula un peu et on s'essaya l'un en face de l'autre.
-Bon, j'espère que ça va marcher sinon on est mal... dis-je avec un rire tendu. Je veux juste savoir si tu es capable de supporter le feu, si tu peux passer au travers, comme moi...
Il ne répondit rien mais me tendit la main en signe qu'il était partant. J'allumais une boule de feu dans ma main droite et la plaçait entre nous deux. Je passais mon autre main dedans en la faisant descendre doucement au dessus des flammes jusqu'à la mettre au milieu de ces dernières. Je retirais ensuite ma main et faisais un petit geste de la tête à Nico pour qu'il reproduise la même chose.
Il plaça sa main au dessus des flammes et l'a fit descendre petit à petit. Quand il toucha enfin ma flamme, il grimaça mais ne retira pas sa main pour autant. Une fois qu'il se trouvait au centre de la boule de feu, il ferma les yeux et pinça les lèvres pour contenir la douleur. J'éteignais ma flamme et regardais sa main. Elle était un peu rouge mais pas brûlée.
-Ça fait mal mais la douleur est supportable, me dit-il.
Ok, encore une fois je supporte mieux les attaques que lui. Sans doute parce que je viens de la famille originelle... Je faisais signe à Louis de venir à son tour. Je reproduisais la même chose avec lui qu'avec Nico, obtenant le même résultat. Je me levais alors et allais me placer sur le bitume. Je faisais un signe aux garçons et ils vinrent se poster à ma droite pour Louis et à ma gauche pour Nico. Le reste du groupe s'approcha.
-Oh je vous conseille de vous reculer ! leur dis-je en ricanant.
Ils s'éloignèrent de quelques pas et je levais une main. Je me concentrais et formais un cercle de feu tout autour de nous. Les flammes montaient jusqu'à deux mètres de haut et il fallait traverser également deux mètres de flammes pour sortir du cercle. Je sentais mes yeux brûler. Ils devenaient souvent rouge ces derniers temps, à chaque fois que j'utilisais mon pouvoir. Je faisais ensuite signe aux garçons de franchir la barrière de feu. Louis s'avança et traversa les flammes. Je l'entendis grogner mais il arriva de l'autre côté. Nico s'avança à son tour moins confiant, il passa d'abord sa main puis se lança.
-Aïe ouil ouil ouil ! cria-t-il.
Quand il sortit du cercle je l'entendis rire. Je me joignais à lui. Je décidais de lever le niveau pour moi et remplissais entièrement le cercle de flammes. J'entendais les autres crier mais j'étais entourée de flammes. Elles me léchaient la peau, me brûlaient et me donnaient très chaud. Mais contrairement à ce que j'avais imaginé, ça n'était pas désagréable.
Au début en tout cas. Au bout d'un moment je me décidais à sortir du cercle car les brûlures me faisaient de plus en plus mal. Je retrouvais les autres et tombais à genoux. Le cercle s'éteignit en même temps que le choc de mon corps sur le sol. Je regardais mes bras, ils étaient très rouges et à certains endroits la peau pelait. Mais à mon grand étonnement mes vêtements et mes cheveux n'avaient pas brûlés.
Je souriais et me relevais en repoussant l'aide de Louis.
-Mais qu'est ce qui t'as prit de faire ça ? s'écria Lila. Tu es complètement tarée !
-Je sais ! ricanais-je.
Le reste du groupe se joignit à mon rire. On retourna au camping car. Il nous restait encore deux heures de route.
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